Le vin parfait selon Robert Parker

Le vin parfait selon Robert Parker
18 janvier 2011 — Marc André Gagnon

Le vin parfait serait riche, intense, concentré et épicés; souvent massif et onctueux, mais plus rarement élégant et soyeux. Ce sont ces mots qui qualifient la plupart des vins auxquels Robert Parker et son équipe ont donné 100 points au cours des dernières années.

C'est du moins la compilation faite par Tom Wark qui a utilisé le moteur de recherche du site erobertparker pour y découvrir 221 vins qui se sont vu attribuer la note parfaite de 100 points.

Ces vins proviennent principalement de 4 régions : 60 du Rhône, 53 de Bordeaux, 45 de Californie et 20 d'Australie. Il y en a très peu de l'Espagne, de l'Alsace et de la Bourgogne et seulement 3 de toutes les régions d'Italie!

La plupart de ces vins sont jeunes et rouges.

M. Wark a dénombré les mots les plus utilisés dans erobertparker.com pour décrire ces vins «parfaits». Les mots qui reviennent le plus souvent sont : riche (101), intense (64), concentré (63), épicé (57) et long (50).

Les mots élégant (30), velouté (12) et soyeux (4) sont plus rares.

Que conclure de ces statistiques?
En fait, cela semble confirmer ce que plusieurs disent depuis un certain temps, c'est-à-dire que M. Parker et son équipe aiment particulièrement les gros vins, les vins massifs au détriment des vins fins.

Il semble à la lecture de ces notes que pour eux un vin massif, un gros vin est synonyme de grand vin.

Une chose étrange toutefois est le fait que la longueur ne semblent pas être un critère essentiel pour obtenir la plus haute note Parker. Pourtant, la plupart des autres dégustateurs disent que la longueur, la persistance d'arômes agréables en bouche, est le caractère essentiel qualifiant les grands vins.

À lire: Profiling Robert Parker's 100 Point Wines, Tom Wark's Fermentation blog

Quels vins de Bourgogne ont obtenus 100 chez RP ?

Gael Giraud a écrit:Quels vins de Bourgogne ont obtenus 100 chez RP ?

DRC et Leroy

maigre...

Quel Leroy ?

Sinon je me questionne sur la pertinence sur cette "étude".

Quand on regarde les vins à 100 points de WA, ce sont pas mal les mêmes "usual suspects" que pour les autres dégustateurs (européens ou non). Qu'ils décrivent ces vins différemment ou s'attardent à certaines qualités c'est bien possible. Mais de là à dire "M. Parker et son équipe aiment particulièrement les gros vins, les vins massifs au détriment des vins fins", on tombe dans la caricature...

Gael Giraud a écrit:maigre...

Quel Leroy ?

Domaine Leroy Latricieres Chambertin 1991

Gael Giraud a écrit:Quels vins de Bourgogne ont obtenus 100 chez RP ?

On s'en fout!
Mais si tu veux quelques vins notés 100 sur son site et donc soit dégusté par lui ou Rovani ou Schildknecht,

Richebourg 1929, Domaine de La Romanée Conti
Tâche 1990, Domaine de La Romanée Conti
Romanée Conti 1985, Domaine de La Romanée Conti
Romanée Conti 2005, Domaine de La Romanée Conti
Montrachet 1986, Domaine de La Romanée Conti
Griotte Chambertin 1993, Domaine Claude et Maurice Dugat
Clos de Bèze 2005 VV, Perrrot-Minot
Latricieres Chambertin 1991, Domaine Leroy

Et Hospices de Beaune Cuvee Madeleine Collignon 1985, Maison Leroy

Qques 98-100 pts

Clos de la Roche 2002, Domaine Lecheneaut
Batard Montrachet 1996, Verget
Chablis les Clos 2002, Domaine Raveneau
Montrachet 2002, Domaine des Comtes Lafon
Corton Charlemagne 2001, Domaine Coche-Dury
Meursault Perrieres 2001, Domaine Coche-Dury
Griotte Chambertin 1996, Domaine Claude Dugat

Et bien d'accord Michel .. On s'en fout! :-D

Gael Giraud a écrit:Une chose étrange toutefois est le fait que la longueur ne semblent pas être un critère essentiel pour obtenir la plus haute note Parker. Pourtant, la plupart des autres dégustateurs disent que la longueur, la persistance d'arômes agréables en bouche, est le caractère essentiel qualifiant les grands vins.

Julien, tu n'es pas seul dans ton camp!

Ludwig, Ok pour la proximité entre Parker en WS, mais entre Parker et Bettane, Parker et les références bourguignonnes, il y a quand même des différences plus marquées, non ?

Gael ce que je veux dire, c'est que les producteurs qui récoltent les 100 points sont pas mal les mêmes que ceux que la critique européenne porte aux nues.

On exclut bien sûr les vins américains et australiens qui ne sont pas traités par la presse européenne, mais les chouchous Français sont les mêmes :

Chapoutier
Lafleur
Ausone
Perrin (HJP)
Yquem
DRC
Leroy
Zind Humbrecht
Guigal
Petrus

Maintenant, les goûts diffèrent peut-être avec les vins cotés 90-99, mais je crois que l'idée de "perfection" est plus commune qu'on pourrait le croire entre ces dégustateurs.

Là où Parker fait un peu cavalier seul à l'égard des vins notés 100, c'est pour les Châteauneuf depuis le millésime 2000.

Gael Giraud a écrit:Le vin parfait selon Robert Parker
18 janvier 2011 — Marc André Gagnon

Ces vins proviennent principalement de 4 régions : 60 du Rhône, 53 de Bordeaux, 45 de Californie et 20 d'Australie. Il y en a très peu de l'Espagne, de l'Alsace et de la Bourgogne et seulement 3 de toutes les régions d'Italie!

Gael, quel vin français, produit seulement dans les millésimes exceptionnelles, a reçu 100 points de Robert Parker pour toutes ses (uniques) quatre cuvées?

Pegau Da Capo

Gael Giraud a écrit:
Une chose étrange toutefois est le fait que la longueur ne semblent pas être un critère essentiel pour obtenir la plus haute note Parker. Pourtant, la plupart des autres dégustateurs disent que la longueur, la persistance d'arômes agréables en bouche, est le caractère essentiel qualifiant les grands vins.

J'avais été intrigué par cette affirmation il y a quelques semaines, mais n'avais pas encore eu le temps d'y donner suite. C'est maintenant chose faite : la méthode d'analyse du vocabulaire employée par Tom Wark semble finalement assez sommaire et ne semble pas tenir compte des synonymes au-delà des formes ayant une racine orthographique commune. Ceci a un impact important pour ce qui est de la qualité de longueur d'un vin dans les textes de Parker puisque celui-ci utilise les synonymes suivants :

Long (57 mentions)
Finish (75 mentions)
Length (14 mentions)

Les termes finish et length sont invariablement accompagnés d'un superlatif.

Cela fait un total de 146 termes liés à la longueur d'un vin parmi les 100/100 Parker, donc nettement plus que l'utilisation des autres termes fréquents rich, intense, concentrated et leurs variantes.

Conclusion : la longueur en bouche est le critère le plus cité par Parker pour déterminer un vin parfait à son palais.

Olivier Collin a écrit:

Gael Giraud a écrit:
Une chose étrange toutefois est le fait que la longueur ne semblent pas être un critère essentiel pour obtenir la plus haute note Parker. Pourtant, la plupart des autres dégustateurs disent que la longueur, la persistance d'arômes agréables en bouche, est le caractère essentiel qualifiant les grands vins.

J'avais été intrigué par cette affirmation il y a quelques semaines, mais n'avais pas encore eu le temps d'y donner suite. C'est maintenant chose faite : la méthode d'analyse du vocabulaire employée par Tom Wark semble finalement assez sommaire et ne semble pas tenir compte des synonymes au-delà des formes ayant une racine orthographique commune. Ceci a un impact important pour ce qui est de la qualité de longueur d'un vin dans les textes de Parker puisque celui-ci utilise les synonymes suivants :

Long (57 mentions)
Finish (75 mentions)
Length (14 mentions)

Les termes finish et length sont invariablement accompagnés d'un superlatif.

Cela fait un total de 146 termes liés à la longueur d'un vin parmi les 100/100 Parker, donc nettement plus que l'utilisation des autres termes fréquents rich, intense, concentrated et leurs variantes.

Conclusion : la longueur en bouche est le critère le plus cité par Parker pour déterminer un vin parfait à son palais.

Seul problème s'il en est un, on ne sait toujours pas ce à quoi Parker réfère lorsqu'il fait mention de « Long », « Finish » et « Length » : PAI (persistance aromatique intense) ou PGI (persistance gustative intense), car semble-t-il, amateurs et professionnels confondent souvent ces deux concepts. J'ai déjà demandé à Parker de préciser, publiquement et en privé, aucune réponse obtenue.

Long ne fait-il pas référence exclusivement a la finale, donc quand le vin n'est plus en bouche?

Je vois mal comment on pourrait qualifier de long un vin encore en bouche, car cela ne dépend que du moment ou on l'avale. En bouche on peut dire intense, mais long?

Le terme finish doit être quant a lui qualifié pour vouloir dire quelque chose.

J'ai déjà demandé à Parker de préciser, publiquement et en privé, aucune réponse obtenue.

Aucune réponse car les deux possibilités sont quelque peu embarrassantes pour lui : (1) il ne fait pas la différence entre les deux, ou (2) il maintient que des vins peuvent avoir une PAI de plus d'une minute.

Ceci dit, la persistance gustative intense n'existe pas vraiment à mon avis. L'impression de goût diminue de façon continue jusqu'à ne plus rien percevoir. Dans ce contexte "intense" ne veut pas dire grand chose. C'est bien différent de ce qui se passe aromatiquement.

Le terme finish doit être quant a lui qualifié pour vouloir dire quelque chose.

Tout à fait, il utilise des termes du style "finish over 60 seconds".