Semaine du 3 janvier 2021

Les Quénard en Savoie, c’est comme les Gélinas en Mauricie, il y en a beaucoup...Vendredi, j’ai croisé sur les tablettes le Domaine Claude Quenard et fils Sansoufrir non millésimé. Quénard+sans souffre+cépage local+blanc, tout pour nourrir ma curiosité. Oufffff! Je n’aime pas tellement me faire avoir....est-ce un vin orange ou un vin oxidé? Couleur d’un vieux Tawny mais aucune note de rancio Sur la bouteille, c’est bien écrit « blanc » comme sur le site de la SAQ. 50% chardonnay et 50% jacquère, encore là rien d’exotique. Sur leur site, ils parlent de 3 jours de macération pelliculaire et d’un 100% jacquère....qui dit vrai? Bref, ce n’était pas buvable. À mettre dans la catégorie de l’eau citronnée....pour 31$!

Quite 2018, Veronica Ortega, Bierzo: J'aime bien ce vin qui est un heureux mélange de vin vieillit en amphore et barrique. Au nez beaucoup de fruit, cette pointe fumé minérale qui nous rapporte à l'argile. Même chose en bouche, c'est bien charnu, mais ca reste frais et assez pur, tannins fins, besoin d'un à 2 ans pour se faire. Il manque un peu de milieu de bouche pour le mettre au même niveau que le 2016. 16/20

Parlant de vins natures (que normalement j'aime bien), l'un des dernies bus:

Famille Chasselay Je t'Aime Mais J'ai Soif Vin de France
Couleur rubis moyennement opaque. Initialement très "funky", cheval, écurie, l'aération laissera place au fruit et aux notes de terre. Plus plaisant en bouche avec pas mal de fruit, un peu d'épices et une belle acidité, mais ce côté trop prononcé trouvé dans certains vins natures y est aussi. Meilleur au jour 2 puisque le vin s'est placé et est moins intense. Note au 2e jour: Bien+ (88) - pour sa buvabilité surtout.

Ludwig Desjardins a écrit:Jean Foillard Morgon Côte du Py 2018

Nez explosif et exubérant sur la framboise et les épices. Bouche quasi-rhodanienne, tannique, on penserait à l’aveugle avoir affaire une Syrah bien serrée. Une pointe alcool ressort, le vin fait 14,5% sur l’étiquette, c’est clairement du Morgon sous un millésime atypique mais tout se porte très bien. La finale est plus fraîche, de bonne acidité, laissant entrevoir une évolution assez intéressante. Beaucoup de plaisir mais possiblement mieux dans quelques années. 92

Bu aussi, sur deux jours avec une évolution favorable. Atypique comme morgon, mais confiant également qu'il sera meilleur dans quelques années. 17/20

Je reviens à mes moutons (pinots noirs hors bourgogne, un sujet moins captivant que le vin nature ! ) avec un duel, accompagnée de nièce, entre:

Lola Pinot Noir Pelee Island 2017, VQA Ontario, 16$
vs
Frey Pinot Noir Rheinhessen 2018 Allemagne, 26$

(L'Ïle Pelée, un endroit fort intéressant, située sur le lac Ontario, l'endroit le plus au sud au Canada)

Lola: robe rubis-tuile très peu soutenue, brillante, limpide. bouquet surprise archi pinot plein de petites baies rouges sur un peu de poussières et des épices. puis encore surprenant en bouche (mes attentes étaient basses), c'est full fruité, ensoleillé, aérien, harmonieux mais un peu guidoune.

Frey: d'un rose-violet vraiment plus soutenu mais net. beaucoup plus subtil au nez mais plus fin, un peu élevé, sur fruité rouge frais et dodu. en bouche on est ailleurs, c'est plus sérieux, plus chic, plus dense, plus aristocratique, mais j'aime beaucoup beaucoup.

En conclusion à partir des commentaires de nièce:

Lola est une lolita en bikini, lunettes fumées et grand chapeau de paille qui sirote son vin avec une paille en regardant les passants, étendue sur sa chaise longue sur le balcon avant et Frey est un ténébreux qui sirote religieusement son vin dans un verre en cristal sur son balcon arrière à l’abri des regards !

Lendemain: je reviens à Frey plus sérieusement (j'ai laissé Lola à nièce). Superbe robe rubis moyennement soutenu et nette aux reflets roses/violets au pourtour. Bouquet généreux, floral, épicé et plein de fruits rouges pulpeux.

En bouche, attaque franche sur texture de soie qui présente un fruité rouge frais, classy, chic, un brin sucré, sur une tension idéale, des amers en sourdine et quelques bribes d'élevage qui n'agressent aucunement. Ça perdure en finale en se concentrant davantage sur les amers mais tout le reste y est aussi. Mon premier pinot allemand à vie et pas le dernier, wow il en donne beaucoup, j'adore et que dire du rqp...

Pour ce qui est de mes moutons, je pourrais continuer longtemps encore mais là je commence à être tanné, je vais me limiter à 2 autres. Jamais eu autant envie de boire du Bordeaux ! Merci à Stéphanie (et son chum !) pour m'avoir inspiré cette série !