Semaine du 26 juillet

Je préfère aussi les 2008 aux 2007 et aussi aux 2009 chez un bon nombre de producteur.
Pour les 2009, j'ai cessé d'en ouvrir pour voir avec un peu d'âge.
Bien entendu, je parle des vins blancs.....car en rouge 2009 est loin devant.

J'insiste lourdement mais les grands 2009 sont les derniers très grands blancs que nous ayons produit en Bourgogne. Et pour ma part je les place au même niveau que les rouges. Mais évidemment je respecte les avis de Michel et des autres...

Patrick Essa a écrit:  J'insiste lourdement mais les grands 2009 sont les derniers très grands blancs que nous ayons produit en Bourgogne. Et pour ma part je les place au même niveau que les rouges. Mais évidemment je respecte les avis de Michel et des autres...

D'ailleurs la raison pour laquelle je n'ouvre plus de 2009 blanc.......grande confiance en tes perceptions et ton analyse.

Michel Therrien a écrit:Milésime 2008 : acidité haute, fermentation malo-lactique fort lente (se termine été 2009 chez plusieurs), notes pommes chaudes souvent avec un caractère oxydatif perçu par plusieurs mais qui disparaissent à l'air.....donc pas oxydatives.

La description de Fred me semble très juste et comme quelque chose que j'ai déjà vécu avec les 2008. J'ai perçu aussi très souvent des notes oxydatives à l'ouverture sur les 2008, au point que une fois ou deux j'ai cru à un vin oxydé, mais qui effectivement se dissipe à l'aération et qui souvent révèle ensuite de très bons vins, riche, profond et non dénué d'acidité, et tout cela se calme rapidement dans le verre. De plus pour moi, un blanc oxydé coupe court, n'a pas de longueur, je parle ici d'un vin vraiment oxydé et donc défectueux.

J'adore aussi les 2008, je les trouve plus ronds, plus riches que plusieurs 2007, même si pour moi ce sont aussi de bons vins. De plus j'ai un faible aussi pour ce millésime car en plus nous y avions visité la Bourgogne au moment des vendanges (dont une visite pour nous mémorable che Patrick).

Les Clous 2005, Meursault, dom.Bouchard, acheté en 2008, 40$.

Pour un blanc de 10 ans, il est d'un superbe doré léger peu soutenu. Chic à l'œil, et gras. Le bouquet est discret, sans notes oxydatives (heureusement pour moi !). Plutôt genre bananes, vanille, pâtisserie à la crème avec une toute petite pointe d'agrumes. J'adore ce genre de nez de blanc. Et wow...c'est rond voire onctueux mais sans aucune lourdeur, majestueux, suavement fruité genre...banane/ananas/raisin, le tout soutenu par une acidité assagie et expérimentée. Miam et re-miam...Pour que je dise ça d'un blanc, c'est qu'il m'a réellement conquis ! De plus, il a très bien tenu sur 3 jours. Par contre je ne sais plus trop comment ça se fait que j'avais ça en cave !

A Autrement La Folie Lucé 2010, Saumur-Champigny, acheté en 2015, 36$.

La robe est dark et presque mauve et bien brouille. Pas très sexy à mon goût, ça fait vieille jupe beatnik qui a passé 3 jours à Woodstock. N'en demeure pas moins qu'elle appartient à une belle jeunesse hippie retour à la terre pleine de fraîcheur et d'innocence ! Bouquet sans poivron mais d'la branche, met-z-en ! (ou l'inverse, what ever). Suivent de forts arômes de fruits sanguins cuits et beaucoup d'épices que je ne saurais nommer. Le vin m'apparait très végétal (et non pas végétatif pour revenir à Woodstock), terrien, sauvage, naturel. La bouche est des plus intéressantes, très unique. Un regroupement de plein de personnalités fortes: texture presque huileuse, bombe de fruits noirs en condensé, amertume puissante et acidité de caractère qui rafraîchit une tendance à la lourdeur. Y'a du stock...C'est pas léger...J'aime, mais après 2 verres je vais être écoeuré, à moins de bouffer aussi lourd avec: rognons, bacon, foie ! Au final, vin dans ma catégorie "too much for me". Je préfère de loin le Grand Clos de Villeneuve.

Alain Roy a écrit:Les Clous 2005, Meursault, dom.Bouchard, acheté en 2008, 40$.

Pour un blanc de 10 ans, il est d'un superbe doré léger peu soutenu. Chic à l'œil, et gras. Le bouquet est discret, sans notes oxydatives (heureusement pour moi !). Plutôt genre bananes, vanille, pâtisserie à la crème avec une toute petite pointe d'agrumes. J'adore ce genre de nez de blanc. Et wow...c'est rond voire onctueux mais sans aucune lourdeur, majestueux, suavement fruité genre...banane/ananas/raisin, le tout soutenu par une acidité assagie et expérimentée. Miam et re-miam...Pour que je dise ça d'un blanc, c'est qu'il m'a réellement conquis ! De plus, il a très bien tenu sur 3 jours. Par contre je ne sais plus trop comment ça se fait que j'avais ça en cave !

Il m'arrive parfois la même chose...

Alain Roy a écrit:
A Autrement La Folie Lucé 2010, Saumur-Champigny, acheté en 2015, 36$.

La robe est dark et presque mauve et bien brouille. Pas très sexy à mon goût, ça fait vieille jupe beatnik qui a passé 3 jours à Woodstock. N'en demeure pas moins qu'elle appartient à une belle jeunesse hippie retour à la terre pleine de fraîcheur et d'innocence ! Bouquet sans poivron mais d'la branche, met-z-en ! (ou l'inverse, what ever). Suivent de forts arômes de fruits sanguins cuits et beaucoup d'épices que je ne saurais nommer. Le vin m'apparait très végétal (et non pas végétatif pour revenir à Woodstock), terrien, sauvage, naturel. La bouche est des plus intéressantes, très unique. Un regroupement de plein de personnalités fortes: texture presque huileuse, bombe de fruits noirs en condensé, amertume puissante et acidité de caractère qui rafraîchit une tendance à la lourdeur. Y'a du stock...C'est pas léger...J'aime, mais après 2 verres je vais être écoeuré, à moins de bouffer aussi lourd avec: rognons, bacon, foie ! Au final, vin dans ma catégorie "too much for me". Je préfère de loin le Grand Clos de Villeneuve.

Très drôle, Alain, tu fais ma journée!

Michel Therrien a écrit:

Patrick Essa a écrit:  J'insiste lourdement mais les grands 2009 sont les derniers très grands blancs que nous ayons produit en Bourgogne. Et pour ma part je les place au même niveau que les rouges. Mais évidemment je respecte les avis de Michel et des autres...

D'ailleurs la raison pour laquelle je n'ouvre plus de 2009 blanc.......grande confiance en tes perceptions et ton analyse.

Je crois que c'est dans ces moments que l'expérience de plusieurs années entre en jeux. J'avais boudé les 2003 en blanc et en rouge et 2009 semblait moins pire mais tout de même plus riche que la normale en Bourgogne donc j'ai plutot orienté mes achats vers mes allocations régulières. Alors que je riais des critiques qui décrivaient 2003 comme un grand millésime pour les grands domaines, dernièrement j'en ai dégusté quelques un à l'aveugle et jamais je n'aurais misé sur 2003.

Inspiré par le thème du lunch de demain, auquel je ne pourrai participer :

Clos Rougeard Brézé saumur 2009 : Couleur dorée, presqu’or rose. Nez de pomme confite, de miel de sarrasin, de foin, agrémenté de touches épicées évoquant la cannelle et la muscade. L’élevage me semble en retrait par rapport à d’autres expériences que j’ai eues sur ce cru. C’est en bouche que ça se passe toutefois. L’ensemble est corsé, puissant, mais la richesse de l’ensemble enrobe bien sa fougue. Le tout est parfaitement sec, mais large, avec de l’éclat, la finale est serrée, faisant claquer la langue. Je suis toujours fasciné par les multiples facettes du chenin et à quel point le terroir de Brézé, et plus largement de Saumur, fait ressortir son côté masculin et baroque, structuré. Excellent.

Patrick Essa a écrit:  J'insiste lourdement mais les grands 2009 sont les derniers très grands blancs que nous ayons produit en Bourgogne. Et pour ma part je les place au même niveau que les rouges. Mais évidemment je respecte les avis de Michel et des autres...

Les grands 2009 partent déjà avec une petite "coche" de plus mais qu'en est-il des autres?

Dans un but pédagogique, j'aimerais bien connaître les caractéristiques de ces vins qui vous permettent d'affirmer qu'ils sont les derniers très grands blancs.

Merci

Quelques vins dégustés, à l'aveugle, chez un ami restaurateur

Alsace : Frédéric Mochel : Altenberg de Bergbieten : Muscat 2012
La robe offre une teinte jaune or. Le bouquet est très floral (roses et pivoine) accompagné de fruits jaunes (abricot dominant) et de fines épices douces. La bouche est souple, élégante, douce, délicate, très aromatique, dans une construction allongée. La finale est persistante, avec ce caractère floral très prononcé, légèrement fruitée, et d'une honnête fraîcheur. Noté 15, même note plaisir.

Pouilly-Fuissé : Saumaize Michelin : Les Courtelongs 2010
La robe de couleur or soutenu ets brillante. Le nez évoque la pêche jaune, la verveine, avec des notes fumées et d'agrumes. La bouche est très charnue, presque grasse, ample et assez sphérique dans un centre agrémenté de fruits expressifs. La finale est longue, élégante, d'une agréable velouté de texture, dynamique,persistante, harmonieuse grâce à une fraîcheur de bon aloi, bien intégrée à la matière. Noté 16, même note plaisir

Saint Julien : Léoville Barton 1978
La robe, soutenue à assez profonde est évoluée ( orangée à brune) . Le bouquet est  complexe et intense, avec des arômes de poivron jaune, de tabac brun, de résine, d'humus, de légère truffe noire, de fruits patinés par le temps (cassis dominant) et de légères épices douces. La bouche offre une texture très veloutée à soyeuse, les tannins sont fondus dans un corps fuselé assez bien dessiné, rehaussé de fruits en bocaux. La finale d'une bonne allonge est persistante, complexe, tenue par des tannins bien polis, et fraîche. Note plaisir 16

Dead Arm Shiraz 2000 D’Arenberg;  McClaren  Vale

Vous allez me dire pourquoi  j’ouvre une telle bouteille avec une température semblable ?

Bonne question somme toute !

Je supporte une petite laine dans mon environnement bien climatisé.

Et puis, cette fiole me dévisage depuis un certain temps dès que j’entre dans l’antre sacré.

Cette fois-ci, ce fut un coup d’œil de trop ! Viens ici que je te déplume !

Bouchon impec, dépôt important.

Couleur rouge foncée dans laquelle nous n’y trouvons pas de traces significatives d’évolution.   Nez compact, dense, de fruits noirs compotés, épicé et fumé.  J’y perçois en filigrane des effluves de crème de maïs et même de zeste d’orange ! La bouche est accueillante avec les éléments ci-dessus énumérés, grasse, riche, puissante mais en même temps d’une fraîcheur étonnante. Aucune lourdeur, une texture veloutée et moelleuse, une légère amertume en milieu de bouche qui lui donne du nerf. L’équilibre y est manifeste. Excellente longueur par surcroît ! Un vin très bien fait. Encore jeune et potentiellement formidable !  92-93

Corton Charlemagne 2011, Rapet:

Un nez assez ouvert sur les pommes mures, une touche boisée au nez mais à peine. La bouche est tendue, vibrante, une acidité très présente, fraîche tout de même, des touches citronnées en rétro et de pommes vertes, avec une finale bien structurée, le boisé ne dérange pas du tout.Est-ce que c'est très profond et de la classe des plus grands? peut-être pas mais c'est un très beau blanc à prix assez "raisonnable" compte tenu de l'appellation et dans un millésime que j'aime bien.

Clos des Lambrays 2011, dom. des Lambrays, acheté en 2015, 170$.

Rubis mat peu soutenu très légèrement brouille. Nez subtil et élégant de petites baies rouges compotées, d'épices qui picotent les narines et de doux caramel. Seigneur que c'est bon...Littéralement, explosion de fruits rouges et sucrés qui tapissent le palais de leur pureté jouissive. L'addiction est immédiate. La texture est une soie, l'amertume est une plume et la finale s'éternise, me laissant pantois devant un tel délice. Malheureusement, probablement le dernier millésime que je mets en cave. Devinez pourquoi...

Je reviens de vacances et trouve très agréable de retrouver nos auteurs prolifiques, mais aussi de lire les copains Mario et Yvan qui s'y mettent, good job!

Mario, "raisonnable" = combien dans ce cas?

Yves Martineau a écrit:Je reviens de vacances et trouve très agréable de retrouver nos auteurs prolifiques, mais aussi de lire les copains Mario et Yvan qui s'y mettent, good job!

Alain, tu as raison. Un vrai délice ce Lambrays 2011.

Domaine Marc Roy Gevrey-Chambertin Clos Prieur 2009
Un joli nez de fraises, des herbes séchées, avec de l'élevage, mais pas trop appuyé. La bouche est svelte et bien dotée en fruit gourmand, avec une patine amenée par un élevage intelligent. C'est fin, avec la classe d'un premier cru. Délicieux! 91 pts

Yves Martineau a écrit:Je reviens de vacances et trouve très agréable de retrouver nos auteurs prolifiques, mais aussi de lire les copains Mario et Yvan qui s'y mettent, good job!

Mario, "raisonnable" = combien dans ce cas?

Payé $105. Le mot raisonnable est toujours relatif et ici c'est surtout si on regarde des prix comparables pour des Corton-Charlemagne, donc un Grand Cru de la bourgogne, même si ce n'est pas le plus prestigieux des Grands Crus en blancs.

Merci de tes commentaires, c'est bien le fun de partager un peu mes (humbles) commentaires sur certains vins, cela fait partie de mes "résolutions" depuis pas mal de temps d'être plus actif, parce-que j'en ai le gout et ça me manquait. Il faut savoir faire autre chose dans la vie que juste travailler.

2013 Jean-Marc Brocard Chablis Domaine Sainte Claire Vieilles Vignes
Un autre beau RQP en Bourgogne dans les 20-30$.Un vin que la douce a ramenée en achetant quelques rosés.
Un nez salin et qui fait déja saliver.En bouche nous avons le citron confit et une belle acidité bien contrôlée et croquante.
Un beau gras de bb ( plus beau que le vieux bonhomme ) ??  qui donne une belle rondeur .
90 pts + (RQP surtout) .Très bien maintenant mais 2-3 ans en cave lui donner p-ê encore plus de structure aromatique.

Pour souligner les 50e de quelques grands (et vieux) amis....deux vins achetés en prévision de l'occasion, ouvert dans un chalet sur le bord du lac Minogami.

D'abord en magnum:
 
Château Lynch-Bages Pauillac 1988
Le nez s'exprime d'abord discrètement avec des notes de poivron au début, avec pour la suite de la viande crue, du cassis, de la fumée.
La bouche est d'un équilibre spectaculaire, fraiche et presque veloutée, c'est magnifique. Un superbe Pauillac abouti, à maturité. 94 pts

Suivi d'une folie....on n'a qu'une vie!
1990 Château d'Yquem Sauternes  1990
Un nez très subtil, avec de jolis arômes d'abricot confit, de miel.
Il laisse en bouche l'impression d'un petit nuage éthéré, avec sa texture aérienne, d'une finesse magnifique. Il possède cette touche d'une délicatesse onctueuse, c'est un petit bijou qu'on chérie sur le palais, le temps d'une danse langoureuse... Un vin complexe et très long, salin et sucré. Difficile de définir une telle majesté! 98 pts

Un grand moment avec de grands amis.

C'est mieux qu'une grosse soirée avec de gros amis!

Yves Martineau a écrit:Pour souligner les 50e de quelques grands (et vieux) amis....deux vins achetés en prévision de l'occasion, ouvert dans un chalet sur le bord du lac Minogami.

Suivi d'une folie....on n'a qu'une vie!
1990 Château d'Yquem Sauternes  1990
Un nez très subtil, avec de jolis arômes d'abricot confit, de miel.
Il laisse en bouche l'impression d'un petit nuage éthéré, avec sa texture aérienne, d'une finesse magnifique. Il possède cette touche d'une délicatesse onctueuse, c'est un petit bijou qu'on chérie sur le palais, le temps d'une danse langoureuse... Un vin complexe et très long, salin et sucré. Difficile de définir une telle majesté! 98 pts

Un grand moment avec de grands amis.

Yves, Est-ce que tu le place en avant du 83 ?

C'est difficile à dire sans une comparaison directe quand on joue dans ce niveau de très grands vins. Selon mon cr du 1983, oui:

5/22/2015 - I wrote: 96 points (Edit)  
Une couleur évoluée qui trahit son âge.
Le nez est suave et voluptueux, complexe et fascinant, sur des arômes d'abricots, de crème brulée, de champignons. La bouche est riche, avec une belle acidité, une gourmandise et une grande profondeur. C'est puissant, savoureux et d'une longueur exceptionnelle. Grand vin. 96 pts

de mémoire, le 1983 est plus puissant, le 1990 plus aérien....

château latour 1992

Année de naissance de ma blonde, ouvert pour son anniversaire par curiosité, sans attente sachant le millésime difficile
Or le vin s'est avéré magnifique... Comme quoi les grand font bien dans les petits millésimes
Robe rubis foncé et dense, pourtours à peine orangés
Le nez lui au depart nous offre des aromes tertiaires et un peu vegetal, puis disparait et se précise après 2h vers un léger champignon, un beau fruit intense, un peu de bois de sental, des épices et du cuir
La bouche est ample, fruitée et épicée, les tannins souples et le tout converge vers une finale de bonne intensité mais de moyenne durée

Je suis agréablement surprit par ce vin, il en donne beaucoup à tout les niveau malgré son millésime, 93 points