Semaine du 25 octobre 2020

Domaine Marquis d’Angerville Volnay 1er cru 2005: Taillepieds VS Champans



Taillepieds:
J’ai ouvert ce vin pour accompagner les « short ribs » de boeuf relativement relevés, pensant que l’effet du millésime soutiendrait le plat par une structure très tannique.  Quelle erreur!  Le vin démontre une profondeur désarçonnante, loin d’être trop évolué, avec un profil bourguignon classique d’arômes de cerises et de terre, avec des notes poivrées et épicées.  Une finale très longue et une structure complexe, le vin change en cours d’aération dans le verre pendant la soirée.  Un rappel (si besoin est) des raisons pour lesquelles j’aime la Bourgogne, Volnay et d’Angerville.

Champans:
Un autre grand 2005 du domaine.  Le nez est identique au Taillepieds, mais la bouche révèle un profil davantage sur les fruits mûrs, avec une belle structure.  Comme pour le Taillepieds, le profil tannique s’est assagi et le vin est dans une belle fenêtre de buvabilité, avec une finale douce amère sur les cerises, avec moins de minéralité que le Taillepieds qui demeure un de mes coups de coeur... Excellent mais, pour moi, une petite coche sous le Taillepieds.

PS: Continuons nos efforts la gang: 2m, masque, lavage de mains, on évite les rassemblements avec la famille et les amis pour l’instant.  Espérons pouvoir faire des réceptions en petits groupes pour les Fêtes.  Oui le virus existe.  Oui la morbidité et la mortalité sont réels.  Merci à tous pour le partage.

Domaine Le Couroulu Vacqueyras cuvee classique 2015

Long story short, ma boss m'a demandé de trouver des vins intéressants pour notre section France/Rhone la semaine dernière (oui, je sais il y a pire comme job!). En cherchant des informations sur cette cuvée, j'ai trouvé cet article sur le site de Jancis Robinson (https://www.jancisrobinson.com/articles/le-couroulu-vacqueyras), ca semblait bien donc on a commandé une caisse.

Je crois que le rapport qualité prix est bon. Baies rouge, cherise noire, anise avec des notes de tabac. À 13.5% ABV avec une belle acidité et une structure tannique présente mais pas over the top, c'est très équilibré. Une belle surprise.

Domaine Lécheneaut Nuits Saint-Georges 2016
Nez assez discret, terreux et une touche boisée à l’aération, on retrouve ce bois en bouche aussi, sans être excessif, acidité bien dosée et la bouche a un profil puissant et assez tannique, mais appuyée par une certaine touche veloutée des tannins, pour l’instant la finale est un brin rustique, mais se boit très bien en l’état, tout en ayant je pense un beau potentiel si on l’attend au moins 2-3 ans afin d’adoucir les tannins et de digérer ce boisé un peu.

Toujours agréable de mettre la main sur un vin d'un certain âge et prêt à boire. C'est ce que nous a offert Alain Bélanger et son agence AB2vin au cours de l'été avec ce Karthäuserhof Riesling Trocken 2008. Un nez très parfumé qui nous fait voyager des champs de fleurs aux allées d'abricotiers. Ce voyage olfactif est complété par de légères notes d'hydrocarbures assez caractéristiques du Riesling allemand. La bouche est d'une belle tension, fraiche et minérale. Une finale persistante sur des notes citronnées. Un coup de coeur pour ce vin offert à prix doux (44$).

Hier soir, une bouteille retrouvée dans un coin sombre de la cave :

Gauby Vieilles Vignes côtes catalanes 2007 : Couleur foncée avec des reflets orangés, voire topaze. Nez intriguant, fumé, sur des notes de fruits secs (poire, mangue), de cire chaude, d’encaustique et d’épices (cannelle, muscade). La bouche offre un joli volume, dégage une impression satinée, souple, mais avec une bonne tenue et un bel éclat. La finale est assez longue, saline, rappelant que les vignes voient la mer. Un blanc étonnant, pas nécessairement conçu pour vieillir, mais une expérience qui rappelle qu’un vin bien né, travaillé avec maîtrise, présentant un bon équilibre de base, avec de la matière, mais sans rien de forcé, et avec un bon bouchon peut franchement surprendre dans le temps. Très bien.

Ce qu'il doit y en avoir des coins sombres dans cette cave!!

Elle est très modestement éclairée … en plus, la lumière, c'est mauvais pour la conservation des vins! Cette expérience en est un juste exemple.

Vincent Messier-Lemoyne a écrit:Hier soir, une bouteille retrouvée dans un coin sombre de la cave :

Gauby Vieilles Vignes côtes catalanes 2007 : Couleur foncée avec des reflets orangés, voire topaze. Nez intriguant, fumé, sur des notes de fruits secs (poire, mangue), de cire chaude, d’encaustique et d’épices (cannelle, muscade). La bouche offre un joli volume, dégage une impression satinée, souple, mais avec une bonne tenue et un bel éclat. La finale est assez longue, saline, rappelant que les vignes voient la mer. Un blanc étonnant, pas nécessairement conçu pour vieillir, mais une expérience qui rappelle qu’un vin bien né, travaillé avec maîtrise, présentant un bon équilibre de base, avec de la matière, mais sans rien de forcé, et avec un bon bouchon peut franchement surprendre dans le temps. Très bien.

La messe est dite.

Domaine François Cotat Sancerre La Grande Côte 1997
Le vin possède une jeunesse et une énergie incroyables de jeunot, sans doute aidée par beaucoup de souffre! Il est puissant, construit sur une acidité tranchante, il n’a pas la profondeur habituelle, mais quand on lit sur le millésime difficile, ce n’est pas étonnant.

Un style austère, loin des millésimes plus riches qui sont assez fréquents sur cette cuvée. Il est frais bien sûr, avec des notes classiques de citron et de fruits plus exotiques (pamplemousse et papaye), des accents crayeux légers lui donnent une certaine complexité. Impressionnant, mais un peu trop janséniste à mon goût. 90-91 pts

Lorsque j’ai vu cette bouteille sur les tablettes, j’ai passé mon tour à 2 reprises et la 3e fut la bonne. J’avais la vague impression, à tort, que ce gamay pouvait être boisé. Mais ma curiosité l’a emporté...

Donc, bu hier, le Domaine Thibault Liger-Belair Bourgogne Les Deux Terres 2017. Selon le producteur: «  La Cuvée Bourgogne "les Deux Terres" provient du mariage entre les crus du Beaujolais et de la Bourgogne de la Côte d’Or. C’est pourquoi j’ai décidé d’adopter le nom "les Deux Terres". ».

Le pourcentage varie en fonction de la qualité des raisins du millésime. Si l’info de la saq est exacte pour le 2017, il y a 85% de gamay provenant de différents crus du Beaujolais et 15% de pinot noir de Bourgogne et Hautes Côtes de nuits. Malgré le pourcentage, je trouve que ce vin fait vraiment pinot de la Bourgogne. Je n’y ai pas retrouvé la typicité du Gamay. Aérien où l’acidité domine, petite cerise en rétro et un brin floral. Je ne sais pas mais de mon côté, j’avais l’impression qu’il y avait de la vendange entière avec cette finale végétale douce-amère. Un bon vin sympathique où la patte du producteur est omniprésente.

Gianfranco Fino Jo sanlento 2011 : Un rouge élaboré à base de negroamaro, cépage typique des Pouilles, selon une méthode proche de celle d’élaboration des Amarone, mais avec un temps de séchage sur claie plus court. Couleur foncée, qui commence à montrer une certaine évolution, présentant passablement de dépôts. Nez riche, de fruits rouges et noirs chocolatés, avec des herbes aromatiques fraîches et grillées. La bouche est généreuse, pulpeuse, avec des tanins gras et de la tenue, malgré une acidité moyenne à faible. La finale est aigre-douce, avec quelque chose de salin. C’est long et savoureux, sans lourdeur ni chaleur. Un vin original, dépaysant, gourmand et relativement complexe. Excellent.

Quelques commentaires rapides

Bruto Rosé, Soalheiro, IG Minho  Impressionné par cette nouvelle mise en bouteille qui présente des bulles très fines!  Évidemment plus mure et fruité qu'un Champagne mais tout de même très fin et frais.  Pinot Noir, Touriga Nacional, Alvarinho.

Quinta Da Costa do Pinhao 2016, Vinho Branco, Douro  Encore et encore j'adore les vins de cette Quinta.  Ce vin avec 5 jours de macération pelliculaire donne vraiment une belle expression.

Amandio Especial, Amandio Silva & Filhos, Vinho do Porto Une compagnie qui n'existe plus mais qui est bien connue des amateurs.  Ils ont embouteillé des ''simple'' Tawny de grande qualité avec un grand potentiel de vieillissement en bouteille.  Cette bouteille avait 2cm de sédiments au fond.

Clos Saint Jean Châteauneuf-du-Pape Deus-Ex Machina 2008
Nez de réglisse noire (anis) et de fruit noir, de dates, un peu de garrigue. La bouche est riche, assez puissante, ronde, en surmaturité, finale un peu chaude et sans grande complexité, bien qu'elle soit harmonieuse. Rien ne dépasse, mais je trouve qu'il manque un peu d’âme. Bon, dans le contexte d'un millésime médiocre. 89-90 pts

Suite aux commentaires dithyrambiques du Courrier Vinicole, vous savez cet instrument qui permettait une chance égale...j’avais acheté 2 bouteilles de Tommaso Bussola Amarone della Valpolicella Classico 2012. J’ai ouvert les deux hier car la première offrait de merveilleuses notes d’arachides Assez concept avec l’Halloween mais pas avec moi. J’ai pris mon courage à deux mains et j’ai ouvert l’autre en espérant qu’elle soit buvable. Probablement habitée par la colère, j’ai été déçue. Robe trouble et larmes suspendues dans le verre. Belles notes de cerises noires, d’épices et de torréfaction. La bouche est mûre, ronde aux tanins lissés baignants dans le sirop. Mais où était l’amertume de cet italien ténébreux? Sans doute engloutie dans mes 82.25$...

Michelle Champagne a écrit:Suite aux commentaires dithyrambiques du Courrier Vinicole, vous savez cet instrument qui permettait une chance égale...j’avais acheté 2 bouteilles de Tommaso Bussola Amarone della Valpolicella Classico 2012. J’ai ouvert les deux hier car la première offrait de merveilleuses notes d’arachides Assez concept avec l’Halloween mais pas avec moi. J’ai pris mon courage à deux mains et j’ai ouvert l’autre en espérant qu’elle soit buvable. Probablement habitée par la colère, j’ai été déçue. Robe trouble et larmes suspendues dans le verre. Belles notes de cerises noires, d’épices et de torréfaction. La bouche est mûre, ronde aux tanins lissés baignants dans le sirop. Mais où était l’amertume de cet italien ténébreux? Sans doute engloutie dans mes 82.25$...

Ta description est assez fidèle à ce que je m'attends d'un Amarone qui ont souvent très peu d'amertume en raison de ce sucre résiduel.

A la demande de Ludwig et Yves, nous avons ouvert à nouveau ce vin pour accompagner une fois de plus les entrées du Trifecta.

Chablis 1er cru La Forest 2013, Vincent Dauvissat
La robe est jaune or pâle....plus foncée que d'habitude pour un Dauvissat.
Bouquet bien typé avec ces arômes de village de pêcheurs, des notes lactées et aussi un fruité plus jaune comme les mirabelles et la mangue.
La bouche se veut plutôt ronde et croquante, l'acidité est moyenne à bonne, la finale avec une belle longueur sur des citrons et du sel. Je m'attendais à plus de mordant pour ce millésime froid.
Si Raveneau affirme avoir manqué ce millésime, ce vin de Vincent est dans une forme plus sphérique et riche.
17/20 ou 91 pour Yves.

Hier soir, un vin que j’espérais très bon et qui s’est révélé mieux encore :

Buisson-Charles Goutte d’Or meursault 1er cru 2011 : Couleur pâle et brillante, avec encore un peu de vert. Le nez est ouvert, large, mais fin, sur des notes de fruits blancs, de fleurs, avec une touche de noisette fraîche, sans traces d’élevage, de réduction ou d’évolution indue. La bouche est moyennement puissante, déliée, gracile, dégageant une fine impression satinée. Finale expansive et aérienne, fort longue et pure. Un vin racé, justement concentré, noble, issu d’un millésime en demi-teinte, mais dont l’harmonie me plaît en général beaucoup. Ma dernière bouteille de ce vin et la plus impressionnante, tant elle donnait l’impression d’être exactement sur son X. Excellent, voire plus.

Cuvée Barberini 2007, Châteauneuf-du-Pape, dom.de la Solitude, acheté en 2011, 65$.

Décanté et remis en bouteille. Superbe robe sans aucun signe d'évolution ! Grenat vif, soutenu mais limpide, collet aqueux. Bouquet tout à fait dégourdi, riche, sur les confitures certainement, vanille et bois probablement, quelques épices douces, sous-bois, cassonade...C'est complexe tout en annonçant quelque chose de cochon...

Et ça l'est ! Pas lourd mais pas en dentelles non plus ! Dans l'idée (fausse !) que je me fais d'un cnp classique: texture de velours, presque huileuse mais fort agréable; matière fruitée dense, cuite, sucrée; vivacité plutôt basse; amers sages bien dosés. La finale dorlote en ces temps froids qui se pointent en étant intense de gourmandise. Bref oui, un vin cochon savoureux et quoique harmonieux, il me parait encore très jeune. Celui-là, je vais fêter sa dernière à ses 20 ans, peut-être même ses 25 !

Et maudit...Avec le temps et la bouffe, je l'aime de moins en moins, l'alcool et l'arrache-gueule ressortent...C'est quoi son problème, il aime pas l'air et il aime pas ma bouffe ? Là j'ai fini de manger et il revient me dorloter ! À son meilleur en tête-à-tête ! À demain sale bête !

Lendemain: le bouquet est très beau, enivrant...en bouche wow, encore meilleur qu'hier (sans la bouffe !), tout doux, tout velours...passe mieux avec le menu du jour mais demeure plus savoureux en solo !

Michel Therrien a écrit:
Chablis 1er cru La Forest 2013, Vincent Dauvissat
La robe est jaune or pâle....plus foncée que d'habitude pour un Dauvissat.
Bouquet bien typé avec ces arômes de village de pêcheurs, des notes lactées et aussi un fruité plus jaune comme les mirabelles et la mangue.
La bouche se veut plutôt ronde et croquante, l'acidité est moyenne à bonne, la finale avec une belle longueur sur des citrons et du sel. Je m'attendais à plus de mordant pour ce millésime froid.
Si Raveneau affirme avoir manqué ce millésime, ce vin de Vincent est dans une forme plus sphérique et riche.
17/20 ou 91 pour Yves.

Aaaaaah, ça c'est clair!

Merci.

Château Lynch-Bages 1988: Encore une fois un bouchon impeccable à peine imbibé. Y a pas à dire, Bordeaux maitrise le bouchon. La robe est assez évoluée de couleur grenat au pourtour orangé sur près de 1/2 centimètre. Nez typiquement bordelais sur la cerise noire, le crayon mine, le tabac et de fines notes de sous-bois. Bouche structurée comportant une bonne dose d'acidité sur des tannins assez fermes. Une fin de bouche qui me plait avec ces amers peu appuyés. Même si les années l'ont assagi, on peut percevoir encore aujourd'hui, à 32 ans d'âge, la puissance et la fougue qu'il a eu jadis. Pas le plus charmeur mais très bien fait. 92 pts.