Semaine du 7 mai 2023

Souper en famille pour célébrer la fête du paternel. Huitres, homard et bavette de bœuf au menu. On s'est régalé.

Pascal Cotat Sancerre Chavignol Rosé 2020: Robe saumon d'intensité moyenne. Nez de petites fraises des champs et de fumée. Bouche fruitée et d'une belle fraicheur. Jolie finale pour un rosé. 88 pts.

Pierre Paillard Bouzy Grand Cru Les Parcelles Extra Brut: Bulles fines et abondantes. Nez de pommes cuites, de levures et de pain brioché. Bouche fruitée, assez gourmande sur une fine tension. Finale au léger rancio. Vraiment bien pour le prix. 90 pts.

François Raveneau Petit Chablis 2019 (en magnum): Nez de fruits blancs, de tarte au citron, de bord de mer et ce petit côté beurré typique. Belle texture veloutée, citronnée avec une fine touche vanillée. Belle finale saline. 90 pts.

Domaine de la Mordorée Reine des Bois 2010: Ouvert 4 heures à l'avance. Arômes de fruits noirs, d'épices, de thym avec un boisé toujours présent. Bouche puissante, gourmande, épicée et assez chaleureuse. Encore jeune. 91 pts en l'état.

Domaine René Rostaing La Landonne 2013: Ouvert également 4 heures à l'avance. Nez sanguin, d'olives, de poivre blanc et de violette. Bouche élégante à la fois épicée et florale avec des tannins fins qui tapissent la bouche. Une finale qui s'étire. Belle bouteille. 93 pts.

Nous avons terminé cette soirée avec un magnifique Porto: Graham Malvedos Vintage Port 1986. Je n'ai pas pris de note, je me suis laissé bercé par le moment. Tout en finesse, subtil, peu sucré et qui pourra faire encore un bout de chemin. 94 pts.

J’avais envie d’une jolie bouteille hier soir et j’ai été servi (on ne l’est jamais mieux que par soi-même paraît-il) :

Montevertine Le Pergole Torte toscana 2010 : Un pur sangiovese provenant de Radda. Robe brillante et limpide, finement dégradée, mais encore bien jeune en son centre. Nez légèrement poussiéreux qui demande un peu de temps. Notes de prune, de tabac, de cuir, de réglisse et pot-pourri. C’est une sorte d’hybride entre Bordeaux et la Bourgogne. La bouche est droite, mais fondue, avec une certaine rigueur, mais sans dureté. L’aération lui donne du souffle, de la richesse, une certaine suavité et une dimension insoupçonnée au départ. Cette montée en puissance et en expressivité n’affecte en rien le caractère vibrant et racé de l’ensemble. Le vin ne cesse de rajeunir, de se complexifier et de se densifier. Un excellent signe. Excellent, voire plus.

Vincent Messier-Lemoyne a écrit:J’avais envie d’une jolie bouteille hier soir et j’ai été servi (on ne l’est jamais mieux que par soi-même paraît-il) :

Montevertine Le Pergole Torte toscana 2010 : Un pur sangiovese provenant de Radda. Robe brillante et limpide, finement dégradée, mais encore bien jeune en son centre. Nez légèrement poussiéreux qui demande un peu de temps. Notes de prune, de tabac, de cuir, de réglisse et pot-pourri. C’est une sorte d’hybride entre Bordeaux et la Bourgogne. La bouche est droite, mais fondue, avec une certaine rigueur, mais sans dureté. L’aération lui donne du souffle, de la richesse, une certaine suavité et une dimension insoupçonnée au départ. Cette montée en puissance et en expressivité n’affecte en rien le caractère vibrant et racé de l’ensemble. Le vin ne cesse de rajeunir, de se complexifier et de se densifier. Un excellent signe. Excellent, voire plus.

J'ai bu un 2007 l'année dernière et c'était grand, à la fois délicat et puissant.

Beaucastel 2018. Robe grenat-violacée vive, mais pas opaque. Nez éclectique de fleurs, de fruits blancs et rouges, d'épices, d'olive et de terre. La bouche est gourmande, épaisse, mais aérienne cependant, et la finale longue. C'est un beau beaucastel, propre (pensant à d'autres années un peu brettées), et charmant. Un ravissement en fait. Je suis déçu de ne pas en avoir mis davantage en cave.

Louis Jadot Beaune 1er Cru Célébration 2015

J’ai bien aimé le 2009 de cette cuvée très particulière, assemblage de 17 différents premiers crus. Le 2012 m’a déçu mais avec le grand millésime 2015, supérieur aux deux autres, j’avais des attentes.

Au départ, je note une bonne concentration, mais c'est plutôt muet, ça manque de fruit, il parait un peu terne. Il lui a fallu pas moins de quatre heures d'ouverture pour que le fruit se pointe enfin, la longue aération ayant littéralement transformé le vin. Au final, je l'ai trouvé délicieux, il a simplement besoin de temps. Revoir dans 3 ans, ou aérer longuement. 90+ pts

Je n’ai pas beaucoup d’affinités avec les vins de Dame-Jeanne. Ils sont souvent trop natures pour moi. Comme je suis parfois masochiste, j’ai acheté un Monte Bernardi Sangió Chianti Classico 2020. Offert dans une bouteille bizarroïde en format d’un litre, ce Chianti partait avec plusieurs prises. Un Sangiovese qui ne fait pas dans la dentelle avec des tanins abondants sur des notes de café et de chocolat noir. Un vin qui a beaucoup de corps et une jolie longueur. Difficile de trouver un bon Chianti à ce prix, car ils sont parfois: trop cerises, trop d’acidité, trop boisé…Ce Chianti est classique et très bon. Sur .com, il est inscrit « Nature ». Ce vin n’a rien de nature, à moins qu’ils aient récolté les raisins en costume d’Adam…

Les Figuiers 2021, Saint-Péray, B.Gripa, 65$.

Pnp.

Jour 1: jolie robe or blanc/citron brillante, peu soutenue, limpide. Bouquet délicat sur la chair de fruit jaune, cire, pointe fumée. Entrée délicate, texture soyeuse, milieu intrigant et finale intense avec amers solides et tension salivante. Une main de fer dans un gant de velours, une jeunesse qui en a sous le capot. À l'aveugle j'aurais été un peu perdu. Je le trouve délicieux à l'instant et je pense bien qu'il va s'adoucir au fil des jours.

Jour 2: jolie robe, bouquet délicat...En bouche: délicieux mais toujours solide en finale, bref y'a pas bougé !

Jour 3: commence à s'assagir ! Beaucoup de matière dans ce vin, hâte de le revisiter dans quelques années (5-8 ans).

Les Combins 2018, Mercurey 1er cru, Levert-Barault, 70$.

Un petit réchauffement avant l'épreuve du 16 juin. En carafe 3 heures. Quand même pas donné ce Mercurey. Jolie robe rubis bien soutenue, brillante et nette. Bouquet fort délié mais ça ne pinotte pas, à l'aveugle, et vu la robe en plus, je ne serais peut-être même pas sur du pinot ! Fruité rouge frais mais bien épicé, c'est ce qui m'éloigne, ainsi qu'une pointe de fuel/truffe, peut-être du graphite !, ou peut-être est-ce de l'empyreutruc. Le fruit est là mais c'est pas tant invitant comme bouquet.

Et c'est bizarre, voilà une toute autre histoire en bouche. Entrée franche, texture divinement grasse, archi fruité rouge/noir dodu, pulpeux, sucré, sur une tension minimale et des amers agréables: c'est un pinot cochon, qui pourrait passer pour un CNP ! Savoureux, sensuel, exubérant et cochonnement fin, mais ce n'est pas du pinot qui pinotte finement. Tout comme le blanc, il évolue vite dans le verre et s'affine un peu.

Lendemain: vraiment "dark" pour un pinot. Le bouquet est confrontant, à l'aveugle ici aussi j'aurais galéré et vraiment pas certain que j'aurais câlé pinot. C'est moins fruité et plus poli, boisé aujourd'hui. En bouche la texture est magnifique, le fruit demeure doux, pulpeux, sucré. Il y a de la plénitude et de l'harmonie, j'adore, mais je suis dans le registre menum-cochon plutôt que celui menum-finesse. Une belle petite grenache 100% fine !

Alain Roy a écrit:Les Figuiers 2021, Saint-Péray, B.Gripa, 65$.

Pnp.

Les Combins 2018, Mercurey 1er cru, Levert-Barault, 70$.

Un petit réchauffement avant l'épreuve du 16 juin. En carafe 3 heures. Quand même pas donné ce Mercurey. Jolie robe rubis bien soutenue, brillante et nette. Bouquet fort délié mais ça ne pinotte pas, à l'aveugle, et vu la robe en plus, je ne serais peut-être même pas sur du pinot ! Fruité rouge frais mais bien épicé, c'est ce qui m'éloigne, ainsi qu'une pointe de fuel/truffe, peut-être du graphite !, ou peut-être est-ce de l'empyreutruc. Le fruit est là mais c'est pas tant invitant comme bouquet.

Et c'est bizarre, voilà une toute autre histoire en bouche. Entrée franche, texture divinement grasse, archi fruité rouge/noir dodu, pulpeux, sucré, sur une tension minimale et des amers agréables: c'est un pinot cochon, qui pourrait passer pour un CNP !    Savoureux, sensuel, exubérant et cochonnement fin, mais ce n'est pas du pinot qui pinotte finement. Tout comme le blanc, il évolue vite dans le verre et s'affine un peu.

Lendemain: vraiment "dark" pour un pinot. Le bouquet est confrontant, à l'aveugle ici aussi j'aurais galéré et vraiment pas certain que j'aurais câlé pinot. C'est moins fruité et plus poli, boisé aujourd'hui. En bouche la texture est magnifique, le fruit demeure doux, pulpeux, sucré. Il y a de la plénitude et de l'harmonie, j'adore, mais je suis dans le registre menum-cochon plutôt que celui menum-finesse. Une belle petite grenache 100% fine !

Je ne suis pas ceinture noire en Bourgogne mais pour moi Mercurey n’est pas synonyme de finesse et d’élégance. J’ai comme l’impression que les producteurs essaient de faire grand avec petit. Si je me tape un bourgogne à 70$, je veux boire du pinot pas du grenache…Bien hâte de lire les commentaires de votre dégustation.

Michelle Champagne a écrit:
Je ne suis pas ceinture noire en Bourgogne mais pour moi Mercurey n’est pas synonyme de finesse et d’élégance. J’ai comme l’impression que les producteurs essaient de faire grand avec petit. Si je me tape un bourgogne à 70$, je veux boire du pinot pas du grenache…Bien hâte de lire les commentaires de votre dégustation.

Parfois aussi on boit de la grenache en s'attendant à du pinot (pour ne pas nommer un certain cru de grande renommée) ! En tout cas, j'ose espérer que ce vin paraîtra atypique lors de la dégustation sinon on va avoir mal au ventre !

Château d'Issan Margaux 2008
Très bon claret, digeste. Tout le charme discret et sobre d'un beau Margaux de style classique, avec cette élégance discrète bien assumée. Beaucoup aimé.

Juste pour toi Michelle, un vin de Dame-Jeanne:

Domaine Boris Champy Bourgogne Hautes-Côtes de Beaune Altitude 2019
Couleur rubis translucide. Arômes et saveurs de fruits rouges, de bonbons acidulés, fine trame épicée, juste assez complexe pour qu'on s'y attarde et si plaisant qu'une gorgée appelle l'autre. Vraiment à son meilleur 3-4 heures après l'ouverture de la bouteille, ce qui me fait penser que le vin pourrait tenir un 5-8 ans, mais c'est si bon maintenant. Pas donné (48$), mais le vaut dans le verre. Excellent+ (92)

Il me semblait que D'Issan faisait des vins très extraits et maquillés depuis le tournant des années 2000, un peu comme Malescot. Penses-tu que ton expérience s'explique par le millésime ou parce que ce style finit par se résoudre en finesse au vieillissement?

Yves Martineau a écrit:Château d'Issan Margaux 2008
Très bon claret, digeste. Tout le charme discret et sobre d'un beau Margaux de style classique, avec cette élégance discrète bien assumée. Beaucoup aimé.

Il a eu apparemment de nombreux investissements et changements techniques introduits graduellement au château d'Issan par Emmanuel Cruse au tournant du siècle. Certains ont parlé d'une véritable renaissance de la propriété.

Les notes des critiques ont beaucoup augmenté à partir du millésime 2000 et les descriptifs soulignaient l'élégance des vins. J'ai donc commencé à acheter à partir du millésime 2005, à l'encan. Je les trouve généralement fins et typés, rien d'extrait ou maquillé, ce qui était peut-être le cas avant.

Le p'tit nouveau chez Aux Bons Crus! Clément est un vigneron de l'Auxerrois et du Chablisien, qui a repris les meilleures parcelles du domaine paternel pour se lancer en 2019. Un jeune domaine qui avait été notre découverte du salon de Chablis en mars 2022, avec des vins tendus, salins et purs.

Domaine Clément Lavallée Saint-Bris Les Copains D'Abord 2021
Le vin est frais, léger, aérien et vivifiant, acidulé. La finale est saline et herbacée, d’une longueur étonnante pour un vin d’apparence légère. Moins dense que le 2020, il fait davantage Sancerre que Bourgogne, fidèle à son cépage. Un vin énergique, qui laisse une belle impression de pureté. Il faisait très bien à l'apéro et on l'a terminé avec les fromages, avec lesquels il s'est fort bien entendu. Beaucoup de plaisir à redécouvrir ce vin dont le nom évoque Brassens mais surtout, le partage.

Alain Roy a écrit:

Michelle Champagne a écrit:
Je ne suis pas ceinture noire en Bourgogne mais pour moi Mercurey n’est pas synonyme de finesse et d’élégance. J’ai comme l’impression que les producteurs essaient de faire grand avec petit. Si je me tape un bourgogne à 70$, je veux boire du pinot pas du grenache…Bien hâte de lire les commentaires de votre dégustation.

Parfois aussi on boit de la grenache en s'attendant à du pinot (pour ne pas nommer un certain cru de grande renommée) !  En tout cas, j'ose espérer que ce vin paraîtra atypique lors de la dégustation sinon on va avoir mal au ventre !

Rayas, aussi bon soit-il, est une diversion…J’espère, pour vous, que les vins ne seront pas trop « typés » Mercurey…

Le caractère tannique et vigoureux de certains Mercurey ne détonne pourtant pas avec la Côte d'Or et ses appellations Pommard, Nuits Saint-Georges ou Gevrey notamment. Bien sûr, il faut savoir faire, comme ailleurs.

J'aime le topo de Patrick Essa sur l'appellation:

http://www.degustateurs.pro/article-cote-chalonnaise-le-finage-de-mercurey-122274254.html

Mercurey comme sa voisine du Nord Rully, est marquée par des sols du Jurassique moyen et supérieur. Ces sols calcaires et pierreux sont idéaux pour le cépage pinot noir car il lui procure une nature ferme et tannique qui fait merveille pour la production des vins de longue garde. Alter ego de Pommard et de Nuits Saint Georges, le Mercurey est porteur d'un style sombre et profond qui exalte les fruités mats et les matières séveuses centrées sur les arômes de venaison ou d'épices. Il peut être d'une richesse n'excluant nullement la finesse selon les secteurs

Yves Martineau a écrit:Le caractère tannique et vigoureux de certains Mercurey ne détonne pourtant pas avec la Côte d'Or et ses appellations Pommard, Nuits Saint-Georges ou Gevrey notamment. Bien sûr, il faut savoir faire, comme ailleurs.

J'aime le topo de Patrick Essa sur l'appellation:

http://www.degustateurs.pro/article-cote-chalonnaise-le-finage-de-mercurey-122274254.html

Mercurey comme sa voisine du Nord Rully, est marquée par des sols du Jurassique moyen et supérieur. Ces sols calcaires et pierreux sont idéaux pour le cépage pinot noir car il lui procure une nature ferme et tannique qui fait merveille pour la production des vins de longue garde. Alter ego de Pommard et de Nuits Saint Georges, le Mercurey est porteur d'un style sombre et profond qui exalte les fruités mats et les matières séveuses centrées sur les arômes de venaison ou d'épices. Il peut être d'une richesse n'excluant nullement la finesse selon les secteurs

Merci Yves, toujours très intéressant et pertinent M. Essa.  Publié en 2018, j'aimerais bien connaître ce qu'il pense aujourd'hui de l'évolution de l'appellation et de ses vins vs les changements climatiques. Perso, je préfère Rully à Mercurey. Pommard a réussi à affiner ses vins. alors il y a de l'espoir pour Mercurey...Bonne dégustation des 2019! André, tu devrais apporter un petit rince-bouche pour la fin...Je vous agace!