Semaine du 31 août 2014

Un premier souper de fête, en famille :

• 2009 Henri Prudhon & Fils Puligny-Montrachet 1er Cru La Garenne - France, Burgundy, Côte de Beaune, Puligny-Montrachet 1er Cru
  
  Un nez exotique de pêches mûres, amandes grillées, quelques traces d'élevage mais rien d'agressant. Beaucoup de gras en bouche, avec une belle persistance aromatique, de l'équilibre, une belle finale minérale. Savoureux et complet, excellent maintenant et pour quelques années sans doute. 91+ pts (91 points)
  


• 2012 Domaine Joblot Givry 1er Cru Clos du Cellier Aux Moines - France, Burgundy, Côte Chalonnaise, Givry 1er Cru
  
  Superbe vin qui me laisse une impression toute aussi favorable que la première bouteille prise il y a quelques semaines. Quelle réussite!
  
  
  


• 2006 Domaine Jamet Côte-Rôtie - France, Rhône, Northern Rhône, Côte-Rôtie
  
  Nez floral, de violettes, avec du poivre rose, de petits fruits rouges, du sous-bois, une suavité exceptionnelle.
  En bouche, le vin est d'une finesse exemplaire, aérien, parfumé, goûteux, subtil et d'une très grande élégance. Je suis subjugué. c'est probablement le Jamet le plus fin et abouti que j'ai pris, magnifique! 94 pts (94 points)
  
  
  

Un 2e souper de fête...avec une bouteille très rare

Domaine de la Grange des Pères Vin de Pays de l'Hérault 1995
Un nez de truffes qui évoque un Trevallon, (sans toutefois en atteindre la complexité), avec des olives, des mûres. La bouche possède une bonne fraicheur, une vigueur impeccable, un fruit mûr, on lui donnerait 5 ans de moins. C'est savoureux et frais, plus droit que le style actuel du domaine, avec seule une petite amertume dans la finale, qui confirme qu'on n'avait pas encore atteint toute la plénitude des meilleurs vins du domaine. Excellent. 91 pts

Château de Fargues Sauternes 2002
Nez d'abricot et de menthe poivrée.
Un Sauternes racé et précis, pas le plus riche, mais droit et suave, avec de la finesse et du style. Bonne longueur, avec une certaine salinité, dans une finale qu'on souhaiterait toutefois plus complexe. 91 pts

Je partage tout à fait avec Yves le niveau d'excellence de la Côte Rôtie 2006 de Jamet que nous avons dégustée à l'aveugle avec mon club de dégustation fin janvier 2014. Pour ceux qui sont intéressés, ils pourront voir le commentaire en suivant ce lien :

http://rivedroite.canalblog.com/archives/2014/01/30/29070989.html

Yves Martineau a écrit:Un premier souper de fête, en famille :

2006 Domaine Jamet Côte-Rôtie - France, Rhône, Northern Rhône, Côte-Rôtie

Nez floral, de violettes, avec du poivre rose, de petits fruits rouges, du sous-bois, une suavité exceptionnelle.
En bouche, le vin est d'une finesse exemplaire, aérien, parfumé, goûteux, subtil et d'une très grande élégance. Je suis subjugué. c'est probablement le Jamet le plus fin et abouti que j'ai pris, magnifique! 94 pts (94 points)

Quel potentiel de garde pour le Jamet Yves ?

Beau cr Daniel, nos impressions se ressemblent beaucoup en effet.

Patrick, sans doute quelques années sans problème, mais ce soir là il m'est apparu à son sommet....alors qu'en 2012, j'écrivais qu'il n'avait pas encore développé la complexité espérée....Bref, deux ans me paraissent bien courts pour expliquer cette transformation, je ne peux donc exclure qu'une autre bouteille paraitrait plus jeune, ayant besoin de deux ou trois ans encore.

en tout cas j'aurai beaucoup de mal à garder une seule Joblot 2012!

Si la bouteille de Côte Rôtie de Jamet 2006 a été acheté en première main et conservée dans une cave fraîche et humide, une conservation de 15 ans ( soit jusqu' à 2021) est tout à fait envisageable pour conserver un fruit " frais à assez frais"; après je crains que les arômes tertiaires prennent le pas sur le fruit et ce sera une question de goût. Je compte ouvrir ma prochaine bouteille en 2016, si je résiste à la tentation jusque là

Merci !

Huit à 12 ans pour une Côte-Rôtie classique dans un millésime mûr et pas férocement tannique, ça me semble tout à fait adéquat.

Daniel Bouland Morgon Vieilles Vignes Gamay 2010
Un vin juteux et très bien équilibré, fruité, frais, doté d’une belle minéralité, avec des arômes de fruit frais et de réglisse noire. Goûteux, gouleyant et parfumé, vraiment très bon. 90 pts

Grand Vin 2010, St-Chinian, La Madura, acheté en 2014, 40$.

Robe moussante, rouge sang pètant de santé, assez profonde, plutôt nette. Arômes intenses de confitures de fraises à la vanille. Nez des plus invitants, aucun fuel, champi, crottin ! Costaud en bouche, beaucoup de matière, fruité-sucré avec astringence légère, texture grasse, j'ai l'impression que c'est un peu pêle-mêle pour l'instant. Après quelques jours, miam mais tough. À garder !

Château La Tour Carnet 2003, Ht-Médoc 4ième GCC, acheté en 2006, 40$.

Grenat profond, collet tuilé, un peu brouille. Nez des plus invitant: du frais, du fruit, blabla je veux juste y goûter. Amers +ou- fins, goût ter-terre, oui, bien fruité en milieu, texture légère et fraîche, acidité bien dosée, on dirait que ce vin appelle la bouffe. Ça adonne bien, j'ai faim.

Ce vin a bien pris son temps avant de me séduire, et il a réussi: après quelques jours, tout à fait exquis. 40$...

Clos Marole 2012, Givry 1er cru, Joblot, acheté en 2014, 45$.

Très pinot. Très bon. Un peu lourdeau.

Comte de M 2009, Beeka Valley, Château Kefraya, acheté en 2014, 50$.

Jeune grenat moussant et fringant, profond mais net. Nez sérieusement invitant, c'est pas juste une "date", c'est une entrevue pour une job de rêve. Fruits rouges bien compotés, sans excès de sucre, chêne mouillée par une chute d'eau glacée en milieu boréal, les arômes sont entiers, dans le sens qu'ils se tiennent, ils forment un tout harmonieux et me font saliver. Vraiment agréable en bouche, full fruité, noble amertume, d'une belle souplesse, enveloppant gaiement, avec ce ne je sais quoi de tendre et d'espoir qui survit aux violences heurtant ce beau Liban.

Deux vins spectaculaires!

Philippe Bornard Le Ginglet 2011 Arbois Pupillin
Robe cerise, limpide et lumineuse aux reflets bruns. Nez déconcertant par sa puissance, sa finesse et sa précision aromatique. L'impression d'entrer dans un souk marocain avec, en arrière-plan, la chasse au grand pinot noir. Il n'a pas la même profondeur qu'un cru de Chambertin, la finesse aromatique d'un Musigny, la rusticité racée d'un Pommard ou la nuance d'un Vosne-Romanée, mais ça résume assez bien l'état des lieux. Tonalités évoquant le coulis de framboise, pâte de tomate, pelure d'orange, terre cuite, aneth, vieux rhum, poivre rose, violette. L'acidité surprend d'abord par sa vivacité. Sa texture à la fois riche et croquante laisse place à des tanins un peu brut, mais bien intégrés. L'ensemble gagne en volume et culmine vers une longue finale aromatique. Je n'ai aucune idée ce que ce genre de vin peut donner à long terme, mais il montrait toujours autant de vigueur et de nuance après 24 heures d'ouverture. Le cul à terre, comme on dit. Tout ça pour moins de 35$...
17,5-18/20




Julie Balagny Chavot 2012 Fleurie
Un gamay profond et suave avec un éclat qui rappelle lui-aussi un cru de Vosne-Romanée. Impression racée et serrée, finale expansive sur des notes de charbon, de réglisse, de liqueur de cassis et de graphite. Plus intellectuel et moins bavard que le précédent, il n'en demeure pas moins une des grandes pointures du Beaujolais que j'ai eu le plaisir de boire dernièrement. Beaucoup d'air ou alors, attendre en cave 3-5 ans avec grand potentiel de garde.
18/20




Bref, quand je sirote ce genre de bébine ou ceux de Ganevat et que je vois les gens s'arracher des vins comme Joblot - que j'ai beaucoup aimé sur 2012, mais devenu beaucoup trop chers - je n'ai d'autre choix que de sourire.

Patrick ( Désy), ce sont des notations absolues ou relatives aux appellations?

daniel.seriot a écrit:Patrick ( Désy), ce sont des notations absolues ou relatives aux appellations?

Absolues!

Pour une meilleure mise en contexte, le Ginglet a été bu après un Échezeaux 2005 de Girardin, un Musigny 2008 de Jadot, un Chambertin 2007 de Mortet et un Vosne Beaux Monts 1999 de Leroy. Seul ce dernier et le Musigny ont semblé lui faire de l'ombre. C'est dire!

Tous des vins à moins de 12,5%

Michel Therrien a écrit:Tous des vins à moins de 12,5%

Le bonheur !

Bien hâte d'avoir mes bouteilles de Bornard

Patrick Désy a écrit:Pour une meilleure mise en contexte, le Ginglet a été bu après un Échezeaux 2005 de Girardin, un Musigny 2006 de Jadot, un Chambertin 2007 de Mortet et un Vosne Beaux Monts 1999 de Leroy. Seul ce dernier et le Musigny ont semblé lui faire de l'ombre. C'est dire!

Après un tel line-up, ce n'est pas un peu normal que d'apprécier énormément des vins simples, purs et friands, qui sont "reposants"?

Oui et non, Vincent.

Vrai que le profil du Ginglet qui "pète de fruit" aide à mieux l'apprécier, mais j'en ai ouvert une autre bouteille le lendemain et j'ai eu la même sensation de bonheur. Un vin absolument délicieux. Il lui manque juste un peu de fond pour prétendre au statut de grand vin, et encore. Un 17,5/20 solide pour moi.

Pour le Chavot, on joue carrément dans les grandes ligues.

J'ai donné 18,5/20 au Musigny et 19/20 au Beaux Monts, une très grande bouteille. L'Échezeaux m'a semblé fatigué. Probablement une moins bonne bouteille. Pas plus de 16/20. Le Chembertin était profond, suave et racé. Encore sur lui-même, il fera une grande bouteille aussi, mais il n'avait pas autant d'éclat et de charme que le Ginglet. 18-19/20

Pour les amateurs de Ch9, voici une autre bouteille déconcertante éclusée cette semaine après une dégustation des gammes de Rostaing et de Dagueneau:



Domaine du Banneret 2011 Châteauneuf-du-Pape
Style à la Henri Bonneau. Les 13 cépages y sont. Beaucoup de volatile, de prune et de viande crue. Bouche pleine, nourrie, une masse tannique ferme, un rien alcooleux qui ne dérange en rien l'aspect digeste du vin. Superbe longueur. Parmi les très bons 2011 dégustés. À surveiller. 17-17,5/20

Et on pogne ça où, si ça s'pogne, ce fameux Ginglet ?

Glou

http://glou-mtl.com/

Grouille-toi! J'en parle demain sur Méchants Raisins...

Merci pour les CR Patrick, ils fort intéressants et portent sur des appellations à découvrir.

J'aime bien quand tu les mets directement sur le site (plutôt qu'un lien vers ailleurs), ça permets de faire des commentaires et questions, bref plus d'échanges.

Ma question: qui importe les vins de Julie Balagny?

La note me parait élevée, surtout pour un 2012, ça m'intrigue. Des notes de charbon, sur du gamay, ça viendrait d'un élevage en barriques?

Ah je vois que c'est Glou

Yves Martineau a écrit:
La note me parait élevée, surtout pour un 2012, ça m'intrigue. Des notes de charbon, sur du gamay, ça viendrait d'un élevage en barriques?

Possible, mais ça doit être des fûts neutres. Je vais m'informer.