Semaine du 20 Juin 2021

Lote D 2014, Niepoort, Bairrada Depuis quelques années déjà, Dirk met quelques projets de côté pour les mettre sur le marché un peu plus tard.  Je pense qu'originalement c'était des vins singuliers qu'il aimait beaucoup, qu'il gardait pour lui en attendant le bon moment pour les mettre sur le marché (étiquette, nom, maturité etc.) Je me souviens avoir dégusté ce Lote D à l'aveugle un soir chez lui et j'avais crié Jamet.  Dès ce jour j'avais demandé 6 bouteilles de côté, et ce n'est que 5 ans plus tard que je récupère mes bouteilles. Je pense que le prix tablette au Portugal sera 125euros.  Évidemment on joue sur la rareté, la réputation, la maturité mais aussi la qualité. Lote D est le mot que le vigneron a apposé sur la barrique lorsque Daniel (le fils de Dirk) a dégusté et s'est exclamé sur combien il aimait.  Le nom est resté.

Couleur grenat, saturation moyenne-faible, ça nous rappelle un Barolo. Le nez nous ramène là par moment aussi, je pense que plusieurs Portugais développent ces arômes de roses fanées avec le temps. Au nez on est sur des arômes de fleurs, épices, fruits rouges acidulés, pas très large mais vraiment fin, pure et très intense, la fleur est dominante et le poivre persiste.  En bouche, c'est très élégant, l'entrée nous caresse par sa dentelle, l'amertume des petits fruits rouges s'insère et tapisse la bouche sans obstruer les arômes(tabac, écorce d'arbre, fruits rouges, foins) se déployant comme une queue de paon vers cette très longue finale.

Domaine William Fèvre, Grand Cru Les Preuses 2014

Lors de l'achat, j'avais été intrigué par la note attribuée à ce vin par Allen Meadows (96) dont on connait sa propension à ne pas distribuer des points à tout vent.  Alors, on vérifie ou on peut aussi dire, et c'est probablement plus juste, faisons nous plaisir  

Les robes des vins chablisiens sont souvent d'une jeunesse éternelle avec ses reflets verts et celui-ci est son digne représentant.  Côté olfactif c'est d'une intensité renversante.  On est sur le bord de mer, très salin (d'autres diraient minéral sans se tromper) additionné de notes d'agrumes principalement sur le citron.  La bouche possède une belle tension avec une longue finale sur le coquillage.  94 pts.  Pas pressé d'ouvrir les autres.

Pierre Beauregard a écrit:

Domaine William Fèvre, Grand Cru Les Preuses 2014

Lors de l'achat, j'avais été intrigué par la note attribuée à ce vin par Allen Meadows (96) dont on connait sa propension à ne pas distribuer des points à tout vent.  Alors, on vérifie ou on peut aussi dire, et c'est probablement plus juste, faisons nous plaisir  

Les robes des vins chablisiens sont souvent d'une jeunesse éternelle avec ses reflets verts et celui-ci est son digne représentant.  Côté olfactif c'est d'une intensité renversante.  On est sur le bord de mer, très salin (d'autres diraient minéral sans se tromper) additionné de notes d'agrumes principalement sur le citron.  La bouche possède une belle tension avec une longue finale sur le coquillage.  94 pts.  Pas pressé d'ouvrir les autres.

Ta coupe est aussi nette que le vin! Est-ce que tu bois toujours tes vins dans une Zalto? Si oui, as-tu noté une différence?

Non, le Zalto est réservé pour les grandes bouteilles. Sinon, pour le même genre de vin j'utilise aussi la série Vinum de Riedel.  Je n'ai pas vraiment de préférence entre ces deux verres qui, à mon point de vue, accentuent les notes olfactives.  Par contre, l'épaisseur du verre Zalto oblige d'accorder une attention toute particulière dans sa manutention.

Lache Moi La Grappe Régnié Nature 2018. Bu en avril 2020, le vin était fruité, frais avec une belle acidité. J’ai racheté ce vin pour éviter de payer des frais de livraison. Il va falloir que je révise ma stratégie car je me demande s’il ne vaut pas mieux payer les frais plutôt que de me taper une mauvaise bouteille….Il s’agit d’un deuxième arrivage. Un vin totalement transformé, aucune définition, fruit masqué par la vanille et zéro fraîcheur. Ce n’est pas ma définition d’un gamay nature.

Dans les nouveaux arrivages, j’ai reçu:

-le petit riesling de Trapet celui du Domaine Trapet Père et Fils Riesling Riquewihr 2016 Je ne sais pas s’il s’agit du même vin que le précédent, si oui, l’étiquette a changé et elle fait un peu « cheapo »….Jaune paille brillant. Un premier nez envahit par des notes pétrolées qui heureusement disparaîtront à la dernière coupe. Beaucoup d’agrumes qui gravitent autour d’une belle trame saline. Souple, pas très complexe mais précis.

Aussi, pardonne-moi Raoul, je t’ai trompé avec Alphonso et j’ai pris mon pied! Envinate Lousas Vinas de Aldea 2019 Superbe Mencia, rouge cerise foncée au nez de framboises et de fraises confites. Bouche savoureuse, fruitée aux tanins lissés et à l’acidité contenue. La prise d’air libère le thym en finale. Une Mencia très sensuelle!

Thierry Allemand Cornas Chaillot 2011
Affiné par le temps, il est à point et s’exprime avec finesse, dans un style qui évoque Côte Rôtie. Élégant, précis, délicieux. 92 pts

Yves Martineau a écrit:Thierry Allemand Cornas Chaillot 2011
Affiné par le temps, il est à point et s’exprime avec finesse, dans un style qui évoque Côte Rôtie. Élégant, précis, délicieux. 92 pts

Je suis pas familier avec Allemand mais un Cornas qui evoque Cote-Rotie..Style un CR cote Brune 100% syrah???

Ce n'est pas un aspect que je retrouve habituellement chez Allemand mais c'était le cas sur celle-ci.

Jean-Philippe Fichet Monthélie 1er cru Les Clous
(Oui c’est un rouge)
Légèrement réduit à l’ouverture donc je lui donne un petit coup de carafe qui lui fait du bien.
Un nez très floral, très parfumé qui émerge grâce à l’aération.
La robe est claire, la texture fluide.  
Un vin d’arômes de fruits rouges (cassis et framboises), légèrement acidulés, avec peu de notes d’élevage.  
Une douce amertume en finale qui est beaucoup plus discrète que d’autres vins de la Côte Beaunoise en jeunesse.
Un bourguignon d’une belle complexité mais également d’une belle buvabilité en jeunesse, sur la finesse.  Cette finesse rappelle celle qu’on retrouve sur les blancs du domaine.   . C’est très bon.

Hier soir :

Guffens-Heynen 1er Jus de Chavigne mâcon-pierreclos 2015 : Bouché DIAM. Couleur pâle, aux reflets verts. Nez de fruits jaunes mûrs et exotiques (mangue, ananas, papaye), de fumée et de crème anglaise. La bouche est suave et texturée en attaque, mais conserve un bel éclat. La finale est longue, savoureuse, mais avec de le tenue, de la précision et une fraîcheur certaine. Un chardo solaire et gourmand, mais travaillé avec beaucoup de maîtrise et de précision. Très bien, voire plus.

Clos des Papes châteauneuf-du-pape 2003 : Couleur étonnamment dense, bien que montrant des signes d’évolution au ménisque. Le nez est complexe et témoigne d’un vin à maturité : dattes, figues, prunes, confiture de fraise, herbes grillées, viande rôtie et poivre concassé. La bouche est pleine, encore riche, harmonieuse et fondue. Par contre, la finale est plus sèche, amère et chaleureuse. L’équilibre n’est pas parfait et le vin appelle la nourriture. Une jolie expérience quand même, d’un châteauneuf classique dans un millésime atypique, qui apparaît vers la fin de son plateau à mon avis. Très bien, voire plus.

Avant que Michel parle de Pataille, j’avais acheté son Aligoté et celui de Cacheux pour en faire la comparaison. J’ai ouvert le Pataille hier, Domaine Sylvain Pataille Bourgogne Aligoté 2019. Jaune paille au reflet légèrement doré. Un nez de fleurs blanches et d’agrumes. Beaucoup d’énergie en bouche à la limite tranchant. Finale saline et citronnée. Ce n’est qu’à la dernière coupe que j’ai perçu un peu plus de rondeur dans le fruit. Un vin droit, bien ciselé que j’ai préféré au dernier Buisson-Charles (ma référence pour l’aligoté) qui était plus rond et à l’acidité basse.

Michel Therrien a écrit:Avec un onglet bien saignant.

Vice 2007 Beckstoffer To Kalon Cabernet Sauvignon, Vice Versa
La robe est pourpre foncé et quasi impénétrable.
Le bouquet est de bonne intensité. Cassis et framboises, pointe réglissé et de thym puis des notes fumées et d'herbes séchées nous offre une belle complexité.
En bouche le vin est croquant et charnu, la texture est quasi moelleuse, la fraicheur est bien présente et la finale épicée se veut fort longue. L'accord était fort réussi.
17,5-18/20 ou 94.

Je bois très rarement des vins de la Californie mais il m'a semble bien typé. L'analogie avec un vin bordelais ne me semble pas approprié mais si on insiste alors plus de la rive droite.

Est-ce que tes coupes ont bien été nettoyées après ton Châteauneuf?

Gevrey-Chambertin 1er cru 2007, J.Prieur, acheté en 2011, 80$.

Pnp. Robe délicate exprimant bellement son côté "vintage": rubis en son centre s'en allant vers l'ocre au pourtour, peu dense et limpide. Bouquet tout aussi délicat mais complexe et encore une fois le vin exprime sans gêne son âge vénérable: sous-bois, thé, caoutchou puis on devine très bien la petite masse de baies rouges fraîches qui font les "back vocals". Ça pinote sagement.

En bouche, touchante première impression malgré ma crainte des vins d'un certain âge: texture d'ange sur son nuage, caressant la langue, puis un sacré beau fruité rouge mûr mais frais et un brin sucré prend toute la place qui lui revient de droit, rehaussé de pointes acidulées et d'amers de grande noblesse. La finale, harmonieuse et franche, s'étire et accroche au palais son mystère, sa beauté, sa plénitude. "Secondaire" oui, mais en pleine forme ! Ma dernière va taper facilement ses 20 ans...Miam ! (pas vraiment de "trop-boisé" pré-2010 sur cette bouteille selon moi...)

Lendemain: oui on devine à la robe que c'est pas jeune, mais quel bouquet ! Sagement expressif, pinotant sérieusement, en finesse. En bouche cette texture d'ange frappe encore mais le reste s'est un peu fatigué durant la nuit avec la tension qui prend le dessus sur le fruit tout de même bien présent encore et une finale plus simplette. Mais avec la bouffe il se ressaisit (ou est-ce moi ?), s'avérant capable de trancher gracieusement dans le gras d'un canard. Au final, pas loin du grand si on lui fait complètement honneur le premier jour !

Alain, ce 1er est en fait du grand ... cette cuvée étant issue des jeunes vignes que le domaine possède en Chambertin et qui sont déclassées en premier cru.

DOCG Barbera d'asti Superiore Campasso Tenute Castello Di Razzano 2016
Je suis loin d'etre connaisseur de vin Italien alors je continue mon exploration.
Un passage rapide en carafe. (J'aime bien manipuler avec soin la bouteille et verser le dernier 40mL dans un verre qu'on laisse de coté)

Une robe tres foncé annonce un vin avec du caractere...aucun signe d'evolution a l'oeil...
Au nez, fruit rouge, une belle intensité...
LA bouche est puissante ave une trame tannique indeniable..Je suis surpris par corpulence de ce vin...Il en donne beaucoup pour moins de 30$...
En caisse de 6, 28,45$ la bouteille chez Enofriul....laissez-moi savoir si vous voulez y le decouvrir...

Vincent Messier-Lemoyne a écrit:Alain, ce 1er est en fait du grand ... cette cuvée étant issue des jeunes vignes que le domaine possède en Chambertin et qui sont déclassées en premier cru.

Ah merci Vincent ! Je me demandais justement d'où venaient les raisins puisque ce 1er cru n'est pas identifié. Sur le site de Prieur, il est seulement mentionné que ça provient d'une parcelle de 0,45 hectare.

Le domaine exploite vraiment un parcellaire de fou!

Le Renard et le Chambertin…

Voici l'histoire d'un vin de négoce acheté à New York à bon prix, envers lequel je n'avais pas de grandes attentes..


Bouchard Père et Fils Chambertin-Clos de Bèze Chambertin-Clos de Bèze Grand Cru 2002
J’aime ce nez racé, qui pinotte délicatement, avec des notes de cèdre et de fraises des champs. Au début, la bouche m’enchante moins, mais montre tout de même une bonne vigueur, le vin ne fait pas son âge. De corps moyen, il manque un peu de chair pour garnir cette structure il me semble.

L’air fera une autre fois son merveilleux travail, arrondissant les angles, magnifiant les arômes, lui donnant un aspect envoûtant par sa complexité aromatique. On n’a peut-être pas un niveau de grand cru, mais au moins d’un très bon premier cru, dans un style austère, qui a bien vieilli, aidé en cela par un excellent millésime. Du moins c’est ce que je me disais.....jusqu’aux deux derniers verres, qui sont spectaculaires et dignes de son rang de grand cru! Il est passé de 89, à 92, puis 94 points pour le dernier verre qui me faisait un pied de nez!

Morale de l’histoire: la lente aération fait des miracles et presque 20 ans pour un Chambertin, ce n’est pas beaucoup. Il me semble que je savais déjà tout ça mais je l’avais oublié en pensant qu’un vin de négoce ne serait pas si bon. J’ai abordé ce vin comme un débutant et n’en suis pas fier! Je me donnerais bien une claque, mais le dernier verre s’en est chargé, me laissant honteux et confus, jurant, mais un peu tard, qu'on ne m'y prendrait plus….

Vincent Messier-Lemoyne a écrit:Hier soir :

Guffens-Heynen 1er Jus de Chavigne mâcon-pierreclos 2015 : Bouché DIAM. Couleur pâle, aux reflets verts. Nez de fruits jaunes mûrs et exotiques (mangue, ananas, papaye), de fumée et de crème anglaise. La bouche est suave et texturée en attaque, mais conserve un bel éclat. La finale est longue, savoureuse, mais avec de le tenue, de la précision et une fraîcheur certaine. Un chardo solaire et gourmand, mais travaillé avec beaucoup de maîtrise et de précision. Très bien, voire plus.

Clos des Papes châteauneuf-du-pape 2003 : Couleur étonnamment dense, bien que montrant des signes d’évolution au ménisque. Le nez est complexe et témoigne d’un vin à maturité : dattes, figues, prunes, confiture de fraise, herbes grillées, viande rôtie et poivre concassé. La bouche est pleine, encore riche, harmonieuse et fondue. Par contre, la finale est plus sèche, amère et chaleureuse. L’équilibre n’est pas parfait et le vin appelle la nourriture. Une jolie expérience quand même, d’un châteauneuf classique dans un millésime atypique, qui apparaît vers la fin de son plateau à mon avis. Très bien, voire plus.

Bien d'accord avec toi pour ce millésime du Clos des Papes, que l'on peut maintenant remercier pour ses loyaux services toutes ces années, mais qui se révèle limité à maturité complète. Tout le contraire du 2007 bu la semaine passée, qui est en plein début de plateau et devrait tenir très bien (je ne suis pas vendu aux 2007 à CNdP mais celui-là est fort bien réussi... juste en dessous du 2006! ).

Parlant de Rhône 2003, j'ai eu une merveilleuse Landonne de Rostaing cette fin de semaine, le millésime a été négocié à la perfection chez le bonhomme à mon avis. Un vin d'une rare opulence tout en ayant une justesse d'équilibre malgré tout.

Pour fin de comparaison avec Pataille, j’ai ouvert le Jacques Cacheux & Fils Bourgogne Aligoté Glapigny-Poncey 2018. Jaune paille un peu terne. Nez sur les fruits jaunes. Une attaque de fruits mûrs qui remplit bien la bouche et occupe tout l’espace. Acidité modérée qui livre sa minéralité en final sur une pointe de silex.  Deux beaux aligotés et deux aligotés bien différents. À 24$, c’est un must! Je suggère de boire du Cacheux en attendant le Pataille…

Un vin de circonstances ouvert le jour de la Saint-Jean!

Clos Saint Jean Châteauneuf-du-Pape Deus-Ex Machina 2009
Pop & pour.
Nez de mélasse, café et fruits noirs, un peu d’anis.
Texture doucereuse,, la bouche est riche, plus élégante qu’anticipé, ronde, bien savoureuse. On a récolté très mûr, à la Philippe Cambie, le taux d’alcool est très élevé (16.1%!!) et il y a même un sucre résiduel! Le vin est équilibré, rien ne dépasse. J’aimais mes deux premiers verres, bien que c’est un style qui me plaît moins qu’à l’époque, mais le sucre finit par lasser à la longue. 93 pts au début ....90-91 à la fin.