Visite au Domaine Jean-Paul et Benoît Droin
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Visite au Domaine Jean-Paul et Benoît Droin
Visite au Domaine Jean-Paul et Benoît Droin (automne 2017):
Historique: Domaine familial depuis 1620. Benoît (16e génération de vignerons) s’est joint à son père Jean-Paul il y a 20 ans. Dès le début, son père lui a laissé beaucoup de latitude car il estimait qu’il était temps de laisser la place à son fils. Il a pris sa retraite il y a 5 ans et Benoît dirige maintenant seul le domaine.
Équipe: 10 employés à temps plein
Superficie et nombre d’appellations: total = 26 Ha dont 11 Ha en 1er cru et 4,14 en grand cru. 16 appellations ( 9 1ers et 5 grands crus). Le domaine exporte 65-70% de sa production dans 55 pays, dont les 2 plus gros clients (comme beaucoup d'autres domaines bourguignons) sont la Grande-Bretagne et les USA.
Travail à la vigne: il explique que le Chardonnay est un cépage qui a peu d’arômes primaires (du raisin) et d’arômes secondaires fermentaires. C’est plutôt un cépage d’arômes tertiaires provenant des extraits sec du sol, donc qui exprime vraiment le terroir si on ne le maquille pas et qu’on n’enrobe pas trop sa minéralité. Il croit donc en l’importance du travail du sol qui retourne les éléments essentiels au sol via la fragmentation des cailloux. Il croit que ceci a été oublié ou laissé de côté dans le passé et que la venue des mouvements bio/biodynamie a contribué à porter davantage d'attention sur le travail du sol. Il ne travaille pas en bio mais évite le plus possible les traitements invasifs (il veut garder la possibilité de le faire si jamais les conditions sont catastrophiques).
Vendanges: Benoît aime vendanger tôt, dès que les raisins entre dans la fenêtre de maturité, afin de favoriser la fraîcheur des vins. Il dit vouloir "faire du Chablis et non du Chardonnay". Il utilise la vendange manuelle pour les coteaux très abrupts et pour les vieilles vignes, sinon il favorise la vendange mécanique sur toute la gamme des vins. Selon lui ceci ne change en rien la qualité des vins et que 40 ans d'utilisation de la mécanisation des vendanges chez plusieurs vignerons n'a pas altéré la qualité de leurs vins. Il préfère cette avenue qui lui permet de vendre les vins à un prix moindre. Il croit que certains vignerons sont gênés de dire qu’ils vendangent avec les tracteurs car ce n’est pas « bien vu ».
Vinification: le Petit Chablis et le Chablis ne voient jamais le bois, tout comme les 1ers crus Côte de Léchet et Vaucoupin, ainsi que le grand cru Blanchot. Les 1ers et grands crus sont vinifiés/élevés en partie en cuve et en partie en fûts (proportion de fûts: 25% pour Vaillons, Mont de Milieu et Montée de Tonnerre; 35% pour Vosgros et Vaudésir; 40% pour Montmains et Valmur; 50% pour Fourchaume, Grenouille et Les Clos). Plus le vin a de la puissance, plus il gagne à séjourner en fûts.
Élevage: maximum 10-12 mois car à cette étape également, le but est d’emprisonner toute l’énergie et la fraîcheur du vin dans la bouteille. Un maximum de 5% de fûts neufs est utilisé pour les 1er crus et de 10% pour les grands crus.
Assemblage et mise en bouteille: l’assemblage des vins en fûts et de ceux en cuves inox se fait dans des cuves. Pour les bouchons, Benoît a expérimenté avec les Diam à partir de 2007. En voyant à quel point les vins conservaient une fraîcheur et que la qualité était non seulement altérée mais le taux de bouteilles défectueuses chutait, il a converti le domaine 100% en Diam en 2011. Il croit que le Diam 5 serait suffisant pour tous les vins, mais il utilise les bouchons plus longs (Diam 10) sur les grands crus pour rassurer les gens sur le traitement de ces vins. il croit que moins les vins ont d’air, mieux ils s’expriment dans le temps. On fait le vide d’air dans les bouteilles en injectant de l’azote. Le taux final de soufre en bouteille est de 80-90 au total (30-35 de soufre libre).
Garde: en général, il suggère de boire les vins dans les 3 1ères années, sinon de les attendre 7 à 10 ans car ils ont tendance à se refermer dans la période intermédiaire (pour l’instant 2013 semble faire exception à cette règle car ils demeurent ouverts depuis la mise). Sur le site internet, on suggère de boire le Petit Chablis dans les 3 ans; d’attendre le Chablis 2-3 ans (mais dans les meilleurs millésimes, on peut le garder plus de 10 ans); d’attendre les 1ers crus au minimum 1-5 ans, mais la garde idéale serait d’au moins 5-7 ans en Mont de Milieu et en Montée de Tonnerre; pour les grands crus la garde idéale serait de 8 à 10 ans, en patientant en particulier pour Valmur et Les Clos.
Service: Benoît suggère idéalement d’ouvrir ses vins 24 voire 48 heures à l’avance pour y faire pénétrer un petit peu d’O2, puis de remettre le bouchon. Si on n’a pas planifié à l’avance, un petit coup de carafe est suggéré.
Millésimes: 2007 fût un millésime d’une acidité inouïe, suivi par 2010/2014/2017, puis 2016 semblable à 2012, ensuite 2011, puis les années plus solaires de 2015/2013/2009. Les 2009 ont tendance à se retendre et il suggère de les attendre encore 5 ans. Il croit que le même phénomène se produira avec les 2015. En 2016, le gel, ainsi que les 2 orages de grêle (du 13 et du 27 mai) ont nettement réduit les rendements sur toute la région. Chez Droin, on perdu un peu plus de 50% de la récolte totale. En 2017, le gel et le froid ont également amputé les rendements de 50%. La seule consolation est que les 2 millésimes sont très qualitatifs, avec une grande tension en 2017.
Disponibilité au Québec: le Vaillons, le Montmains, le Vaudésir et le Valmur sont en SAQ. Le Chablis, le Mont de Milieu, le Montée de Tonnerre, le Grenouille et les Clos sont en IP avec Vini-Vins. Les Petit Chablis, Côte de Léchet, Vosgros, Vaucoupin, Vaulorent et Blanchot ne sont pas disponibles chez nous.
Historique: Domaine familial depuis 1620. Benoît (16e génération de vignerons) s’est joint à son père Jean-Paul il y a 20 ans. Dès le début, son père lui a laissé beaucoup de latitude car il estimait qu’il était temps de laisser la place à son fils. Il a pris sa retraite il y a 5 ans et Benoît dirige maintenant seul le domaine.
Équipe: 10 employés à temps plein
Superficie et nombre d’appellations: total = 26 Ha dont 11 Ha en 1er cru et 4,14 en grand cru. 16 appellations ( 9 1ers et 5 grands crus). Le domaine exporte 65-70% de sa production dans 55 pays, dont les 2 plus gros clients (comme beaucoup d'autres domaines bourguignons) sont la Grande-Bretagne et les USA.
Travail à la vigne: il explique que le Chardonnay est un cépage qui a peu d’arômes primaires (du raisin) et d’arômes secondaires fermentaires. C’est plutôt un cépage d’arômes tertiaires provenant des extraits sec du sol, donc qui exprime vraiment le terroir si on ne le maquille pas et qu’on n’enrobe pas trop sa minéralité. Il croit donc en l’importance du travail du sol qui retourne les éléments essentiels au sol via la fragmentation des cailloux. Il croit que ceci a été oublié ou laissé de côté dans le passé et que la venue des mouvements bio/biodynamie a contribué à porter davantage d'attention sur le travail du sol. Il ne travaille pas en bio mais évite le plus possible les traitements invasifs (il veut garder la possibilité de le faire si jamais les conditions sont catastrophiques).
Vendanges: Benoît aime vendanger tôt, dès que les raisins entre dans la fenêtre de maturité, afin de favoriser la fraîcheur des vins. Il dit vouloir "faire du Chablis et non du Chardonnay". Il utilise la vendange manuelle pour les coteaux très abrupts et pour les vieilles vignes, sinon il favorise la vendange mécanique sur toute la gamme des vins. Selon lui ceci ne change en rien la qualité des vins et que 40 ans d'utilisation de la mécanisation des vendanges chez plusieurs vignerons n'a pas altéré la qualité de leurs vins. Il préfère cette avenue qui lui permet de vendre les vins à un prix moindre. Il croit que certains vignerons sont gênés de dire qu’ils vendangent avec les tracteurs car ce n’est pas « bien vu ».
Vinification: le Petit Chablis et le Chablis ne voient jamais le bois, tout comme les 1ers crus Côte de Léchet et Vaucoupin, ainsi que le grand cru Blanchot. Les 1ers et grands crus sont vinifiés/élevés en partie en cuve et en partie en fûts (proportion de fûts: 25% pour Vaillons, Mont de Milieu et Montée de Tonnerre; 35% pour Vosgros et Vaudésir; 40% pour Montmains et Valmur; 50% pour Fourchaume, Grenouille et Les Clos). Plus le vin a de la puissance, plus il gagne à séjourner en fûts.
Élevage: maximum 10-12 mois car à cette étape également, le but est d’emprisonner toute l’énergie et la fraîcheur du vin dans la bouteille. Un maximum de 5% de fûts neufs est utilisé pour les 1er crus et de 10% pour les grands crus.
Assemblage et mise en bouteille: l’assemblage des vins en fûts et de ceux en cuves inox se fait dans des cuves. Pour les bouchons, Benoît a expérimenté avec les Diam à partir de 2007. En voyant à quel point les vins conservaient une fraîcheur et que la qualité était non seulement altérée mais le taux de bouteilles défectueuses chutait, il a converti le domaine 100% en Diam en 2011. Il croit que le Diam 5 serait suffisant pour tous les vins, mais il utilise les bouchons plus longs (Diam 10) sur les grands crus pour rassurer les gens sur le traitement de ces vins. il croit que moins les vins ont d’air, mieux ils s’expriment dans le temps. On fait le vide d’air dans les bouteilles en injectant de l’azote. Le taux final de soufre en bouteille est de 80-90 au total (30-35 de soufre libre).
Garde: en général, il suggère de boire les vins dans les 3 1ères années, sinon de les attendre 7 à 10 ans car ils ont tendance à se refermer dans la période intermédiaire (pour l’instant 2013 semble faire exception à cette règle car ils demeurent ouverts depuis la mise). Sur le site internet, on suggère de boire le Petit Chablis dans les 3 ans; d’attendre le Chablis 2-3 ans (mais dans les meilleurs millésimes, on peut le garder plus de 10 ans); d’attendre les 1ers crus au minimum 1-5 ans, mais la garde idéale serait d’au moins 5-7 ans en Mont de Milieu et en Montée de Tonnerre; pour les grands crus la garde idéale serait de 8 à 10 ans, en patientant en particulier pour Valmur et Les Clos.
Service: Benoît suggère idéalement d’ouvrir ses vins 24 voire 48 heures à l’avance pour y faire pénétrer un petit peu d’O2, puis de remettre le bouchon. Si on n’a pas planifié à l’avance, un petit coup de carafe est suggéré.
Millésimes: 2007 fût un millésime d’une acidité inouïe, suivi par 2010/2014/2017, puis 2016 semblable à 2012, ensuite 2011, puis les années plus solaires de 2015/2013/2009. Les 2009 ont tendance à se retendre et il suggère de les attendre encore 5 ans. Il croit que le même phénomène se produira avec les 2015. En 2016, le gel, ainsi que les 2 orages de grêle (du 13 et du 27 mai) ont nettement réduit les rendements sur toute la région. Chez Droin, on perdu un peu plus de 50% de la récolte totale. En 2017, le gel et le froid ont également amputé les rendements de 50%. La seule consolation est que les 2 millésimes sont très qualitatifs, avec une grande tension en 2017.
Disponibilité au Québec: le Vaillons, le Montmains, le Vaudésir et le Valmur sont en SAQ. Le Chablis, le Mont de Milieu, le Montée de Tonnerre, le Grenouille et les Clos sont en IP avec Vini-Vins. Les Petit Chablis, Côte de Léchet, Vosgros, Vaucoupin, Vaulorent et Blanchot ne sont pas disponibles chez nous.
Dernière édition par Stéphanie Chénier le Sam 17 Mar 2018 - 11:52, édité 1 fois
Stéphanie Chénier- Messages : 2261
Date d'inscription : 26/04/2014
Re: Visite au Domaine Jean-Paul et Benoît Droin
Merci Stéphanie.
Fort complet et détaillé.
Un bon coup de carafe avec les jeunes vins....ça enlève le perlant.
Fort complet et détaillé.
Un bon coup de carafe avec les jeunes vins....ça enlève le perlant.
_________________
WineBoy
La dégustation à l'aveugle est une grande leçon d'humilité.
Michel Therrien- Messages : 10010
Date d'inscription : 01/06/2009
Age : 61
Localisation : Joliette
Re: Visite au Domaine Jean-Paul et Benoît Droin
Dégustation des 2016 (en bouteille depuis 3 mois):
NB: certains vins n'ont pas été dégustés car les quantités ont été amputées par la météo...
Petit Chablis (1,85 Ha): le 2016 présente beaucoup de fruit mais également une belle fraîcheur. Pour ma part je l’ai légèrement préféré au Chablis.
Chablis (9 Ha): le 2016 est minéral avec des notes citronnées. Bien.
Chablis 1er cru Vaillons (rive G) (4,5 Ha): un 1er cru de maturation précoce, souvent celui qu’on boit en 1er dans la cave. Le 2016 démontre un nez floral, avec une bouche fruitée élégante d’une minéralité légère. Se boit très bien en l’état, même si ça peut se garder longtemps. Je ne suis pas renversée par le 2016 en ce moment, mais Benoît nous servira le 2010 en fin de dégustation et là on a eu un coup de coeur. Donc à encaver mais à garder, et ce malgré le fait qu’il est accessible en jeunesse.
Chablis 1er cru Côte de Léchet (rive G) (0,11 Ha): non produit en 2016. Décrit comme un vin plus floral mais aussi plus minéral et fermé que Vaillons.
Chablis 1er cru Vosgros (0,56 Ha): non dégusté. Décrit comme un vin plus gras et fruité.
Chablis 1er cru Montmains (rive G) (2 Ha; sol de marnes argileuses kimméridgiennes, assez profond): le 2016 est charmeur, large, sur les fruits un peu plus mûrs, avec une belle mâche en finale et une pointe d’épices douces.
Chablis 1er cru Vaucoupin (rive D) (0,17 Ha): non dégusté. Décrit comme très minéral sur des jeunes vignes plantées en sol kimméridgien.
Chablis 1er cru Fourchaume (rive D) (0,48 Ha): non produit en 2016. Décrit comme flatteur en jeunesse, riche et puissant mais avec une finesse et une minéralité notables.
Chablis 1er cru Vaulorent (rive D au sein de Fourchaume) (0,3 Ha; obtenu en fermage depuis 2013): Un vin de pureté, élégant, minéral et cristallin. Un coup de coeur pour moi. En raison des petites quantités produites, il n'est pas commercialisé.
Chablis 1er cru Mont de Milieu (rive D) (0,92 Ha; vignes de plus de 40ans; exposition S/SE assez solaire) (obtenu en fermage depuis 2003): non produit en 2016. Décrit comme ouvert en jeunesse malgré le potentiel de garde, sur les fruits mûrs parfois exotiques.
Chablis 1er cru Montée de Tonnerre (rive D) (1,7 Ha; âge moyen des vignes 50 ans, certaines plantées en 1975 l’année de naissance de Benoît et d’autres datant de 60 ans): le nez du 2016 est assez ouvert mais il est réduit en bouche. On sent qu’il a du volume et de la complexité, avec des notes fumées, mais définitivement à attendre. Fidèle à son statut de leader des 1ers crus. En l’état il est moins intéressant mais je le connais et c’est un de mes préférés de la cave.
Chablis Grand Cru Blanchot (0,16 Ha; terres blanches du haut de coteau avec un peu de sol portlandien en plus du kimméridgien): non produit en 2015. En 2016 seulement 600 bouteilles. Le 2016 présente des fleurs blanches au nez puis la bouche est d’une grande finesse, très salin, avec une touche de poivre blanc en finale. Coup de coeur pour moi.
Chablis Grand Cru Vaudésir (1,02 Ha): Le 2016 est fidèle à l’aspect féminin de l’appellation avec un nez très floral, une bouche très aromatique, fraiche, élégante. Moins minéral que les autres GC.
Chablis Grand Cru Valmur (1,04 Ha): l’appellation opposée en style au Vaudésir, plus puissant, massif et masculin. Le 2016 est représentatif, avec une plénitude du fruit en bouche et beaucoup de substance.
Chablis Grand Cru Grenouille (0,5 Ha; haut de coteau donc plus solaire que d’autres de la même appellation): non dégusté. Décrit comme celui qui assemble les caractéristiques des autres grands crus: gras et tendre mais puissant et complexe, développant davantage de minéralité avec la garde. Jasper Morris mentionne qu’il est excellent les années plus fraiches. Un des mes préférés des derniers millésimes dégustés à la maison.
Chablis Grand Cru Les Clos (1,4 Ha; 3 parcelles soit une dans le bas, une en milieu de coteau et une dans le haut): le 2016 est puissant, avec une complexité potentielle évidente, sur une finale saline. On mentionne qu’il développe beaucoup de finesse et de minéralité avec la garde. Un coup de coeur pour nous.
Ensuite Benoît ouvre des bouteilles pour étudier des concepts avec nous:
Chablis 1er cru Vosgros 2009: pour nous montrer comment un vin dans un millésime chaud peut se comporter et progressivement se retendre. Le nez est très aromatique, avec une pointe de tilleul. Il démontre une plénitude en bouche, une certaine richesse, avec une belle tension en finale et des notes de pain d’épices. Impressionnant et je me fais surprendre à aimer les 2009.
Chablis 1er cru Vaillons 2010: pour nous montrer l’évolution dans un millésime plus classique, avec beaucoup de tension. Un nez typé Chablis de bord de mer avec une réduction minérale. En bouche, il est encore jeune avec une belle aromatique fruitée mais beaucoup de coquillages et une acidité présente mais non tranchante. Se garderait encore longtemps. Un coup de coeur pour nous.
Chablis 1er cru Vaillons 2007 obturé avec un bouchon de plastique Nomacorc: le vin est clairement déviant, avec des arômes de patates, d’oignons et de champignons. La robe est aussi beaucoup plus foncée. Il avait essayé ce bouchon sur quelques caisses mais l'a rapidement abandonné.
Chablis 1er cru Vaillons 2007 obturé avec un bouchon Diam 5: Le 2007 est clair et brillant, avec un nez frais et floral, puis une bouche sur les mêmes arômes avec une belle minéralité. Selon Benoît, il est malgré tout loin d’être à son apogée car 2007 était un millésime de grande acidité, supérieure à 2010 et 2014.
Non dégustés: 1er crus Côte de Léchet, Vaucoupin, Fourchaume, Mont de Milieu.
En conclusion: la philosophie du domaine est de produire des vins de terroir et de fraîcheur, en emprisonnant l’énergie du raisin dans la bouteille, sans en enrober l’acidité. Benoît est clairement un vigneron passionné , très volubile et très généreux.
NB: certains vins n'ont pas été dégustés car les quantités ont été amputées par la météo...
Petit Chablis (1,85 Ha): le 2016 présente beaucoup de fruit mais également une belle fraîcheur. Pour ma part je l’ai légèrement préféré au Chablis.
Chablis (9 Ha): le 2016 est minéral avec des notes citronnées. Bien.
Chablis 1er cru Vaillons (rive G) (4,5 Ha): un 1er cru de maturation précoce, souvent celui qu’on boit en 1er dans la cave. Le 2016 démontre un nez floral, avec une bouche fruitée élégante d’une minéralité légère. Se boit très bien en l’état, même si ça peut se garder longtemps. Je ne suis pas renversée par le 2016 en ce moment, mais Benoît nous servira le 2010 en fin de dégustation et là on a eu un coup de coeur. Donc à encaver mais à garder, et ce malgré le fait qu’il est accessible en jeunesse.
Chablis 1er cru Côte de Léchet (rive G) (0,11 Ha): non produit en 2016. Décrit comme un vin plus floral mais aussi plus minéral et fermé que Vaillons.
Chablis 1er cru Vosgros (0,56 Ha): non dégusté. Décrit comme un vin plus gras et fruité.
Chablis 1er cru Montmains (rive G) (2 Ha; sol de marnes argileuses kimméridgiennes, assez profond): le 2016 est charmeur, large, sur les fruits un peu plus mûrs, avec une belle mâche en finale et une pointe d’épices douces.
Chablis 1er cru Vaucoupin (rive D) (0,17 Ha): non dégusté. Décrit comme très minéral sur des jeunes vignes plantées en sol kimméridgien.
Chablis 1er cru Fourchaume (rive D) (0,48 Ha): non produit en 2016. Décrit comme flatteur en jeunesse, riche et puissant mais avec une finesse et une minéralité notables.
Chablis 1er cru Vaulorent (rive D au sein de Fourchaume) (0,3 Ha; obtenu en fermage depuis 2013): Un vin de pureté, élégant, minéral et cristallin. Un coup de coeur pour moi. En raison des petites quantités produites, il n'est pas commercialisé.
Chablis 1er cru Mont de Milieu (rive D) (0,92 Ha; vignes de plus de 40ans; exposition S/SE assez solaire) (obtenu en fermage depuis 2003): non produit en 2016. Décrit comme ouvert en jeunesse malgré le potentiel de garde, sur les fruits mûrs parfois exotiques.
Chablis 1er cru Montée de Tonnerre (rive D) (1,7 Ha; âge moyen des vignes 50 ans, certaines plantées en 1975 l’année de naissance de Benoît et d’autres datant de 60 ans): le nez du 2016 est assez ouvert mais il est réduit en bouche. On sent qu’il a du volume et de la complexité, avec des notes fumées, mais définitivement à attendre. Fidèle à son statut de leader des 1ers crus. En l’état il est moins intéressant mais je le connais et c’est un de mes préférés de la cave.
Chablis Grand Cru Blanchot (0,16 Ha; terres blanches du haut de coteau avec un peu de sol portlandien en plus du kimméridgien): non produit en 2015. En 2016 seulement 600 bouteilles. Le 2016 présente des fleurs blanches au nez puis la bouche est d’une grande finesse, très salin, avec une touche de poivre blanc en finale. Coup de coeur pour moi.
Chablis Grand Cru Vaudésir (1,02 Ha): Le 2016 est fidèle à l’aspect féminin de l’appellation avec un nez très floral, une bouche très aromatique, fraiche, élégante. Moins minéral que les autres GC.
Chablis Grand Cru Valmur (1,04 Ha): l’appellation opposée en style au Vaudésir, plus puissant, massif et masculin. Le 2016 est représentatif, avec une plénitude du fruit en bouche et beaucoup de substance.
Chablis Grand Cru Grenouille (0,5 Ha; haut de coteau donc plus solaire que d’autres de la même appellation): non dégusté. Décrit comme celui qui assemble les caractéristiques des autres grands crus: gras et tendre mais puissant et complexe, développant davantage de minéralité avec la garde. Jasper Morris mentionne qu’il est excellent les années plus fraiches. Un des mes préférés des derniers millésimes dégustés à la maison.
Chablis Grand Cru Les Clos (1,4 Ha; 3 parcelles soit une dans le bas, une en milieu de coteau et une dans le haut): le 2016 est puissant, avec une complexité potentielle évidente, sur une finale saline. On mentionne qu’il développe beaucoup de finesse et de minéralité avec la garde. Un coup de coeur pour nous.
Ensuite Benoît ouvre des bouteilles pour étudier des concepts avec nous:
Chablis 1er cru Vosgros 2009: pour nous montrer comment un vin dans un millésime chaud peut se comporter et progressivement se retendre. Le nez est très aromatique, avec une pointe de tilleul. Il démontre une plénitude en bouche, une certaine richesse, avec une belle tension en finale et des notes de pain d’épices. Impressionnant et je me fais surprendre à aimer les 2009.
Chablis 1er cru Vaillons 2010: pour nous montrer l’évolution dans un millésime plus classique, avec beaucoup de tension. Un nez typé Chablis de bord de mer avec une réduction minérale. En bouche, il est encore jeune avec une belle aromatique fruitée mais beaucoup de coquillages et une acidité présente mais non tranchante. Se garderait encore longtemps. Un coup de coeur pour nous.
Chablis 1er cru Vaillons 2007 obturé avec un bouchon de plastique Nomacorc: le vin est clairement déviant, avec des arômes de patates, d’oignons et de champignons. La robe est aussi beaucoup plus foncée. Il avait essayé ce bouchon sur quelques caisses mais l'a rapidement abandonné.
Chablis 1er cru Vaillons 2007 obturé avec un bouchon Diam 5: Le 2007 est clair et brillant, avec un nez frais et floral, puis une bouche sur les mêmes arômes avec une belle minéralité. Selon Benoît, il est malgré tout loin d’être à son apogée car 2007 était un millésime de grande acidité, supérieure à 2010 et 2014.
Non dégustés: 1er crus Côte de Léchet, Vaucoupin, Fourchaume, Mont de Milieu.
En conclusion: la philosophie du domaine est de produire des vins de terroir et de fraîcheur, en emprisonnant l’énergie du raisin dans la bouteille, sans en enrober l’acidité. Benoît est clairement un vigneron passionné , très volubile et très généreux.
Dernière édition par Stéphanie Chénier le Sam 10 Mar 2018 - 18:58, édité 1 fois
Stéphanie Chénier- Messages : 2261
Date d'inscription : 26/04/2014
Re: Visite au Domaine Jean-Paul et Benoît Droin
Merci Stéphanie, ce CR donne un aperçu fort détaillé et très intéressant de ce beau domaine.
Mario Vaillancourt- Messages : 1297
Date d'inscription : 03/06/2009
Re: Visite au Domaine Jean-Paul et Benoît Droin
Ce producteur a le mérite d'être franc mais je n'aime pas sa vision et son approche à contre-courant. C'est vrai, qu'au départ, je ne suis pas une fan de ses vins. Peut-être que ceci explique cela....
Michelle Champagne- Messages : 3079
Date d'inscription : 26/07/2009
Re: Visite au Domaine Jean-Paul et Benoît Droin
Merci Stéphanie pour cet autre magnifique CR. Quant au producteur et à ses vins toutefois, je suis plutôt de l'avis de Michelle.
_________________
"Mes goûts sont simples, je me contente aisément de ce qu'il y a de meilleur" - Winston Churchill
Vincent Messier-Lemoyne- Messages : 8731
Date d'inscription : 12/05/2009
Age : 40
Localisation : Montréal
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