Semaine du 25 février 2024

Avec tous les commentaires vus/lus sur ce vin, ici et ailleurs, c’était mon tour!

Les Bertrand Beaujolais-Villages Lantigné 2022
Belle couleur rubis légèrement trouble. Nez qui explose de fruits, de fleurs, d’épices, ça donne le sourire! La magie opère aussi en bouche avec ce sublime fruité, son acidité salivante et une finale bien épicée et à peine terreuse. En plein le style de Beaujolais pur que j’adore! Ce Lantigné mérite sa place parmi les crus de la région. Excellent+ (92)

C’est particulièrement ton CR Michèle qui a inspiré cet achat et je ne le regrette pas!

Arbin mondeuse 2012, Vin de Savoie, Louis Magnin, 35$ en 2016.

Pnp. Superbe robe rubis-rose peu soutenue, brillante, limpide, ne fait pas ses 11 ans. Bouquet délicat, subtil, tout en finesse: petites baies rouges fraîches, fleurs, herbes, c'est envoûtant et féminin.

La bouche suit magnifiquement en délicatesse, à l'aveugle j'aurais pu me diriger vers du pinot. En trée toute en douceur par cette texture angélique offrant un fruité rouge frais et tendre valsant sur une idéale tension. La finale s'étire et fait saliver avec ses mémoires de fruits rouges parfaitement acidulés. Ça pourrait paraître mince mais alors là c'est qu'on passerait à côté de la grande finesse de ce vin. J'adore.

Jour 2 et 3: même robe, même parfums délicats, même tendresse en bouche, une vraie dentelle ce vin...

Ça m'a donné le goût d'explorer des mondeuse récentes...

Le pied de la Barne 2020, mondeuse noire, Savoie, dom.Saint-Germain, 35$.

En carafe une heure. Grenat tendance forte violine, moyennement soutenu, brillant, net. Bouquet délié, très floral, herbes aromatiques et full petits fruits rouges et noirs frais, le tout picotant les narines, encore une fois la mondeuse pinote quasiment. Cependant en bouche j'ai la plate sensation du nature que je hais concernant le vin: la terre enterre le fruit ! Entrée franche, texture légère, fruité enterré, tension de bon aloi, peu d'amertume, finale courte et asséchant. Bof...et assez cher pour une mondeuse.

Lendemain: même robe et même magnifique bouquet. C'est en bouche que ça passe encore mal, c'est pas que c'est pas beau, mais il y a un arrière-goût que j'associe aux vins natures que j'aime pas, un genre de petit goût de "pas propre" .

Jour 5 (conservé au frigo): même style de robe mais elle a foncé, devenant presque opaque. Un bouquet qui me fait vraiment penser à une syrah du style Jamet/Stephan, très floral (violettes), fruité noir frais (cassis-mûres-bleuets), épicé doux (poivre blanc), pointe sucrée, mais vraiment très floral et très frais. A pas trop bougé au nez en fait...En bouche c'est vraiment et encore spécial...Léger, aérien, fruité noir très sec, tension de bon aloi, assez court mais très frais, du genre jus de raisin Welch, avec le petit goût de "pas propre", amoindri au jour 5 j'avoue, mais quand même...Version du nature que j'aime pas, mais oui, ça se boit...

Clos Saint Denis 2017 - Arlaud: j’ai toujours beaucoup apprécié les vins de ce domaine car ils sont aussi accessibles en terme de prix que qualitatif dans leurs crus respectifs. Je ne suis pas loin de penser que cette cuvée de Saint Denis est la meilleure du cru et donc j’en achète assez régulièrement avec leurs Bonnes Mares. Ce 2017!est très loin de l’image fluide de ce millésime et des la robe montre une noirceur de constitution et une puissance qui est étonnante pour ce Cru toujours plus fin que distingué. La bouche est ample et déjà avenante en dépit de sa jeunesse et les arômes de poivre, de réglisse et de cerise griotte se mêlent en une superbe palette de saveurs. Un vin long et racé qui sur le plan tactile séduit le palais avec un tanin soyeux. La classe pour même pas 130 euros!

Un commentaire qui fait saliver monsieur Essa mais malheureusement pour nous, il faut débourser l’équivalent de 300 euros au Québec pour goûter à ce plaisir.

Désolé François, il est vrai que les prix d’ici n’ont rien à voir avec les vôtres. Je me rends  compte que nous avons bien de la chance de ne pas avoir plus de 20% de taxes sur nos vins.

Chambolle Musigny 1er Cru Les Feusselottes 2019 - Georges Noëllat:Maxime Cheurlin a du talent et comme souvent quand on est ultra doué les excès ne sont pas loin. Après avoir dégusté des merveilles en Grands Échézeaux et des vins moins aboutis aux notes acétiques un peu trop franches, j’avais en tête l’image d’un petit génie trop gâté capable de tout mais gâchant un peu son immense potentiel. Avec ce vin tout est limpide et clair…il est simplement magistral et pour quelqu’un comme moi qui produit et vinifie du vin, il a surtout eu le don de me laisser coit. Comment un jeune de moins de trente ans a t’il pu générer ce prodige d’équilibre et de longueur, tout en douceur et soyeux et si infiniment précis. En vérité je vous le dis il m’a juste mis à terre. Chapeau bas Maxime.

Hermitage Le Greal 2019 - Sorrel: je crois l’avoir déjà écrit, je pense que cet Hermitage est le meilleur de la colline depuis quelques années. Assemblage du puissant et identitaire Meal avec une touche de Greffieux, il représente année après années la quintessence de ce que la colline peut donner. Son infime production l’empêche sans doute d’être aussi renommé que des productions beaucoup moins confidentielles mais pour moi c’est vraiment celui auquel je pense quand on me dit Hermitage… et croyez moi j’aime ce vin - tant en blanc qu’en rouge - au delà du raisonnable. Ce 2019 est bien entendu très jeune et sa forme compacte doit sans aucun doute encore gagner en raffinement, mais quelle pureté et quelle présence! Un vin à la couleur violine profonde, bâti sur des tanins polis et pourtant abondants et qui livre une partition nordienne loin des ersatz chauds et phénolés que l’on trouve parfois dans dans le secteur, chez les plus réputés producteurs. Bu juste quelque jours après un Feusselottes proche de la perfection, il monte encore d’un cran le curseur de la qualité grâce à sa concentration hors norme qui n’exclût en rien la finesse. La longueur est superlative. Vraiment un très grand vin.

Chambertin 2011 - Domaine Denis Mortet par Arnaud Mortet j’ai la chance d’avoir des clients belges passionnés et amoureux de la Bourgogne depuis très longtemps. Parfois ils sont aussi bienveillants que peut l’être un frère d’arme et tout en dégustant vos crus il ont envie de partager ce qu’ils aiment. Merci à cet homme sincère et humain - qui je l’espère se reconnaîtra - d’avoir apporté ce vin pour l’inclure dans un échange lié aux caractères du Chambertin. Après avoir dégusté celui que nous produisons depuis quelques années, nous avons ouvert cette bouteille à l’aveugle et notre plaisir fut grand. Loin du côté végétal du millésime, parfaitement en place sur des notes de réglisse et une structure affirmée, il est encore loin de son apogée. Toutefois la précision aromatique est remarquable et la maîtrise de son extraction ravit nos papilles qui par la suite sont charmées par ces notes très racées de mûres sauvage, de réséda et de griottes croquées à cœur. Un très beau vin d’Arnaud Mortet qui a sans doute été à très bonne école et qui s’affirme ici comme un grand styliste, capable de dépasser le millésime.

Le printemps cogne à nos portes. Les températures s'adoucissent. Un temps parfait pour commencer les grillades sur le BBQ.

Hubert Lamy Saint-Aubin 1er Cru Clos du Meix 2020: Quoi de mieux qu'un bon blanc pour se faire la bouche tout en cuisinant ou plus spécifiquement pour ma part, à servir le vin à ceux qui cuisinent   . Un nez mûr, riche et intense de salade de fruits. Bouche fruitée, d'une gourmandise assumée mais sans excès. Texture soyeuse. Que du plaisir. 91 pts.

M.Chapoutier Côte Rôtie La Mordorée 2011: Robe sombre et profonde. Un nez très typé Syrah sur la cerise noire, la tapenade d'olives, le poivre blanc et un peu de fumée. En bouche, finesse et élégance sur un nuage d'épices. Magnifique bouteille. 94 pts

C'est vraiment toujours un plaisir de vous lire Patrick !
Bien content de vous revoir sur le forum !!!

Château La Lagune Haut-Médoc 2005

(68$ à la LCBO en 2006) Ouverte et servie sans carafe.

Quel beau Médoc! Un idéal d’équilibre et de buvabilité.

Le nez porte encore une discrète odeur de chêne/vanille, mais c’est charmeur et le fruit a le dessus. En bouche, c’est plutôt rond et juteux pour un bordeaux, avec un coté dodu venant d’un beau millésime mûr, aux tanins soyeux. Un beau fruit, du cassis, des nuances de crayon à mine, avec une finale longue et précise, aux accents salins. Rien d’austère ici, que du charme et de la fraîcheur, Du très bel ouvrage et une magnifique aubaine.

Je critiquais récemment certains vins qu’on garde 10-15 ans pour retrouver au final un banal vin de semaine. Celui-ci, au contraire, est l’exemple parfait de la patience récompensée. Comme trouver un trésor enfoui, au bout d'un long chemin.

Pour avoir gouté un 1982 encore magnifique à 32 ans d’âge, je n’ai pas de doute que celui-ci se maintiendra à un haut niveau jusqu’en 2035 et au delà. Il entame à peine son plateau de maturité et pourrait encore s’améliorer sur la prochaine décennie. Mais aucune raison de s'en priver dès maintenant. 93 pts

Brouilly 2018, Château de Pierreux, 30$ en 2021.

Pnp. Je m'attendais pas à une robe de même pour un Brouilly: grenat mat bien dense mais net, un peu vieillotte. Ça sent le bojo qui a vieillit, lire c'est pas fringant mais tout de même beau: bien fruité, floral, mauve et frais. Entrée sur le bout des pieds, texture soyeuse puis explosion de fruits rouges/noirs (cassis-mûres-framboises) goûteux, pulpeux, fins. La finale est longue et rajoute des amers solides mais nobles. Est-ce un exemple de la quintessence d'un Brouilly ayant un peu d'âge ? Je ne saurais le dire tellement j'en bois jamais ! En tout cas c'est bon.

Domaine Tempier Bandol 2010
Nez iodé, cuir et fruit noir.
Les tanins sont fondus, il paraissait même un peu mou à l’ouverture, mais l’aération lui a redonné sa vigueur civilisée.
C’est bien équilibré, harmonieux, mais un peu terne dans son expression aromatique. Il ne faut pas craindre de l’aérer car 4 heures après l’ouverture, le dernier verre était le meilleur. 90 pts

J’aime lorsque l’air donne naissance au vin. C’est fascinant et jouissif! Comme avec ce petit Tempranillo élevé en cuve de béton à 12.5 degrés d’alcool Moraza 4 Caminos Rioja 2021 Un vin qui doit être bu impérativement à 2 personnes pour pouvoir suivre son évolution. Autrement, il passera dans « le beurre » pour un vin de bistro: gouleyant et frais. Ce qui n’est pas mauvais en soi juste un peu réducteur. Cerise noire soutenue, fruits rouges au nez, linéaire et sans relief en bouche. Et voilà que des arômes de raisins secs, de torréfaction et de noix de Grenoble viendront bousculer cette tranquillité dans une texture doucereuse et tendre. Un réel plaisir de vivre cette transformation!