Club des vins d'Abitibi-Ouest

Notre 2e dégustation portait sur les appellations villages de la Côte-de-Nuits:

David Duband: Chambolle-Musigny, Morey-Saint-Denis, Gevrey-Chambertin tous en 2011
Louis Jadot: Vosne-Romanée 2011
Henri Gouges: Nuits-Saint-Georges 2011

Une première pour nous (on est en mode découverte de la Bourgogne).
Une très grande qualité de vins malgré leur appellation villages.
Intéressant de voir la différence entre les commune malgré leur proximité: le Chambolle très aromatique et délicat mais malgré tout doté d'une belle longueur; le Gevrey plus discret malgré l'aération; le Morey entre les deux avec la charpente en arrière-plan et le fruit devant; le Vosne le plus théâtral avec un nez très envoûtant et une bouche éclatant de fruit.

Le Nuits était bizarre: je sais que cette appellation et surtout ce producteur peuvent être austères, mais là, l'attaque ressemblait à manger une poignée de vieux champignons de Paris. Ceci n'était pas présent à l'ouverture mais apparu après la mise en carafe une heure, et encore pire le lendemain.

Croyez-vous qu'elle était bouchonnée? Les autres vins bouchonnés que j'ai goûtés ne ressemblaient pas à ceci (impression vinaigrée), mais peut-être qu'ils étaient oxydés plutôt... Je n'ai jamais rencontré les Bretts, mais vous parlez à cemoment plutôt d'un côté animal je crois. Feedback apprécié.

Forte chance que le vin soit bouchonné. Normalement le bouchon n'apporte pas d'impression vinaigré(pickle, windex), ce sont des acide volatile qui le font. Le TCA affecte facilement nos papilles et souvent nous laisse l'impression que le vin est plus austère qu'il ne l'est, en plus de ces odeurs d'humidité et champignon. Le bouchon s'empire aussi avec le temps.

Merci beaucoup Frédérick. Qu'est- ce que le TCA?

2,4,6 Trichloroanisole

La molécule pas fine.

Est-ce que le vin "cassait" en bouche aussi?

Ian Champagne a écrit:2,4,6 Trichloroanisole

La molécule pas fine.

Est-ce que le vin "cassait" en bouche aussi?

Tu veux demander s'il ne goûtait peu ou pas?
Je ne sais pas, mais il avait le goût horrible de champignons rancis à l'attaque, puis ça disparaissait et après ça ne goûtait effectivement plus grand chose.

Merci les gars de m'aider. C'est pas mal plus facile de déguster en groupe avec des gens plus expérimentés à nos côtés pour pointer et nous enseigner "ça, c'est les Bretts, la réduction, l'oxydation, le bouchon, etc." Apprendre à distance est plus laborieux, donc votre "input" est très apprécié.

Stéphanie Chénier a écrit:

Tu veux demander s'il ne goûtait peu ou pas?
Je ne sais pas, mais il avait le goût horrible de champignons rancis à l'attaque, puis ça disparaissait et après ça ne goûtait effectivement plus grand chose.

Merci les gars de m'aider.  C'est pas mal plus facile de déguster en groupe avec des gens plus expérimentés à nos côtés pour pointer et nous enseigner "ça, c'est les Bretts, la réduction, l'oxydation, le bouchon, etc."  Apprendre à distance est plus laborieux, donc votre "input" est très apprécié.

Ah ça oui ça évoque le bouchon (TCA), on parle souvent de carton mouillé aussi.

Pour l'oxydation des rouges, mon repère est la pâte de tomate ou le ketchup, à ne pas confondre toutefois avec le cab franc ou certains vins chiliens qui peuvent présenter ces arômes....donc il faut un aspect "fatigué", terne, en plus.

Pour moi, la trace aromatique la plus patente (et extrème) de l'oxydation dans les rouges est le concentré de viande (Bovril).

Ce weekend a eu lieu notre 3e dégustation:

Avec un gravlax de saumon sur salade:

1. Isabelle et Denis Pommier Chablis 2012

Carafé juste avant de le boire.  Nez discret.  Attaque de pommes fraîches puis en respirant glisse vers la poire.  Beaucoup de fruit, peu d'acidité, peu de longueur.  Beau vin pour le prix, à boire maintenant.  15/20

Avec un poulet aux épices tunisiennes, un gigot d'agneau braisé, une ratatouille du Midi et des légumes racines rôties:

2. Rapet Père et Fils Beaune 1er cru Grèves 2010
3. Camille Giroud Pommard 1er cru Clos du Verger 2011
4. Buisson-Charles Volnay 1er cru Santenots 2011

    3 très beaux vins, ouverts tout juste avant le repas.  Le Beaune 2010 était un peu fermé, mais nous avons été séduits par le cassis et les mûres, soutenus par une belle structure qui soutiendra le vin plusieurs années.  Le Pommard et le Volnay 2011 étaient plus délicats (surtout le Volnay), sur les fraises des bois avec une trame florale.  Avec l'agneau, le Beaune était plus solide, alors que les 2 autres accompagnaient bien la volaille.  17,5 - 17 - 17 /20 (Beaune/Pommard/Volnay)

5. Guigal Côte-Rôtie Blonde et Brune 2009
6. Château Haut-Bages Libéral 2008
7. Château Les Ormes de Pez 2009

    Les 3 vins ont été épaulés le midi.  Le meilleur accord de la soirée: le Côte-Rôtie poivré avec le gigot d'agneau et la ratatouille.  Wow!  Beaucoup plus homogène et velouté après avoir été épaulé. 18/20

Le Haut-Bages Libéral était décevant par rapport aux 2 autres vins.  Bon, mais un peu fade, le merlot semblant prendre plus de place que ne laisse supposer le 32% annoncé.  12/20

Les Ormes de Pez s'est avéré généreux: les arômes, la bouche, la finale.  À mon avis typique d'un Bordeaux de la rive gauche, sur une trame très tannique qui tiendra la route.  16,5/20

Avec le service de fromages:

8. La Cave du Roi Dagobert Gewurztraminer Grand Cru Altenberg de Wolxheim 2011

   Un cadeau ayant traversé l'océan dans une valise (merci à ceux qui ont fait l'offrande!).  Un gewurz bien équilibré question fruit et sucre résiduel. 16/20

On goûte un peu moins les vins mais c'est un peu plus digeste qu'à jeûn ou avec des petites bouchées. On reçoit et on cuisine chacun notre tour. On ne recrache pas. Et vu que c'est familial, on nourrit les jeunes du même coup ce qui les occupe...

Il faudra toutefois essayer la formule sans repas et parfois aussi sans enfant!

Il y a des différences notables entre la dégustation d'un vin pour lui-même et ce même vin à table. J'en ai fait l'expérience avec les Barbaresco ( Pajoré et Cottà) de Sottimano. Les vins dégustés seuls avaient des finales asséchantes ( très sérieusement le premier jour). A table, avec le mets , aucune sensation de sécheresse dans les finales des vins! C'est pour cette raison que chez moi, je déguste les vins et les évalue avant toute consommation de nourriture, avant de les servir à table

Coteaux Du Languedoc 1998 - Syrah Leone / Peyre Rose: je n'ai jamais été enthousiasmé par les vins de Marlène Soria et moins encore par ses manières de Diva. Cette cuvée plusieurs fois dégustées n'a jamais démérité toutefois et il faut lui reconnaître une belle concentration en même temps qu'une vraie nature languedocienne. Robe sombre, turbidité très élevée, nez de tapenade et de thym et bouche puissante mais point trop chaleureuse. Ce soir là le vin avait une certaine allure mais ne m'a pour autant pas fait complètement vibrer. Bien+

Vin de France - Grange Des Pères 2009:Ce cru sudiste situé dans une zone élevée, ventée et fraîche bénéficie de la puissance de raisins mûrs sans excès et de cépages complémentaires pour densifier sa matière. Toujours un peu brutal et sauvage il peut impressionner par sa carrure mais séduit aussi par sa trame tannique douce et ses accents mats de fruits noirs. Un cru dense, sanguin, ferrugineux et long auquel il ne manque qu'un rien de génie aromatique pour vraiment éblouir. Un beau canon! Excellent

Chateauneuf Du Pape 2005 - Pignan: le petit frère de Rayas n'a pas sa notoriété et stylistiquement lui ressemble peu car implanté sur un terroir moins sablonneux. Ce 2005 est assez riche et un peu sucreux mais dispose de fins tanins. Ses accents un peu trop sirupeux gomment quelque peu le nerf que l'on retrouve souvent dans le millésime mais les arômes de fruits rouges sont bien dessinés. Joli et plaisant. Très bien

Corton Renardes 2010 - Maillard:Sans doute bien trop jeune mais pourtant déjà plaisant en raison de son fruit ouvert et de matière fondue en même temps que persistante. Épicé, long, plein un grand cru encore accessible qui ferait pâlir nombre de bouteilles plus huppées. Bu deux fois en un mois avec un égal bonheur. Excellent

Vosne Romanée Les Suchots 1996 - Confuron Cotetidot: je ne suis pas un amateur des blancs de l'année mais les rouges du nuiton, austères à leur naissance, se montrent aujourd' hui avenants et même ici d'une rare classe de terroir. Situé sur le "plat du dessus" du climat, contre les Echezeaux, ce vin illustre à merveille les préceptes bien appliqués de la vendange entière. Rubis moyen, jeune encore et construit sur un grain tactile aujourd'hui fondu, son fruit noir est très typé de son terroir. Beau vin long et frais qui fait honneur à sa commune. Excellent+

Oups je ne suis pas au bon endroit... Désolé.

Patrick Essa a écrit:Oups je ne suis pas au bon endroit... Désolé.

Pas de problème: c'est presque comme si tu étais venu nous visiter en Abitibi Patrick. Merci!

Patrick, je croyais que le Pignan était un 2007 ...

Celui que nous avons dégusté ensemble oui...

C'est qu'on ne s'ennuie pas à Meursault, même une fois La Paulée passée!

Comment comparerais-tu les deux millésimes?

Nous récidivions notre rencontre mensuelle hier. Le thème était ce que chaque membre du club aurait demandé comme cadeau au Père Noël.




Chablis Jean-Paul et Benoît Droin 1er cru Vaillons 2012 (SAQ N° 11678845)
Un beau Chablis, probablement pas aussi complexe qu'escompté vu qu'il est jeune, mais un bon mitoyen entre le fruit et la minéralité. Une belle rondeur, une finale agréable. 15/20

Meursault Vieilles Vignes Buisson-Charles 2011 (SAQ N° 12078420)
Ici, on a affaire à un très beau Meursault, mais pas la caricature de cette commune, hyperboisée et beurrée. Non, les arômes de fruits du verger ont introduit une bouche dans les mêmes teintes mais avec une grande minéralité que je qualifierais de chablisienne, avec une pointe d'amandes. La texture était ronde sans acidité excessive, et la finale raffinée. Le meilleur vin blanc avec le repas (mijoté de poulet sauce crème, moutarde et champignons ainsi qu'un filet de saumon à l'érable). 17,5/20

Pouilly-Fuissé Les Reisses Vieilles Vignes Robert Denogent 2010 (SAQ N° 880625 pour le 2011)
Les couleurs sont toutes autres avec ce Pouilly-Fuissé sur le fruit plus mûr mais surtout très marqué par l'élevage. Je l'aurais préféré en apéro qu'avec le repas. 14/20

Côte-de-Nuits Villages David Duband 2011 (SAQ N° 11897693 pour le 2012)
Une bouffée de fruits rouges légers (fraises) et une bouffée d'air après les blancs pour ceux qui attendaient les rouges avec anticipation. La bouche est ronde mais peu complexe, encore sur les fraises et les framboises. Peu de longueur. Un côté un peu bonbon, nettement moindre que ce je suis habituée de retrouver sur la côte-ouest américaine ou en Nouvelle -Zélande. Pas un grand vin, et le prix semble élevé (34$) mais c'est le prix au Québec d'un bon Bourgogne régional ou villages... 15/20

Clos des Lambrays Grand Cru Domaine des Lambrays 2007 (SAQ N° 11235884 pour le 2008)
Le nez, très présent, est sur les fruits rouges et les fleurs mais avec une petite amertume d'un côté terreux. En bouche, le plaisir est grand, la complexité aussi, mais il s'agit ici d'un vin moins puissant que d'autres appellations de la Côte d'Or. La finale est de longueur modérée. Les critiques mentionnent que le 2007 n'est pas typique de l'appellation, mais on s'entend que c'est superbe. 18,5-19/20

Domaine de Montcalmès Coteaux du Languedoc Les Terrasses du Larzac 2011 (SAQ N° 12440345)
60% Syrah, 20% Mourvèdre, 20% Grenache
Épaulé 4 heures avant le service (après 2 heures c'était déjà bien).
L'aération a révélé les cépages, mais le nez est très discret. Je crois qu'il est fermé et qu'il faudrait l'attendre quelques années. C'est comme un CH9 moins opulent et tannique, pas trop brûlé par le soleil, mais pas très expressif. Servi après le repas, mais je crois que, comme un italien, il aurait mieux tenu la route avec la nourriture (un autre menu que le nôtre). 15/20

Moulis-en-Médoc Château Chasse-Spleen 2008 Cru bourgeois
50% Cabernet sauvignon, 43% Merlot, 7% Petit Verdot
Ici pour nous c'était une déception (ou nos attentes étaient trop élevées). Peu complexe, peu de longueur, peu de plaisir. On peut l'excuser en partie par la fatigue de nos palais, mais c'est la seule bouteille qui ne s'est pas vidée... 8/20

Pinot Gris Grand Cru Sonnenglanz Bott-Geyl 2008(SAQ N° 10927707)
Un très beau vin, sur le fruit et le miel, avec une touche d’épices. Sucre résiduel mais pas exagéré. Gras et agréable en bouche. Un bel accord avec les fromages. 16/20  

Note: le Montcalmès et le Chasse-Spleen ont été épaulés 4 heures avant

Une rencontre improvisée du club dans le temps des Fêtes, sur le thème de gravlax de saumon et Chablis, puis de gigot d'agneau braisé avec Bordeaux et Rhône:

http://www.lapaulee-enligne.com/t3374-semaine-du-28-decembre-2014

Merci Stéphanie pour le cr!

8/20 pour un Chasse-Spleen, je peux comprendre une déception mais c'est une note pour un tord-boyaux de dépanneur non?

Stéphanie,

Chasse-Spleen 2008 : 8/20 c'est une note plaisir, je suppose!
Ne serait-il pas préférable de dire que vous et les convives n'ont pas aimé ce vin, ce soir là, d'autant plus que vous ne donnez pas d'indication sur la façon dont la bouteille a été préparée ?

Yves Martineau a écrit:Merci Stéphanie pour le cr!

8/20 pour un Chasse-Spleen, je peux comprendre une déception mais c'est une note pour un tord-boyaux de dépanneur non?

Non: le tord-boyau aurait un 1-2/20!  

Je comprends que mes notes surprennent ou froissent un peu les gens.  Vu que j'aime noter les choses de façon plus simple (je n'aime pas, j'aime, j'adore, avec quelques dièses ou bémols entre ces pôles), je vais utiliser des étoiles, car je ne veux pas que ma manière de noter nuise à l'impression que les gens ont avec les vôtres sur 20 ou sur 100, qui sont excellentes et accompagnées de commentaires extrêmement intéressants.

daniel.seriot a écrit:Stéphanie,

Chasse-Spleen 2008 : 8/20 c'est une note plaisir, je suppose!
Ne serait-il pas préférable de dire que vous et les convives n'ont pas aimé ce vin, ce soir là, d'autant plus que vous ne donnez pas d'indication sur la façon dont la bouteille a été préparée ?

Note éditée: 2 vins épaulés 4 h avant.

Je n'ai peut-être pas assez d'expérience pour distinguer le côté technique du côté plaisir dans les dégustations...  Par contre, pour moi, les deux sont indissociables, la dégustation étant un moment privilégié et total, duquel on peut décortiquer des arômes et textures, mais pas, pour moi dis-je bien, la qualité technique du plaisir que j'ai à le partager avec mes proches.

Si vous associez le côté technique avec la notion de plaisir, et que vous collez un 8/20 à Chasse-Spleen 2008 qui est un bon vin, sauf sur une bouteille ponctuellement défectueuse, le vieux con que je suis se permettra modestement de vous recommander sur la pointe des pieds et en reculant d'éviter de noter les vins et d'utiliser plutôt des notions comme je n'aime pas, j'aime un peu, beaucoup, passionnément....
La question n'est pas que vous froissiez les lecteurs, mais pensez un peu à ceux qui font le vin, et à la crédibilité du forum sur lequel vous écrivez.

Je vous souhaite à tous une Bonne Année 2015 remplie de bonheur et de santé!