Semaine du 9 janvier 2010

Pascal Janvier Jasnières Cuvée du Silex 2009

Pascal Janvier est établi en Coteau du Loir et Jasnières depuis près de vingt. Cette cuvée de Chenin est élaborée à partir de vignes d'environ 40 ans.

Il y a un certain temps que j'étais tombé sur une aubaine en blanc de ce niveau. Un vin à carafer impérativement, qui ne s'est réellement révélé qu'après 2-3 heures d'aération. Le nez est très typique du Chenin, avec des notes de miel, d'herbes salées et un petit côté exotique, mais c'est surtout la bouche qui étonne. On y trouve une structure digne des meilleurs chenins ligériens, avec une trame minérale très complexe et une longueur impressionnante. Le millésime ressort quand à lui par une pointe sucrée de fruits confits en milieu de bouche, qui n'entraîne aucune lourdeur. À l'aveugle (considérant que j'aurais reconnu l'origine ligérienne!), j'aurais clairement été du côté d'un grand Vouvray. D'ici 10 ans ce vin devrait être spectaculaire. 91-92

Ce soir, avec un filet mignon sauce au bleu:

Cotturi Winery Côte des Cailloux 2005 Sonoma Valley

Un vin à la robe drôlement évolué pour un 2005! Un nez puissant sur la boîte à cigare, les pruneaux confit ainsi qu'un pointe d'alcool facilement perceptible. La bouche est moins vigoureuse avec une sucrosité présente, une touche de cassonnade, du tabac blond et une longueur plutôt courte... À bien accompagné le plat qui a assagi le vin, mais n'est certainement pas un coup de coeur!!

Château Le Puy bordeaux-côtes-de-francs 2005 : Couleur jeune, mais peu foncée, et légèrement trouble. Nez viandeux et fumé, avec de belles notes de fruits frais, de poivron rouge, de tabac et de terre humide. Le tout est intense, légèrement brouillon, et le registre sauvage évoluera au cours de la dégustation davantage vers la fumée, mais témoigne d’une complexité et d’une authenticité ravissantes. La bouche est pleine, peu expansive, mais concentrée comme en témoigne une impression « de poids » en milieu de bouche – chose qui m’a surpris de ce domaine résolument classique – que j’associe aux largesses du millésime. Bonne finale, puissante, croquante et fraîche (le vin titre à 12%!). N’eût-été de ce profil aromatique légèrement rustique/brouillon, je serais complètement ravi. Je demeure très impressionné par ce vin et ne doute pas qu’il évolue très bien sur quelques années. Bien, voire davantage.

Côte Rôtie 2008, Jean-Michel Stephan
Nouvel arrivage en IP via LabelleBouteille.
Un vin né d'un millésime plus que difficile. Beaucoup de traitement nécessaire même en nature/biodynamie.
Assemblage 90% syrah (pas de serine dans cette cuvée) / 10% viognier et issu de 10% côte brune / 90 % côte blonde. Bouteille ouverte et carafée une heure avant sa consommation........enfilée rapidement d'ailleurs!
La robe est cerise foncée à pourpre.
Un bouquet plus que typé. Je pense qu'une bonne majorité des dégustateurs que je côtoie aurait facilement identifié le cépage et fort probablement le cru ou appellation. On y retrouve initialement du poivre et des olives noires puis des notes fumées, de la viande fumée pour culminer sur des notes de bleuets. Un nez pur.
La bouche est caressante, avec tannins fondus, bonne acidité, pas de réelle profondeur mais long et agréable. C'est la seconde bouteille (Comtesse de C. Pichon) dégustée de ce millésime depuis peu et à chaque fois finesse sans grande profondeur. 16/20. Vin de plaisir à boire à grande lampée.

J'avais déjà fait un CR de visite chez ce producteur en août 2008 que je retranscris ci-bas, (du forum TWA)

Jean Michel Stephan

Quelques informations au sujet d'un vigneron talentueux, particulier (vins natures) et d'une grande générosité de bien vouloir partager quelques moments avec un couple de passionnés du Québec!

Un vigneron qui a débuté en 1988 à l’âge de 17 ans avec 50 ares……les récoltes étaient vendues à Guigal ! Le premier millésime, du Domaine, a été le 1991 car il était trop jeune auparavant (moins de 21 ans) pour être propriétaire de vigne. Il aurait demandé une dérogation en 1990….de ce que j’ai compris.
4,5 hectares en appellation Côte Rôtie, surtout en côte blonde.
Il garde quelques rangs du cépage mère…Serine…d’ailleurs près de Clusel Roch au nord de l’appellation et derrière chez lui.
Le domaine est situé sur la commune de Tupin Semons tout juste voisin de David Duclaux.

Certaines particularités du domaine: pas de filtration, peu ou pas de soufre, pas de collage, pas de levurage, parfois un peu de grappes entières, macération carbonique pour les VDP et l’entrée de gamme en Côte Rôtie, travail à la pioche pour le labourage, enherbement, ne travaille pas ou très peu avec les particuliers, utilise des fûts du Domaine Leflaive en Bourgogne pour un élevage long (18-24 mois)…..

Au sujet de l’enherbement, M. Stephan nous expliqua quelques raisons :
Travail contre l’érosion, favorise un enracinement plus profond de la vigne par compétition et ce « gazon » garderait l’humidité au lieu de la vigne.

Quelques nouvelles du Domaine

Le dernier millésime du VV en Coteaux sera le 2006, le nom de la cuvée sera maintenant Bassenon (le lieu-dit) sur le millésime 2007. La mention VV ne convenait plus en raison de l’incorporation de vignes plantées en 1988.

La récolte sera minime en 2008……mildiou incroyable (du jamais vu pour lui depuis 1988), millerandage important (effet millésime et le fait d’avoir VV tout comme Serine), déjà 6 traitements cette année (1-2 en moyenne)

Arrêt de la mention BIO et de la certification…..trop cher en frais de produits / association / traitement certifié etc etc….

Une cuvée nommée Roncharde (lieu-dit) en appellation Condrieu (environ 30 ares) pour le premier millésime en 2007. Vignes reprises et partagées suite à un souci familial.

Deux cuvées en Vin de Pays……Cuvée Delphine (viognier) et Fond de l’Ile (syrah).


Vins dégustés :

VDP 2007 Cuvée Delphine (1 hectare de viognier)
Belle entrée de gamme avec un vin gras, de bonne ampleur, l’acidité est bonne pour le cépage et finale de longueur honnête. Cette belle acidité serait le fruit d’une récolte plus tôt ainsi que des caves fraîches qui retardent les « malos ».

Condrieu 2007 Roncharde (30 ares)
Très gras et ample, acidité moyenne à bonne, minéralité un peu lourde en fin de bouche. Un beau Condrieu mais à prix pas évident pour le marché québécois (plus de 100$).

VDP 2007 Fond de l’Ile (0,5 hectare de syrah)
Issu de macération carbonique dont 50% en cuves inox et 50% en fûts.
Vin de fruits, droit et frais. Une belle finale poivrée et parfait pour les charcuteries viandeuses !

Côte Rôtie 2007
Le fruit rouge et noir à l’ouverture, puis du poivre et des fleurs. Vin droit, tannins charpentés, bonne acidité et finale de bonne longueur malgré un peu de bois non intégré en fin de bouche. J’ai beaucoup aimé ce vin pur et simple. Du bon jus!

Côte Rôtie 2007 Bassenon (1 hectare du lieu-dit à l’extrémité sud de l’appellation, en fait, le dernier terroir de Côte Rôtie avant Condrieu). Plantation de 1896 à 1902. Jusqu’à 20% de viognier dans ce millésime.
Fruits très noirs dont le cassis, belle mâche (les tannins sont plus enrobés), grande matière, et à l’évolution la finesse et la race dominent sur la puissance d’ouverture. Grande bouteille en devenir. Grand jus!

Côte Rôtie 2001 Vieilles Vignes en Coteaux
Un bouquet bien typé syrah avec le poivre et la violette sur un fond de fruits noirs. Vin élégant et fin aux tannins fondus, bonne acidité, bien droit et cette texture soyeuse qui nous dirige vers une longue finale poivrée et un peu viandée. Un vin au début de son plateau.

Quelques discussions :

Les vins du domaine ne devraient pas franchir certains degrés celcius tout au cours de leur vie. M. Stephan nous mentionne 14 degrés pour les blancs et 18 degrés pour les rouges. Il interdit d’ailleurs le voyagement de ses vins en cours d’été….pas avant novembre pour les espagnols friands des vins du domaine !

Il considère son vin comme en étant un de proposition en restauration. Il explique que ses vins devraient être mis en carafe 2 à 10 heures avant le service et ainsi être un choix du sommelier pour certains clients et non un vin à ouvrir/servir rapidement.


Bref, une jolie visite ! Merci à Martin Labelle de nous ouvrir les portes de ce vigneron « aux vins natures », un vigneron chercheur de compagnie fort agréable. J’aime énormément et j’ai beaucoup de respect pour un vigneron qui nous invite à visiter ses vignes. Nous avons passé plus de 90 minutes à parcourir le vignoble du sud (Bassenon) au nord (une parcelle près de Clusel Roch) en discutant des vignes, maladies, terroir, exposition et plusieurs paysages à couper le souffle.

Vina Sena (Eduardo Chadwick) Arboleda Syrah Aconcagua, Chili 2007- VINTAGES 172247

Bu dès l'ouverture de la bouteille sur une période de 3 heures

Le vin est grenat très foncé, légèrement rosé à l'extérieur du disque. Le nez offre fruits rouge, fumé, un peu de bacon, un aspect viandeux, des épices dont le poivre et une touche de bois. En bouche, le fruit est croquant, délicieux, l'aspect poivré et épicé charme, des saveurs de fines herbes sont présentes et agréable, mais sans être trop intense. En finale, il y a un peu de fumée et de bois. Beau vin agréable à boire.

Commentaires de Claude Vaillancourt (Don Max) à propos de ce vin sur son blog: http://levinauxantipodes.blogspot.com/2010/08/syrah-2007-aconcagua-arboleda.html

Patrick

Je ne savais pas trop dans quelle rubrique écrire ceci, bref:

Dans LA SEMAINE DU 9 JANVIER j'ai bu à LA MONTÉE DE LAIT un rouge qui selon moi est UN GRAND VIN !

CLOS PRIEUR 2006, GEVREY-CHAMBERTIN, dom. MARC ROY, 156$ au resto.

Quelqu'un connait-il le ratio de La Montée ? 1.5, 2, 2.5, 3 ? Si c'est 2 ou plus, vite dites-moi qui importe ce nectar divin !

Alain Roy a écrit:

Je ne savais pas trop dans quelle rubrique écrire ceci, bref:

Dans LA SEMAINE DU 9 JANVIER j'ai bu à LA MONTÉE DE LAIT un rouge qui selon moi est UN GRAND VIN !

CLOS PRIEUR 2006, GEVREY-CHAMBERTIN, dom. MARC ROY, 156$ au resto.

Quelqu'un connait-il le ratio de La Montée ? 1.5, 2, 2.5, 3 ? Si c'est 2 ou plus, vite dites-moi qui importe ce nectar divin !

Il y a ce vin de ce producteur disponible pour achat en ligne: Marc Roy - Gevrey-Chambertin

Est-ce lui ?

Patrick

Alain Roy a écrit:

Je ne savais pas trop dans quelle rubrique écrire ceci, bref:

Dans LA SEMAINE DU 9 JANVIER j'ai bu à LA MONTÉE DE LAIT un rouge qui selon moi est UN GRAND VIN !

CLOS PRIEUR 2006, GEVREY-CHAMBERTIN, dom. MARC ROY, 156$ au resto.

Quelqu'un connait-il le ratio de La Montée ? 1.5, 2, 2.5, 3 ? Si c'est 2 ou plus, vite dites-moi qui importe ce nectar divin !

Rézin est l'importateur de Mar Roy.
La cuvée Alexandrine est encore disponible à la SAQ.

Alain Roy a écrit:
Quelqu'un connait-il le ratio de La Montée ? 1.5, 2, 2.5, 3 ? Si c'est 2 ou plus, vite dites-moi qui importe ce nectar divin !

Ratio de 2 dans la très forte majorité du temps. Parfois quelques poussières de plus, mais ça demeure rare.

Sancerre La Moussière 2007, Alphonse Mellot
Une robe jaune paille.
Un bouquet de fleurs jaunes, fenouil et une touche de fruits exotiques.
Un beau volume avec un certain gras, l'ensemble est frais et sec.
Un très beau sancerre et assez surprenant en qualité pour un vin d'entrée de gamme. 15,5-16/20.
Il ne me reste que des 2005 maintenant en cave après les deux bouteilles de 2007 dégustées hier soir en apéro puis aussi sur un Saint-Pierre en entrée.

Masi Amarone della Valpolicella 1990
Bien que ce vin démontrait des traces d’évolution, je m’attendais à quelque chose de plus assoupli par l’âge et le temps. En dominance, les arômes sont sur le chocolat, les raisins de corinthe, les pruneaux, le goudron, la cerise et le sol de forêt. Ayant de rarissimes expériences avec cette région vinicole, ce fut pour moi un mélange aromatique non conventionnel. Voilà un nouveau référentiel! Le milieu de bouche est raffiné et assez bien équilibré. La finale est toutefois en lourdeur et en chaleur; c’est là que les 15,5 se manifestent … Mais j’imagine que cette caractéristique fait partie intrinsèque de ces vins. Une belle expérience pour moi. Excellent!

Château d’Ampuis 2003
C’est un peu tricher que d’ouvrir un tel vin aussi jeune, mais la tentation était trop forte. Je me devais d’ouvrir un vin suffisamment structuré et full-bodied pour suivre l’amarone avec ses 15,5 degrés. Il exhale de superbes arômes de bacon, fleurs bleues, d’épices asiatiques, de fumée. La texture est magnifique, soyeuse, riche et séduisante au premier touché. Il offre une belle concentration en bouche, une finesse inouïe et beaucoup de caudalies... Superbe Côte Rôtie!!

Michel Therrien a écrit:



Rézin est l'importateur de Mar Roy.
La cuvée Alexandrine est encore disponible à la SAQ.

Et hop, 3 Alexandrine au dodo !