Dégustation de Bordeaux - 2000 et plus vieux

François Guyot a écrit:Merci Pierre pour l'excellent compte-rendu. Dommage pour le Mouton 82. Je suis surpris de ta deuxième place personnelle à Sociando Mallet 95. Même si j'ai trouvé certaines bouteilles de ce cru très belles, aucune ne m'est apparue une grande bouteille; d'où mon étonnement quant à sa performance contre des crus aussi réputés. J'aurais bien aimé goûté ce 95.

Moi je ne suis pas surpris François.  À l'aveugle, ils sont tous sur le même pied d'égalité au départ.  Et au dévoilement, on a souvent des surprises, surtout avec le 95.  Je ne suis pas le seul à l'avoir mis dans le top 3, au final il a terminé en 4e position.  Et c'est loin d'être la seule fois.  Au moins 3-4 fois que le S-M 95 est arrivé dans les premiers et ce, toujours à l'aveugle.  J'ai souvent entendu également qu'il était super facile à trouver à l'aveugle ... c'est celui qui sent le poivron.  À ma connaissance, personne n'a identifié correctement le S-M 95 à l'aveugle.  Il nous réserve des surprises mais comme c'était ma dernière ça met un terme à ce petit jeu.  

Merci Pierre pour la compilation des impressions de groupe. Il est difficile de bien faire ce genre d'exercice dans un contexte de resto, salle comble et bruyante, mais on peut quand même en tirer des enseignements.

Dans mon ordre de préférence, j'ai clairement un trio de tête:

1) Palmer 1995
2) Tertre Roteboeuf 1997
3) Palmer 1998

Ces trois vins me semblaient accomplis, suaves et néanmoins pleins, avec des profils aromatiques typés et de belle élégance.

Le trio suivant

4) Montrose 2000
5) Pichon Comtesse 1995
6) Léoville Las Cases 1996

étaient très proches en qualité à mon palais, mais à des stades d'évolution bien différents. Le Montrose se rapprochait de sa maturité, le Pichon avait encore un peu trop d'extraction et de notes d'élevage (eh oui, à plus de 20 ans!) alors que le Léoville a tellement changé (retenu au début, ensuite très impressionnant mais pour se montrer plus rude à mon palais par la suite) que je ne savais pas trop quoi en penser à part le fait qu'il ne me semblait pas du tout prêt à boire en cette journée.

Outre le Mouton 1982 plus que fatigué, le Sociando 1995 fermait pour moi la marche en montrant certes de belles qualités, mais m'apparaissant le plus court au niveau de la PAI. S'il impressionnait grandement en jeunesse, je dirais qu'on voit aujourd'hui qu'il est très loin du 1996.

Merci Pierre pour organiser une telle belle soirée et tous les convives pour votre générosité.

Note: Il y a une limitation de 1024 px de largeur lors de l'insertion d'image, if faut cliquer sur la photo pour voir l'image au complet.





En ordre de service:

Mouton 1982: Vin fatiqué voire bouchonné avec les effluves des fleurs de liège perçus tant au nez qu'en bouche. Dommage!

Palmer 1998: Bouquet charmeur aux parfums dominants de myrtilles, crème de cassis et de moka. Bouche d'une grande fraîcheur, généreuse, énergique avec des tanins encore serrés et culmine vers une finale tannique assez soutenue. (mon préféré pour le nez)

Pichon Comtesse 1995: Joli nez émane des arômes de cassis, de cèdre et de reglisse. Bouche est costaud, un peu boisée et austère au départ. Elle s'évolue merveilleusement dans le verre. Le vin devient plus souple, fin et équilibré. (mon deuxième préféré pour la bouche)

Léoville Las Cases 1996: Nez discret voire fermé au départ. Il s'ouvre tranquillement vers les notes de pruneau et de café. Bouche d'une extraction massive, charpentée et tannique. L'aération lui a fait du bien.

Montrose 2000: Beau nez sur les notes de tabac et de fruits noirs. Bouche ronde, souple avec les tanins fins. Finale longue et légèrement asséchante.

Tertre Roteboeuf 1997: Bouquet envoûtant aussi charmeur que celui de Palmer 1998 sur les fruits noirs. Un superbe volume en bouche, charnue de tanins fondus, ample et veloutée aux fruits mûrs. Vin racé, bien équilibré avec une belle tension en milieu de bouche. L’ensemble est harmonieux et s’estompe dans une finale persistante et soyeuse. (mon préféré de la soirée, grosse surprise au dévoilement, j'ai pensé que c'était le Palmer 1995)

Sociando Mallet 1995: Vin plutôt masculin, puissant et corsé. Bouche tannique et finale astringente.

Palmer 1995: Très beau vin aux arômes de cassis, reglisse et boîte à cigares. Bouche suave, fine et longue mais manque un peu de l'éclat et de Fougueux à mon goût.

Mon ordre de préférence:

1- Tertre Roteboeuf 1997
2- Palmer 1998
3- Pichon Comtese 1995
4- Palmer 1995
5- Montrose 2000
6- Léoville Las Cases 1996
7- Sociando Mallet 1995
8- Mouton 82 (déffectueux)

Daniel.Thai a écrit:Merci Pierre pour organiser une telle belle soirée et tous les convives pour votre générosité.

Note: Il y a une limitation de 1024 px de largeur lors de l'insertion d'image, if faut cliquer sur la photo pour voir l'image au complet.





En ordre de service:

Mouton 1982: Vin fatiqué voire bouchonné avec les effluves des fleurs de liège perçus tant au nez qu'en bouche. Dommage!

Palmer 1998: Bouquet charmeur aux parfums dominants de myrtilles, crème de cassis et de moka. Bouche d'une grande fraîcheur, généreuse, énergique avec des tanins encore serrés et culmine vers une finale tannique assez soutenue. (mon préféré pour le nez)

Pichon Comtesse 1995: Joli nez émane des arômes de cassis, de cèdre et de reglisse. Bouche est costaud, un peu boisée et austère au départ. Elle s'évolue merveilleusement dans le verre. Le vin devient plus souple, fin et équilibré. (mon deuxième préféré pour la bouche)

Léoville Las Cases 1996: Nez discret voire fermé au départ. Il s'ouvre tranquillement vers les notes de pruneau et de café. Bouche d'une extraction massive, charpentée et tannique. L'aération lui a fait du bien.

Montrose 2000: Beau nez sur les notes de tabac et de fruits noirs. Bouche ronde, souple avec les tanins fins. Finale longue et légèrement asséchante.

Tertre Roteboeuf 1997: Bouquet envoûtant aussi charmeur que celui de Palmer 1998 sur les fruits noirs. Un superbe volume en bouche, charnue de tanins fondus, ample et veloutée aux fruits mûrs. Vin racé, bien équilibré avec une belle tension en milieu de bouche. L’ensemble est harmonieux et s’estompe dans une finale persistante et soyeuse. (mon préféré de la soirée, grosse surprise au dévoilement, j'ai pensé que c'était le Palmer 1995)

Sociando Mallet 1995: Vin plutôt masculin, puissant et corsé. Bouche tannique et finale astringente.

Palmer 1995: Très beau vin aux arômes de cassis, reglisse et boîte à cigares. Bouche suave, fine et longue mais manque un peu de l'éclat et de Fougueux à mon goût.

Mon ordre de préférence:

1- Tertre Roteboeuf 1997
2- Palmer 1998
3- Pichon Comtese 1995
4- Palmer 1995
5- Montrose 2000
6- Léoville Las Cases 1996
7- Sociando Mallet 1995
8- Mouton 82 (déffectueux)

Merci pour le CR Daniel. Très apprécié.

La compilation des préférences du groupe a donné les résultats suivants :

1- Tertre Roteboeuf 1997
2- Léoville Las Cases 1996
2- Palmer 1995
4- Sociando Mallet 1995
5- Palmer 1998
6- Pichon Comtesse 1995
7- Montrose 2000
8- Mouton Rothschild 1982 (bouteille défectueuse)

Merci Messieurs pour vos impressions et les photos. Toujours intéressant à l’aveugle de voir les résultats, la performance de Tertre Roteboeuf dans ce millsésime 97 très ordinaire est impressionnante, tout comme Sociando qui se classe toujours bien dans ce genre d’exercice, même si cela ne semble pas être unanime, je ne suis pas surpris par ce constat. Quand même incroyable et intéressant aussi de lire les impressions de Daniel et Olivier sur Pichon qui fait encore très boisé après plus de 20 ans en bouteille. Comme quoi plusieurs grands vins Bordelais récompensent la patience.

Avec toutes ces grosses pointures, je n'en reviens simplement pas du résultat, un 1997 en tête!

En même temps, ce vin nous avait sciés en janvier 2018, toujours à l'aveugle.

Merci pour les commentaires

Il y a selon moi deux choses à dire sur 1997:

1) c'est loin d'être un mauvais millésime

L'erreur a été de placer les prix au-dessus de 1995 et 1996, mais les vins réussis de 1997 étaient foncièrement bons, avec une jolie tendresse et une expression aromatique fine.

D'ailleurs, avec le temps les gens ont oublié les très bonnes conditions climatiques, voir le tableau 3 du PDF suivant:

http://media.terry.uga.edu/documents/economics/ashenfelter_predicting_quality.pdf

2) l'approche du chateau Le Tertre Roteboeuf, laissant les raisins mûrir lentement sur des vignes basses peu effeuillées, dans un millésime considéré comme précoce par presque tout le monde, a permis de construire un vin relativement complet et, surtout, fort séduisant...

Merci des précisions Olivier, cela fait beaucoup de sens.

Olivier Collin a écrit:Il y a selon moi deux choses à dire sur 1997:

1) c'est loin d'être un mauvais millésime

L'erreur a été de placer les prix au-dessus de 1995 et 1996, mais les vins réussis de 1997 étaient foncièrement bons, avec une jolie tendresse et une expression aromatique fine.

D'ailleurs, avec le temps les gens ont oublié les très bonnes conditions climatiques, voir le tableau 3 du PDF suivant:

http://media.terry.uga.edu/documents/economics/ashenfelter_predicting_quality.pdf

Certes, loin d'un mauvais millésime, mais certainement pas au niveau de 1996 ou 2000, voire 1995 en Médoc. Et surtout, face à Las Cases 1996 ou Montrose 2000, c'est une performance étonnante sur laquelle je n'aurais pas parié.  (Par contre, j'aurais parié sur Tertre 2000! )