Grand Vin du midi qui surprend: jeudi le 28 mai

Ça fait un petit bout pour ce thème fort apprécié.

Date : Jeudi le 28 mai à midi....et quart pour le chevalier

Endroit : État Major

Nombre de joueurs : 6

Offrande : Grand vin du midi

Confirmé: annoncez votre couleur!

Yves Martineau en rouge
Olivier Collin en blanc
Michel Therrien en blanc
Frederick Blais en rouge
Jonathan Marquis en rouge
Yvan Grisé en rouge

Partant!

Interessé en rouge

Partant aussi !

ROUGE

Frederick Blais a écrit:Partant!

Jonathan Marquis a écrit:Interessé en rouge

Yvan J. Grisé a écrit:Partant aussi !

Parfait les gars!

Votre couleur maintenant.

Je serai en blanc x 2 étant donné le grand nombre de rouge prévu.....Yves étant toujours en rouge cerise foncée!

Je serai en blanc.

En rouge alors.

3 blancs + 4 rouges annoncés, des grands vins, du midi et qui surprennent... Pas mal top comme plan! J'ai hâte!

Je viens de réaliser que c'est à l'Etat Major et non pas au Quartier Général comme j'avais implicitement présumé. Ca m'évitera d'être en retard!

Nos blancs seront en confrontation directe, Olivier.
Je vais tenter de rafler les positions #1 et #2.....
Mais, ils seront grands j'ose penser!

Michel Therrien a écrit:
Je vais tenter de rafler les positions #1 et #2.....

En tous cas, mon vin sera placé en position #3 dans l'ordre de dégustation...

Un grand vin prend toujours sa place alors que deux, ça prend toute la place!

En blanc, il y aura 1-2 ou 3 grands vins.
En rouge, combien le seront? C'est la question!

Les verres sont ok à l'état major?

Jonathan Marquis a écrit:Les verres sont ok à l'état major?

Pour recevoir du grand vin......oui!

ps: je suggère toujours d'apporter ses verres car 1-2 verres / personne sont fournis sans pb mais 4-6 / personne....c'est demandant pour le personnel.

Michel Therrien a écrit:En blanc, il y aura 1-2 ou 3 grands vins.
En rouge, combien le seront? C'est la question!

En tout cas mon grand vin rouge ne sera pas oxydé

Un grand lunch! Pas des conditions atmosphériques excellentes pour la dégustation, mais le resto L'Etat Major a une excellente climatisation et on a toujours bien de la place. La bouffe est bonne et pas chère en plus!

J'aime beaucoup de thème du grand vin du midi qui surprend. Ca laisse un fou : est-ce que les copains essaient de nous passer un "petit" vin qui peu paraître "grand"? Est-ce qu'un d'entre eux s'est défoncé et ouvert une quille de rêve? A chaque occasion nous avons un heureux mélange des deux. Merci à tous de se prêter au jeu!

Pas de CR technique de mon côté mais quelques observations.

Un Guiberteau Saumur Clos des Carmes 2007 bluffant car il nous a tous emmenés en Bourgogne à l'aveugle, parfaitement ouvert aromatiquement, doté d'une belle densité et fraîcheur, un vin qui évolue assez peu dans le verre toutefois. Mais c'est très bien fait. 92pts
Comme d'habitude quand on ouvre une quille de Chapoutier Hermitage de l'Orée , ici sur le millésime 2003, on entend les commentaires sur les "défauts" (peu d'acidité, gras à en être plat, amertume, alcool en finale). Mais comme l'évolution du vin le montra on est quand même en présence d'un sacré vin. Les arômes sont en phase intermédiaire et le nez ne chante pas encore, mais l'impression laissée au palais, une fois que l'on s'est ajusté à ses paramètres de base, est mémorable. Une grande densité de matière, un gras merveilleux, une impression de minéralité difficile à décrire, plus d'arômes en rétro au fil du temps, la finale est tout de même un peu chaude et trahit le millésime caniculaire. 95pts
Difficile pour mon vin de passer après cela... J'avais choisi un vin qui a été un coup de coeur au cours de l'hiver, Sang des Cailloux Vacqueyras Un Sang Blanc 2012. Produit à hauteur d'environ 3 500 bouteilles, son encépagement dans ce millésime de 20% Grenache blanc, 20% Bourboulenc, 20% Clairette, 20% Roussanne et 20% Viognier, peut envoyer les copains autour du monde. Hier il était sous un jour léger aromatiquement, très marqué par le viognier et la roussanne. Au palais c'est fruité, assez gras, avec une certaine tension amenée par des amers de qualité, belle finale indiquant un vin encore en développement. 92pts.

Les rouges et un merveilleux Amabile del Cere plus tard.

Olivier Collin a écrit:

Comme d'habitude quand on ouvre une quille de Chapoutier Hermitage de l'Orée , ici sur le millésime 2003, on entend les commentaires sur les "défauts" (peu d'acidité, gras à en être plat, amertume, alcool en finale).

Si l'on parle plus des défauts c'est qu'ils surpassent ses qualités D'accord pour dire que le vin s'est amélioré aromatiquement avec le temps et la température(il a été servi trop froid) mais pour moi ce vin n'a pas de tenu de bouche, trop d'alcool, trop d'amertume, pas d'acidité. L'amertume et l’alcool empêche simplement la tenu d'une finale dans ce vin qui a tout donné en attaque, comme Parker aime bien! Très surpris de ton 95, j'étais convaincu qu'on avait eu un consensus sur le Guiberteau à la table...

Un consensus n'empêche pas des rapports minoritaires... Michel pourra témoigner que si j'ai été enchanté par la première impression faite par le Guiberteau, son évolution m'a laissé sur ma faim.

Je ne pense pas que De l'Orée soit un vin parkérisé. Ce ne sont pas des vins faciles à lire que ces Hermitage de Chapoutier (par exemple pour toi tout se passe en attaque, alors qu'à ma dégustation c'est sur l'arrière palais que le vin se distingue...) et, un peu comme le vin jaune, ils se font souvent égratigner par les dégustateurs.

Ma note de 95 synthétise une heure et demi d'analyse du vin et pour moi ce vin est à un niveau vraiment au-dessus des deux autres dans ma hiérarchie vinicole.

L'Hermitage blanc est si mal aimé, on lui reproche un manque d'acidité comme s'il prétendait en avoir, et parce le goût de l'heure est au blanc tranchant... C'est absurde car c'est justement contre sa nature.

Au lieu de repousser ces vins rapidement il faut plutôt chercher leurs qualités dans leur densité, leur texture unique.

Pour moi le grand vin blanc du Rhône septentrional, c'est loin d'être dans l'attaque qu'il s'exprime.

Je ne m'attends pas à ce qu'un Hermitage soit tranchant, loin de là!  J'ai beaucoup apprécié dans le passé des Hermitage blanc de Jaboulet et Chave par exemple, mais celui là.... oufff

Pour la mode, est-ce que le vin tranchant est vraiment à la mode ou simplement celle d'un petit cercle d'initié?  Je crois qu'il y a beaucoup plus de vins blancs lourd qui se vendent que de vins blancs frais et tranchant.

Cela dit, ce n'est pas donné à tous de comprendre et apprécier tous les grands vins de cette planète et je pourrais citer des grands noms qui ont échoué dramatiquement à l'aveugle(préféré Cabral à Taylor's dans le Porto par exemple).  Pour moi un grand vin doit être avant tout un vin que j'aime et donc j'ai envie de reprendre un 2eme verre.

Je pourrais ajouter comme question aussi, est-ce qu'un grand vin doit faire l'unanimité? Par exemple, au moins 3 personnes sur 6 n'ont pas aimé l'Hermitage ce midi, par contre c'était unanime(6 sur 6) que le Quintarelli était un très grand vin!

Un grand vin ne doit pas faire l'unanimité, c'est comme le cinéma ou l'art, sinon on achèterait tous la même chose comme du Rousseau! 

Par rapport aux vins blancs tranchants, je ne parle pas de la masse d'acheteurs de vins mais bien de ce qui est valorisé dans les cercles plus "connaisseurs". Ces derniers suivent aussi des modes. 

Frederick Blais a écrit:
Je pourrais ajouter comme question aussi, est-ce qu'un grand vin doit faire l'unanimité?  Par exemple, au moins 3 personnes sur 6 n'ont pas aimé l'Hermitage ce midi, par contre c'était unanime(6 sur 6) que le Quintarelli était un très grand vin!

Je pense que tu réponds toi-même à cette question par la négative et de façon très claire quand tu dis plus haut que "Cela dit, ce n'est pas donné à tous de comprendre et apprécier tous les grands vins de cette planète.. Il y a des styles de vins avec lesquels on a plus d'affinité et/ou plus d'expérience, pour lesquels on a de l'appétence. Et l'inverse est tout aussi vrai.

Ceci dit, le fait qu'un vin fasse l'unanimité et un autre pas auprès du même groupe de dégustateurs indique quelque chose de très palpable sur chacun des deux vins. L'Amabile 1990 fut d'ailleurs mon vin de la journée, alors que le De l'Orée m'a fait pas mal travailler...

Les Hermitages blancs sont des vins riches, concentrés, car le terroir est naturellement solaire. ils sont gras, et opulents même dans des millésimes qui ne sont pas à l'extrême du climat. Les équilibres se font sur des notions d'amertumes distinguées et de sensations minérales dans les finales. Nous sommes aux antipodes des vins septentrionaux dont la fraîcheur est l'atout principal. On peut les aimer ou pas, donc ce ne se sont pas des vins unanimistes, ce qui ne les empêche pas d'être grands dans certains millésimes pour ceux qui les apprécient . J'en fais partie mais pas à haute dose...

Tout comme Olivier, j'aime bien ce jeu du Grand Vin du midi qui surprend.
Chacun le joue à sa manière mais ça nous incite à être sur le qui-vive.



Selon l'ordre de service.....

#1 Jaune or léger. Un peu de pommes cuites et du pain d'épices à ce bouquet peu intense. Bouche dense, peu grasse avec surtout une très longue finale saline sur les épices et les amandes. Un vin qui a dérouté mes 5 comparses du midi. Tous ont misé sur un vin bourguignon, j'ai entendu Meursault souvent ainsi que Chablis et Corton Charlemagne.....le porteur influence beaucoup!
Saumur Clos des Carmes 2007 Guiberteau. 18-18,5/20.(95) Un vin dans le thème.

#2 Jaune vieil or. Quelques notes oxydatives mais surtout des abricots et des pêches bien mures. Bouche large et épaisse, quasi huileuse, acidité certes basse, longueur grandiose avec générosité (chaleur) au départ puis amertume et ensuite retour d'abricots et de fruits secs. Vin qui divise avec 4 qui détestent, Olivier qui aime de plus en plus et qui moi veut l'aimer. Encore une fois, le porteur influence. Un vin qui n'est pas dans ma palette mais qui doit entrer en cave pour la diversité et surtout pour les amis qui aiment.
Hermitage Cuvée de l'Orée 2003, Chapoutier. 17-17,5/20. (91-93)

#3 Une robe jaune pâle, un peu grise comme un vin sancerrois me suis-je dit. Bouquet peu intense aussi avec un peu de fleurs et des fruits secs. La bouche est mince et ronde ou ample et peu épaisse avec une bonne acidité. La finale est de bonne longueur, un peu chaleureuse avec extraits secs dense comme caractère tactile en fin de bouche. J'étais perdu. J'ai pensé à un Assyrtiko élevé et donc selon mes références (mémoire).....un peu comme du sauvignon ayant vu le soleil et le bois. Dans le champs.
17/20. (91). Vacqueyras Le Sang Blanc, Domaine Sang des Cailloux. Merci Olivier

Tiré de leur site internet :  20% Grenache blanc, 20% Clairette, 15% Viognier, 15% Bourboulenc, 15% Roussane, 15% Marsanne avec vinification et élevage dans des tonneaux de 450 L, bâtonnage et malo faite


Et maintenant les rouges et le le jaune parfait de la fin!



#1 Robe cerise évoluée qui brique. Un peu de cassis, du cèdre, des épices et du tabac. Bouche droite avec tannins fins, fondus et abondants, belle fraicheur avec acidité un peu vive, peu de chair mais grande longueur sur les cerises et un brin de tomates. Je mise sur un bordeaux rive gauche 98 alors que d'autres mises ailleurs dont barolo........on se fait dire du Sangio.......je tente Poggio Rosso 1998. Un très beau vin qui n'assèche pas comme tant de 97.
Cepparello 1997, Isole & Olena. 17/20. Merci Yvan

#2 Si le premier vin avait peu de robe alors celui-ci est flambant nu! Ça pinotte ++. Bouche fine et fraiche, les tannins sont fins mais une certaine puissance se dégage. Ensemble pur, frais  et bien aromatique. Ce que je recherche en Bourgogne. Je mentionne qu'avec cette pureté et ce mélange de finesse / puissance, soit Mugnier ou Rousseau du millésime 2006 ou 2007.
Charmes-Chambertin 2002, Domaine Rousseau. 17,5/20. Merci Fred.

#3 La robe est cerise foncée avec fin dégradé. Un nez de bonne intensité avec des notes brettées et animales puis un peu d'encre et du fruit noir confit. Attaque ample et glycérinée puis la bouche devient charpentée et vive, l'ensemble est charnu et dense....y'a du vin les amis! Longue finale, non chaleureuse, sur des notes de cerises à l'eau de vie. Je mise sur un brunello 99. Un vi de bouche car le nez est peu agréable.
17,5-18/20. CNP Hommage à Jacques Perrin 2000, Château de Beaucastel. Merci Jonathan

#4 Une robe pourpre foncée quasi bleu nuit. Fruité noir et confit sans grande nuance. Le vin est droit, puissant, un peu asséchant et quasi osseux avec vive acidité. Je mise sur un Madiran trop jeune et j'aime peu malgré grande richesse.
16/20. Pomerol Château le Gay 2005 Merci Yves. Je l'ai fort probablement manqué ce vin....

#5 Veneto IGT Amabile del Cere 1990, Giuseppe Quintarelli
Vin dégusté à bouteille découverte.
Robe topaze et acajou foncée.
Un bouquet au vrai sens.........complexité et changement sans cesse. Fruits secs, notes me rappelant le peu de Madère dégusté, raisin de Corinthe, notes fumées et de caramel, bananes oxydées, vanille mais la noire, épices douces.....
Bouche dense et moelleuse à ce stade d'évolution, grasse et riche sans lourdeur, ensemble avec poids et fraicheur....un poids lourd aérien! Grande expérience et proche de la perfection.
19-19,5/20. Merci Yvan.

Ludwig Desjardins a écrit:L'Hermitage blanc est si mal aimé, on lui reproche un manque d'acidité comme s'il prétendait en avoir, et parce le goût de l'heure est au blanc tranchant... C'est absurde car c'est justement contre sa nature.

Au lieu de repousser ces vins rapidement il faut plutôt chercher leurs qualités dans leur densité, leur texture unique.

Pour moi le grand vin blanc du Rhône septentrional, c'est loin d'être dans l'attaque qu'il s'exprime.

Personnellement, je préfère les blancs tranchants et c'est une question de goût et non de mode. Par contre, je suis entièrement d'accord avec ton commentaire. Maintenant, j'aborde ces vins autrement et ça marche!

Concernant, les liquoreux, ils font presque toujours l'unanimité, ce n'est pas nouveau.  Peut-on parler de grands vins pour autant? Je préfère parler de grands liquoreux...