Grand Vin du midi qui surprend: jeudi le 28 mai

En quoi les liquoreux ne seraient pas des vins?

Presque toujours servis à la suite d'autres vins, en fin de course en fait, je remarque qu'ils ne font pas du tout ''presque toujours'' l'unanimité, bien au contraire !

Mais, quand ils sont hors normes comme l'Amabile 90 ou le Yquem 83, eh bien oui, ce sont de grands vins, voire d'immenses vins qui n'ont rien à envier aux autres vins secs.

Yvan J. Grisé a écrit:Presque toujours servis à la suite d'autres vins, en fin de course en fait, je remarque qu'ils ne font pas du tout ''presque toujours'' l'unanimité, bien au contraire !

Je suis tout à fait d'accord avec toi Yvan. J'en consomme, pour ma part, beaucoup moins qu'il y a quelques années, préférant plus souvent qu'autrement un dernier rouge ou des bulles qu'un liquoreux ... Mais quand c'est grand, je ne verrais pas pourquoi ce serait moins méritant qu'un grand blanc ou un grand rouge.

Vincent Messier-Lemoyne a écrit:En quoi les liquoreux ne seraient pas des vins?

Les vendanges tardives, les vins doux naturels et les vins mutés, pour moi, se sont des dérivés du vin....mon opinion personnelle.

Lorsque je dis qu'ils font presque toujours l'unanimité, je me base sur le fait que lors d'une dégustation si vous présentez un liquoreux (le moindrement honnête), il obtiendra (presque toujours) beaucoup de points.  Là, je parle du "peuple" en général, dont je fais partie!

Tout comme le vin est un dérivé du jus de raisin...!

C'est certain que le sucré est plus aimable que l'amer par exemple, mais je ne vois pas en quoi, à moins d'être d'une prétention hors du commun, le caractère facilement aimable de ces vins en ferait de vulgaires dérivés.

Vincent Messier-Lemoyne a écrit:C'est certain que le sucré est plus aimable que l'amer par exemple, mais je ne vois pas en quoi, à moins d'être d'une prétention hors du commun, le caractère facilement aimable de ces vins en ferait de vulgaires dérivés.

Où as-tu lu que je qualifiais ces produits de "vulgaires"? Je préfère parler de grands Sauternes, de grands Portos ou de grands Passimento parce que pour moi, il s'agit de dérivés du vin qui ont leurs caractères propres. Le mot dérivé n'est pas réducteur, au contraire, il vient souligner la différence.

C'est le ton employé et le besoin de qualifier ce vin de dérivé qui m'incite à penser que vous ne les aimer guère (ce à quoi vous avez tout à fait droit). J'ai présumé que vous ne trouviez pas ces dérivés nobles, je les ai donc qualifiés (pour vous!) de vulgaires.

Mais je ne comprends toujours pas en quoi c'est un dérivé ... c'est un vin puisque c'est issu de jus de raisin fermenté! Le blanc serait-il un dérivé du rouge (ou vice versa) puisqu'il est produit différemment?

Vincent Messier-Lemoyne a écrit:C'est le ton employé et le besoin de qualifier ce vin de dérivé qui m'incite à penser que vous ne les aimer guère (ce à quoi vous avez tout à fait droit). J'ai présumé que vous ne trouviez pas ces dérivés nobles, je les ai donc qualifiés (pour vous!) de vulgaires.

Mais je ne comprends toujours pas en quoi c'est un dérivé ... c'est un vin puisque c'est issu de jus de raisin fermenté! Le blanc serait-il un dérivé du rouge (ou vice versa) puisqu'il est produit différemment?

En quoi, les vins blancs sont produits différemment des rouges?

Absence de macération pelliculaire.

Michelle, si un vin d'une vendange tardive est un produit dérivé, alors est-ce qu'un vin d'une vendange précoce l'est aussi, Amarone par exemple?

Une main c'est déjà trop pour compter les passionnées qui participent à ce forum, ne devrions-nous pas mettre un peu d'eau...dans notre vin, nous les mâles connaissant ? amha ah ah !

Frederick Blais a écrit:Michelle, si un vin d'une vendange tardive est un produit dérivé, alors est-ce qu'un vin d'une vendange précoce l'est aussi, Amarone par exemple?

L'Amarone ce n'est pas plutôt de la vendange assez tardive?

Effectivement, les raisins sont vendangés tardivement, et séchés à l'air durant quelques semaines

Ludwig Desjardins a écrit:

Frederick Blais a écrit:Michelle, si un vin d'une vendange tardive est un produit dérivé, alors est-ce qu'un vin d'une vendange précoce l'est aussi, Amarone par exemple?

L'Amarone ce n'est pas plutôt de la vendange assez tardive?

En effet je crois que la vendanges se passe tard(dans le temps mais pour les raisins?) mais il est clair à mon avis que plusieurs ont des raisins en sous-maturité pour ensuite les faire sécher et concentrer les sucres. C'est pourquoi on a souvent des saveurs d'agrumes et une bonne acidité malgré la teneur en sucre.

Vincent Messier-Lemoyne a écrit:Absence de macération pelliculaire.

Je m'incline! Et pour cela, je vais ouvrir, ce soir, le meilleur vin de 2014 selon WineSpectator.

Frederick Blais a écrit:

Ludwig Desjardins a écrit:

Frederick Blais a écrit:Michelle, si un vin d'une vendange tardive est un produit dérivé, alors est-ce qu'un vin d'une vendange précoce l'est aussi, Amarone par exemple?

L'Amarone ce n'est pas plutôt de la vendange assez tardive?

En effet je crois que la vendanges se passe tard(dans le temps mais pour les raisins?) mais il est clair à mon avis que plusieurs ont des raisins en sous-maturité pour ensuite les faire sécher et concentrer les sucres.  C'est pourquoi on a souvent des saveurs d'agrumes et une bonne acidité malgré la teneur en sucre.

Cette théorie m'étonne beaucoup Frédérick. D'une part je n'ai jamais perçu d'agrumes (ni de grande acidité) dans ces vins, mais surtout parce que ça me paraitrait très contre-intuitif de procéder ainsi. Alors qu'ils recherchent la concentration en sucre, pourquoi commencer en se donnant un tel handicap?

De ce que je me souviens avoir appris...
Un Amarone et un vin issu de raisins très mûrs. Ils sont récoltés tardivement et ensuite laissés sécher (passerillage) pendant quelques mois afin de concentrer les sucres (les sucres ne se créent pas mais se concentrent par évaporation de l'eau avec le temps)......du moins ce que j'en connais.

Michel Therrien a écrit:
#5 Veneto IGT Amabile del Cere 1990, Giuseppe Quintarelli
Vin dégusté à bouteille découverte.
Robe topaze et acajou foncée.
Un bouquet au vrai sens.........complexité et changement sans cesse. Fruits secs, notes me rappelant le peu de Madère dégusté, raisin de Corinthe, notes fumées et de caramel, bananes oxydées, vanille mais la noire, épices douces.....
Bouche dense et moelleuse à ce stade d'évolution, grasse et riche sans lourdeur, ensemble avec poids et fraicheur....un poids lourd aérien! Grande expérience et proche de la perfection.
19-19,5/20. Merci Yvan.

Évidemment le Maestro triomphe encore Pas encore dégusté le millésime 1990, j'ai que deux bouteilles en cave que j'ai acheté au domaine ... je regrette ne pas en avoir acheté plus au Latini

Jonathan Marquis a écrit:Effectivement, les raisins sont vendangés tardivement, et séchés à l'air durant quelques semaines

Plutôt 100 à 120 jours selon mes lectures.

Le Corvina est un cépage à forte acidité.

Les raisins de l'Amabile sont appasérillés pendant 4-6 mois donc le pressage se fait d'habitude au moi de février-mars chaque année en même temps que l'Amarone et le Recioto.

L'Appassimento de Quintarelli est beaucoup plus long que celui d'autres domaines. Typiquement, les raisins des autres domaines sont séchés pendant 3 mois ... Chez Quintarelli c'est deux fois plus long. Ce concept est au coeur de l'idéologie du Maestro qui croyait que la patience dans la vinification et l'élevage sont clé à la production de grands vins. En effet, selon lui un vigneron ne devrait jamais "rusher" un vin à la mise en marché. Le vin doît être prêt à boire quand il est mis en vente.