Semaine du 8 février 2015

Les Clous 2005, Meurseault, dom.Bouchard, acheté en 2008, 40$.

J'ai tellement peu de blanc en cave que je me suis étonné moi-même d'avoir ce p'tit vieux qui y traînait. Jaune pâle, moussant. Nez très élégant. Corsé, tendu, un brin sucré, full fruit, fondu mais encore jeune, avec beaucoup de personnalité. Pur délice. Je suis très agréablement surpris par ce blanc de 10 ans, très en forme. rqp #1 !

Olivier Collin a écrit:

D'ailleurs il est toujours intéressant de voir comment on résume le millésime d'une année. Ainsi sur chateauneuf.com on écrit :

2007 : Des vendanges très saines suite à un été exceptionnellement sec et venté…
2008 : Des vendanges placées sous le signe du Mistral et de très faibles rendements.
2009 : Un état sanitaire exceptionnel grâce à un été chaud et sec.
2010 : Une récolte quantitativement faible mais qualitativement élevée!
2011 : Des conditions de vendanges exceptionnelles.
2012 : Un millésime tout en équilibre.
2013 : 2013, un millésime très "années 80"
2014 : 2014, un millésime de vignerons

Bref, j'achèterai plus de 2010, 2012 que de 2014 ou même 2013...

La comparaison de 2012 avec 2010 tient la route en effet au niveau du style, avec davantage de fraicheur que d'autres millésimes plus solaires à la 2007. Tant Charvin que Mordorée ont tiré des vins magnifiques en 2012, bien supérieurs aux 2011, incluant ce Côte du Rhône. Ce dernier a besoin de quelques années de garde ou sinon de beaucoup d'air (idéalement ouvrir 24 heures à l'avance, comme lors du souper avec Laurent Charvin)

Déception cette semaine avec un vin que j'avais hâte d'essayer....

Château D'Aiguilhe Côtes de Castillon 2005

Une robe sombre, qui ne montre aucune trace d’évolution. Un nez séduisant de chocolat, avec des truffes, du bleuet et des notes de menthol, du bois brûlé.

La bouche est bien mûre, assez puissante en attaque, ronde et pulpeuse, mais simple dans son expression. C’est un vin qui peut paraitre jeune, mais les tanins sont fondus et je l’imagine mal développer une quelconque complexité. Charmeur, dans un style moderne qui flirte avec le nouveau monde, asséchant en finale (tanins de bois). Malgré toutes ces bonnes critiques, c’est un vin qui ne me rejoint aucunement. Un spectacle qui me laisse froid. 87 pts

Yves Martineau a écrit:Déception cette semaine avec un vin que j'avais hâte d'essayer....

Château D'Aiguilhe Côtes de Castillon 2005

Une robe sombre, qui ne montre aucune trace d’évolution. Un nez séduisant de chocolat, avec des truffes, du bleuet et des notes de menthol, du bois brûlé.

La bouche est bien mûre, assez puissante en attaque, ronde et pulpeuse, mais simple dans son expression. C’est un vin qui peut paraitre jeune, mais les tanins sont fondus et je l’imagine mal développer une quelconque complexité. Charmeur, dans un style moderne qui flirte avec le nouveau monde, asséchant en finale (tanins de bois). Malgré toutes ces bonnes critiques, c’est un vin qui ne me rejoint aucunement. Un spectacle qui me laisse froid. 87 pts

Une bue en 2008: bof bof...Une bue en 2011: bof... Par contre j'ai bu 3 2004 entre 2007 et 2011 et je les ai toutes appréciées !

Côte Capelan 2010, CNP, La Ferme du Mont, acheté en 2013, 70$.

Élégant rubis peu dense, clair, au collet presque rose. Bouquet explosif, floral, épicé, fruité noir, je ne perçois ni crottin ni élevage massif. La densité du bouquet se transforme au palais en finesse je dirais...de caractère: corsé mais sans lourdeur, une patine juste ce qu'il faut d'attendrissant, du fruit en masse, de la fraîcheur et une amertume de bon aloi. Yes sir, c'est jeune peut-être, mais en l'instant j'adore ! Avec la bouffe je l'apprécie un peu moins, le corsé ressort, ou peut-être n'était-ce pas un bon accord.

Alain Roy a écrit:

Yves Martineau a écrit:Déception cette semaine avec un vin que j'avais hâte d'essayer....

Château D'Aiguilhe Côtes de Castillon 2005

Une robe sombre, qui ne montre aucune trace d’évolution. Un nez séduisant de chocolat, avec des truffes, du bleuet et des notes de menthol, du bois brûlé.

La bouche est bien mûre, assez puissante en attaque, ronde et pulpeuse, mais simple dans son expression. C’est un vin qui peut paraitre jeune, mais les tanins sont fondus et je l’imagine mal développer une quelconque complexité. Charmeur, dans un style moderne qui flirte avec le nouveau monde, asséchant en finale (tanins de bois). Malgré toutes ces bonnes critiques, c’est un vin qui ne me rejoint aucunement. Un spectacle qui me laisse froid. 87 pts

Une bue en 2008: bof bof...Une bue en 2011: bof... Par contre j'ai bu 3 2004 entre 2007 et 2011 et je les ai toutes appréciées !

Retour du 2004 sur les tablettes d'ici deux semaines à un peu plus de 40$... Un bon achat ?

Je ne saurais dire !

Ce soir, une comparaison entre deux beaux vins produits par un vigneron espagnol de talent dans l'appellation Bierzo: Raul Pérez. Ce mec est un des principaux responsables de la redécouverte de cette région un peu négligée en Espagne (la Galicie). Il a beaucoup contribué à la perception positive du cépage mencia, qu'on a longtemps considéré comme un cépage limité, mais dont on reconnaît aujourd'hui tout le potentiel. Le premier vin coûte 27$, le second 40$. La différence de prix est-elle justifiée? À mon palais, oui!

Bodegas y Viñedos Castro Ventosa Bierzo El Castro de Valtuille 2010
Ressemble au Vico sur le plan aromatique, mais avec une aspect végétal plus appuyé. En bouche diffère cependant: le tout est plus souple, plus fruité et moins structuré. L'alcool se fait davantage ressentir en final, il y a moins de matière et c'est plus court. Cela demeure un très bon vin pour le prix, dans un style plus accessible et plus solaire. La finale est encore un peu serrée, si bien qu'il y a sans doute un bon potentiel d'évolution pour les 5 prochaines années. 88+

Raul Pérez Bierzo Vico 2012
Le nez est relativement discret, mais on retrouve le charme fruité du mencia qu'on aime tant: mûres, bleuets, framboises, cendre... Belle bouche avec pas mal de densité, avec une finale un peu austère sur des tannins poussiéreux. L'équilibre d'ensemble est admirable, avec un boisé bien intégré, une concentration et une extraction bien balancées, et une bonne acidité qui donne une belle fraîcheur à ce vin qui possède un potentiel certain sur 5-10 ans. 91+

Ce soir, avant le croze 2012 de Graillot, le Bourgogne aligoté à la puissance 10 du Domaine Ballorin 2011. Un vin produit en bio, non filtré. Le vin est un peu trouble avec un dépôt. Un beau nez de gingembre et de pamplemousse rose. Sensation de picotement sur la langue, acidité franche, finale sur le citron frais avec des "tanins"  enveloppants. J'aime beaucoup

Michelle Champagne a écrit:Ce soir, avant le croze 2012 de Graillot, le Bourgogne aligoté à la puissance 10 du Domaine Ballorin 2011. Un vin produit en bio, non filtré. Le vin est un peu trouble avec un dépôt. Un beau nez de gingembre et de pamplemousse rose. Sensation de picotement sur la langue, acidité franche, finale sur le citron frais avec des "tanins"  enveloppants. J'aime beaucoup

Et le Graillot ?

Alexandre Trudel a écrit:

Raul Pérez Bierzo Vico 2012
Le nez est relativement discret, mais on retrouve le charme fruité du mencia qu'on aime tant: mûres, bleuets, framboises, cendre... Belle bouche avec pas mal de densité, avec une finale un peu austère sur des tannins poussiéreux. L'équilibre d'ensemble est admirable, avec un boisé bien intégré, une concentration et une extraction bien balancées, et une bonne acidité qui donne une belle fraîcheur à ce vin qui possède un potentiel certain sur 5-10 ans. 91+

J'ai ouvert le Ultreia 2011 cette semaine, j'ai adoré, dans un style de côte rotie de Jamet sans le côté bretté. C'est très bien fait, pur, un peu rustique coté tannins mais avec le temps le tout se fondera pour donner un grand vin complexe. J'ai bu le 2005 cet automne et c'était très bon!!!

Lorsque comme moi l'on produit du Bourgogne blanc on est forcément intéressé par les formes que revêtent les grandes expressions de chardonnay étrangères à notre région. Il apparaît en effet indispensable de comprendre les codes qui régissent la production de vins issus de ce cépage en des pays où certains domaines n'ont aucune limite en ce qui concerne l'expression de la plus haute qualité.

La propriété suisse de la famille Gantenbein localisée dans la fraîcheur du canton des Grisons possède une belle réputation internationale et à toujours revendiqué son amour du Chabliq et des vins racés et aériens du Nord bourguignon. Sur un petit hectare elle produit une cuvée unique et confidentielle qui est assez éloignée des modèles que l'on associe aux blancs de ce pays. Le vin est toujours très expressif, généreusement boisé et construit sur une matière généreuse. Dans le passé je les ai souvent trouvé extravertis et un peu trop lourdement marqués par la patte du vigneron tout en disposant d'indéniables qualités aromatiques. Ce 2010 est plus discret et s'il est un peu moins riche que par le passé, il gagne en élégance et surtout en précision. Subtilement iodé, porté par une matière fraîche et impeccablement élevé, il n'a pas une grande matière mais se montre élancé et assez long. J'ai apprécié, et espère que le vigneron poursuivra dans cette voie plus proche sans doute du climat de sa belle région.

Kistler (Vine Hill vineyard) 2008 est une des cuvées blanches les plus réputées de Californie car son propriétaire a toujours cherché à produire des vins riches, concentrés et complexes pouvant se comparer en qualité et prix avec les meilleurs crus issus du chardonnay. Une large production est diffusée dans le monde entier et porte haut la qualité des crus de la zone fraîche de la Russian River. Ce 2008 a une forme étonnante car non filtré il se montre d'une très forte turbidité lui enlevant toute brillance. Cela génère immanquablement une note de lies qui évoque le pralin avec insistance au début puis plus noblement ensuite la noisette fraîche. La matière est très concentrée, visqueuse et enveloppante sur un "touché" de bouche à forte granularité "flavonoide". La finesse n'est évidemment pas sa première qualité mais son niveau d'alcool élevé lui procure une certaine persistance monolithique en finale sur des accents fruités de poire blanche et de pêche. Un vin démonstratif et dominateur qui pour être vraiment abouti manque de poli dans sa texture et de précision nasale.

Au dernier Courrier Vinicole portant sur les vins US, j'ai passé mon tour pour le Kistler après avoir eu le même genre d'expérience décrite par Patrick. J'ai fixé plutôt mon choix sur Peter Michael.

Mauro Sebaste Barolo Montvigliero 2006
(Carafé 30 minutes)

À l'ouverture, une austérité et un aspect réduit, qui quittent dans la carafe.
Un vin sur les fruits rouges (cassis), avec une palette aromatique peu complexe mais agréable, incluant une petite pointe anisée. Une texture légèrement veloutée, avec une acidité légère à modérée mais rien de désagréable. Une finale de longueur légère à modérée.

Avec le plat et les fromages, c'est très bon: 88

Lorsqu'il est revisité seul par la suite, je suis déçue: l'acidité s'est nettement accentuée, et l'amertume est de retour, avec un arrière-goût difficile à définir: 85.

Somme toute, un bon vin, mais comme pour la plupart des vins italiens que j'ai bus, toujours plus à leur avantage avec la nourriture, et beaucoup moins digestes seuls que des vins provenant d'autres régions.  (Je trouve que les recettes italiennes sont difficiles à marier avec des vins d'ailleurs, surtout lorsqu'on y met des tomates, des olives...). Est-ce votre expérience?

Patrick Ayotte a écrit:

Michelle Champagne a écrit:Ce soir, avant le croze 2012 de Graillot, le Bourgogne aligoté à la puissance 10 du Domaine Ballorin 2011. Un vin produit en bio, non filtré. Le vin est un peu trouble avec un dépôt. Un beau nez de gingembre et de pamplemousse rose. Sensation de picotement sur la langue, acidité franche, finale sur le citron frais avec des "tanins"  enveloppants. J'aime beaucoup

Et le Graillot ?

Tout d'abord, assez surprise de retrouver ce vin sur les tablettes sans avertissement...beau nez de fruits rouges et de poivre. La bouche est équilibrée, souple et fraîche. Les tanins sont en retrait et de beaux amers en finale. Graillot n'est pas un monstre de concentration mais j'aime son expression de la syrah, tout en finesse. Par contre, à 34 $, le prix commence à être limite....

Frederick Blais a écrit:
J'ai ouvert le Ultreia 2011 cette semaine, j'ai adoré, dans un style de côte rotie de Jamet sans le côté bretté.  C'est très bien fait, pur, un peu rustique coté tannins mais avec le temps le tout se fondera pour donner un grand vin complexe.  J'ai bu le 2005 cet automne et c'était très bon!!!

Frederick, je vais organiser une dégustation avec les grands vins de Raul Pérez dans les prochaines semaines si ça t'intéresse.

Graillot sur les tablettes??

quelqu'un en a vu passer quelque part à Mtl, j'ai manqué le train? un obscur Cellier?

Yves Martineau a écrit:Graillot sur les tablettes??

quelqu'un en a vu passer quelque part à Mtl, j'ai manqué le train? un obscur Cellier?

Mêmes réflexions de ma part! Il n'apparaît pas sur le site de la SAQ Mystère....

Yves Martineau a écrit:Graillot sur les tablettes??

quelqu'un en a vu passer quelque part à Mtl, j'ai manqué le train? un obscur Cellier?

J'en ai vu à Signature il y a quelques semaines.

J'ai bien aimé ce 2012, belle gourmandise.

Ludwig Desjardins a écrit:

Yves Martineau a écrit:Graillot sur les tablettes??

quelqu'un en a vu passer quelque part à Mtl, j'ai manqué le train? un obscur Cellier?

J'en ai vu à Signature il y a quelques semaines.

J'ai bien aimé ce 2012, belle gourmandise.

J'ai acheté mes bouteilles de 2012 sur les tablettes d'une sélection près de chez moi il y a environ 2 mois. De mémoire, quelques SAQ en ont eu, mais effectivement, sortie sans tambour ni trompette...

The Franq Rouge 2010, William Fevre Chili, Maipo : Bouteille rapporté de voyage.  Jolie couleur rubis brillante, le premier nez est invitant sur des notes de cerise de bordeaux et boisé noble. Par la suite on a des notes de fruit compoté et ca manque de fraicheur.  En bouche l'attaque est tendre, sur le fruit très mur, on sent l'alcool, l'acidité vive et tannins astringents font tombé le vin rapidement vers une finale de fruits amers.  Le vin manque définitivement d'équilibre et de direction à ce stade.  14/20

Alexandrine 2006, Gevrey, Marc Roy, acheté en 2011, 85$ (générique de luxe !)

Je verse le vin et oh...la robe d'Alexandrine est un peu style vintage, genre achetée dans une brocante, ce qui ne veut pas dire qu'elle n'est pas jolie mais qu'elle a un peu d'histoire. C'est la frange qui est un peu usée, mais l'ensemble lui va très bien. Elle (Alexandrine, pas la robe...ou l'inverse ?) ne sent pas le fond de tiroir mais on voit bien qu'elle ne sort pas du magasin, ce qui ne veut pas dire qu'elle pue mais qu'elle a un peu de vécu. J'y goûte (à Alexandrine, tout de même une robe ça ne se goûte pas, quoiqu'avec le phénomène 50 what ever of grey...): bon, c'est pas une ado Alexandrine, on aura compris. C'est une femme mature, évoluée, ce qui ne veut pas dire qu'elle ne goûte pas bon mais on réalise qu'elle n'est pas née de la dernière pluie. Très stylée "française", avec un petit côté tranchant, elle se laisse savourer comme un fruit mûr que l'on croque sensuellement. Par contre Alexandrine est également célibataire depuis longtemps, et donc un peu amère...Mais moi aussi je suis célibataire depuis longtemps et pourtant je t'aime Alexandrine ! Mais pour être franc, un peu moins que lorsque nous nous sommes rencontrés en 2011...Moi aussi je suis amer...Nous avons tous les deux besoin d'air !

Wow, priceless Alain!!

Merci Alain pour tes CR si inspirés! Quel talent d'écriture!

merci Messieurs...