Dégustation du Clos du domaine Raveneau (9 millésimes) + un magnum de Montée Tonnerre 1996

Michelle Champagne a écrit:Il me semble que ce n'est pas très rigoureux comme approche...

Je crois pas que Jean souhaitait se lancer dans une expérience scientifique pour soumettre ensuite un article à une revue prestigieuse où l'experience serait jugée par un comité de pairs sélectionnés parmis les plus grands spécialistes mondiaux de l'organisation de dégustations objectives et rigoureuses.

Michelle, tu aurais fait quoi?

C'est une façon claire de savoir quels vins furent préférés du groupe, ça n'a pas d'autre ambition. On a souvent procédé ainsi, notamment lors des fameuses dégustations comparatives de Sociando Mallet.

Ludwig Desjardins a écrit:

Michelle Champagne a écrit:Il me semble que ce n'est pas très rigoureux comme approche...

Je crois pas que Jean souhaitait se lancer dans une expérience scientifique pour soumettre ensuite un article à une revue prestigieuse où l'experience serait jugée par un comité de pairs sélectionnés parmis les plus grands spécialistes mondiaux de l'organisation de dégustations objectives et rigoureuses.

lol!

Yves Martineau a écrit:Michelle, tu aurais fait quoi?

C'est une façon claire de savoir quels vins furent préférés du groupe, ça n'a pas d'autre ambition. On a souvent procédé ainsi, notamment lors des fameuses dégustations comparatives de Sociando Mallet.

Étant donné que personne n'avait la même grille d'évaluation, les résultats obtenus ne sont pas significatifs à mon avis. Un tableau avec le rang déterminé par chacun aurait suffit avec ce que cela comporte, soit pure subjectivité!

Je ne suis pas, nous avions tous la même grille. Quant aux notes sur 100, elles permettent de mieux discriminer, car parfois l'écart d'un rang à l'autre peut être grand ou infime.

Tout classement de cette nature est forcément subjectif, peu importe la méthode. Toutefois, en additionnant les subjectivités, on peut néanmoins voir quels vins ont plu à davantage de personnes.

Je crois que Michelle parle de grille unique pré-établie faisant en sorte que le pointage est attribué en fonction d'une note maximale pour la robe = x points, le nez = x autres points, l'attaque etc, etc.

En fait, pour Raveneau on a procédé comme d'habitude ... comme toujours.

Pierre Beauregard a écrit:

En fait, pour Raveneau on a procédé comme d'habitude ... comme toujours.

Ça résume bien l'état d'esprit de cette dégustation.

Avec simplicité et passion, le but ultime étant de se laisser porter par la magie des vins. Le reste, les notes, la grille d'évaluation, les pointages, c'était amusant. Accessoire.

Voici donc mes impressions (n’étant pas capable de lire sur le téléphone de mon voisin, j’ai été obligé d’inventer) :

Clos 2009 : Nez finement boisé, de fruits blancs, avec des nuances de nougat. Bouche qui dévoile lune belle chair, ample, mais sans lourdeur. On sent le millésime mûr. La typicité, en prime jeunesse écope un peu, mais le vin est ravissant, profond et éclatant. Une belle réussite et une réelle surprise. Très bien, voire plus.

Clos 2008 : Couleur plus foncée. Nez peu avenant sur la tire éponge, les fruits secs et les champignons séchés. Bouche longue, assez puissante, mais à la finale décharnée. Une vraie déception. Bien, sans plus.

Clos 2007 : Nez mature, qui commence à mieller, avec des notes de fruits exotiques, de cire et de fumée. Bouche plus modeste, moyennement puissante et pas des plus complexes. Le tout, après une telle aération, semble à point. Finale fraîche, saline, qui manque un peu de fond. Un joli vin néanmoins et une belle réussite sur ce millésime un peu maigre. Très bien.

Clos 2006 : Une première bouteille imparfaite et une seconde servie plus fraîche, sans aération … difficile de retrouver ses repères! Nez passablement réduit/grillé (alors que je ne trouve pas que c’est habituellement le cas chez Raveneau, comme quoi des traitements très différents de vins comparés fait ressortir beaucoup les différences), avec du fruit blanc, de la fumée et des notes iodées. La bouche est pleine, un peu comme 2009, mais en moins riche, ample, mais sans lourdeur et avec une belle pureté aromatique et beaucoup de fraîcheur. Difficile de comparer aux autres, mais j’ai été agréablement surpris de la tenue et de l’éclat de ce vin, issu d’un millésime pas particulièrement réputé. Très bien, voire plus.

Clos 2005 : Après le 2007, on ne pourrait trouver plus saisissant contraste. Ici, tout est en jeunesse, en éclat et en muscle. Nez de fruits jaunes mûrs, de pierre chaude, avec des relents d’élevage. Bouche encore fermée, avec de la poigne et une manifeste impression de puissance en réserve. Finale contenue, mais dense, presque ténébreuse. Impressionnant plus qu’émouvant à ce stade, il faut lui laisser le temps de sortir de sa gangue. Superbe, voire plus.

Clos 2004 : Nez ravissant, profond et délicat à la fois, sur les agrumes, les embruns marins, la fougère et la crème fraîche. Le tout est jeune et changeant. La bouche est ouverte, ample, sans être grasse, vaporeuse même. La finale est plus tendue, serrée, mais tout en finesse. Un vin pur, magnifique, cristallin et complexe. Grand vin. Superbe, voire plus.

Clos 2003 : Nez intriguant, assez pimpant, sur des notes de naphte et de fruit sec. Attaque d’impression huileuse, sans être chaude. Ensemble baroque, inusité et intriguant, comme un Hermitage à base de chardonnay. Finale moins plaisante, sur l’alcool blanc. Baroque, ce vin est tout à fait atypique compte tenu du vignoble, mais plutôt en ligne avec l’idée qu’on peut se faire d’une année caniculaire. Pas un grand vin, mais loin d’être dénué d’intérêt, il se montre encore plein de vie. Bien.

Clos 2002 : Nez vieillot, sur la fumée, le mousseron et les coquillages. Bouche nettement plus intéressante, avec un aspect juteux. Profil aromatique plus évolué, mais jolie tension. La finale est tout à fait superbe cependant, gracile et suave, élégante et longue … Si seulement tout le vin avait été à l’image de cette finale rare … Excellent.

Clos 2001 : Nez marqué par le botrytis, sur fond de fruit sec et de miel chaud. Corps moyen, avec encore passablement d’acidité, mais pas beaucoup d’autre chose … À boire, car il semble sur la pente descendante. Finale sur des notes grillées et exotiques rappelant l’ananas confit. Bien.

Montée de Tonnerre 1996 : Nez très évolué, sans fruit, sur la tire éponge, les champignons séchés et la fumée. Bouche vive, piquante, passée. Circulez, y’a rien à boire.

Vincent Messier-Lemoyne a écrit:

Circulez, y’a rien à boire.

J'adore!

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