Combien de bouteilles?

Pour faire suite au fil de discussion sur le dernier arrivage SAQ Signature et ses remous, un point soulevé fut le nombre idéal de bouteilles qu'un amateur devrait acheter pour chaque cuvée.

Je crois utopique que le commun des mortels puissent acheter 6 à 12 bouteilles d'un même vin. Rareté et prix obligent.

Personnellement, je dépasse rarement les 4 bouteilles. J'aime mieux 3 séries de 4 bouteilles qu'une seule de 12. J'y trouve beaucoup plus de plaisir.

J'aime ma cave même si elle n'arrive pas à la cheville de plusieurs d'entre vous. J'aime aussi sa variété! J'ai plein de "bâtons", c'est-à-dire un seul exemplaire d'une cuvée. Pour ces orphelins, je me fous pas mal de ne pas pouvoir documenter ou connaître leur évolution individuelle. En revanche, ces orphelins ont de belles histoires à raconter et de beaux souvenirs à se remémorer. C'est en partie ça le plaisir du vin.

Nous avons tous la chance je crois, de par nos amitiés "bachiques", de partager nos bouteilles ensemble et de palier aux "imperfections" de notre cave. Parmi mes plus beaux souvenirs, je ne me souviens pas d'une 8ième bouteille d'une caisse de 12 qui avait atteint son apogée. En revanche, une généreuse offrande d'un ami ou d'un producteur que je visite figurent souvent parmi mes meilleurs moments.

Difficile d'en rajouter, je partage entièrement ton point de vue.

De plus, je ne vois pas de différence entre posséder un seul exemplaire d'un vin, et se faire servir par un ami lors d'un souper une superbe bouteille qui n'est plus disponible. Dans les deux cas l'expérience sera unique, mais non moins dénuée d'intérêt.

C'est encore plus vrai pour les producteurs qu'on affectionne et qui produise de nombreuses cuvées. C'est pas réaliste de penser acheter toutes les cuvées de tous ces vignerons et ce à chaque année, au risque d'avoir un sérieux problème d'espace. Au bout de 5 millésimes seulement de Joblot et en achetant une caisse de chaque cuvée, on finit avec 240 bouteilles... soit la moitié de la capacité d'une cave "normale".

C'est pas mal le même constat ici. Plusieurs bouteilles uniques, soit par manque de disponibilité, de place, d'argent où d'intérêts au moment où la bouteille à été achetée. Normalement, je me procure 2 ou 3 exemplaires d'un vin ou d'une cuvée afin de pouvoir la suivre moindrement et lorsque possible, je goûte puis j'ajuste la quantité à mettre en cave.

Au final, je considère avoir une cave diversifiée qui évolue au rythme de ma passion !

Patrick

Ludwig Desjardins a écrit:
C'est encore plus vrai pour les producteurs qu'on affectionne et qui produise de nombreuses cuvées. C'est pas réaliste de penser acheter toutes les cuvées de tous ces vignerons et ce à chaque année, au risque d'avoir un sérieux problème d'espace.

C'est un peu mon problème avec Niepoort, bientot il va faire près de 50% de ma cave et à chaque année il s'ajoute de nouvelles cuvées

En général, j'achète au moins 4 bouteilles d'un vin sous les 50$, sous les 30$ je peux aisément acheté 6 ou 12 si j'aime beaucoup, ça m'aide à ne pas boire les bouteilles trop jeunes. Pour les bouteilles de plus de 50$, j'achète souvent une et j'attend(j'essaye) le bon moment.

Les habitudes d'achats evoluent egalement avec la passion. Je suis completement dans un mode anarchique...ma cave est disproportionner en Rhone Nord....Je ne me souviens pas de la dernier bouteille de Bordeaux acheter....Plusieurs bouteilles qui passent le temps dans leur coin et que je vais jamais visiter....Des trips passagers comme les bouteilles de L'Aventure, des Kilikanoon Oracle qui trainent....Des italiens qui sont pas des grandes cuvees mais qui tranquillement arrivent a maturite.....Je vais peut-etre en manquer quelques unes mais je suis confiant d'y trouver de belles experiences....qui sait ce que le Chinon Chateau La Grille 2000 me reserve...C'est un hobby pour moi, pas une science exacte...a la fin, j'essaie de bien boire le plus souvent possible....

Pour repondre a la question, j'essaie le plus souvent possible d'acheter 3-4 bouteilles de chaque vin....rien de pire que d'ouvrir la derniere d'une serie ;-)...mais ca finit toujours par etre le cas non....

Une belle question!

Pour les bouteilles de voyage. Étant donné que je voyage pratiquement toujours avec Natacha, alors 4 bouteilles et ainsi 2 x 2 bouteilles identiques. À compter de cette année, notre exemption augmente à 6 bouteilles..........Tamara a maintenant 18 ans!

Je n'achète pratiquement jamais une bouteille...............on l'ouvre quand? avec qui? à quel moment? à quelle maturité? Si c'est extra........y a en plus!

En pratique et sans excès de zèle et de rigueur,
les bouteilles > 100$...........2 ou 3 bouteilles si possible
les bouteilles entre 50 et 99$......3 à 4 bouteilles, parfois ad 6.
les bouteilles < 50$........2 ou 3 bouteilles, pas plus, afin de diversifier les achats dans cette gamme de prix.

J'aimerais acheter parfois une caisse de 12 mais je me lasse plus souvent qu'à mon tour et le type de bouteilles que je voudrais bien acheter n'est souvent pas disponible..........comme certain 1er cru de grands producteurs bourguignons.

Pour conclure, jamais ou rarement moins de 2 bouteilles ou plus de 6.

Donc, Michel, si tu avais eu la ligne hier matin, et que Mazis et Charmes de Rousseau étaient encore disponibles pour 1 bouteille chacune, tu aurais refusé? J'ose penser que non!

Ce que je veux convier comme message aussi c'est que des "bâtons" (voir mon premier message) c'est correct dans une cave. Je n'ai jamais cette interrogation de quand les ouvrir ou avec qui.

Et de toute façon, pour une caisse de 12 (ou demi de 6), plusieurs sont perdues parce que sacrifiées à l'autel de la curiosité et bues trop jeunes, sans compter celles qui sont bues trop tard.

J'aurais dis oui et échangé une bouteille de grand cru avec un autre qui aurait eu la même allocation.......ainsi 2 bouteilles du même grand cru!

J'achetais beaucoup à coup de 6 bouteilles......maintenant 3 ou4 très souvent.

Il y a une discussion intéressante qui se dessine ici : pour certains, le fait que la bouteille dégustée sorte de sa propre cave ou de celle d'autrui n'a pas vraiment d'importance, alors que d'autres tiennent absolument à avoir le contrôle de quand on ouvre quoi.

Excluons les très grands vins de ce monde, que pratiquement personne sur ce forum achète en 6-12 exemplaires. Sous ce niveau, il y a fort à parier que assez nombreuses sont les occasions de déguster à pareils vins au cours d'un période de 10-15 ans après le millésime. C'est la beauté des dégustations thématiques, repas entre camarades de dégustation , etc. Cela satisfait bien l'amateur passionné que je suis.

On parle très peu de polyvalence sur ce site. Pourtant une des richesses les plus stimulantes à long terme dans le monde du vin est de comprendre l'incroyable diversité qu'offrent les nombreux talentueux vignerons, les grands terroirs du monde et les diverses cultures du vin élaborées au fil du temps. Personnellement, cet aspect m'est le plus cher dans le vin. N'ayant pas des millions à ma disposition, il s'en suit que je ne peux acheter que quelques bouteilles de chaque vin si je veux que ma cave puisse tant bien que mal représenter cette richesse mondiale. Sous cet angle, une cave hétérogène, loin d'être une tare, est un témoignage d'une ouverture sur le monde, autrement plus importante à mes yeux que de posséder 6 exemplaires d'un même vin dans un millésimes donné.

Bien sûr j'achète certains vins en plus grande quantité, de producteurs fétiches, mais je suis toujours conscient du danger : se retrouver avec une cave de 1000 bouteilles avec 50 bouteilles de 20 producteurs. Réduire l'expérience du vin à 20 noms est si triste...

Ludwig Desjardins a écrit:Difficile d'en rajouter, je partage entièrement ton point de vue.

De plus, je ne vois pas de différence entre posséder un seul exemplaire d'un vin, et se faire servir par un ami lors d'un souper une superbe bouteille qui n'est plus disponible. Dans les deux cas l'expérience sera unique, mais non moins dénuée d'intérêt.

C'est encore plus vrai pour les producteurs qu'on affectionne et qui produise de nombreuses cuvées. C'est pas réaliste de penser acheter toutes les cuvées de tous ces vignerons et ce à chaque année, au risque d'avoir un sérieux problème d'espace. Au bout de 5 millésimes seulement de Joblot et en achetant une caisse de chaque cuvée, on finit avec 240 bouteilles... soit la moitié de la capacité d'une cave "normale".

Tellement d'accord avec cette affirmation !

Avec le temps, mes choix ont tendances à se concentrer sur des producteurs particuliers... Je connais mes goûts, je sais ce qui me fait plaisir (ainsi qu'à Valérie) et je me fie un peu moins au coup de coeur divers des gens sur les forums. J'essaie donc d'acheter au moins 2 bouteilles d'un vin et rarement je ne dépasse les 6 bouteilles!

J'aimerais beaucoup pouvoir acheter à gauche et à droite, explorer énormément et ainsi faire de belles découvertes. Malheureusement, j'ai un budget à respecter et comme je ne bois du vin que lorsque je suis en ville (ou à peu près), je tiens à me faire plaisir!

Olivier Collin a écrit:
On parle très peu de polyvalence sur ce site. Pourtant une des richesses les plus stimulantes à long terme dans le monde du vin est de comprendre l'incroyable diversité qu'offrent les nombreux talentueux vignerons, les grands terroirs du monde et les diverses cultures du vin élaborées au fil du temps. Personnellement, cet aspect m'est le plus cher dans le vin. N'ayant pas des millions à ma disposition, il s'en suit que je ne peux acheter que quelques bouteilles de chaque vin si je veux que ma cave puisse tant bien que mal représenter cette richesse mondiale. Sous cet angle, une cave hétérogène, loin d'être une tare, est un témoignage d'une ouverture sur le monde, autrement plus importante à mes yeux que de posséder 6 exemplaires d'un même vin dans un millésimes donné.

Bien sûr j'achète certains vins en plus grande quantité, de producteurs fétiches, mais je suis toujours conscient du danger : se retrouver avec une cave de 1000 bouteilles avec 50 bouteilles de 20 producteurs. Réduire l'expérience du vin à 20 noms est si triste...

Tu vois, pour moi, cette polyvalence, cette exploration, je l'a fait lors des dégustations organisés, lors de souper entre copain et lors des après-paulées Et souvent, c'est cette exploration qui apporte de la diversité à ce que je mets en cave.

S'il est sûr que d'avoir que 20 producteur sur une cave de 1000 bouteilles est triste, j'essaie de bâtir cette cave pour moi et non pour ce que les autres peuvent en penser! Car au fond, ça sera toujours moi qui investira l'argent pour y faire entrer les bouteilles

Je comprends parfaitement les limites de budget, Alexandre, ce qui restreint de manière claire l'éclectisme que l'on peut avoir dans sa cave. Et c'est vrai que l'on peut, dans une certaine mesure, découvrir le vignoble mondial par l'entremise d'amis. Mais si je me fie aux dégustations que je vois passer sur Internet et parmi de nombreuses connaissances, c'est assez rarement très étendu comme variété.

En fait, là où nous sommes le moins d'accord c'est que lorsque tu affirmes "je connais mes goûts" tu y vois comme conséquence que tu achèteras dans moins de régions et possiblement moins de producteurs (en ne gardant que tes préférés)... Je comprends que la connaissance de ses goûts fasse en sorte que l'on achète moins pour découvrir, mais je ne comprends pas comment connaître ses goûts implique que l'on restreint l'horizon des vins vraiment appréciés.

Il n'y a rien de mal en soi à avoir 1000 bouteilles partagées entre 20 producteurs si on n'a pas l'impression de manquer de perspective. Personnellement, bien que je vénère certains producteurs et domaines, j'aurais l'impression d'un peu passer à côté de ce que signifie le vin de façon large en me cantonnant de la sorte à une liste si courte.

Mais on s'entend sur le fait que la cave devrait être quelque chose de bien personnel, comme une bibliothèque, une collection de musique, etc, l'opinion d'autrui ayant un rôle assez limité.

Olivier Collin a écrit:
(...)

Mais on s'entend sur le fait que la cave devrait être quelque chose de bien personnel, comme une bibliothèque, une collection de musique, etc, l'opinion d'autrui ayant un rôle assez limité.

J'irais jusqu'à dire, "probabilité non nulle" dans certain cas.

Olivier Collin a écrit:
Mais si je me fie aux dégustations que je vois passer sur Internet et parmi de nombreuses connaissances, c'est assez rarement très étendu comme variété.

+1

Je rajouterais un point: qu'est-ce qui nous dit en fait que ce que nous achetons maintenant sera représentatif de nos goûts et recherches futurs? C'est un peu pourquoi pour moi la variété est importante, j'espère qu'etant à la mi-trentaine mes goûts actuels évolueront et que je découvrirai autre chose dans le vin...

Ludwig Desjardins a écrit:

Olivier Collin a écrit:
Mais si je me fie aux dégustations que je vois passer sur Internet et parmi de nombreuses connaissances, c'est assez rarement très étendu comme variété.

+1

Je rajouterais un point: qu'est-ce qui nous dit en fait que ce que nous achetons maintenant sera représentatif de nos goûts et recherches futurs? C'est un peu pourquoi pour moi la variété est importante, j'espère qu'etant à la mi-trentaine mes goûts actuels évolueront et que je découvrirai autre chose dans le vin...

On est dû pour une autre déguste bientôt car quand je te lis, je mélange la tronche de quelqu'un d'autre avec tes écrits.

On s'est vu juste une fois...

Concert de Tool en Ontario ?

Eric Laurence a écrit:Concert de Tool en Ontario ?

Non plutôt dégustation Clos des Papes chez Apollo.

Okay... ça fait tout un bail, c'était genre en février 2011.

C'etait pas plutôt le concert de Tool au Clos des Papes ?

Eric Laurence a écrit:Okay... ça fait tout un bail, c'était genre en février 2011.

Ehhhhhhh ... on fait dans la relativité. Pour moi, faire un bail c'est comme dans les années 70 ou 80. pas il y a quelques mois sapristis !

Pierre Beauregard a écrit:

Eric Laurence a écrit:Okay... ça fait tout un bail, c'était genre en février 2011.

Ehhhhhhh ... on fait dans la relativité. Pour moi, faire un bail c'est comme dans les années 70 ou 80. pas il y a quelques mois sapristis !

J'avais en tête Rhône Nord 2001, le 22 mars dernier chez Christophe (...et non pas la verticale de Clos des Papes du 17 février 2011).

Ah... 2001 ça commence à faire du sens

Bon, c'est officiel, on a "hijacké" le sujet de Ian.

Réflexion intéressante!
Il y a une tendance lourde dans notre société vers la sur-spécialisation.
Dans mon domaine, la médecine, les gens "sur"-spécialisés reçoivent souvent beaucoup plus de crédit que les "généralistes", même chez les spécialistes.

C'est tentant de décortiquer à fond une région, voir une sous-région, et d'en comprendre les moindres détails.

Pour ma part, je demeure un généraliste dans mes intérêts (vins, musique, etc.). J'ai davantage de plaisir à explorer qu'à étudier très à fond une sous-région, surtout sur le long cours.

De plus, je me rends compte qu'après quelques années, mes goûts changent, et souvent pas comme je l'aurais prévu. Récemment, je reviens aux vins avec du fond et un peu de corpulence. Mes Bourgogne me tantent moins que les CdP que j'avais couché en cave plus par "peer-pressure" que par réel intérêt... Grand bien m'en fasse!!

Il y a de par le monde tant de vins, tant de vignerons passionnés, tant de terroirs intéressants, etc. Voyager par le vins nous fait découvrir, comme Pat D l'a fait récemment en Grèce, des trésors insoupçonnés.

Je retiens donc 2 points:
le désir d'exploration
nos goûts qui changent

Difficile pour moi dans ce contexte d'encaver seulement des vins d'une même région, et encore moins de seulement quelques producteurs. Ce serait tenter de prédire l'avenir de mes goûts!

Martin