Semaine du 28 novembre 2021

Êtes-vous une semaine en retard la gang ?

Combats de Cornas 2016 (en semi-aveugle mais seul moi connais les crus choisis)

Vin de bienvenue: Les Pucelles 2016, Puligny-Montrachet 1er cru, Henri Boillot, 175$ en 2019. En carafe une heure. Robe royale brillante d'un or chic assez soutenue, ce qui m'a fait craindre un peu. Bouquet subtil, floral, vanillé, fruité, petite paille, sans poussières, bref une caresse pour le nez. Entrée délicate sur texture hallucinante de gras, beurrée et paradoxalement sans lourdeur. Après vient un touchant fruité près de la poire, en fait le milieu est extatique avec cette matière généreuse qui scotche le palais de strates multiples. La finale fesse dans le dash, interminable, complexe, gracieuse: poires, sel, citron, amers. De grande noblesse !

Les combats:

Les Eygats 2016, Cornas, dom.Courbis, 70$ en 2019: beau bouquet subtil, confituré, envoûtant, le plus élevé des bouquets. En bouche, dense, sur du fruit rouge cuit, un peu de caramel, le tout sur une texture soyeuse et une tension de bon aloi. Superbe finesse mais peut-être un peu trop beurré.

Les Chailles 2016, Cornas, dom.Alain Voge, 70$ en 2020: pipi qui est parti !, full floral, grand sentiment de fraîcheur, épices douces, fruit rouge naturel, grande élégance. En bouche c'est superbement délicat, aérien, frais, en fruits naturels gracieux. Une danse de ballerine, touchante de finesse.

Jana 2016, Cornas, dom.J.Michel, 100$ en 2018: Quel bouquet ! Le plus poivré des 4 avec de la pivoine héhé ! Bouche plus grasse, c'est très doux, bellement fruité frais, fin mais un peu moins complexe que les précédents.

Brise-Cailloux 2016, Cornas, dom.M.Barret: neveu m'a impressionné sur celui-ci, il me dit ça ressemble au Brise Cailloux qu'on a bu la semaine passée. Il savait pas qu'il y en avait un dans le line-up. Bravo lui dis-je, y'en a un mais pas le même millésime. Comme on avait été vachement déçu, je voulais tester un autre millésime.

La robe est très trouble et opaque. Beau bouquet sur la confitures de fruits noirs mais ça demeure unidimensionnel. En bouche ça goûte le cool-aid, c'est "flat", avec un fruité plat, mince, très court et surette. Effectivement ça ressemble au Brise-Cailloux de la semaine passée (un 2014) ! Le lendemain il m'en restait: ouache...un vin insipide, parfait exemple d'un vin nature sans défaut mais que je déteste. 3 bouteilles bues sur 2 millésimes avaient toutes ce même goût de pas capable pour moi. M'en restait 2, et elles sont retournées à leur point de départ, la saq !

Podium:

#1: Les Cailles de Voge (3 personne sur 4, neveu préférant les Eygats)
#2: Jana de Michel (4/4)
#3: Eygats de Courbis (3/4)
#4 et ouache 4/4: Brise Cailloux de Barret, maintenant Barré !

Plus tard après la dégustation, au cours du repas, j'en ouvre un 5ième:

Cornas 2016, dom.J.Denuzière, 50$ en 2019: déjà bien aviné, il m'a repimpé. Superbe robe éclatante de jeunesse, moyennement soutenue, limpide, violacée. Bouquet magnifique, sur le fruit noir/rouge frais et épicé, floral, poivré. En bouche c'est d'une finesse et d'une élégance indéniable par rapport aux précédents. Frais, doux, harmonieux, fruité de petites baies rouges, comme un Rayas ! (je rigole, j'en ai jamais bu) À mon goût il aurait clenché les 4 autres s'il avait été mis en combat avec eux.

Alain, j’aurais pris le Puligny en dernier pour rincer les dents mauves..

Crois-le crois-le pas Michelle, et c'est ce qui m'a étonné pour du Cornas, après la dégustation il n'y avait pas de dents mauves !

Alain Roy a écrit:Êtes-vous une semaine en retard la gang ?

Bien noté....plusieurs dont moi avons écrit dans la semaine du 21.

À peine quatre mois après Michel Buisson, Andrée Charles est décédée ce weekend. Une bouteille pour Dédée, tirée de la vigne qu’elle a apportée au domaine :

Buisson-Charles En Chiveau pommard 2014 : Jolie couleur, pâle et brillante. Nez expressif de fruits rouges frais (canneberge, framboise), de poivre blanc, avec des nuances végétales. La bouche est fraîche, droite, joliment fruitée, moyennement complexe et peu dense. Finale de longueur correcte, vibrante. Un vin de demi-corps, fringuant et digeste, typique de son exposition au nord et venté dans la combe, doté d’un bel éclat. Son côté alerte et longiligne m’a évoqué sans mal cette dame que j’ai beaucoup aimée et que j’ai eu beaucoup de plaisir à revoir il y a deux semaines à peine.

Salut Dédée.

Oh non! quelle triste nouvelle...

Vincent Messier-Lemoyne a écrit:À peine quatre mois après Michel Buisson, Andrée Charles est décédée ce weekend. Une bouteille pour Dédée, tirée de la vigne qu’elle a apportée au domaine :

Buisson-Charles En Chiveau pommard 2014 : Jolie couleur, pâle et brillante. Nez expressif de fruits rouges frais (canneberge, framboise), de poivre blanc, avec des nuances végétales. La bouche est fraîche, droite, joliment fruitée, moyennement complexe et peu dense. Finale de longueur correcte, vibrante. Un vin de demi-corps, fringuant et digeste, typique de son exposition au nord et venté dans la combe, doté d’un bel éclat. Son côté alerte et longiligne m’a évoqué sans mal cette dame que j’ai beaucoup aimée et que j’ai eu beaucoup de plaisir à revoir il y a deux semaines à peine.

Salut Dédée.

Sans doute un couple très fusionnel, c’est touchant.

Vincent Dauvissat (René & Vincent) Chablis 1er Cru Vaillons 2013
(63$ à La Grande Boutique du Vin, Beaune).
Nez classique à l’ouverture, de citron et coquillages. Un peu exotique ensuite avec quelques notes de papaye. Néanmoins en bouche, c'est un style chablisien classique, échappant au côté exotique de certains 2013. Il paraît manquer de profondeur au départ, mais 90 minutes plus tard il se révèle dense et d’une concentration insoupçonnée. Très bien, surtout pour le millésime. 92+ pts

Domaine Trapet (Jean et Jean-Louis) Gevrey-Chambertin 2018
Après une heure trente d’aération, il est aérien, pas pleinement expressif encore mais d’un équilibre idéal. Très bien, mais à revoir idéalement dans deux ans.

Domaine Auguste Clape 2012
Nez de côte rôtie! Violettes, poivre, bouche tendre et juteuse, concentrée, encore jeune mais très agréable. À quelques années de la pleine maturité, mais tout de même diablement bon. 93+ pts

Château Margaux 1990
Un nez qui crie son origine médocaine! Cassis et sous-bois. L’élégance des tanins est exceptionnelle, je suis persuadé d'avoir affaire à un premier crû, peut-être Lafite? Il est encore jeune, je croyais à un 2000 ou 2001. Moins fruité qu’espéré, léger et très fin, avec une finale classique, en finesse, vaporeuse. Excellent vin, cette bouteille me semblant toutefois moins profonde que celle goûtée il y a quelques années lors d'une verticale, qui avait volé le spectacle (99 pts!). 94 pts

Du Margaux 90 en pleine semaine.....rien ne me surprend de la part de d'Artagnan.

c'était quand même un vendredi...