Ingrédients sur les étiquettes des bouteilles de vin

Dans le but d'accéder à la reconnaissance de certains ingrédients contenus dans le vin et qu'ils soient écrits sur les étiquettes des bouteilles (comme le fait Ridge Vinyards depuis le millésime 2011) ou au minimum avoir le taux de sucre sur le site internet tel que le fait la LCBO, je vous invite à envoyer un courriel à la SAQ (info@saq.com) pour demander de le faire.

Ce type de demande fait aussi référence à des discussions sur les ingrédients contenus dans le vin / niveau de sucre qui ont eu lieues récemment sur les réseaux sociaux avec des gens du monde vin du Québec et d'ailleurs (Bill Zacharkiw , Nadia Fournier, Jessica Harnois, Jamie Goode, LeSommelierFou, etc.)

Voici le texte que j'ai envoyé:

Bonjour,

Je prends un moment afin de vous communiquer une demande sur un point qui me touche comme amateur de vin. Tous les aliments que nous achetons ont une étiquette qui nomme les ingrédients contenus dans le produit. Il serait donc normal et sain de savoir ce qui est dans le vin que nous buvons. Il est vrai que ça ne serait pas une mesure simple à implanter, mais que la SAQ rende disponible l’information sur le sucre contenu dans les produits vendus, tel le fait le monopole ontarien sur son site internet est une mesure qui minimalement donnerait de l’information aux consommateurs.

Cette demande s’inscrit dans un mouvement de reconnaissance des ingrédients contenus dans le vin. Voici quelques liens en référence :

- Article qui parle du débat ici : Article du Journal de Québec

- Entrevue avec Paul Draper de Ridge Vineyards sur le sujet des ingrédients contenus dans le vin

- Article du journaliste/blogueur vin Jamie Goode

- Article d’Andrew Jefford dans la revue Decanter

En tant qu’amateur de vin et client de la SAQ, ce serait un geste grandement apprécié.

Salutations,

Patrick A.

Patrick, est-ce nécessaire d'ajouter au fardeau de faire affaire à la SAQ pour les producteurs de vin?

Qui crois-tu va assumer les coûts de cette nouvelle étiquette?

Les petits producteurs qui ont le choix de vendre ailleurs qu'au Québec trouvent déjà lourdes les exigences particulières de la SAQ. Plus on en ajoute et plus il est tentant pour eux de vendre leurs vins là où c'est moins compliqué.

Personnellement, je suis contre l'idée d'en faire une obligation et contre l'idée d'encourager la SAQ à réglementer encore plus qu'elle ne le fait.

C'est un risque réel: on va perdre des produits sur notre marché, et je ne parle pas des Mouton Cadet ou Ménage à Trois de ce monde. Eux vont simplement augmenter légèrement leur prix pour couvrir cette nouvelle dépense.

D'accord avec toi Yves : les producteurs ont un fardeau déjà assez lourd. Mais j'ai une suggestion de contournement...

La SAQ analyse les vins qu'elle achète avant de les mettre sur le marché, non ? Alors dans ce cas, pourquoi ne mettrait-elle pas simplement le résultat (ou une partie de celui-ci) de son analyse sur son site web ?

André

J'ai suivi un peu cette histoire de bloggeurs et journalistes vin qui se sont mis à faire tout un cas de la présence de sucre dans certains vins, et je rejoins Yves: est-ce vraiment nécessaire?

Est-ce qu'on a vraiment besoin de savoir combien de grammes de sucre on retrouve dans le Ménage à Trois? D'autant plus que cette information est assez facile à trouver la plupart du temps sur internet.

André Laurendeau a écrit:
La SAQ analyse les vins qu'elle achète avant de les mettre sur le marché, non ? Alors dans ce cas, pourquoi ne mettrait-elle pas simplement le résultat (ou une partie de celui-ci) de son analyse sur son site web ?

André

Point qui fait du sens. Mettre les infos sur le site de la SAQ serait plus simple en effet que d'exiger l'ajout d'étiquettes par la suite...

Sinon, si une étiquette est mise au départ sur la bouteille, il est où le coût additionnel ? Ridge Vineyards le fait. Et pour les allergies (collage aux oeufs etc.), ce serait pratique de savoir non ?

Pour le niveau de sucre, ce serait un point de départ. La LCBO le fait et j'aime bien le savoir et non, pas juste pour le Ménage à Trois...

Si on lit bien l'article des Jamie Goode, il est essentiellement contre ceci, de peur que cela ne porte à la ruine - sous le poids de législations/attentes - nombre de petits producteurs.

Il me semble bien plus efficace de :

1) laisser les chimistes de la SAQ - déjà assez performants au point de refuser régulièrement des vins parfaitement sains - s'assurer par des analyses que des produits dangereux cancérigènes, etc ne se retrouvent pas dans les vins importés.

2) utiliser son palais et son bon jugement d'amateur ou professionnel pour décider ce qu'on met en cave sur la base de la dégustation, de recherches personnelles, etc.

L'état québécois se mêle déjà beaucoup, beaucoup de nos achats en matière de vin. Je militerais personnellement plutôt pour plus de liberté, plus de choix, des meilleurs prix, que ce genre d'information.

Si on ne veut pas de sucre, on laisse tomber la barre snickers, le pain industriel presque toujours sucré, etc...   

Patrick Ayotte a écrit:
Sinon, si une étiquette est mise au départ sur la bouteille, il est où le coût additionnel ? Ridge Vineyards le fait. Et pour les allergies (collage aux oeufs etc.), ce serait pratique de savoir non ?

Faire changer les étiquettes existantes pour un seul marché, tu ne vois pas le coût?  

En plus chaque marché peut avoir ses exigences particulières (langue, présence de sulfite, taux d'alcool exact ou approximatif, etc.). Les producteurs ont le choix entre changer l'étiquette habituelle et prendre la même pour tous les marchés, ou apposer une contre-étiquette supplémentaire.

Le Québec est particulièrement exigeant dans ce domaine.

En France, on indique 75 cl sur l'étiquette.
La SAQ exige que ce soit 750 ml. Les producteurs le font.
Tous les produits alimentaires doivent afficher leurs ingrédients sauf les produits alcooliques!
L'idée de mettre l'information sur le site saq.com est intéressante.
On devrait y trouver aussi le pH en plus de la teneur en sucre.

Il faudrait le faire aussi pour les vins vendus en épicerie aussi et ils échappent au site SAQ

Si l'idée est de protéger le consommateur, je pense que l'information doit se retrouver sur la bouteille. Ainsi, on peut acheter en connaissance de cause. Je me vois mal dans la succursale, iphone en main, entrain de faire des recherches pour savoir ce qu'il y a dans un produit...

Marc-André Gagnon a écrit:En France, on indique 75 cl sur l'étiquette.
La SAQ exige que ce soit 750 ml. Les producteurs le font.
Tous les produits alimentaires doivent afficher leurs ingrédients sauf les produits alcooliques!
L'idée de mettre l'information sur le site saq.com est intéressante.
On devrait y trouver aussi le pH en plus de la teneur en sucre.

 
 
Est-ce qu'on affiche le pH sur les bouteilles de Coke?
 
Pour ce qui est des ml vs. cl on s'entend que c'est pas la même chose... Traduire une étiquette et fournir des informations précises sur le contenu, pas le même effort à y mettre...

Marc-André Gagnon a écrit:En France, on indique 75 cl sur l'étiquette.
La SAQ exige que ce soit 750 ml. Les producteurs le font.
Tous les produits alimentaires doivent afficher leurs ingrédients sauf les produits alcooliques!
L'idée de mettre l'information sur le site saq.com est intéressante.
On devrait y trouver aussi le pH en plus de la teneur en sucre.

Je pense qu'il faut apporter des nuances sur ce point. Contrairement à une boite de Cheerios ou à un couscous instantané le vin répond à une définition légale claire. La Loi stipule ce que le vin peut contenir ou non. Par exemple, au-delà d'un certain niveau d'acidité volatile, il sera interdit. Alors que les agents de collage permis (blanc d'œuf, agar-agar, etc.) sont bien définis aussi.

Deuxièmement, contrairement à une recette industrielle comme celle du Cheez Whiz, les éléments présents dans le vin sont différents à chaque année.

D'imposer cela aux petits vignerons me semble vraiment excessif. Ça devrait se faire sur une base volontaire, certains pourront ainsi peut-être développer le marché des allergiques aux œufs en précisant qu'il n'en contient pas, etc.

Ludwig Desjardins a écrit:

Marc-André Gagnon a écrit:En France, on indique 75 cl sur l'étiquette.
La SAQ exige que ce soit 750 ml. Les producteurs le font.
Tous les produits alimentaires doivent afficher leurs ingrédients sauf les produits alcooliques!
L'idée de mettre l'information sur le site saq.com est intéressante.
On devrait y trouver aussi le pH en plus de la teneur en sucre.

Je pense qu'il faut apporter des nuances sur ce point. Contrairement à une boite de Cheerios ou à un couscous instantané le vin répond à une définition légale claire. La Loi stipule ce que le vin peut contenir ou non. Par exemple, au-delà d'un certain niveau d'acidité volatile, il sera interdit. Alors que les agents de collage permis (blanc d'œuf, agar-agar, etc.) sont bien définis aussi.

Deuxièmement, contrairement à une recette industrielle comme celle du Cheez Whiz, les éléments présents dans le vin sont différents à chaque année.

D'imposer cela aux petits vignerons me semble vraiment excessif. Ça devrait se faire sur une base volontaire, certains pourront ainsi peut-être développer le marché des allergiques aux œufs en précisant qu'il n'en contient pas, etc.

Le cheez-Whiz est toujours le même !!!     

Ludwig Desjardins écrit «Pour ce qui est des ml vs. cl on s'entend que c'est pas la même chose» pas la même chose 75 cl et 750 ml ?
Puis «les éléments présents dans le vin sont différents à chaque année.»
 Tout comme le taux d'alcool.
«D'imposer cela aux petits vignerons me semble vraiment excessif.»
On l'impose aux producteurs artisanaux de confiture.
Ils ont l'information. Elle peut être ajoutée sur la contre-étiquette qui est souvent rédigée par l'importateur.

Marc-André Gagnon a écrit:Ludwig Desjardins écrit «Pour ce qui est des ml vs. cl on s'entend que c'est pas la même chose» pas la même chose 75 cl et 750 ml ?
Puis «les éléments présents dans le vin sont différents à chaque année.»
 Tout comme le taux d'alcool.
«D'imposer cela aux petits vignerons me semble vraiment excessif.»
On l'impose aux producteurs artisanaux de confiture.
Ils ont l'information. Elle peut être ajoutée sur la contre-étiquette qui est souvent rédigée par l'importateur.

Ingrédients dans un pot de confiture artisanal: fruit, sucre, pectine, citron.

Pas très compliqué...