Dégustation de Bordeaux 1986
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Frédéric Bricaud
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Re: Dégustation de Bordeaux 1986
DÉGUSTATION BORDEAUX 1986 CHEZ CHRISTOPHE - (3/13/2014)
- 1986 Château Ducru-Beaucaillou - France, Bordeaux, Médoc, St. Julien
Un nez discret, fumé, avec des notes de mine de crayon.
Comme les autres vins de ce groupe, il paraissait bien sévère au début et s’est montré sous un meilleur jour après une bonne aération.
La bouche est droite, avec une bonne structure, mais il se fait plus rond ensuite, des tanins assez soyeux, dans un style austère, avec une bonne longueur. 91pts (91 points) - 1986 Château Beychevelle - France, Bordeaux, Médoc, St. Julien
Un nez qui a mis du temps à s’ouvrir. Des notes de mine de crayon, mais aussi du fruit noir, joli. La bouche est structurée mais avec de la chair et des tanins soyeux. C’est un vin sérieux mais de fort belle qualité avec de la fraicheur, il se montre de mieux en mieux avec l’aération. Excellent, même s’il me parait moins long que le premier, je préfère son style plus charmeur. 92 pts
Je croyais au Gruaud Larose (92 points) - 1986 Château Gruaud Larose - France, Bordeaux, Médoc, St. Julien
Un nez sévère, sur le tabac, qui ne s’est pas vraiment ouvert.
La bouche est également un peu sévère, avec toutefois de l'équilibre, des tanins encore bien jeunes mais mûrs. Droit, assez long, c’est un bon vin mais dans un style très austère, qui manque de fruit. Au dévoilement, voyant qu’il s’agit de Gruaud Larose, je me demande si cette bouteille était représentative, car il m’avait semblé de beaucoup supérieur il y a plusieurs années. 89 pts (89 points) - 1983 Château Ducru-Beaucaillou - France, Bordeaux, Médoc, St. Julien
Un nez fumé, avec du tabac, mine de crayon.
La bouche parait plus ronde et jeune que 1986 (!), il montre une belle fraicheur, dans un style élégant et classique. Très bon 91 pts (91 points)
- 1986 Château Lynch-Bages - France, Bordeaux, Médoc, Pauillac
Un nez frais, avec un peu sel de céleri, de la viande crue, du poivron rouge.
La bouche est également en fraicheur, c'est un vin plus soyeux et rond que ceux de la vague précédente. Un style sérieux, avec la droiture d’un Pauillac et son élégance naturelle, une belle impression d'unité, d'équilibre. Bien identifié. 92 pts (92 points) - 1986 Château Pichon Longueville Comtesse de Lalande - France, Bordeaux, Médoc, Pauillac
Je croyais cette bouteille légèrement bouchonnée à l'ouverture.
L'aération dissipe ce que je croyais être du liège, mais elle ne réhabilite pas cette bouteille pour autant.
Un nez mine de crayon, un peu de caramel, de viande séchée. La bouche est austère, très pauillac, avec une finesse mais dans un style bien austère et des notes un peu végétales. Les qualités de texture sont toujours là, mais l'aromatique ne suit pas. Je la reconnais à l'aveugle et suis certain qu'il s'agissait d'une bouteille imparfaite, car ce millésime du domaine est fort réputé. 88 pts - 1986 Château Mouton Rothschild - France, Bordeaux, Médoc, Pauillac
Un nez encore un peu boisé, avec du café, de la viande, très jeune.
La bouche est très élégante et jeune, dans un style moderne. Il est peu expressif, mais possède la texture d’un grand vin. Il affiche une très grande longueur structurelle, mais pas sans la complexité attendue d’un vin de cet âge et de son rang. Il se comporte en fait comme un très jeune vin encore fermé et marqué par son élevage. Je crois qu’il intégrera le tout car il possède une grande finesse de tanins et n’a rien d’asséchant. Si ce ne fut pas le coup de cœur attendu, il me reste l’impression d’une promesse de grandeur. Je n’ai pas de toute en fait qu’il sera très grand, mais pas avant une dizaine d’années voire davantage. 95 (++) pts (95 points)
Posted from CellarTracker
Yves Martineau- Messages : 8370
Date d'inscription : 07/06/2009
Localisation : Montréal
Re: Dégustation de Bordeaux 1986
Si l'on fait abstraction des problèmes classiques, pour des vins de près de 30 ans, d'achat aux enchères et de la qualité des bouchons, c'est dans les conditions climatiques du millésime et dans le choix de la date des vendanges qu'il faut chercher les différences que vous avez observées. Le travail au chai était à cette époque resté très classique dans la plupart des propriétés équipées de cuves thermorégulées.
Voici l'introduction que j'avais publiée sur mon blog (13 octobre 2009) en prélude à mon commentaire de dégustation de Mouton Rothschild 1986, et faite à partir des données météorologiques proposées par différents auteurs ( Praker, Dubourdieu, etc...)
En 1986, l’été fût chaud et sec, à tel point que début septembre la vigne connaissait sur les sous-sols les plus siliceux et peu riches en argile des blocages de maturité, les premières pluies de la mi-septembre furent, en ce sens, favorables à la vigne. L’énorme orage (cyclonique) qui s’abattit, le 23 septembre, avec des trombes d’eau, sur Bordeaux, les Graves et la rive droite fût très préjudiciable au vignoble, apportant de la dilution aux raisins des propriétés qui ont vendangé juste après l’orage. Le nord Médoc fut épargné, ou faiblement affecté, et les trois semaines de beaux temps qui suivirent ce violent orage permirent aux Cabernets Sauvignon de murir dans d’excellentes conditions. Les vendanges de ce cépage réalisées entre le 10 et 17 Octobre ont donné des vins splendides, voire d’anthologie, comme ce quasi intemporel Mouton Rothschild 1986.
Il faut ajouter qu'en 1986 les rendements furent élevés, avec pour conséquence la nécessité de cueillir des raisins mûrs pour élaborer des vins complets
Voici l'introduction que j'avais publiée sur mon blog (13 octobre 2009) en prélude à mon commentaire de dégustation de Mouton Rothschild 1986, et faite à partir des données météorologiques proposées par différents auteurs ( Praker, Dubourdieu, etc...)
En 1986, l’été fût chaud et sec, à tel point que début septembre la vigne connaissait sur les sous-sols les plus siliceux et peu riches en argile des blocages de maturité, les premières pluies de la mi-septembre furent, en ce sens, favorables à la vigne. L’énorme orage (cyclonique) qui s’abattit, le 23 septembre, avec des trombes d’eau, sur Bordeaux, les Graves et la rive droite fût très préjudiciable au vignoble, apportant de la dilution aux raisins des propriétés qui ont vendangé juste après l’orage. Le nord Médoc fut épargné, ou faiblement affecté, et les trois semaines de beaux temps qui suivirent ce violent orage permirent aux Cabernets Sauvignon de murir dans d’excellentes conditions. Les vendanges de ce cépage réalisées entre le 10 et 17 Octobre ont donné des vins splendides, voire d’anthologie, comme ce quasi intemporel Mouton Rothschild 1986.
Il faut ajouter qu'en 1986 les rendements furent élevés, avec pour conséquence la nécessité de cueillir des raisins mûrs pour élaborer des vins complets
Dernière édition par daniel.seriot le Sam 22 Mar 2014 - 13:54, édité 1 fois (Raison : orthographe)
Re: Dégustation de Bordeaux 1986
Intéressante lecture Daniel
Pierre Beauregard- Messages : 3105
Date d'inscription : 03/06/2009
Re: Dégustation de Bordeaux 1986
En effet, un supplément d'information bien apprécié !
Merci Daniel !
Merci Daniel !
Invité- Invité
Re: Dégustation de Bordeaux 1986
Merci Pierre et Yvan.
Il serait intéressant pour aller dans le sens de mon message de connaître les dates de vendanges des autres vins que vous avez goûtés, mes recherches assez rapides certes n'ont pas abouti, les propriétés n' ont pas communiqué en détail sur leur site Internet concernant ce millésime 1986. Peut-être certains d'entre vous arriveront-ils à trouver ces renseignements?
Il serait intéressant pour aller dans le sens de mon message de connaître les dates de vendanges des autres vins que vous avez goûtés, mes recherches assez rapides certes n'ont pas abouti, les propriétés n' ont pas communiqué en détail sur leur site Internet concernant ce millésime 1986. Peut-être certains d'entre vous arriveront-ils à trouver ces renseignements?
Re: Dégustation de Bordeaux 1986
Bonsoir Daniel,
Permets-moi un commentaire sur ton analyse de 1986 :
S'il est vrai que le temps fut sec au cours de l'été, on ne peut qualifier 1986 de millésime "chaud". Non seulement le printemps a été bien frais, mais août également. Certes l'arrière saison a donné de beaux espoirs, mais en regardant les données analytiques, je dirais la chose suivante :
En remontant jusqu'au milieu du 20ème siècle, parmi les millésimes considérés comme de "grand potentiel" à la sortie des vins, on ne trouve pas un autre millésime aussi frais que 1986. Même le millésime 1975 (référence pour les amateurs d'une année n'ayant pas tenu ses promesses) a été plus chaud...
Après près de 30 ans et pas mal de vins dégustés sur les 20 dernières années, même si je demeure ouvert en dégustation, comme plusieurs je commence à trouver difficile de voir 1986 comme offrant un potentiel d'"anthologie".
J'irais même plus loin : de la décennie 1980-1989, je ne serais pas surpris que 1986 termine éventuellement sa vie dans le dernier trio, avec 1984 et 1987. En tout cas en dégustation j'aurai eu beaucoup plus de plaisir avec les 1981, 1982, 1983, 1985, 1988 et 1989!
Certes le Mouton 1986 était un beau vin, mais tout de même inférieur en termes d'équilibre à d'autres millésimes (dont le 1982!) plus accomplis. C'est un peu la même impression avec le Lynch Bages 1986 (en dessous de 1982, 1989 et 1990).
Permets-moi un commentaire sur ton analyse de 1986 :
En 1986, l’été fût chaud
S'il est vrai que le temps fut sec au cours de l'été, on ne peut qualifier 1986 de millésime "chaud". Non seulement le printemps a été bien frais, mais août également. Certes l'arrière saison a donné de beaux espoirs, mais en regardant les données analytiques, je dirais la chose suivante :
En remontant jusqu'au milieu du 20ème siècle, parmi les millésimes considérés comme de "grand potentiel" à la sortie des vins, on ne trouve pas un autre millésime aussi frais que 1986. Même le millésime 1975 (référence pour les amateurs d'une année n'ayant pas tenu ses promesses) a été plus chaud...
Après près de 30 ans et pas mal de vins dégustés sur les 20 dernières années, même si je demeure ouvert en dégustation, comme plusieurs je commence à trouver difficile de voir 1986 comme offrant un potentiel d'"anthologie".
J'irais même plus loin : de la décennie 1980-1989, je ne serais pas surpris que 1986 termine éventuellement sa vie dans le dernier trio, avec 1984 et 1987. En tout cas en dégustation j'aurai eu beaucoup plus de plaisir avec les 1981, 1982, 1983, 1985, 1988 et 1989!
Certes le Mouton 1986 était un beau vin, mais tout de même inférieur en termes d'équilibre à d'autres millésimes (dont le 1982!) plus accomplis. C'est un peu la même impression avec le Lynch Bages 1986 (en dessous de 1982, 1989 et 1990).
Olivier Collin- Messages : 2477
Date d'inscription : 03/06/2009
Re: Dégustation de Bordeaux 1986
Bonjour Olivier
L’analyse que je propose est une synthèse des rapports des hommes de terrain, de Bill Blach et de Parker, elle pourrait certes être nuancée dans le détail. Je n’ai pas évoqué le printemps qui a été un peu plus frais et un peu plus pluvieux que la normale, ce qui n’a pas nui à une floraison homogène et assez rapide (dont la conséquence a été d’avoir des rendements élevés). Quand j’évoque un été chaud, j’inclus les trois premières semaines de septembre, on peut certes nuancer en mettant l’accent plus sur la sécheresse que la chaleur sur une partie du mois d’Août. Les viticulteurs de la rive droite s’attendait à un très beau millésime, voire grand, quand est survenu l’orage cyclonique du 23 septembre qui a ruiné les espoirs des trois quart du bordelais
Je n’ai jamais laissé entendre que 1986 était un grand millésime, mais que les meilleures réussites étaient dans le nord Médoc et que parmi ces réussites, il y a quelques vins exceptionnels (Mouton Rothschild et Léoville Las Cases que j’ai goûtés à ce niveau, avec semble-t-il Lafite Rothschild, et quelques autres vins à un degré moindre).
Si 1986 n’a pas été nettement un millésime très chaud sur l’ensemble du cycle, il l’a été suffisamment pour obtenir, dans les quelques grands vins du millésime, des baies de petites tailles très mûres et concentrées (à Mouton Rothschild notamment). Quand je parle de vins splendides et exceptionnels, je me limite bien aux vins définis ainsi, et aucunement à l’ensemble du bordelais. Pour ma part je reste persuader que c’est la date de vendange qui a fait la différence entre vins excellents et vins exceptionnels dans le nord Médoc en 1986, et également à Château Margaux.
Pour le reste tout est une question de goût, 1982 est un millésime d’acidité gustative basse, il a bien sûr un profil plus séducteur que 1986 ou 1988. Les vins du millésime 1982 (mêmes certains parmi les meilleurs) commencent à évoluer avec des fruits un peu moins fringants et des arômes tertiaires qui se développent assez nettement. Lynch Bages 1986 a, à mon avis, toujours été inférieur aux millésimes 1982, 1989, 1990 du même vin. J’avoue pour ma part que si j’avais à mettre en cave aujourd’hui, des bouteilles remarquables et très bien conservées provenant de la rive gauche et à boire dans dix ans, je choisirai Mouton Rothschild et Léoville Las Cases 1986.
PS J’ai eu l’occasion de boire un Latour 1970 en 2004, acheté dès la mise sur le marché et provenant d’une cave naturelle très fraîche et humide, il était d’une jeunesse insolente et ressemblait beaucoup à ce Mouton Rothschild 1986, le vin n’était pas près, mais quel potentiel !
L’analyse que je propose est une synthèse des rapports des hommes de terrain, de Bill Blach et de Parker, elle pourrait certes être nuancée dans le détail. Je n’ai pas évoqué le printemps qui a été un peu plus frais et un peu plus pluvieux que la normale, ce qui n’a pas nui à une floraison homogène et assez rapide (dont la conséquence a été d’avoir des rendements élevés). Quand j’évoque un été chaud, j’inclus les trois premières semaines de septembre, on peut certes nuancer en mettant l’accent plus sur la sécheresse que la chaleur sur une partie du mois d’Août. Les viticulteurs de la rive droite s’attendait à un très beau millésime, voire grand, quand est survenu l’orage cyclonique du 23 septembre qui a ruiné les espoirs des trois quart du bordelais
Je n’ai jamais laissé entendre que 1986 était un grand millésime, mais que les meilleures réussites étaient dans le nord Médoc et que parmi ces réussites, il y a quelques vins exceptionnels (Mouton Rothschild et Léoville Las Cases que j’ai goûtés à ce niveau, avec semble-t-il Lafite Rothschild, et quelques autres vins à un degré moindre).
Si 1986 n’a pas été nettement un millésime très chaud sur l’ensemble du cycle, il l’a été suffisamment pour obtenir, dans les quelques grands vins du millésime, des baies de petites tailles très mûres et concentrées (à Mouton Rothschild notamment). Quand je parle de vins splendides et exceptionnels, je me limite bien aux vins définis ainsi, et aucunement à l’ensemble du bordelais. Pour ma part je reste persuader que c’est la date de vendange qui a fait la différence entre vins excellents et vins exceptionnels dans le nord Médoc en 1986, et également à Château Margaux.
Pour le reste tout est une question de goût, 1982 est un millésime d’acidité gustative basse, il a bien sûr un profil plus séducteur que 1986 ou 1988. Les vins du millésime 1982 (mêmes certains parmi les meilleurs) commencent à évoluer avec des fruits un peu moins fringants et des arômes tertiaires qui se développent assez nettement. Lynch Bages 1986 a, à mon avis, toujours été inférieur aux millésimes 1982, 1989, 1990 du même vin. J’avoue pour ma part que si j’avais à mettre en cave aujourd’hui, des bouteilles remarquables et très bien conservées provenant de la rive gauche et à boire dans dix ans, je choisirai Mouton Rothschild et Léoville Las Cases 1986.
PS J’ai eu l’occasion de boire un Latour 1970 en 2004, acheté dès la mise sur le marché et provenant d’une cave naturelle très fraîche et humide, il était d’une jeunesse insolente et ressemblait beaucoup à ce Mouton Rothschild 1986, le vin n’était pas près, mais quel potentiel !
Re: Dégustation de Bordeaux 1986
Olivier,
Je ne prétends pas avoir ni tes connaissances ni ton expérience en matière de vins de Bordeaux, mais je suis étonné que tu places 1981 devant 1986.
Je crois qu’il ne fait pas de doute que 1982, 1983, 1985, 1989 et 1990 soient supérieurs à 1986. J’aurais pas contre placé ce dernier à égalité avec 1988, bien que je préfère le classicisme de ce dernier plutôt que la concentration du premier.
J’ai trop peu d’expérience avec 1981 pour commenter (je n’ai bu que Léoville Las Cases sur ce millésime et, s’il m’a laissé un bon souvenir, ce n’était toutefois pas un grand vin).
Je ne prétends pas avoir ni tes connaissances ni ton expérience en matière de vins de Bordeaux, mais je suis étonné que tu places 1981 devant 1986.
Je crois qu’il ne fait pas de doute que 1982, 1983, 1985, 1989 et 1990 soient supérieurs à 1986. J’aurais pas contre placé ce dernier à égalité avec 1988, bien que je préfère le classicisme de ce dernier plutôt que la concentration du premier.
J’ai trop peu d’expérience avec 1981 pour commenter (je n’ai bu que Léoville Las Cases sur ce millésime et, s’il m’a laissé un bon souvenir, ce n’était toutefois pas un grand vin).
_________________
"Mes goûts sont simples, je me contente aisément de ce qu'il y a de meilleur" - Winston Churchill
Vincent Messier-Lemoyne- Messages : 8731
Date d'inscription : 12/05/2009
Age : 40
Localisation : Montréal
Re: Dégustation de Bordeaux 1986
Tu as flairé dans mon message un brin de provocation, Vincent... En fait, ce serait une hérésie que d'affirmer que les vins de 1980 étaient supérieurs aux vins de 1986, donc je pousse un peu fort quand je parle de trio du bas pour 1986 sur cette décennie.
Par contre, la comparaison de 1981 et 1986 est beaucoup plus instructive. En termes de conditions climatiques on a des situations opposées : 1981 millésime chaud et précoce, qui a pu être perturbé par des pluies avant la récolte; 1986 millésime avec du retard lentement rattrapé par une belle arrière-saison. Aussi les récoltes tardives en 1986 ont avantagé les téméraires, alors qu'en 1981 ceux qui ont vendangé rapidement (les conditions étaient réunies) on pu faire très beau.
Il faut dire aussi qu'à l'époque rares étaient les domaines qui ne récoltaient pas tôt en année précoce, si bien que je suis un peu sceptique sur ce que je lis dans le guide de Parker sur ce millésime : il me semble qu'il parle surtout du nord du Médoc (Pauillac et St-Estèphe). Ses notes uniformément basses m'ont toujours semblé étranges.
Les sommets de 1986 sont plus hauts, c'est clair, mais nombreux vins auront été durs et pourraient finir asséchés, alors qu'en 1981 il y a eu plusieurs très bons vins (plus accessibles que les 1988) et quelques sommets (Haut-Brion notamment) de haut vol.
Par ailleurs, j'ai toujours trouvé les prix des 1981 avantageux, suivi qu'il était par 1982 et 1983. Alors que 1986 a éclipsé les 1985 sans raison vraiment valable à mon avis.
Ceci dit, comme le mentionne Daniel, les goûts entrent pour beaucoup dans l'équation. J'adore Bordeaux, avec ses nombreux millésimes classiques, et à l'occasion des millésimes solaires donnant des vins hors normes mais aussi - de manière surprenante - des vins très équilibrés. Les millésimes qui me causent plus de soucis sont ceux qui sont dits "sauvés par l'arrière-saison". Peu-être est-ce une question de très longue garde, mais je n'ai pas encore eu l'épiphanie avec ces 1975, 1986... 2010?
Par contre, la comparaison de 1981 et 1986 est beaucoup plus instructive. En termes de conditions climatiques on a des situations opposées : 1981 millésime chaud et précoce, qui a pu être perturbé par des pluies avant la récolte; 1986 millésime avec du retard lentement rattrapé par une belle arrière-saison. Aussi les récoltes tardives en 1986 ont avantagé les téméraires, alors qu'en 1981 ceux qui ont vendangé rapidement (les conditions étaient réunies) on pu faire très beau.
Il faut dire aussi qu'à l'époque rares étaient les domaines qui ne récoltaient pas tôt en année précoce, si bien que je suis un peu sceptique sur ce que je lis dans le guide de Parker sur ce millésime : il me semble qu'il parle surtout du nord du Médoc (Pauillac et St-Estèphe). Ses notes uniformément basses m'ont toujours semblé étranges.
Les sommets de 1986 sont plus hauts, c'est clair, mais nombreux vins auront été durs et pourraient finir asséchés, alors qu'en 1981 il y a eu plusieurs très bons vins (plus accessibles que les 1988) et quelques sommets (Haut-Brion notamment) de haut vol.
Par ailleurs, j'ai toujours trouvé les prix des 1981 avantageux, suivi qu'il était par 1982 et 1983. Alors que 1986 a éclipsé les 1985 sans raison vraiment valable à mon avis.
Ceci dit, comme le mentionne Daniel, les goûts entrent pour beaucoup dans l'équation. J'adore Bordeaux, avec ses nombreux millésimes classiques, et à l'occasion des millésimes solaires donnant des vins hors normes mais aussi - de manière surprenante - des vins très équilibrés. Les millésimes qui me causent plus de soucis sont ceux qui sont dits "sauvés par l'arrière-saison". Peu-être est-ce une question de très longue garde, mais je n'ai pas encore eu l'épiphanie avec ces 1975, 1986... 2010?
Olivier Collin- Messages : 2477
Date d'inscription : 03/06/2009
Re: Dégustation de Bordeaux 1986
En homogénéité, 1986 n'est probablement pas dans le tiercé de tête des millésimes des années 80, mais certains vins ont eu des réussites exceptionnelles, et Mouton et Las Cases en sont de brillants exemples.
Frédéric Bricaud- Messages : 479
Date d'inscription : 29/09/2013
Age : 51
Localisation : Montréal
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