Semaine du 4 février 2024

Mourre des Perdrix 2005, Châteauneuf-du-Pape, dom. de la Charbonnière, 50$ en 2011.

En carafe une heure. Robe qui fait son âge sans être vieillotte, d'un rubis dense mais net en son centre et bien tuilé au pourtour. Bouquet frais de petites baies rouges survolant le sous-bois et quelques feuilles mortes. Entrée délicate sur texture de velours, puis un fruité rouge gorgé de soleil apparait, fringant. La finale gâche un peu le plaisir de l'approche en laissant en bouche des amers solides. La tension maintient le tout fort digeste. Ce cru de 18 ans me semble encore bien jeune, le temps digèrera-t-il ses amers ? Je chipote, car je trouve ça bien bon.

Lendemain: la robe a foncé. Bouquet tel hier, amalgame de fraîcheur et de tertiaire. En bouche, encore meilleur qu'hier car les amers se sont adoucis !

Les Chirats de St-Christophe 2005, Hermitage, Vins de Vienne, 75$ en 2007.

Robe d'allure jeune pour ses 18 ans, d'un rubis moyennement soutenu, brillant, net. Bouquet envoûtant, fruits rouges genre cerises dans l'alcool, cuir, notes végétales nobles, vanille. Entrée angélique sur texture divine, fruité rouge près de la cerise, grande délicatesse, le tout est fondu, réalisé, abouti. Miam.

Reserva 2018, Quinta de Sirlyn, Dao Couleur rubis de saturation moyenne intense. 100% Jaen, je suis surpris par la couleur mais aux arômes c'est vraiment typique avec cette trame de fruits rouges, d'épices et d'herbes. Le tout est vraiment bien expressif et sauvage, c'est captivant. En bouche, l'entrée est un peu sur l'acidité par rapport au fruit, le milieu de bouche est mieux équilibré, belle amplitude aromatique, la finale se ressert avec les tannins fins, on nous laisse sur les épices. Un vin singulier, complexe, à revoir dans quelques années pour s'assurer que le tout s'est bien fondu ensemble, je n'en doute pas. 17/20+ payé 15 euros à la foire au vin du Dao, je vais devoir en trouver d'autres!

Je n’allais pas passer à côté du Fleurie de Jane même si j’avais des réserves concernant le millésime 2021. Avant d’acheter, j’ai quand même fait un petit tour « en diagonal » sur le Web pour en savoir plus. 2 cuvées? Vendanges entières? Vendanges entières 60% ou 80%? Bref, je suis mêlée…ouvert hier, le Jane Eyre Fleurie 2021. Cerise tendre partiellement filtrée? Pureté du fruit rouge au nez et en bouche doublée d’une belle souplesse. C’est léger et presque de la dentelle. Malheureusement, le fruit n’arrivera pas à surmonter l’acidité trop présente qui bousille la délicatesse des lieux. Perso, je n’ai pas trouvé de traces de vendanges entières et je me demande pourquoi choisir cette méthode dans un millésime froid et difficile? Il faut parler du prix: 49$, ouille! C’est trop cher pour ce Fleurie qui ne contient pas beaucoup d’ADN du Gamay…

Patrick Ducournau Madiran Chapelle Lenclos 2001
Acheté 29$ en 2005.

La robe n’est même pas encore tuilée, sombre et dense. Le nez est assez banal, des odeurs d’encre, iode, fruits secs et poli à ongle (volatile). La bouche est encore jeune et tannique, puissante, assez longue. Plus de muscle que d’esprit. Je vais le carafer en espérant qu’il gagne en nuances et complexité, ce que les années en bouteille devraient apporter.

L’aération assouplira la texture, il gagne en équilibre, mais demeure assez simple, avec une finale asséchante. C'est beau la capacité de défier le temps, pour un vin de ce prix. Mais garder une bouteille 18 ans en cave pour finalement trouver un vin de semaine correct, sans plus, c’est franchement décevant! 84 pts

Yves Martineau a écrit:Patrick Ducournau Madiran Chapelle Lenclos 2001
Acheté 29$ en 2005.

La robe n’est même pas encore tuilée, sombre et dense. Le nez est assez banal, des odeurs d’encre, iode, fruits secs et poli à ongle (volatile). La bouche est encore jeune et tannique, puissante, assez longue. Plus de muscle que d’esprit. Je vais le carafer en espérant qu’il gagne en nuances et complexité, ce que les années en bouteille devraient apporter.

L’aération assouplira la texture, il gagne en équilibre, mais demeure assez simple, avec une finale asséchante. C'est beau la capacité de défier le temps, pour un vin de ce prix. Mais garder une bouteille 18 ans en cave pour finalement trouver un vin de semaine correct mais sans plus, c’est franchement décevant! 84 pts

Probablement la faute à la micro-oxygénation…

Giacoso 2009, Minervois, L'Oustal Blanc, 35$ en 2013.

Pnp. Chic robe rubis moyennement soutenue, brillante, nette, légèrement tuilée au pourtour, ne fait pas ses 14 ans ! Bouquet délié d'une grande fraîcheur, de fruits rouges confits, bois, épices, fleurs. En bouche, une dentelle gourmande avec sa texture soyeuse, son fruité rouge frais, pulpeux, un brin sucré, soutenu par une tension juste ce qu'il faut. La finale est un peu astringente mais c'est le plaisir qui l'emporte. Un très beau Minervois d'âge vénérable, en pleine forme et des plus plaisant.

Les Chaumes 2020, Chassagne-Montrachet, Morey-Coffinet, 72$.

Une heure en carafe. Évidemment, une robe pétante de jeunesse, grenat tendance violine, pas mal soutenue, un brin brouille. Bouquet exubérant, archi fruité rouge/noir, c'est dur à dire, frais/confit c'est dur à dire aussi, en tout cas c'est archi fruité brut et je pense que je vais cesser d'ouvrir des 2020 !

Ça suit en bouche avec une insolence juvénile proche de l'irrespect ! C'est moi qui ne respecte pas cette fougue ! Entrée franche, texture légère, fruits denses, noirs (cassis-mûres), pointe tendue, amers rudes...infanticide ! Ça goûte le gros jus de raisin, c'est pas approchable, mais ça promet...

Lendemain: même robe. Le bouquet s'est calmé les nerfs, s'est rapproché de son identité "pinot" (petites baies rouges fraîches). La bouche également me parait s'être adoucie, quoi que demeurant bien pleine: elle a pris du gras, de la fraîcheur au niveau du fruit, c'est encore bien tendu et rude en amers mais c'est plus jovial.

Alain Roy a écrit:......

[b]Les Chaumes 2020, Chassagne-Montrachet, Morey-Coffinet, 72$.

Une heure en carafe. Évidemment, une robe pétante de jeunesse, grenat tendance violine, pas mal soutenue, un brin brouille. Bouquet exubérant, archi fruité rouge/noir, c'est dur à dire, frais/confit c'est dur à dire aussi, en tout cas c'est archi fruité brut et je pense que je vais cesser d'ouvrir des 2020 !

......

Pas encore en place les 2020.
Je te suggère de boire les 2017 qui sont à point selon moi, suivi des sévères 2016 (je pense qu'ils le seront longtemps) puis des juteux 2018 qui commencent à bien se boire....moins rhodaniens.

Oui, merci Michel.
J'ai d'ailleurs ouvert peu après un bien plus savoureux Cellier aux Moines 2017de Joblot.

Michel Therrien a écrit:
Je te suggère de boire les 2017 qui sont à point selon moi, suivi des sévères 2016 (je pense qu'ils le seront longtemps) puis des juteux 2018 qui commencent à bien se boire....moins rhodaniens.[/b]

Tu dirais que même les premiers crus 2017 sont à point, ou seulement les villages?

Je n'hésite pas avec les 1ers.
CM 1er cru Hauts-Doix 2017 de Groffier bu la semaine dernière était pratiquement à point.
NSG 1er cru Bousselots 2017 de Gerard Julien également.

Domaine Trimbach Clos Saint-Hune 2009: Robe claire et brillante. Au départ, un nez assez unidimensionnel sur des notes de pétroles dominantes. L’air et le réchauffement au verre lui fait le plus grand bien et fait ressortir des arômes de fruits jaunes, d'agrumes et de miel. La bouche est monumentale. Attaque vaporeuse émanant de cette texture huileuse créant cette sensation de liquide littéralement en suspension en bouche. Il gagne en volume et tonicité en milieu de bouche. L'atterrissage se fait tout en douceur sur de belles notes de pêche. Il place la barre haute pour mon éventuel blanc de l'année. 95 pts.

Le prix monte et la qualité?…..ne baisse pas. Domaine Charvin Côtes-du-Rhône 2021. Rouge cerise tendre. De la mûre, des épices et oui!oui! Une jolie pointe lardée. Bouche gourmande remplie de fruits rouges et finale qui arrache à la première coupe. L’air viendra tranquilliser le tout et permettra aux fruits d’embrasser la peau. Laurent, je t’aime!

Michelle Champagne a écrit:Le prix monte et la qualité?…..ne baisse pas. Domaine Charvin Côtes-du-Rhône 2021. Rouge cerise tendre. De la mûre, des épices et oui!oui! Une jolie pointe lardée. Bouche gourmande remplie de fruits rouges et finale qui arrache à la première coupe. L’air viendra tranquilliser le tout et permettra aux fruits d’embrasser la peau. Laurent, je t’aime!

Je viens d'en commander, mais pour la garde (5-10 ans). Content de lire tes notes par contre!

Michelle Champagne a écrit:Le prix monte et la qualité?…..ne baisse pas. Domaine Charvin Côtes-du-Rhône 2021. Rouge cerise tendre. De la mûre, des épices et oui!oui! Une jolie pointe lardée. Bouche gourmande remplie de fruits rouges et finale qui arrache à la première coupe. L’air viendra tranquilliser le tout et permettra aux fruits d’embrasser la peau. Laurent, je t’aime!

Tout à fait d’accord et le fait que le taux d’alcool est à 13.5% est un atout selon moi par rapport aux années précédentes.

Mimikos Athanassiadis a écrit:

Michelle Champagne a écrit:Le prix monte et la qualité?…..ne baisse pas. Domaine Charvin Côtes-du-Rhône 2021. Rouge cerise tendre. De la mûre, des épices et oui!oui! Une jolie pointe lardée. Bouche gourmande remplie de fruits rouges et finale qui arrache à la première coupe. L’air viendra tranquilliser le tout et permettra aux fruits d’embrasser la peau. Laurent, je t’aime!

Tout à fait d’accord et le fait que le taux d’alcool est à  13.5% est un atout selon moi par rapport aux années précédentes.

C’est un millésime rétro aux allures des années 80-90…selon les experts.

Perso, j'ai été bien déçu de cette offrande 2021 d'un vin que j'achète en bonne quantité à chaque année. Pas cette fois.

Ouvert vers 14h30, épaulé à 1/4 puis bouteille laissée au frais jusqu'au repas du soir. Un mot me semble décrire ce vin : étriqué. Les vins de Laurent Charvin prennent toujours du temps à se dévoiler arômatiquement, mais là c'est un linoléum fade de petits fruits rouges, un petit côté viandeux et poivré s'agencent assez mal avec des notes végétales qui amènent une fraîcheur pléonastique. En bouche, c'est sec et mâchu pour un vin du Rhône Sud à forte dominante grenache. C'est longuement court en finale (i.e. des tannins et peu d'arômes). Je vais passer mon tour pour la demi-caisse habituelle, car on est loin des très beaux millésimes de ce vin (2003, 2005, 2009, 2010, 2015, 2016, 2019, 2020).

Olivier Collin a écrit:Perso, j'ai été bien déçu de cette offrande 2021 d'un vin que j'achète en bonne quantité à chaque année. Pas cette fois.

Ouvert vers 14h30, épaulé à 1/4 puis bouteille laissée au frais jusqu'au repas du soir. Un mot me semble décrire ce vin : étriqué. Les vins de Laurent Charvin prennent toujours du temps à se dévoiler arômatiquement, mais là c'est un linoléum fade de petits fruits rouges, un petit côté viandeux et poivré s'agencent assez mal avec des notes végétales qui amènent une fraîcheur pléonastique. En bouche, c'est sec et mâchu pour un vin du Rhône Sud à forte dominante grenache. C'est longuement court en finale (i.e. des tannins et peu d'arômes). Je vais passer mon tour pour la demi-caisse habituelle, car on est loin des très beaux millésimes de ce vin (2003, 2005, 2009, 2010, 2015, 2016, 2019, 2020).

Est-ce que c’est comme le haut du bas du corps?  Il est plus frais que les millésimes antérieurs mais il n’est pas dénué d’intérêt. Je t’invite à mettre une bouteille de côté et pour déguster dans quelques mois. J’espère qu’elle te fera changer d’idée.

Colin, je suis d’accord avec vos commentaires sur le fait que ce millésime n’est pas à la hauteur des millésimes précédents mais je vais les garder en cave quelques années et voir ce que ça va nous donner.

Les Arboises 2014, Saumur, Guiberteau, 60$ en 2018.

Pnp. Rien de violacé comme robe ici (je m'y attends toujours pour du cab franc, erronément probablement), c'est plutôt grenat moyennement soutenu, un brin voilé, avec pourtour pêche à aqueux. Ça pue ! Du registre fermier ! Dessous se cache un bouquet de fleurs et le fruit je le cherche, mais il vient, à petits pas, rouge et frais. La bouche est intrigante...L'entrée se fait en douce avec une texture légère et en milieu le fruit est bien là, frais, rouge, sec, un peu gomme balloune, appuyé par une bonne tension. Sensation d'acidité, de végétal, de fruits rouges secs, d'amertume et d'astringence en finale. Pas de déséquilibre, mais pas d'aboutissement, bref peu de plaisir, ce vin n'est pas en place. Je parie que lors du "lendemain" il sera meilleur.

Lendemain: aussi puant ! Intense, branchouillard, épicé mais moins fermier je l'avoue. À force d'humer, il essaie de me séduire avec ses petits fruits rouges frais. La bouche n'y arrive pas: texture légère, fruits rouges acidulés, amers rudes, ça grafigne les dents en finale. Mais il a fait un petit pas en avant. À 9 ans c'est un bébé voué à un très longue garde, à mon avis...