Blanc vs Rouge.........aussi bon, autant de plaisir?

Une question qui mérite une rubrique pour elle même!

Luc Rodrigue a écrit:
« … un très bon blanc peut être fort meilleur qu’un très bon rouge! ». Je n’intégrais pas cette information à ce moment, j’étais tombé su’l cul, mais ce vin a confirmé. Êtes-vous d’accord avec cette déclaration?

Bien d'accord Mike!

J'apprécie de plus en plus les bons blancs. Il est maintenant devenu une démarche tout à fait normale pour moi , voire essentielle, d'entamer une soirée de vin avec un blanc. À un point tel, que je ne m'imagine maintenant plus plonger dans le rouge sans avoir préparé mes papilles avec ce blanc. Selon ce protocole, j'ai toujours considéré, bien inconsciemment, le blanc comme support au rouge qui suivra. Sauf que ...

Hier soir, j'ai dégusté ce blanc (Duc de Magenta, Puligny Montrachet, Clos de la Garenne, Jadot, 2002) comme le clou de la soirée! Je n'ai jamais pensé ouvrir un rouge, et pas juste parce que le repas ne s'y prêtait pas, mais bien parce qu'il comblait toutes mes attentes. Il était envoûtant et complet!! Le plaisir que j'en ai tiré était aussi grand, sinon plus, que celui procuré par un très bon rouge. D'oü le retour sur cette déclaration faite par Karl y a un bon moment de ça.

Donc, oui un très bon blanc peut procurer un plaisir d'une intensité plus profonde que celui amené par un rouge. Mais je suis encore au stade de l'intégration de cette déclaration parce que j'aime le rouge BCP!!!

Personnellement je ne vois pas de quel point de vue on pourrait dire que le rouge est supérieur au blanc. J'ai l'impression que c'est peut-être une déformation venant de notre alimentation très carne qui nous fait boire plus de rouge et qui considère le blanc de façon plus ponctuelle.

De mon côté, j'aime autant le blanc que le rouge.
Un grand blanc ou un grand rouge............quand c'est grand, c'est grand!
Nous buvons autant de blancs que de rouges lors des repas et même plus de blancs lors de grands repas..........souvent blanc à l'apéro ou des bulles puis blanc avec entrée puis rouge sur le plat principal puis blanc avec les fromages vs "jaune" (comme dirait le maître) avec dessert ou foie gras.

Ludwig Desjardins a écrit:Personnellement je ne vois pas de quel point de vue on pourrait dire que le rouge est supérieur au blanc. J'ai l'impression que c'est peut-être une déformation venant de notre alimentation très carne qui nous fait boire plus de rouge et qui considère le blanc de façon plus ponctuelle.

Je seconde...

J'ai aucun problème avec l'idée qu'une personne préfère le rouge au blanc, mais il faut avoir de solide arguments pour prétendre que les rouges sont meilleurs que les blancs.

Personnellement, je préfère le blanc au rouge. D'ailleurs, je suis l'un des très rares amateurs qui possèdent plus de vins blancs dans sa cave que de vins rouges.

Pour moi aussi le blanc est aussi important et aussi bon que le rouge. Nous buvons autant de blanc que de rouge. Il y a des occasions de consommation pour tous les types de vin de toute façon.

Boire de grands blancs Bourguignons, Ligériens, Bordelais ou Alsaciens est une expérience unique et une fois que l'on expérimente et connait ces vins, on ne peut plus affirmer que les blancs sont moins bons selon moi. Ceci étant dit, je respecte aussi les gouts de tout le monde et cela peut différer pour chacun.

Aussi lors de certaines dégustations qui impliquent des rouges et des blancs comme par exemple des Grands Crus blancs Bourguignons comme le Montrachet ou le Chevalier-Montrachet, il y en a plusieurs qui préférent déguster ces grands vins blancs après les rouges.

Mario

J'ai très rarement eu l'occasion de boire de grands vins blancs, mais effectivement, lorsque c'est arrivé, j'ai fait "wow, c'est donc ben bon ça !"...et j'ai été tout à fait comblé, même pas besoin de prendre un p'tit coup de rouge ! Ça m'avait surpris...Malheureusement, je n'ai pas encore brisé mon pattern "d'encavement", j'ai assez d'une main pour compter mes blancs en cave !!! Je vais améliorer ça dans le futur...Par contre une chose est sûre, un mauvais rouge, pour moi ça passe mieux qu'un mauvais blanc !

ps Michel: tu as cité un commentaire provenant d'une autre rubrique, comment fait-on ?

J'ai très rarement eu l'occasion de boire de grands vins blancs, mais effectivement, lorsque c'est arrivé, j'ai fait "wow, c'est donc ben bon ça !"...et j'ai été tout à fait comblé, même pas besoin de prendre un p'tit coup de rouge ! Ça m'avait surpris...Malheureusement, je n'ai pas encore brisé mon pattern "d'encavement", j'ai assez d'une main pour compter mes blancs en cave !!! Je vais améliorer ça dans le futur...Par contre une chose est sûre, un mauvais rouge, pour moi ça passe mieux qu'un mauvais blanc !

ps Michel: tu as cité un commentaire provenant d'une autre rubrique, comment fait-on ?

Alain Roy a écrit:



ps Michel: tu as cité un commentaire provenant d'une autre rubrique, comment fait-on ?

Tu cliques sur citer............efface ce que tu n'as pas besoin..........je fais copier sur l'ensemble.........puis coller dans une nouvelle rubrique.

GRAZIE !

Michel Therrien a écrit:De mon côté, j'aime autant le blanc que le rouge.
Un grand blanc ou un grand rouge............quand c'est grand, c'est grand!
Nous buvons autant de blancs que de rouges lors des repas et même plus de blancs lors de grands repas..........souvent blanc à l'apéro ou des bulles puis blanc avec entrée puis rouge sur le plat principal puis blanc avec les fromages vs "jaune" (comme dirait le maître) avec dessert ou foie gras.

Ça résume tout à fait ma pensée également.

Le blanc est peut-être un peu plus polyvalent à table.

Côté cave, je dois avoir 35% de blancs secs environ ... À part quelques exceptions, je trouve les blancs plus simples à ''ouvrir'' que les rouges (phase ingrate moins problématique, plus courte période de fermeture).

Vincent Messier-Lemoyne a écrit:À part quelques exceptions, je trouve les blancs plus simples à ''ouvrir'' que les rouges (phase ingrate moins problématique, plus courte période de fermeture).

Fort intéressant et pertinent!

Il serait effectivement difficile de trouver des critères convaincants pour montrer la supériorité du vin rouge sur le vin blanc. Par contre je pense qu'il y a de bonnes raisons de moins laisser vieillir en cave des blancs que des rouges :

D'une part après vieillissement d'une dizaine d'années, c'est mon expérience que les rouges ont une tendance à être plus fins et aériens (notamment par l'assouplissement des tanins et les arômes tertiaires plus développés) alors que de nombreux vins blancs commencent leur vie sur la fraîcheur et la précision pour devenir plus lourds avec l'âge (notamment parce qu'ils sont moins protégés face à une oxydation lente mais réelle). Ceux qui ont de la difficulté à voir ceci devraient comparer ce qui se passe avec des Hermitage rouge et blanc après 10-15 ans de garde.
D'autre part de nombreux vins blancs plafonnent assez rapidement dans leur développement et suivre leur évolution se révèle à mon avis une expérience moins enrichissante que le processus analogue pour un vin rouge de qualité. Un exemple simple : le très beau Brézé du Clos Rougeard versus les rouges du domaine.
Ensuite contrairement à beaucoup de vins rouges, la vaste majorité des blancs - y compris au sommet qualitatif - offre un immense plaisir en jeunesse, ce qui signifie que l'on commet moins un infanticide en achetant pour boire immédiatement.
Finalement la majoration des prix de nombreux blancs au fil de leur vieillissement est moins grande que celle s'appliquant à des vins rouges de niveau comparable.

Pour toutes ces raisons, bien qu'aimant beaucoup les vins blancs, leur proportion ne dépassera probablement jamais 20-25% de ma cave.

Vincent Messier-Lemoyne a écrit:
Le blanc est peut-être un peu plus polyvalent à table.

À part quelques exceptions, je trouve les blancs plus simples à ''ouvrir'' que les rouges (phase ingrate moins problématique, plus courte période de fermeture).

Voila 2 excellents points que tu soulèves Vincent, tout à fait d'accord.

Mario

Olivier Collin a écrit:Il serait effectivement difficile de trouver des critères convaincants pour montrer la supériorité du vin rouge sur le vin blanc. Par contre je pense qu'il y a de bonnes raisons de moins laisser vieillir en cave des blancs que des rouges :

D'une part après vieillissement d'une dizaine d'années, c'est mon expérience que les rouges ont une tendance à être plus fins et aériens (notamment par l'assouplissement des tanins et les arômes tertiaires plus développés) alors que de nombreux vins blancs commencent leur vie sur la fraîcheur et la précision pour devenir plus lourds avec l'âge (notamment parce qu'ils sont moins protégés face à une oxydation lente mais réelle). Ceux qui ont de la difficulté à voir ceci devraient comparer ce qui se passe avec des Hermitage rouge et blanc après 10-15 ans de garde.
D'autre part de nombreux vins blancs plafonnent assez rapidement dans leur développement et suivre leur évolution se révèle à mon avis une expérience moins enrichissante que le processus analogue pour un vin rouge de qualité. Un exemple simple : le très beau Brézé du Clos Rougeard versus les rouges du domaine.
Ensuite contrairement à beaucoup de vins rouges, la vaste majorité des blancs - y compris au sommet qualitatif - offre un immense plaisir en jeunesse, ce qui signifie que l'on commet moins un infanticide en achetant pour boire immédiatement.
Finalement la majoration des prix de nombreux blancs au fil de leur vieillissement est moins grande que celle s'appliquant à des vins rouges de niveau comparable.

Pour toutes ces raisons, bien qu'aimant beaucoup les vins blancs, leur proportion ne dépassera probablement jamais 20-25% de ma cave.

Excellente observation Olivier, très pertinent. Il y a beaucoup moins de blancs secs aptes à bien vieillir et se bonifier, même si on pourrait énumérer plusieurs régions avec un grand potentiel de vieillissement (Bourgogne, Sancerre, etc...), que de rouges.

Mario

Je partage les propos d'Olivier.

D'ailleurs, comble du hasard, mais je viens de vérifier et ma cave contient 22.7% de vins blancs.

Olivier Collin a écrit:Il serait effectivement difficile de trouver des critères convaincants pour montrer la supériorité du vin rouge sur le vin blanc. Par contre je pense qu'il y a de bonnes raisons de moins laisser vieillir en cave des blancs que des rouges :

D'une part après vieillissement d'une dizaine d'années, c'est mon expérience que les rouges ont une tendance à être plus fins et aériens (notamment par l'assouplissement des tanins et les arômes tertiaires plus développés) alors que de nombreux vins blancs commencent leur vie sur la fraîcheur et la précision pour devenir plus lourds avec l'âge (notamment parce qu'ils sont moins protégés face à une oxydation lente mais réelle). Ceux qui ont de la difficulté à voir ceci devraient comparer ce qui se passe avec des Hermitage rouge et blanc après 10-15 ans de garde.
D'autre part de nombreux vins blancs plafonnent assez rapidement dans leur développement et suivre leur évolution se révèle à mon avis une expérience moins enrichissante que le processus analogue pour un vin rouge de qualité. Un exemple simple : le très beau Brézé du Clos Rougeard versus les rouges du domaine.
Ensuite contrairement à beaucoup de vins rouges, la vaste majorité des blancs - y compris au sommet qualitatif - offre un immense plaisir en jeunesse, ce qui signifie que l'on commet moins un infanticide en achetant pour boire immédiatement.
Finalement la majoration des prix de nombreux blancs au fil de leur vieillissement est moins grande que celle s'appliquant à des vins rouges de niveau comparable.

Pour toutes ces raisons, bien qu'aimant beaucoup les vins blancs, leur proportion ne dépassera probablement jamais 20-25% de ma cave.

Très cartésien comme réponse. Même si je partage tes propos, je crois que la question fait référence au plaisir.
Est-ce qu'un très bon vin blanc "vous procure plus de plaisir" qu'un très bon vin rouge?

Pour ma part, j'avoue que l'équilibre d'un bon vin blanc vient me chercher car je crois que "l'écart" pour un vin blanc est plus large.

Michelle

L'écart???

La différence entre les meilleurs et les pires? En quoi cela influencerait-il le plaisir??

Michelle Champagne a écrit:
Très cartésien comme réponse.

Bien sûr, tout le monde me connaît... L'analyse prime sur l'émotion!

[...]je crois que la question fait référence au plaisir. Est-ce qu'un très bon vin blanc "vous procure plus de plaisir" qu'un très bon vin rouge?

C'est drôle, mais il me semble que la question était claire au départ et ne parlait pas de plaisirmais plutôt du fait qu'alors que plusieurs personnes voient le vin blanc comme moins apte à être le clou d'une soirée vinicole, est-ce que d'autres personnes ont une conception plus ouverte, mettant sur un même pied qualitatif blancs et rouges? Tout le monde semble s'entendre là-dessus : il y a de très grands blancs qui n'ont rien à envier aux rouges.

en tout cas dans le titre de cette rubrique les mots " autant de plaisir' sont bien là...

C'est quand même lassant cette manie d'opposer de facto plaisir et réflexion ...

Ça me rappelle un prof de français en troisième secondaire qui nous disait comment il était dur de réfléchir entre les repas ...

Olivier Collin a écrit:

[...]je crois que la question fait référence au plaisir. Est-ce qu'un très bon vin blanc "vous procure plus de plaisir" qu'un très bon vin rouge?

C'est drôle, mais il me semble que la question était claire au départ et ne parlait pas de plaisirmais plutôt du fait qu'alors que plusieurs personnes voient le vin blanc comme moins apte à être le clou d'une soirée vinicole, est-ce que d'autres personnes ont une conception plus ouverte, mettant sur un même pied qualitatif blancs et rouges? Tout le monde semble s'entendre là-dessus : il y a de très grands blancs qui n'ont rien à envier aux rouges.

En toute objectivité, et ce malgré tout ce qui a été dit précédemment, je pense que la notion de base à évaluer est le plaisir qu'on en tire, plutôt que l'évaluation qualitative du vin comme tel. Tout repose sur le contexte, ce qui a été bu avant et ce qui viendra. J'ai soulevé ce point parce que, très peu souvent auparavant, un vin blanc m'avait procuré un plaisir aussi intence, ce qui m'a fait apprendre qq chose. Je serai dorénavant davantage attentif aux grands vins blancs parce que je sais maintenant qu'ils peuvent me procurer un plaisir fort intéressant, tout commme les rouges l'ont toujours fait.

Moi mon plus grand plaisir de l'été aura été de prendre en famille à la fin d'une soirée bien arrosée le petit rosé Masciarelli Colline Teatine Montepulciano d'Abruzzo 2009 vendu à 14.45$ à la SAQ et de constater qu'il tenait la route.

Est-ce à dire que c'est le vin le plus intéressant de mon été? Certainement pas... justement parce que le vin ne se mesure pas que selon une échelle du plaisir immédiat qu'il procure.

Si tout n'était que plaisir immédiat, on ne dépenserait pas des milliers de dollars par année en vins, on ne passerait pas des centaines d'heures à lire et discuter sur des forums internet ou à lire sur le vin. Tu serait résumé dans la phrase "As-tu eu du plaisir? Oui, beaucoup. Merci bonsoir!"

Come on, le vin c'est aussi un peu autre chose, non?

Olivier Collin a écrit:Moi mon plus grand plaisir de l'été aura été de prendre en famille à la fin d'une soirée bien arrosée le petit rosé Masciarelli Colline Teatine Montepulciano d'Abruzzo 2009 vendu à 14.45$ à la SAQ et de constater qu'il tenait la route.

Est-ce à dire que c'est le vin le plus intéressant de mon été? Certainement pas... justement parce que le vin ne se mesure pas que selon une échelle du plaisir immédiat qu'il procure.

Si tout n'était que plaisir immédiat, on ne dépenserait pas des milliers de dollars par année en vins, on ne passerait pas des centaines d'heures à lire et discuter sur des forums internet ou à lire sur le vin. Tu serait résumé dans la phrase "As-tu eu du plaisir? Oui, beaucoup. Merci bonsoir!"

Come on, le vin c'est aussi un peu autre chose, non?

Come on Olivier ... me semble que personne ici n'a été aussi simpliste que ce que tu entends ci-dessus. Et personne ici ne résume le plaisir du vin de cette façon.

Bien sûr, quand on boit du vin , on ne réfléchit pas avec la bouche et l'oeil et le nez, on réfléchit avec la tête... Le plaisir? Bien trop lascif !!! Mais moi j'aime bien jouir... mais aussi réfléchir ! ouhhhh !