Semaine du 7 février 2016

Château Duhart-Milon Grand Cru Classé Pauillac 2001

Grenat bien foncé, à peine orangé sur le contour du verre. Arômes de baies, de tabac, d'épices, de cuir ainsi qu'un peu de fumée et de bois. Un brin austère en bouche, il offre des saveurs de fruits noirs, d'épices, de thé noir, de chocolat amer. L'acidité se fait bien sentir surtout en milieu de bouche et gagne en finesse en finale. Bordeaux classique à point, mais dont il semble rester assez de corps pour se conserver quelques années de plus. Très bien+ (90)

Cool Patrick, c'est rare que tu fais un cr sur un "vieux" vin, c'est d'autant plus apprécié !

Château de Beaucastel 2005, CNP, acheté en 2008, 90$.

Rouge pètant de santé à 10 ans, moyen dense et clair-clair. Bouquet subtil et envoûtant, floral, épicé, ciré, fruité rouge frais et/ou un peu compoté. Entrée very classy en costume de velours, milieu imprégnant de fruits tendres et doucereux, très longue finale salivante sur encore du fruit et de très beaux amers. Je m'attendais à du costaud, me voilà déjoué et ému par une tendresse pleine et affirmée. Je n'ai plus faim, je n'ai envie que de me nourrir de ce nectar jusqu'à ce qu'il m'endorme...Menoum !

Alain Roy a écrit:Cool Patrick, c'est rare que tu fais un cr sur un "vieux" vin, c'est d'autant plus apprécié !

2016 est l'année de mon 15e de mariage, je vais donc ouvrir quelques vins du millésime 2001 tout au long de l'année. De plus, j'ai une belle dégustation en tête (horizontale du millésime 1979) que j'aimerais bien faire d'ici l'été, tu vas voir quelques CRs de plus vieux vins! J'aime bien ça un peu d'âge sur un vin, alors je laisse mes bouteilles vieillir un brin

Trio italien dimanche :

Altesino Montosoli brunello di montalcino 2004 : Nez de prune, de tabac, avec des épices et des herbes grillées. Bouche droite, vigoureuse, le temps l’ayant finement patinée. Finale longue, harmonieuse, finement amère. Un vin classique, sans être austère qui constitue selon moi un fidèle représentant de cette appellation parfois boîte à surprises. Passablement plus agréable à table (sur un riche braisé tomaté) qu’en pure dégustation. Il me semble sur son plateau. C’était ma dernière bouteille et je ne regrette pas l’avoir bue. Très bien, voire plus.

Produttori del Barbaresco Pora Riserva barbaresco 2004 : Nez moins profond peut-être, mais changeant et parfumé. On y trouve des notes de fruits secs et de fruits rouges frais, de rose fanée, d’anis étoilée et de cuir. Bouche plus large, sans être grasse, d’impression craquante, avec des tanins sentis, sans être secs, et une acidité présente. L’ensemble demeure harmonieux, classique et long. Très belle longueur, un rien ferme au début, mais qui se délie dans le verre. J’ai particulièrement apprécié sa complexité aromatique. Encore une fois, un vin qui se comporte nettement mieux à table. Il semble à peine arriver à maturité. J’attendrai ma dernière bouteille quelques années encore. Superbe rapport qualité/prix pour un vin de garde de cette tenue. Excellent.

Quintarelli valpolicella classico superiore 2003 : Couleur la plus foncée du lot, la plus mate aussi. Nez de figue, de chocolat noir, de viande grillée, de goudron et de laurier. La bouche est dense, riche, mais sans être lourde. La richesse arrondi ici les angles de ce vin robuste, rustique, mais qui possède une palette aromatique complexe. Puissant et impressionnant, encore très jeune, le vin se révèle quand même moins digeste que les deux autres, et moins agile à table également. Très bien.

Alain Roy a écrit:Cool Patrick, c'est rare que tu fais un cr sur un "vieux" vin, c'est d'autant plus apprécié !

Château de Beaucastel 2005, CNP, acheté en 2008, 90$.

Rouge pètant de santé à 10 ans, moyen dense et clair-clair. Bouquet subtil et envoûtant, floral, épicé, ciré, fruité rouge frais et/ou un peu compoté. Entrée very classy en costume de velours, milieu imprégnant de fruits tendres et doucereux, très longue finale salivante sur encore du fruit et de très beaux amers. Je m'attendais à du costaud, me voilà déjoué et ému par une tendresse pleine et affirmée. Je n'ai plus faim, je n'ai envie que de me nourrir de ce nectar jusqu'à ce qu'il m'endorme...Menoum !

J'ai une bouteille en cave Alain. À ton goût, assez impressionnante maintenant ou à garder pour bonification?

Morey St-Denis 2008, Hubert Lignier :  Couleur impressionnante! jeune, rubis étincelante, après plus de 7 ans ce vin ne montre pas de signe de disque d'âge.  Au nez, on perçoit encore un peu d'élevage avec des notes de cannelle, par la suite ça pinotte avec beaucoup de griotte, foin humide, épices et le coté animal de Morey.  En bouche, l'attaque est nette, pleine de fruit mais aussi l'acidité et les tannins carrés nous rappellent rapidement que l'on est en 2008.  Rustique, pure ou plutôt un vin classique alors que les millésime 2005 et 2009 nous font souvent oublier la "vraie" bourgogne.  Longue finale, encore immature sur les notes de fruits et de pinotte.  Légère impression que le nez était plus évolué que la bouche au niveau de la palette aromatique, on verra bien où cela nous mènera!  16.5-17/20++

Lors de mon passage à Orange, en octobre dernier, je suis littéralement tombée en amour avec les vins de Jérôme Grieco du Domaine de la Biscarelle. J'ai finalement reçu mes premiers arrivages hier.

J'ai donc ouvert son vin de pays, Début d'une histoire 2013. Fait de 90% de cinsault et 10% grenache. Non égrappés et foulés, le vin est élevé en cuve de béton environ 6 mois.  La couleur est vraiment intense de cerise noire. Tout d'abord discret, le nez s'ouvre sur les fleurs mauves, les épices douces et les fruits cuits. La texture est soyeuse et tapisse le palais. Les tanins sont présents mais non agressifs, ils apportent de la structure. L'acidité est moyenne. Une pure gourmandise! Bu et approuvé par Raisins Libres!

Frederick Blais a écrit:Rustique, pure ou plutôt un vin classique alors que les millésime 2005 et 2009 nous font souvent oublier la "vraie" bourgogne.

Fred, c'est pas un peu court de définir la "vraie" Bourgogne comme celle strictement issue de millésime de maturité froide?

C'est la "vraie" Bourgogne pour ceux qui considèrent qu'un vin ne peut être pur, élégant et néanmoins doté d'une certaine onctuosité au palais ou alors d'une structure imposante qui demande de la garde ou, pire encore, une acidité un peu en retrait par rapport aux autres composantes, ce qui est vu comme une féroce attaque contre la fraîcheur du vin...

A chaque grand vin son moment!

Certes, à chacun ses seuils de tolérance concernant la fraîcheur, mais il me semble que de dire que 2005 et 2009 ne sont pas Bourguignons, c'est avoir une conception étroite de la chose.

Stéphanie Chénier a écrit:

Alain Roy a écrit:Cool Patrick, c'est rare que tu fais un cr sur un "vieux" vin, c'est d'autant plus apprécié !

Château de Beaucastel 2005, CNP, acheté en 2008, 90$.

Rouge pètant de santé à 10 ans, moyen dense et clair-clair. Bouquet subtil et envoûtant, floral, épicé, ciré, fruité rouge frais et/ou un peu compoté. Entrée very classy en costume de velours, milieu imprégnant de fruits tendres et doucereux, très longue finale salivante sur encore du fruit et de très beaux amers. Je m'attendais à du costaud, me voilà déjoué et ému par une tendresse pleine et affirmée. Je n'ai plus faim, je n'ai envie que de me nourrir de ce nectar jusqu'à ce qu'il m'endorme...Menoum !

J'ai une bouteille en cave Alain.  À ton goût, assez impressionnante maintenant ou à garder pour bonification?

Oh boy Stéphanie, d'autres pauléens plus érudits que moi en la matière sauraient sûrement mieux répondre à ta question ! Moi c'est assez simple: quand j'ouvre une bouteille de ma cave et que je la trouve rude, je me dis (j'espère !) qu'elle va se bonifier avec le temps, et si je la trouve wow, je les ouvrirais toutes sans problème, mais je les garde pour voir en quoi elles vont je dirais "changer". Le secondaire et surtout le tertiaire, ça ne me dit pas grand chose, question de goût. Ce que j'aime, c'est la plénitude dans la douceur. Beaucastel est de bonne garde, mais je me suis régalé de celui-ci de 10 ans, que j'avais trouvé rude à 3 ans ! Il m'en reste une et je vais la boire à 15 ou peut-être 20 ans, pour le fun...car c'est sans regret que je l'ouvrirais dès cette semaine !

Vincent Messier-Lemoyne a écrit:

Frederick Blais a écrit:Rustique, pure ou plutôt un vin classique alors que les millésime 2005 et 2009 nous font souvent oublier la "vraie" bourgogne.

Fred, c'est pas un peu court de définir la "vraie" Bourgogne comme celle strictement issue de millésime de maturité froide?

Peut-être que j'y suis aller un peu fort... mon point était plutôt que des vins dans le style de 2008 étaient plus souvent produit il y a une 30aine d'années et devaient réjouir les amateurs de la région alors qu'aujourd'hui seulement les gros millésimes à la mode font courir les foules et relèguent les autres en arrière plan à plusieurs niveaux.

D'accord avec Fred sur la mode des gros millésimes et les autres en arrière plan.
J'aime bien la fraicheur et l'énergie des 2008 comme j'ai bien aimé la tendreté des 2007.
2005 plus charpenté et structuré
2009 excellent depuis le début! Épicé et charnu.

Frederick Blais a écrit:

Vincent Messier-Lemoyne a écrit:

Frederick Blais a écrit:Rustique, pure ou plutôt un vin classique alors que les millésime 2005 et 2009 nous font souvent oublier la "vraie" bourgogne.

Fred, c'est pas un peu court de définir la "vraie" Bourgogne comme celle strictement issue de millésime de maturité froide?

Peut-être que j'y suis aller un peu fort... mon point était plutôt que des vins dans le style de 2008 étaient plus souvent produit il y a une 30aine d'années et devaient réjouir les amateurs de la région alors qu'aujourd'hui seulement les gros millésimes à la mode font courir les foules et relèguent les autres en arrière plan à plusieurs niveaux.

Dis comme ça, je ne peux être en désaccord avec toi. Les deux millésimes plus récents avec lesquels j'ai eu du mal sont 2004 (pour des raisons évidentes) et 2006 (que je trouve terne et amer).

Il faudrait se faire une dégustation 2006 10 ans plus tard, j'ai eu beaucoup de plaisir avec les vins en jeunesse, faudrait revoir leur évolution!

Domaine Joblot Givry 1er Cru Clos Grand Marole 2010
Joli nez floral, de fruit rouge, ça pinotte joyeusement.
La bouche est bien fraiche, élégante, un peu mince mais pimpante et joliment fruitée. L'acidité me paraît un peu élevée face au fruit, je me demande si ceci pourrait s'équilibrer davantage avec quelques années de garde. Sinon, je dirais que le vin est ouvert et prêt à boire. 88 pts

Bien, mais certainement une coche sous les 2005, 2009 et 2012 de cette cuvée.

Depuis un an je commence à boire mes 2004 et la plupart se révèlent assez ouverts, entâmant doucement leur plateau de maturité, dans un style très classique, un peu austère, de bons compagnons de table.

Château Pontet-Canet Pauillac 2004
Un nez racé qui porte quelques traces d'élevage.
C'est un vin juteux, élégant, les tanins sont bien adoucis et il me semble entamer son plateau de maturité. De corps moyen voire léger, pas le plus profond mais c'est bien fait, fin, très agréable. 90 pts

Yves Martineau a écrit:Domaine Joblot Givry 1er Cru Clos Grand Marole 2010
Joli nez floral, de fruit rouge, ça pinotte joyeusement.
La bouche est bien fraiche, élégante, un peu mince mais pimpante et joliment fruitée. L'acidité me paraît un peu élevée face au fruit, je me demande si ceci pourrait s'équilibrer davantage avec quelques années de garde. Sinon, je dirais que le vin est ouvert et prêt à boire. 88 pts

Bien, mais certainement une coche sous les 2005, 2009 et 2012 de cette cuvée.

Je pense que s'il y a un élément qui ne bouge pas dans le vin: c'est l'acidité. Alors, si le fruit est limite, je ne crois pas que cela va s'améliorer.

Vincent Messier-Lemoyne a écrit:

Dis comme ça, je ne peux être en désaccord avec toi. Les deux millésimes plus récents avec lesquels j'ai eu du mal sont 2004 (pour des raisons évidentes) et 2006 (que je trouve terne et amer).

Je bois de la Bourgogne de façon sérieuse depuis le millésime 2005, et pour moi, le millésime le moins réussi est le 2006. Il y a évidemment de grandes réussites parmi les grands producteurs, de même que quelques exceptions ici et là, mais je les trouve aussi ternes. J'ai mieux aimé les quelques 2004 bus à ce jour, dont un magnifique Clos des Ducs, et un CM de Roumier (qui avait laissé Michel de glace).

Domaine Mirabel, Coteaux du Languedoc, Les Bancels 2013
Un beau nez de fruits noirs et d’épices. Un vin gouleyant et gourmand dans lequel on retrouve le Sud, mais avec fraîcheur et élégance. Il n’a pas la profondeur du Pic St-Loup (Les Éclats), mais il offre plus de plaisir aujourd’hui sur le fruit avec des tannins doux et une bonne longueur. Un très beau vin qui saura probablement évoluer en cave, mais qui s’offre très bien en ce moment.

Bien content de te lire sur le domaine, Jérôme. Il est ici grâce aux forums de vins, à travers un autre gars comme nous, fou passionné, Nicolas Bon!

Le domaine est une belle découverte et les prix sont doux!

Voici d'ailleurs une belle lecture provenant de vin-terre-net:

http://www.vin-terre-net.com/visites-de-domaines/languedoc-roussillon/domaine-mirabel-brouzet-quissac-pic-saint-loup-feuillade

Les vins sont dégustés à l'aveugle

Saint Emilion : Clos Fourtet 2003
La robe est profonde de couleur sanguine à violine. Le nez est net et intense avec des arômes de prunes noires, de cassis, de boite à épices, et des notes de cerises et de réglisse et d'une une pointe végétale qui s'estompe à l'aération ;   un léger élevage pas encore entièrement fondu. La bouche est généreuse, dense, concentrée, charnue, soulignée par d'intenses fruits bien mûrs et de fines épices. La finale est longue, tenue par des tannins  plus fermes  au contour velouté, l'acidité gustative est assez basse, mais suffisante pour conserver un bon équilibre au vin ; elle est très persistante ( fruits , épices douces et notes réglissées). Note potentielle 17/17,5, note plaisir 16,5. Le vin a manqué un peu d'aération pour être totalement en place

Côte Rôtie : Domaine Jamet 2003
La robe est profonde avec un liseré de teinte violine. Le bouquet très séduisant et intense évoque le cassis écrasé, la baie de sureau, le poivre fin , les épices douces, avec des notes lardées et fumées, de cerises, et de légère violette. La bouche associe avec bonheur un très élégant soyeux de texture avec une richesse, et une concentration impeccable dans un centre doté d'une chair bien formée, rehaussé d'intenses et purs fruits épicés. La finale est longue, intense, les tannins très structurants sont encore légèrement impressifs, mais apportent un dynamisme de bon aloi ; elle est très harmonieuse ( bonne sensation de fraîcheur en arrière plan), très persistante et complexe. Noté 18, même note plaisir. Une  superbe réussite dans ce millésime caniculaire

Pierre Gonon Saint-Joseph 2009

Plus harmonieux que lors de mes précédentes expériences (il y a quelques années, ce vin me semblait un peu sauvage et brouillon). Nez floral très charmeur (pivoine, violette... mais pas de bacon!), matière concentrée, tannins fins, bonne acidité, corps moyen, longueur très correcte. Un modèle, tout simplement, pour la région. Très équilibré pour le millésime, on ne sent aucune chaleur ni surmaturité. Au début de son plateau, ce vin a encore de belles années devant lui. 91+

Alessandro e Gian Natale Fantino Barolo Bussia Cascina Dardi 2006

Excellent, nez sur le cuir, la rose, la sueur, tannins assagis, belle matière assez ronde et généreuse pour le Piémont, structuré mais très agréable, sans aspérités, bonne longueur, prêt à boire. Mes expériences avec le millésime 2006 dans le Piémont semblent confirmer un assez grand millésime. 91-92