Semaine du 7 juin 2020

Domaine Labet Fleur de Savagnin Côtes du Jura 2016
Couleur doré assez prononcé, mais brillant et jeune. Arômes de pêches, d'abricots, de cantaloup, paraît un peu mûr mais il y a de la fraîcheur et de la salinité pour équilibrer. Entrée de bouche tendue et une finale ronde et savoureuse. Saveurs de fruits à noyaux avec un peu de citron et de notes salines. Il y a aussi une amertume bien dosé qui cadre bien avec la texture offerte en bouche. J'ai trouvé ce vin assez intellectuel et pas si simple d'approche, mais tout à fait délicieux. Ne me manquait qu'un beau plateau de fromages pour accompagner ce vin. Excellent+ (92)

BURN COTTAGE MOONLIGHT RACE PINOT NOIR 2016

Le projet NZ de Marquis Sauvage (un distributeur américain dont la famille a des investissements dans Koehler Ruprecht en Allemagne) et Ted Lemon de Littorai. C'est très bourguignon, mais l'acidité trahie son origine. Des notes herbacées, minérales et épicées sont mies de l'avant, suivi par de belle notes de fruits rouges. Vraiment un beau vin et moins cher qu'un premier cru bourguignon ou même Littorai qui pour moi sont de qualité similaire.

Oscar's 2013, Douro, Quevedo: vin blanc d'entrée de gamme de Quevedo. Belle surprise! Couleur encore bien jeune, jaune paille, belles de notes de fruits blancs, fleurs, pointe de miel. La bouche a encore une belle tenue, gourmande et fraîche, acidité présente, pointe de rancio qui apporte de la complexité, belle finale aromatique et saline. Serait environ 17$ prix SAQ, surprenant!

Domaine Pavelot Savigny-lès-Beaune 2010
Couleur grenat translucide. Arômes de fruits rouges épicés, de terre ainsi que des notes d'évolution de vieux bois et de feuilles d'automne. Assez soyeux en bouche, peu d'amertume, belle acidité, il y a un peu de notes d'agrumes, d'épices (cannelle et muscade) et de terre. Dure un bon moment en bouche avec un peu de chaleur. La bouteille s'est vidée facilement. Très bien+ (90)

Chambolle-Musigny 2014, Domaine G. Roumier
La robe est rubis de moyenne intensité.
Un bouquet intense et captivant. Cerises, fines épices, eau de vie, pivoine et on refait le tour.
La bouche est ronde et séveuse, croquante et salivante, belle densité en milieu de bouche, longue finale sur un fruité mûr. Nettement au dessus de son niveau d'appellation.....il y ajoute un peu de Fuées! La classe.
17-17,5/20.

Pierre Gaillard Côte-Rôtie 2010
Couleur grenat moyennement sombre. Arômes de petits fruits rouges cuits, d'épices (à peine de poivre), de viande et de fleurs séchées. Saveurs similaires en bouche, le vin est soyeux avec une bonne acidité, mais il reste un petit mordant en finale. Prêt à boire, mais peut tenir quelques années encore, ce qui pose un dilemme à savoir ce que je vais faire avec la bouteille qu'il me reste! Excellent (91)

Frantz Saumon Un Saumon dans la Loire Sauvignon Vin de France 2018 (IP, mais je ne me souviens plus de l'agence)
Couleur doré pâle et éclatant. Arômes de citron, d'ananas frais, d'herbes (mais pas de gazon ici) et d'air salin. Bonne acidité en bouche qui garde de la texture et de la rondeur, tout en ayant une concentration moyenne. Saveurs de citron et autres agrumes puis de cailloux mouillés. Rafraîchissant et plus agréable que les sauvignons trop typés. Très bien (89)

Bien simple avec le poulet:

Domaine Thymiopoulos Jeunes Vignes de Xinomavro Naoussa 2018
Couleur rubis assez clair. Arômes de fruits rouges écrasés, de branches d'arbres, de terre et d'épices. Bonne acidité en bouche avec une finale légèrement amère. Encore là c'est simple mais bien fruité avec juste ce qu'il faut de notes épicées. Un classique à petit prix. Bien+ (88)

Ce soir :

Egon Müller Scharzhofberger kabinett riesling MSR 2008 : Couleur ahurissante, pâle, verdâtre et brillante. Nez primesautier sur la pêche blanche, la pomme verte, l’abricot et le lilas. En bouche, c’est encore très jeune, mais le caractère assemblé et le grain un rien arrondi évoquent une certaine évolution. Jamais on ne penserait que ce vin a passé 11 ans en bouteille! L’ensemble combine adroitement intensité aromatique, finesse, fraîcheur et longueur, dégageant une impression de dentelle, avec ce côté aérien, détaillé, léger. Persistance aromatique étonnante, sur des notes de lime, de lilas, avec un quelque chose d’un rien poudreux, comme du talc. Un vin fascinant qui pourrait être plus complexe, dont le peu d’évolution est potentiellement frustrant, mais c’est aussi une leçon des choses et une certaine idée du vin, l’étalon d’une autre esthétique. Excellent.

Une plume très inspirée, la prose est à la hauteur du nectar!

Hier soir, avec les guédilles crevettes et homard du Hoogan :

Droin Les Clos chablis grand cru 2010 : Couleur moyennement dense, mais montrant une certaine évolution. Nez de pierre frotté, de citron confit, mais aussi de poire, avec un peu d’élevage, et de fumée. Pas des plus typiques ou distinctifs. La bouche offre un beau volume, une certaine puissance, qui, sans manquer de fraîcheur, se montre matte. Longueur correcte, sans plus … je ne sais si c’est une bouteille qui a évolué un peu rapidement, mais cette expérience n’est pas de nature à me faire changer d’avis sur ce producteur. Je trouve que les vins manquent de personnalité, de caractère, d’âme et si c’est habituellement plutôt bien fait, ils m’ennuient plus souvent qu’autrement, assis qu’ils sont au carrefour des styles de la région, sans aller dans quelque direction que ce soit …

Vincent, ça ressemble pas mal à l'opinion que j'ai du producteur aussi. Histoire de confirmer (confronter) ton opinion, je vais ouvrir ce soir son Grenouille 2013 et ce, sur le même menu du Hoogan À suivre !

Domaine Christian Moreau Père & Fils 1er cru Vaillon 2014
Le 1er soir, il est typique de Vaillon(s) (le "s" dépend des vignerons...): des fruits mûrs d'un terroir solaire, un bel équilibre et une finale saline. Le lendemain, il se retend et reprend une finale à la 2014: une belle tension. Excellent!

Domaine Alain Gras Auxey-Duresses Très Vieilles Vignes 2017
Des notes d'élevage au nez mais ceci ne reflète pas la bouche car très peu d'élevage sur le palais. Initialement très frais, sur les cerises croquantes, se buvant très facilement.  À l'aération, il devient un peu plus sérieux et le demeure le lendemain.  Déjà très bon et accessible plus jeune que sur les autres millésimes essayés jusqu'à maintenant.  Très bon et accompagne très bien les grillades.

Vincent Messier-Lemoyne a écrit:Hier soir, avec les guédilles crevettes et homard du Hoogan :

Droin Les Clos chablis grand cru 2010 : Couleur moyennement dense, mais montrant une certaine évolution. Nez de pierre frotté, de citron confit, mais aussi de poire, avec un peu d’élevage, et de fumée. Pas des plus typiques ou distinctifs. La bouche offre un beau volume, une certaine puissance, qui, sans manquer de fraîcheur, se montre matte. Longueur correcte, sans plus … je ne sais si c’est une bouteille qui a évolué un peu rapidement, mais cette expérience n’est pas de nature à me faire changer d’avis sur ce producteur. Je trouve que les vins manquent de personnalité, de caractère, d’âme et si c’est habituellement plutôt bien fait, ils m’ennuient plus souvent qu’autrement, assis qu’ils sont au carrefour des styles de la région, sans aller dans quelque direction que ce soit …

Je suis en parti d’accord car Droin n’est pas le producteur le plus singulier de la région mais tout ce que j’ai bu demeure d’un niveau quand même très élevé. Il demeure dans mes achats réguliers avec Raveneau, Dauvissat et Samuel Billaud.

Dans le Top 10 de Chablis qui a vraiment de la personnalité, outre Raveneau et Dauvissat? Pour ce dernier ça me semble également à discuter à l’aveugle, puisqu’on peut le confondre avec d’autres facilement.

Vincent lance un pavé dans la marre et Ludwig un autre!

Difficile de trouver Chablis ayant plus de personnalité que Dauvissat, l'archétype du Chablis traditionnel, à mon humble avis. Le fait qu'on puisse le confondre avec d'autres (ce qui est vrai de presque tous les vins) signifie simplement que d'autres adoptent un style similaire, sans bois neuf ou très peu, traditionnel, peu interventionniste, laissant place au terroir.

Bien d'accord Yves. Je mettrais Raveneau et Samuel Billaud ensemble sur un autre spectre stylistique.

Yves Martineau a écrit:Vincent lance un pavé dans la marre et Ludwig un autre!

Difficile de trouver Chablis ayant plus de personnalité que Dauvissat, l'archétype du Chablis traditionnel, à mon humble avis. Le fait qu'on puisse le confondre avec d'autres (ce qui est vrai de presque tous les vins) signifie simplement que d'autres adoptent un style similaire, sans bois, traditionnel, peu interventionniste, laissant place au terroir.

Tout sous bois.....mais peu ou pas de neuf.

Domaine Droin, Grenouille 2013

Robe verte assez prononcée. Moi qui accorde une importance au nez, c’est ici où le degré de satisfaction est le plus bas. On est sur les fruits mûrs et la fumée, exit le côté salin souvent associé à Chablis. Pour moi il n’y a rien de typique ici. La bouche se présente beaucoup mieux, fraîche et d’un grand volume mais qui s’estompe plus vite qu’anticipé sans grande tension. Disons que le millésime y est peut-être pour quelque chose. Le vin est bon mais je crois qu’on peut s’attendre à mieux d’un grand cru. 90 pts. Après les 2 qu’on connait tous, grande préférence pour Billaud et Fèvre.

Vous me donner le goût d'ouvrir une bouteille de Clos 2010 de Droin que j'avais l'intention de garder assez longtemps...

Michel Therrien a écrit:

Yves Martineau a écrit:Vincent lance un pavé dans la marre et Ludwig un autre!

Difficile de trouver Chablis ayant plus de personnalité que Dauvissat, l'archétype du Chablis traditionnel, à mon humble avis. Le fait qu'on puisse le confondre avec d'autres (ce qui est vrai de presque tous les vins) signifie simplement que d'autres adoptent un style similaire, sans bois, traditionnel, peu interventionniste, laissant place au terroir.

Tout sous bois.....mais peu ou pas de neuf.

Oui bien sûr, j'ai corrigé cette erreur évidente (je savais bien pourtant), je voulais parler du peu de bois. L’élevage se fait en fût avec 10% de bois neufs, peu de soufre et sans aucun batônnage.

Pierre Beauregard a écrit:Domaine Droin, Grenouille 2013

Robe verte assez prononcée.  Moi qui accorde une importance au nez, c’est ici où le degré de satisfaction est le plus bas.  On est sur les fruits mûrs et la fumée, exit le côté salin souvent associé à Chablis.  Pour moi il n’y a rien de typique ici.  La bouche se présente beaucoup mieux, fraîche et d’un grand volume mais qui s’estompe plus vite qu’anticipé sans grande tension.  Disons que le millésime y est peut-être pour quelque chose.  Le vin est bon mais je crois qu’on peut s’attendre à mieux d’un grand cru.  90 pts.  Après les 2 qu’on connait tous, grande préférence pour Billaud et Fèvre.

Pierre, il est possible que le style de Droin te plaise moins.
Par contre, je te suggérerais de l'évaluer sur un millésime plus classique (les grands: 2010, 2014, 2017; même 2011, 2012, 2016) - 2013 a été une année très atypique en blanc pour la plupart des producteurs. En 13 comme en 09 et en 15, il y a certains vins beaucoup moins tendus, avec parfois des notes de chaleur et même d'exotisme.

Stéphanie, j'ai bu au minimum, une trentaine de fois les vins de Droin et j'ai en cave un autre vingtaine de bouteilles. Je crois que ta première phrase résume assez bien mon opinion.

Pierre Beauregard a écrit:Stéphanie, j'ai bu au minimum, une trentaine de fois les vins de Droin et j'ai en cave un autre vingtaine de bouteilles.  Je crois que ta première phrase résume assez bien mon opinion.

C'est bien correct Pierre: à chacun ses goûts et il ne faut pas être gêné de le dire.
Par exemple, je trouve que Céline Dion a un immense talent mais je ne suis pas une grande fan de son répertoir!

À voir les prix de plus en plus pratiqués dans la région il me semble que Droin demeure quand même un achat avisé avec les premiers à 60$ et grands à 100$.

Je trouve Droin moins intéressant que les canons cités précédemment, qui sont difficiles à obtenir de surcroît, mais aussi intéressant sinon plus que la plupart des autres excellents producteurs dont les bouteilles sont accessibles: Fevre, Billaud-Simon, Moreau, etc.

Bien entendu si on pouvait acheter à volonté du Dauvissat et Raveneau ça rendrait 95% des chablis inutiles dans ce bas monde.

La Gille 2009, Gigondas, Perrin et fils, acheté en 2011, 30$.

En carafe 1 heure. 80% grenache, 20% syrah. Grenat bien soutenu, vif, un brin brouille, mince liséré aqueux au collet, sans signe d'évolution. Bouquet timide et simple mais tout en fraîcheur: fruits rouges natures et fleurs des champs.

Premières impressions de "simplicité" en bouche également. Attaque sur le bout des pieds sur une très belle texture cependant, veloutée, soyeuse, suivie d'un fruité rouge cuit, très sec, comme étouffé. La tension est plutôt basse sans que je ne ressente trop de lourdeur et la finale arrache un peu en amers ou tanins rudes. Un vin costaud, pas nécessairement lourd, sauvé par sa texture réconfortante. Me manque juste un peu de gourmandise de fruits. Quand même en pleine forme et bon. S'améliore pas avec le temps et la bouffe, comme s'il s'oxydait ??? À suivre demain !

Lendemain: pas facile le nez, gros doute, je pense que c'est oxydé. allons voir la bouche: pas facile non plus...la texture est tellement belle, mais ça arrache en finale. la vie est trop courte, je passe au suivant !

Terrasse du Diable 2007, Gigondas, Les Pallières, acheté en 2010, 35$.

Pnp. 90% grenache. Grenat vif, moins soutenu que Gille et plus limpide, petit collet orangé, sans signe d'évolution. Bouquet complètement différent, subtil et élégant, sur le fruit rouge cuit genre fine confiture, avec de la vanille fraîche, pointe de truffe, fleurs séchées, un peu de poivre...un bouquet complexe et envoûtant.

L'attaque est directe sur une texture presqu'onctueuse qui présente un fruit plutôt noir genre mûres/cassis, confit, pulpeux, un brin sucré. Heureusement il y a une tension qui crie "présent", repoussant une lourdeur qui se tient pas loin. Les amers de leurs côtés crient plutôt "tassez-vous !" et sont donc fort solides voire rudes, surtout en finale. C'est costaud, cochon, intense mais sans finesse. Je préfère quand même à Gille qui était trop simple hier et assurément oxydé aujourd'hui. Mais mais mais...encore une fois avec le temps et la bouffe, le nez me devient insupportable avec ses relents de bois mouillé et la bouche c'est pire avec son alcool (il tire 15,2 degrés) et ses je-ne-sais-quoi qui m'arrachent la gueule...J'ai juste envie d'aller me servir un amaro pour effacer tout ça !

Lendemain: ça pue le bouillon en poudre...ça arrache la gueule...au suivant !

Vieilles vignes 2009, Gigondas, Tardieu-Laurent, acheté en 2012, 40$.

Pnp. Possiblement 95% grenache et le reste en mourvèdre si je me fie à la fiche du 2013. Grenat mat, un brin brouille, assez soutenu avec petit liséré tuilé au pourtour. Bouquet comme une brise fraîche, sentant la forêt ! Du bois, des épices secs, des fleurs sèches et du petit fruit rouge qui se profile derrière tout ça.

Attaque en douceur sur une texture caressante. De même le fruit est doux, rouge genre cerise, sucré, abondant. La tension est de bon aloi et encore une fois voilà un Gigondas avec des amers solides. Un vin de caractère, quand même harmonieux, et qui oui enfin témoigne d'une certaine finesse...Excellent en l'instant. Sera-t-il oxydé demain ? Telle est la question ! Avec le temps et la bouffe, ben cr...après plus de 20 ans à boire du vin de toutes sortes je comprends plus rien lol ! Ce 3ième Gigondas se durcit lui aussi, ce qui me donne un flash débile: les Gigondas de 10 ans et + ne tolèrent pas l'oxygène !

Lendemain: fiou fiou fiou....très beau bouquet, doux, frais, fruité, boisé. très belle bouche, douce, sans rudesse, fruitée, sucrée, gourmande mais fine...Il sauve la mise Gigondas !

En résumé, mauvaise semaine pour moi mais bonne semaine pour l'évier !
(tout ça à cause d'Olivier et son Raspail-Ay qui m'a donné le goût d'ouvrir du Gigondas ! )