2020: vos déceptions

Merci Patrick, mais je ne voulais surtout pas inférer que les bretts apparaissent suite à une mauvaise manipulation de la bouteille - je ne faisais que donner un exemple de différence du seuil de tolérance à certains défauts entre dégustateurs.

Je sais, pour en avoir dégusté, qu'un vin nature bien fait et bien bichonné peut effectivement être conservé longtemps, mais cela demeure un vin fragile, non ? Comme tu es là, puis-je abuser et profiter de tes connaissance? Quel est ton avis sur le besoin de conserver la chaîne de froid pour un vin vraiment "nature", sans aucune protection ajoutée ni autrement manipulé, bien fait, mais évidemment pas théoriquement parfait ?  Car le fait que le vin subisse plusieurs semaines/mois de transport et d'entreposage à température non contrôlée me semble bien expliquer la différence notable entre les mêmes vins dégustés sur place et ceux dégustés au Québec, mais il y a peut-être d'autres raisons.


André

André tu me fais dire des choses que je n’ai pas affirmé. Je n’ai jamais dit que je tolérais des défauts, j’ai dit que certains producteurs nature s’en tiraient très très bien dans la stabilité des bouteilles et ce même s’ils ont voyagé de la même manière.

Un producteur comme Cornelissen qui affirme que ses vins doivent absolument voyager de x manière vs. les autres m’apparaît donc peut-être utiliser une excuse pour se dédouaner des défauts inhérents de ses vins. On oublie bien entendu les extrêmes conditions, mais qui nuiront à tous les vins.

Patrick donne une intéressante explication œnologique (merci!) de ce que j’affirmais de manière plus intuitive.

Il y aurait donc probablement une part de mythe dans cette conception du transport du vin nature.

Pour moi, les vins nature sont juste la derniere mode...
Je les conserve au cote de mes Icewine ontarien et mes portos lol

J'aime beaucoup la lecture de cette rubrique concernant les vins "natures".
Merci.

Michel Therrien a écrit:J'aime beaucoup la lecture de cette rubrique concernant les vins "natures".
Merci.

Ahah merci Michel, j’en déduis que les déceptions cette année sont liées au vin nature.

Ce qui me sidère : en 2008 j'ai exploré chez certains cavistes toulousains plusieurs vins nature. C'était avant les modes, et ça existait depuis plusieurs années déjà. J'y ai découvert de jolies quilles de Lapierre, Philippe Jambon, Claude Courtois, etc.

Mais tout le monde m'a bien dit: les vins doivent voyager par temps frais, et dès que ça arrive... 12-14 degrés dans les caves du magasin.

12 ans plus tard, je vois que les "com" ont fait leur travail: le produit doit se rendre un peu partout, un peu n'importe quand, alors il faut bien reconnaitre comme licites certains arômes et traits naguère indécents...

Les produits recommandés par Vincent Sulfite et sa gang sont des roulettes russes... à prix modéré, c'est intéressant pour découvrir certaines choses fugaces du vin bien fait qui se veut vendu et consommé rapidement. Mais chacun encave bonne quantité de ce qu'il espère boire un jour avec grande émotion... l'avenir de chaque cave en dit beaucoup sur l'indépendance et la culture de chaque amateur plus ou moins éclairé qui la bâtit, laissons le temps faire son oeuvre... divine ou impitoyable!

Je sirote on merveilleux Charvin 2007 ce soir, étendant le plaisir autant que possible sur ce vin issu d'un millésime encensé mais finalement un chouïa problématique. Ce n'est pas du "nature" mais à 13 ans il montre tout le doigté de son géniteur bigrement talentueux ayant su éviter les pièges du millésime.

Olivier il ne faut pas non plus noyer le bébé avec l’eau du bain...

Est-ce que ces gens qui t’ont vendu ces vins il y a 12 ans n’était pas justement en train de faire eux aussi de la « com ».

L’ironie de ce thread est que tout le monde parle des vins natures, mais personne ne parle du grand cru de Bourgogne ou autre qui l’a déçu... EDIT: certains

Je ne suis pas un fanatique du nature mais j’ai quand même du vin nature en cave, allemand, Foillard, ganevat, leroy, etc. Peut-être que j’ai la crème, je m’en félicite, mais j’ai rarement de bouteilles à l’évier sur ce que je choisit bien.

Sinon pour Vincent Sulfite on se rejoint...

Ludwig Desjardins a écrit:

L’ironie de ce thread est que tout le monde parle des vins natures, mais personne ne parle du grand cru de Bourgogne ou autre qui l’a déçu...

Plusieurs déceptions ici malgré le fait que j'en boit rarement sur une base régulière, mais ma plus récente date de 2021, donc pas pour ce sujet

Un PYCM fade et sans vie, mais sans défectuosité. Un Chassagne Morgeot 2011...

Ludwig Desjardins a écrit:
L’ironie de ce thread est que tout le monde parle des vins natures, mais personne ne parle du grand cru de Bourgogne ou autre qui l’a déçu...

Un appel....je vais un peu répondre!
Deus producteurs que j'encavais beaucoup et qui avec les années ne me rejoignent plus.
Morey-Coffinet des années 2009-2010-2011-2012. De belles textures en jeunesse mais un élevage qui apporte trop de caramel brûlé.
Henri Germain 2011-2012-2013-2014....amertume et réduction qui perdurent...
Plusieurs déceptions de vins entre 100-150$

Merci Michel c’est exactement le genre de point de vue qui m’apprend (venant d’un amateur de ta trempe) beaucoup plus de choses que les “meilleurs vins de l’année” où on encense l’évident.

Intéressant pour Germain un producteur que j’ai découvert plus tard que plusieurs ici... effectivement la réduction est au rendez-vous en jeunesse.

Ludwig, parlant d'apprendre, tu n'avais donné aucun nom de vins bourguignons décevants...

Yves évidemment pas que des bourguignons décevants en 2020 mais par ex.

Hubert Lignier Morey St. Denis 1er Cru Les blanchards 2014
Amiot Servelles Chambolle Amoureuses 2014
D’Angerville Volnay Champans 2010
Rossignol Trapet Chapelle Chambertin 2012

Ce n’est pas la crème vous direz, mais quand même des
vins aux prix élevés.

Mais c’est une conclusion toute personnelle, déception
vu le pedigree ou prix commandé par ces vins. Comme je le mentionnais
en intro, peut-être que je manque simplement quelque chose ou c’est pas pour moi. Simplement pas d’émotions.

Sinon pour te relancer à l’amiable Casanova c’était un peu facile. ;-)

Ma plus grande deception: Domaine Anne et Herve Sigaut Chambolle-Musigny Les Noirots Premier Cru 2012 (simplement horrible)

Suivie de:

Maison Leroy Bourgogne Rouge 2014 (juste ok)
Harlan Estate 2005 (chaque fois c'est décevant, gouté avec un ami avocat qui à par la suite écouler le reste de son stock en ligne sur winebid)
Meinklang Nacht 2018 (une des cuvée phare du domaine pourtant)
Barmes Buecher Riesling Steingrubler 2015 (le riesling le moins équilibré de l'année)

Harlan... Simon ça fait longtemps que j’ai lu sur ce vin!

Ludwig Desjardins a écrit:
Sinon pour te relancer à l’amiable Casanova c’était un peu facile. ;-)

Ça dépend de notre définition de déception de l'année....Ça peut être face aux critiques ou aux attentes personnelles et, dans les deux cas, Casanova est de loin celui qui s'est le plus démarqué.

En fouillant dans CT, j'en ai bien trouvé quelques autres mais rien qui n'approche le pseudo séducteur toscan....

Celle-ci rejoint Michel:

2012 Domaine Morey-Coffinet Chassagne-Montrachet 1er Cru Les Caillerets ("aromatique marquée par l’empreinte du bois qui prend trop de place avec ces notes de caramel au beurre")

On a amplement parlé de celle-là: 2018 Jean-François Ganevat Côtes du Jura Sous la Roche Plein Sud

2005 Château Quinault L'Enclos: extrait et boisé à outrance...

C’était une blague Yves, je me disais que tu devais sortir le Ganevat vu ton CR, et je suis entièrement d’accord avec di Neri qui n’est plus dans ma cave.

Morey-Coffinet j’ai eu quelques expériences bien mais effectivement ça fait parfois presque californien.

Dagenais, Simon a écrit:

Harlan Estate 2005 (chaque fois c'est décevant, gouté avec un ami avocat qui à par la suite écouler le reste de son stock en ligne sur winebid)

Je suis loin d'être un expert en Harlan, mais ça m'a rappellé une rare expérience lorsqu'un très généreux ami en avait ouvert une pour ma fête, puis m'avait laissé la bouteille dont il restait une bonne moitié (on avait déjà largement étanché notre soif lorsqu'il l'a ouverte!)


J'ai constaté à quel point il avait besoin d'air ou de temps...le grand vin fut révélé le 3e jour!

2008 Harlan Estate Oakville Red Bordeaux Blend more
Options9/1/2012 - I WROTE: 95 points (Edit)
Un vin mythique…. que j'ai découvert en trois temps! Le soir même, il m'a déçu, le 2e soir, l'espoir renaissait et 40 heures après l'ouverture, il me convainquait finalement de sa grandeur!!

1er soir.
Nez de café, fruit noir, discret, plutôt fermé.
La bouche est très large, il a une matière imposante, c'est riche et rond, avec de la longueur. Mais pas le coup de foudre attendu….., je lui trouve un coté alcooleux indigne de sa réputation. 92 (+?) pts

Harlan 2e soir
coconut au nez...vraiment une très belle texture et des tanins fermes mais soyeux. Il y a cependant une certaine chaleur en finale qui n'a pas sa place dans un grand vin. 93 (+?)

3e jour, au midi
Après plus de 36 heures, laissé à l'air libre, aucun signe d'oxydation et la pointe de chaleur est disparue, tout semble parfaitement savoureux et intégré, il ne reste que la pureté et la grâce.... Voici le grand vin retrouvé! Cette métamorphose augure évidemment très bien pour le vieillissement. 95+ pts!

Ludwig Desjardins a écrit:Merci Michel c’est exactement le genre de point de vue qui m’apprend (venant d’un amateur de ta trempe) beaucoup plus de choses que les “meilleurs vins de l’année” où on encense l’évident.

Intéressant pour Germain un producteur que j’ai découvert plus tard que plusieurs ici... effectivement la réduction est au rendez-vous en jeunesse.

J'ai ouvert Limozin et Poruzots 2018 de Germain actuellement en SAQ: zéro réduction. Plutôt très enjoué, si bien que j'en ai racheté.

Quelques déceptions ici au cours de l'année 2020:

Clarendon Hills Liandra Shiraz McLaren Vale 2006: Un monstre qui en fait trop. Trop riche et intense. L'impression de boire une grenache cochonne, pas une Syrah.
Lynch Bages 1998: Déception anticipée n'ayant bu ce cru dans les dernières années que sur des millésimes des grandes années 80.
Les cuvées La Vizcaina de Raul Perez: Peut-être mes attentes étaient-elles trop élevées après avoir lu autant de commentaires positifs sur ce site et ailleurs concernant ce producteur. Peu importe, je suis resté sur mon appétit. Je me ferai une meilleure idée sur ces cuvées Ultreia que j'ai également encavées.
Château des Quarts Clos des Quarts Pouilly-Fuissé 2014: Vin qui m'est apparu plutôt simple et mou.
M.Chapoutier Barbe Rac 1990: MA déception de l'année. J'avais tellement hâte de boire cette bouteille qui en avait charmé plusieurs sur ce site. Malheureusement, une bouteille trop évoluée. Dommage.
Domaine Pascal Cotat Monts Damnés 2012: Une bouteille bien en-deçà des 2 autres bues en jeunesse. Végétal et acidité prononcée.
Chandon de Briailles Corton Grand Cru Les Bressandes 2012: Acidité mordante et certes pas la densité d'un grand cru. Déception comme vin mais excellent en sauce.

Yves Martineau a écrit:

Dagenais, Simon a écrit:

Harlan Estate 2005 (chaque fois c'est décevant, gouté avec un ami avocat qui à par la suite écouler le reste de son stock en ligne sur winebid)

Je suis loin d'être un expert en Harlan, mais ça m'a rappellé une rare expérience lorsqu'un très généreux ami en avait ouvert une pour ma fête, puis m'avait laissé la bouteille dont il restait une bonne moitié (on avait déjà largement étanché notre soif lorsqu'il l'a ouverte!)


J'ai constaté à quel point il avait besoin d'air ou de temps...le grand vin fut révélé le 3e jour!

2008 Harlan Estate Oakville Red Bordeaux Blend more
Options9/1/2012 - I WROTE: 95 points (Edit)
Un vin mythique…. que j'ai découvert en trois temps! Le soir même, il m'a déçu, le 2e soir, l'espoir renaissait et 40 heures après l'ouverture, il me convainquait finalement de sa grandeur!!

1er soir.
Nez de café, fruit noir, discret, plutôt fermé.
La bouche est très large, il a une matière imposante, c'est riche et rond, avec de la longueur. Mais pas le coup de foudre attendu….., je lui trouve un coté alcooleux indigne de sa réputation. 92 (+?) pts

Harlan 2e soir
coconut au nez...vraiment une très belle texture et des tanins fermes mais soyeux. Il y a cependant une certaine chaleur en finale qui n'a pas sa place dans un grand vin. 93 (+?)

3e jour, au midi
Après plus de 36 heures, laissé à l'air libre, aucun signe d'oxydation et la pointe de chaleur est disparue, tout semble parfaitement savoureux et intégré, il ne reste que la pureté et la grâce.... Voici le grand vin retrouvé! Cette métamorphose augure évidemment très bien pour le vieillissement. 95+ pts!

La petite histoire de cette dégustation est un peu comique; il s'agit de la dernière soirée de groupe pré-confinement auquel j'ai participé. Un bon ami importateur de vin nature nous recevait pour un bbq en Mars. La plupart on apporté des vins nature (Radikon et Nival pour moi) et les 3 actionnaires de l'agence on ouvert... du conventionnel!

Le Harlan avait passé 12 heures en carafe Paloma de Riedel, donc avec exposition intense à l'oxigen. C'était le meilleur Harlan que j'ai gouté dans ma vie mais ca restera toujours une deception vu le prix. À l'aveugle j'avais callé napa cab, rutherford, 2012, $75-$95.

Pour moi c'est comme acheter une voiture au prix d'une Ferrari et finir avec une Audi A4. La A4 est une bonne voiture mais si elle coute $350000 elle sera décevante.