Semaine du 6 février, direction Super Bowl!

Mes vins de la semaine sont souvent le reflet des nouveaux arrivages et depuis 2 ou 3 semaines, il y a beaucoup de Gamay sur les tablettes au grand plaisir de Patrick…et du mien…  Perso, j’ai un petit faible pour les Fleuries. J’adore lorsqu’ils sont florals. Hier, j’ai ouvert celui du Domaine Chignard Fleurie Les Moriers 2018. Cerise foncée au disque rosé. Petite réduction à l’ouverture qui disparaîtra après un bon coup de carafe. Un nez pas très parlant aux notes de fruits rouges et de violettes. Bouche compacte qui se libère difficilement. Beaux tanins de qualités doublés d’une jolie acidité qui plongent dans une amertume sympathique. Il a tout pour développer une certaine complexité mais il a besoin d’un peu de temps. Du bon jus!

Fred, j’ai terminé la soirée avec une petite coupe de Quevedo. Une transformation allucinante! Noix de Grenoble, abricots séchés, oranges confites, pommes cuites, tire éponge et épices orientales baignent dans une superbe texture veloutée. Très digeste à l’ouverture, il est maintenant devenu dangereux…

Macerado 2019, Rioja Alta, Honorio Rubio: Sur l'étiquette on parle d'une macération de plus d'un an alors que sur le site web du vendeur on parle de 7 mois sous bois avec élevage sur lies....

Un vin ''orange'' qui a plutôt une jolie couleur dorée profonde, style jeune Sauternes sans trop de botrytis. Durant la première heure, le vin m'a vraiment fait pensé à un Sauternes sec, mais plus il se réchauffe et s'aère, plus le vins devient intéressant.

Nez sur la cire d'abeille, groseille blanche, pointe florale et de litchi, assez pur mais peu d'amplitude. La bouche est fraîche et souple à l'entrée, le milieu apporte tension et minéralité par son amertume sans être trop acide. C'est équilibré et très agréable, sur des belles saveurs de miel de tilleul baraté avec son côté mentholé, pointe de citron confit, belle longueur sans être trop intense. 16/20+ payé 15 euros, je vais en acheté une autre pour faire vieillir.

Terres de Velle Savigny-Lès-Beaune 1er Cru Aux Vergelesses 2019: Robe pâle et brillante. Pas très jasant au nez mais au réchauffement, il révèle de belles notes d'agrumes. Bouche sur le citron/lime, d'une bonne tension sur une finale légèrement vanillée. C'est très bien fait mais çà lui prendra quelques années de cave pour mieux se révéler. 90-91 pts en l'état.

Azelia Barolo San Rocco 2008: Robe grenat assez pâle et léger signe d'évolution. Nez de petits fruits rouges, d'eau de rose et une pointe chocolatée. Bouche d'un velouté exquis sur un fruité mûr et belle pointe d'amertume en finale. J'aime bien ce style à mi-chemin entre modernisme et traditionalisme. 92-93 pts.

Château de Pibarnon, Bandol 2004
Bouteille achetée au domaine.  La robe est légèrement évoluée au pourtour.  Beau nez fait de mûres, de tabac d'olives et de garrigue.  La patience a porté fruit puisque c'est un vin raffiné tout en étant doté d'une puissance qui aurait peut être été difficile d'approche il y a quelques années.  Mais présentement c'est un vin velouté, d'un bel équilibre et d'une longue finale sur les fruits noirs.  Le plaisir de le boire au bon moment.  93 pts.

Mas Jullien Coteaux du Languedoc 2006
Ce domaine est parmi les plus célèbres et côtés du Languedoc mais pour moi c’est souvent hit or miss.

Nez un peu banal, discret, sur les fruits noirs. Comme toujours il a un style plus sérieux que charmeur. Son style m’évoque souvent une sorte d’alliage entre la structure bordelaise par une certaine droiture et l’aromatique d’un Hermitage. Le vin paraît encore jeune, l’attaque en bouche est fraîche et prometteuse, mais cette fois je l’ai trouvé un peu trop extrait et asséchant.

Bouteille imparfaite? Trop vieux? Je ne crois pas, mais je l'avais beaucoup plus aimé en 2018 (92 pts alors).

Chose certaine, je préfère un style plus hédoniste en Languedoc. 88 pts

Château Poujeaux Moulis en Médoc 2009

En magnum, payé 100$ en 2012. Excellent achat et le format fait toujours belle impression.

Un très joli Moulis joufflu, bien équilibré, un beau fruit, souple et savoureux avec des tanins gommeux, une certaine minéralité en finale. Rien de spectaculaire, mais il incarne la parfaite buvabilité de Bordeaux à table. Tout le monde a adoré et il s’est fait l’ami du magret en un rien de temps. 90 pts

À trop vouloir produire des vins frais et digestes, les cépages perdent parfois leurs identités. Bu hier soir le Domaine Gauby Côtes Catalanes Les Calcinaires 2020. En lisant le reportage de Patrick, on comprend bien comment ce vin du sud puisse être aussi facile à boire…À l’aveugle, j’aurais tombé dans le piège d’un Gamay nature. Rouge cerise d’intensité moyenne. Si vous n’aimez pas les dépôts, vous devrez traiter cette bouteille comme pour un vieux millésime. Si non, vous vous retrouvez avec une tempête dans votre verre…Nez sur la petite cerise. Pas beaucoup de matière en bouche. C’est fruité, souple, frais et légèrement salin. Pointe goudronnée en final.

Mon chum: Calcinaires, ce n’est pas un beau nom mais le vin est bon! Et toi, est-ce que tu l’aimes? ( tellement « basic » mon chum lorsqu’il s’agit de vins; c’est bon ou pas bon…

Moi: euhhh! Oui, c’est bon, facile à boire, digeste…

Dans ma tête: 50% de Syrah et 25% Mourvèdre pour zéro épice et peu de matière payé 33$ ça demeure un vin du Sud sympathique, sans plus….

Parfois, il vaut mieux en savoir le moins possible pour apprécier un vin….

2008 Cecile Tremblay Chambolle-Musigny 1er Cru Les Feusselottes Ma dernière bouteille de ce vin, et elle n'a pas déçu! On ouvre la bouteille et on la boit lentement sur environ 4 heures... le nez est très frais, sur les fraises des champs, un peu de ronces (vendange entière), des groseilles comme dans mon enfance en campagne. En bouche les tanins se sont assagis depuis la dernière rencontre avec ce vin, c'est fondu mais encore fougueux avec une texture et une mâche particulières que j'adore. Tout en harmonie avec le nez, et toujours aérien et en fraicheur. C'est long, et c'est tellement bon! J'aime Cécile!

Chinon blanc 2020, B.Beaudry, 32$.

Pnp. Or reflets citron, brillant, moyen dense. Riche bouquet, étrange mélange de pâtisserie et d'agrumes, tartelette au citron tiens, avec paille, c'est chic. Et c'est beau ! Entrée attendrissante sur texture de velours tendant un fruité mielleux soutenu par une tension idéale. Ayoye, y'a du menum ici ! La finale est chic, élégante, ronde, salivante, aérienne, quelle harmonie ! Savoureux.

Inspiré par le cr d'Éric, j'ai choisi un vin de Cécile pour un beau samedi en famille. Ces vins ont besoin de temps pour se révéler, mais avec un villages du très aimable millésime 2017, je savais que les chances étaient de notre côté.

Cécile Tremblay Chambolle-Musigny Les Cabottes 2017
Un nez classique de vendange entière, parfumé, avec des notes de conifères, de petits fruits rouges et noirs entremêlés, finement épicé. Un Chambolle très racé, dont la précision et la complexité aromatique sont impressionnantes, même avant de considérer qu’on a affaire à un simple villages. Dense, suave et fascinant! Encore jeune, peut-être meilleur dans 2-3 ans, mais je n’aurai pas cette patience, trop bon en l'état, avec deux heures de lente aération!

Je n'étais pas capable de situer Les Cabottes à Chambolle. Je me disais peut-être les bas de Combottes mais non...... plutôt une cuvée ronde des parcelles Les Frémières, Aux Échanges et Les Maladières.

Je ne suis pas une fan des Chablis de Piuze mais lorsque j’ai vu son petit Bourgogne, ma curiosité l’a emporté…. Patrick Piuze Bourgogne Chardonnay 2018. Vite, vite, l’étiquette rappelle celle de Carillon…Je dois dire que j’ai beaucoup aimé ce Chardonnay à prix doux de couleur paille. Poires et agrumes au nez. Bouche ronde et saline finement boisée (?) sur une jolie finale de fleurs blanches. Un vin fait en collaboration avec une maison Champenoise.. "Inventing Patrick!"

J’ai craqué après avoir lu les comptes-rendus de Ludwig et Yves. J’ai ouvert un Domaine Tempier Bandol 2014. 75% de Mourvèdre pour ce millésime. Je suis d’accord avec Ludwig et ce 2014 fait aussi Châteauneuf. Nez très dense de fruits noirs confits et de garrigue. Superbe texture riche et gourmande aux tanins encore présents mais de qualités. Finale un peu chaude que l’air permettra de fondre pour atteindre un bel équilibre et une certaine délicatesse avec ses notes de thym en rétro. J’adore le Mourvèdre!

Michel Therrien a écrit:Je n'étais pas capable de situer Les Cabottes à Chambolle. Je me disais peut-être les bas de Combottes mais non...... plutôt une cuvée ronde des parcelles Les Frémières, Aux Échanges et Les Maladières.

Les Cabottes est effectivement un nom de cuvée et non un lieu-dit. Un assemblage de ces trois lieux-dits. Elle embouteille aussi séparément une cuvée Aux Échanges, sans souffre, en magnum.

Chaque fois que je vois un CR sur Chambolle-Musigny, ca me rappelle cette discussion enflammée lors de la fameuse degustation La Landonne...
Ce fameux Chambolle Les Amoureuses qui etait loin de faire l'unanimité...Et notre hote de me demander si a chaque fois que j'avais bu les Amoureuses j'avais retrouver le meme style de vin...
Et vous, vous avez bu combien de fois les Amoureuses dans votre vie...Moi C'etait mon premier lol

Un vin orange n'est pas coutume ni recherché mais lorsque suggéré par un grand sommelier alors ça vaut la peine.
Bref, Philippe Boisvert nous en a conseillé un.



Slovaquie, Rizling 2017 Eggstasy Of Wine Alpinist, Slobodne
La robe est orange, la capsule aussi et le vin est parfaitement limpide.
Premier nez un peu hydrocarbures mais rapidement des abricots puis du poivre blanc et des pamplemousses. L'évolution apporte aussi des petits fruits rouges.....je n'y comprends rien.
La bouche est ronde, plutôt riche avec acidité moyenne, tannins peu perceptibles, discrète amertume et une finale de belle longueur avec poivre blanc.
En pure aveugle soit les yeux bandés, peut-être y aurais-je vu un rouge friand.
16,5/20 ou 90 et un beau plaisir.

Quand j'ai vu le post, je me suis dit :''incroyable, Michel a acheté un vin orange''... finalement je comprends mieux qu'on l'a presque forcé à le boire! Comment était l'accord avec le plat Michel?

Frederick Blais a écrit:Quand j'ai vu le post, je me suis dit :''incroyable, Michel a acheté un vin orange''... finalement je comprends mieux qu'on l'a presque forcé à le boire! Comment était l'accord avec le plat Michel?

Il a simplement confondu des lettres: ecstasy au lieu de eggstasy…

Chrysopée 2018, Collioure, Bila-Haut (Chapoutier), 70$.

Pnp. Collioure, une des mes appellations chouchou...Celui-là est cher en ta, c'est le plus cher en fait, 2 fois le prix des pairs, est-ce que le nom Chapoutier y est pour quelque chose ? Rubis assez dense un brin brouille au collet de pêche à eau en allant vers le ménisque. Bouquet délié sur les baies rouges fraîches et épicées, entremêlé d'arômes de fleurs et de pointes vanillées. Le bouquet évolue vite, j'ai de la misère à le suivre ! Le fruit noir apparait (mûres), un brin confit ! Et on dirait qu'il y a du poivre. Bref.

En bouche, c'est l'opulence...L'entrée est molle, la texture est soyeuse, le fruit opulent, cochon, sucré, suave et rehaussé par une tension bienveillante. La finale rajoute de solides amers, est un brin capiteuse, abondamment fruitée, sans lourdeur mais de toute évidence c'est d'une jeunesse rebelle qui appelle la garde pour pouvoir passer de vin cochon à vin sensuel.

Surlendemain: ça semble pas avoir bougé à l'oeil et au nez, mais en bouche, ouille c'est vachement meilleur que l'avant-veille, encore une fois grâce aux amers qui se sont assagis, laissant toute la place aux plaisirs orgiaques que le vin offre. Je capote tellement l'option menum s'est up-gradé depuis avant-hier. Avant, pendant, après le repas chaque gorgée m'étonne par la constance du plaisir qu'elles m'apportent, ça ne lui aura pris que 2 jours pour passer de vin cochon à vin sensuel ! Je nage dans le menum addicitif, au point où j'hallucine une nouvelle méthode de traitement qui surpassera celle de Reynaud: "Le 1er jour, boire le tiers de la bouteille. Remettre le bouchon et laisser traîner sur le comptoir 2 jours."

Frederick Blais a écrit:Quand j'ai vu le post, je me suis dit :''incroyable, Michel a acheté un vin orange''... finalement je comprends mieux qu'on l'a presque forcé à le boire! Comment était l'accord avec le plat Michel?

Très bon avec le crudo de Serpent. Accord de couleur mais aussi texture avec le saumon. Le Branzino aux olives séchées allait très bien également. Moins bien avec le thon blanc.

Michel Therrien a écrit:

Frederick Blais a écrit:Quand j'ai vu le post, je me suis dit :''incroyable, Michel a acheté un vin orange''... finalement je comprends mieux qu'on l'a presque forcé à le boire! Comment était l'accord avec le plat Michel?

Très bon avec le crudo de Serpent. Accord de couleur mais aussi texture avec le saumon. Le Branzino aux olives séchées allait très bien également. Moins bien avec le thon blanc.

Mike, je t'invite à essayer le Hors-Sujet 2019 du Domaine Philippe Gilbert à Menetou-Salon. Du sauvignon de macération d'une étonnante finesse.

https://www.saq.com/fr/14003632?q=hors+sujet

Michelle Champagne a écrit:Je ne suis pas une fan des Chablis de Piuze mais lorsque j’ai vu son petit Bourgogne, ma curiosité l’a emporté…. Patrick Piuze Bourgogne Chardonnay 2018. Vite, vite, l’étiquette rappelle celle de Carillon…Je dois dire que j’ai beaucoup aimé ce Chardonnay à prix doux de couleur paille. Poires et agrumes au nez. Bouche ronde et saline finement boisée (?) sur une jolie finale de fleurs blanches. Un vin fait en collaboration avec une maison Champenoise.. "Inventing Patrick!"

Aussi bu ce vin et j'ai bien aimé! Pas assez pour me garrocher sur tous ses vins, mais bien content qu'il m'en reste une...

Patrick Ayotte a écrit:

Michelle Champagne a écrit:Je ne suis pas une fan des Chablis de Piuze mais lorsque j’ai vu son petit Bourgogne, ma curiosité l’a emporté…. Patrick Piuze Bourgogne Chardonnay 2018. Vite, vite, l’étiquette rappelle celle de Carillon…Je dois dire que j’ai beaucoup aimé ce Chardonnay à prix doux de couleur paille. Poires et agrumes au nez. Bouche ronde et saline finement boisée (?) sur une jolie finale de fleurs blanches. Un vin fait en collaboration avec une maison Champenoise.. "Inventing Patrick!"

Aussi bu ce vin et j'ai bien aimé! Pas assez pour me garrocher sur tous ses vins, mais bien content qu'il m'en reste une...

Dégusté en pur aveugle avec... Patrick lors de son séjour au Québec en décembre dernier. J'ai trouvé le vin un brin austère avec un fruité en retrait et une finale abrute. À revoir...