Parker à propos des Bourgogne 2006

Un commentaire de Parker dans le Hedonist Gazette à propos de Clos de Tart 2006, qu'il a noté 76 points!!!

The biggest disappointment was the 2006 Clos de Tart. Like so many red Burgundies from 2006 seem to be, it was underripe, excessively acidified, and almost textureless. It’s a sham, and it’s amazing how few people are willing to stand up and admit such stuff exists.

Ouch! Qu'en pensez-vous les fanas de Bourgogne qui sévissent sur le forum?

Encore une fois Parker se présente comme la personne qui a un palais et un franc parler sans reproche.... L'inverse est aussi vrai avec ses Australiens qu'il note 98pts.... Pourquoi si peu de personne ose le faire

Encore une autre preuve que Parker goûte les vins de Bourgogne comme un "gros moron" et s'il était est un tantinet intelligent (ce dont je commence à douter) il aurait constaté qu'il est complètement dans le champ alors que la critique spécialisée (Burghound, Tanzer, Bettane, RVF,...) donne d'excellentes notes à ce vin, tout comme les membres de ce forum qui ont eu le plaisir de le déguster le 8 mars dernier. Parker perd le peu de crédibilité qu'il lui restait et il en va de même de ses disciples qui continuent à payer pour lire des sottises semblables...


Pierre Séguin

David Schildknecht lui a donné un score de 93 qui lui correspond parfaitement à mon sens et ces trois dernières années c'est ce chroniqueur qui est publié sur le WA pour la Bourgogne.
La note "isolée" de 76 donnée par Robert Parker est celle de celui qui met des notes très élevées aux 2007 de Chateauneuf: Boisés, sucreux, lourds et sirupeux, la parfaite anti-thèse du Clos de Tart 2006.
Une affaire de goût!

Être Schildknecht, je serais en beau maudit après mon boss!!

Quel signal ça envoit aux gens qui suivent les commentaires de Schildknecht pour guider leurs achats?

Parker prétend que peu de gens acceptent d'admettre ce fait (pas même son critique!). Qu'il joigne la parole aux actes et engagent un collaborateur qui souscrive à ses vues.

C'est effectivement très irresponsable de sa part de décrier le Clos de Tart 2006 dans le contexte des vins rouges dégustés :

2003 Saint-Préfert Châteauneuf du Pape Collection Charles Giraud 98
2006 Clos de Tart Burgundy 76
1999 Clos des Truffières Syrah Coteaux du Languedoc 95
2003 Pierre Usseglio Châteauneuf du Pape Cuvée Mon Aïeul 99
2003 Clos des Papes Châteauneuf du Pape 98

Ne sait-il pas que l'effet d'isolement punit très certainement le Clos de Tart dans ce contexte puisque le dégustateur s'avère un grand amateur des vins sudistes également présentés à la même occasion? Bizarre.

Olivier Collin a écrit:C'est effectivement très irresponsable de sa part de donner décrier le Clos de Tart 2006 dans le contexte des vins rouges dégustés :

2003 Saint-Préfert Châteauneuf du Pape Collection Charles Giraud 98
2006 Clos de Tart Burgundy 76
1999 Clos des Truffières Syrah Coteaux du Languedoc 95
2003 Pierre Usseglio Châteauneuf du Pape Cuvée Mon Aïeul 99
2003 Clos des Papes Châteauneuf du Pape 98

Ne sait-il pas que l'effet d'isolement punit très certainement le Clos de Tart dans ce contexte puisque le dégustateur s'avère un grand amateur des vins sudistes également présentés à la même occasion? Bizarre.

En parfait accord!
De plus, David Schildknecht se voit discrediter par son patron........pas a peu pres!

Patrick Essa a écrit:La note "isolée" de 76 donnée par Robert Parker est celle de celui qui met des notes très élevées aux 2007 de Chateauneuf: Boisés, sucreux, lourds et sirupeux, la parfaite anti-thèse du Clos de Tart 2006.
Une affaire de goût!

N'est-ce pas à l'inverse un jugement tout aussi réducteur à propos des Châteauneuf 2007? J'ai bu plusieurs 2007 encensés par Parker et je cherche toujours une constante sirupeuse ou de lourdeur extrême, encore plus de boisé excessif la plupart sont des vins traditionnels qui voient très peu de bois...

Pierre Séguin a écrit:Parker perd le peu de crédibilité qu'il lui restait et il en va de même de ses disciples qui continuent à payer pour lire des sottises semblables...


Pierre Séguin

Je doute fort que les lecteurs de Parker payent pour le lire à propos de la Bourgogne! Pour ses régions fétiches, difficile d'affirmer qu'il ne lui reste plus de crédibilité.

En tout cas il semble bien avoir aimé le 2003 (noté 96), si on se fie à ce commentaire fait en janvier dernier:

The real whopper in this tasting was the 2003 Clos de Tart. It is dense ruby/purple-colored, fabulously concentrated, full-bodied, and rich with 20 years of life ahead of it. I would not be surprised to see the top 2003s behave like 1959s down the road. This was a great showing for Clos de Tart, particularly after a recent bottle of the 2006 I had was largely undrinkable because of high acids and vegetal flavors.

Ludwig Desjardins a écrit:En tout cas il semble bien avoir aimé le 2003 (noté 96), si on se fie à ce commentaire fait en janvier dernier:

The real whopper in this tasting was the 2003 Clos de Tart. It is dense ruby/purple-colored, fabulously concentrated, full-bodied, and rich with 20 years of life ahead of it. I would not be surprised to see the top 2003s behave like 1959s down the road. This was a great showing for Clos de Tart, particularly after a recent bottle of the 2006 I had was largely undrinkable because of high acids and vegetal flavors.

Et pourtant, Clos de Tart 2003 est l'une des "moins bonnes" réussites de Sylvain Pitiot...

Ludwig Desjardins a écrit:Un commentaire de Parker dans le Hedonist Gazette à propos de Clos de Tart 2006, qu'il a noté 76 points!!!

The biggest disappointment was the 2006 Clos de Tart. Like so many red Burgundies from 2006 seem to be, it was underripe, excessively acidified, and almost textureless. It’s a sham, and it’s amazing how few people are willing to stand up and admit such stuff exists.

Ouch! Qu'en pensez-vous les fanas de Bourgogne qui sévissent sur le forum?

Il ne fait que renforcer le fait que plusieurs considerent qu'il n'y connait rien en Bourgogne!
J'aime beaucoup Parker pour le bordelais et le rhone sud mais pour la Bourgogne, il devrait laisser faire ses collaborateurs. Les climats plus frais comme La Loire, La Bourgogne, l'Alsace et meme, dans une moindre mesure, le Rhone Nord, lui plaisent nettement moins.

Pour moi également, tout ceci n'a rien de trop surprenant. J'ai également remarqué à plusieurs reprises son attitude dénigrante envers la Bourgogne sur son forum. Parfois, cela frise le ridicule, avec l'éternel Bordeaux vs. Bourgogne. Je ne crois pas à cette dualité, bien que mon coeur soit avec la Bourgogne (je continue malgré tout d'apprécier et d'encaver certains Bordeaux). Non seulement il ne connaît rien à la région, mais il est incapable de s'imposer ou d'imposer un membre de son équipe comme critique crédible de la Bourgogne, avec des comptes rendus livrés à temps et de façon constante. À mon avis ce genre d'exercice nuit à sa crédibilité, bien qu'il demeure encore le plus grand pour d'autres régions.

Non seulement il ne connaît rien à la région

C'est peu être un peu rapide comme affirmation, non ?

Boire tous les plus grands tous les ans depuis... ? Ça te donne quand même une petite expérience, non ?

Après qu'il n'aime pas les vins de Bourgogne... pourquoi pas !

Et si la bouteille était simplement défaillante et que le monsieur ne s'en soit pas rendu compte ?

Gael

En lisant les réactions ici et certaines sur le forum de Parker, j'ai parfois l'impression qu'on traite la Bourgogne comme une catégorie à part, probablement parce que ses amateurs sont plus ardents que ceux d'autres région.

Ainsi, on pourrait dire que Janasse Chaupin 2007 goûte la confiture de fraise, est sirupeux et indigeste et peu de gens s'en formaliseraient. Mais dire qu'un Clos de Tart est végétal et acide, ça c'est autre chose...

L'idée qu'un grand critique puisse ne pas aimer vraiment la Bourgogne semble une hérésie pour certains (on reconsidère son intelligence, sa capacité à comprendre et déguster...), mais où est le problème au fait?

Le principal problème, à mon avis, n’est pas que Parker n’aime pas ou ne connaisse pas la bourgogne (j’y reviendrai dans mon second point), mais qu’il souligne que Clos de Tart 2006 est une attrape que trop peu de gens dénoncent (alors même que son collaborateur pour la région, qui semble estimé par plusieurs, autant producteurs qu’amateurs, lui attribue une note plutôt élevée). Comme le soulignait pertinemment Olivier, s’ajoute à cela toute la question du contexte, de l’effet de différence marquée. Je crois que si une opinion aussi grossière était émise sur une autre région productrice de premier plan, la réaction serait aussi épidermique. Je le souhaite fortement du moins.

Parker a tout de même couvert la bourgogne jusqu’au milieu des années 90. Il doit quand même en connaître un tantinet sur la région. S’il s’est permis de la juger, de la noter et d’en recommander les vins pendant tant d’années, j’espère qu’il arrivait à mettre ses goûts de côté autant que faire se peut pour livrer le portrait le plus objectif possible. Aussi, comment un homme ayant consacré sa vie au vin, et qui a couvert cette région nombres d’années, peut-il ne pas aimer la bourgogne? Et je ne dis pas cela parce qu’il s’agit de la bourgogne. Je dirais la même chose s’il s’agissait du bordelais, du rhône, de la mosel ou du piémont. S’il n’aime pas ces vins, qu’il se taise plutôt que d’errer de la sorte en affirmant pareilles imbécilités.

Il semble en fait que Parker soit enragé contre la Bourgogne et qu'il ne se plaise plus à boire ses vins depuis son épisode là-bas avec Faiveley. Le livre sur la région qu'il avait écrit auparavant était un vrai livre d'amateur. Après le dit épisode, il a été forcé d'engager quelqu'un pour déguster à sa place (Rovani), n'a rien dit vraiment sur ces vins pendant plusieurs années jusqu'à ce qu'il se mette à en parler quelquefois dans l'Hédoniste Gazette, consentant à reconnaître une qualité indéniable dans les plus grands vins de la région des plus grands millésimes, mais tombant à bras raccourcis sur presque toutes les autres bouteilles à renfort de "disgusting" et de 75/100. À le lire, plus de 50% des vins de Bourgogne réputés sont indignes d'être présentés comme des produits commercialisables. Une opinion de ce type sur les vins de Châteauneuf, de Bordeaux ou d'ailleurs, serait tout aussi irrecevable.
Pour répondre à Ludwig, je ne connais aucun critique qui se permette d'affirmer que la plupart des vins de Châteauneuf sont des liqueurs sirupeuses imbuvables dont on ne devrait jamais recommander l'achat, ni aucun qui prétendrait que la plupart des vins australiens ne mériteraient même pas une note de passage et que la seule chose qu'un amateur sérieux et honnête puisse faire avec ces vins est de les vider dans l'évier.
Il y a une différence entre souligner, voire questionner, la "raideur" des vins de Bourgogne ou la "molesse" des castelneuvois et soutenir qu'il s'agit de vins dégoûtants.

Franz je soulignais seulement l'exemple des Châteauneuf 2007 car on a lu amplement ce type de commentaires sur ce forum (voir les messages de Patrick Essa entre autres) et dans Decanter. Quoique dans le premier cas je cherche toujours à comprendre de quels 2007 "boisés" on parle exactement...

Juste pour préciser, Parker a utilisé une fois le mot "disgusting", pour le Clos de Tart 1999 en 2002. Il n'est pas si méchant que ça quand même!

Je suis très d'accord avec toi pour m'étonner de la vigueur de certaines critiques du millésime 2007 à Châteauneuf, qui pour ma part me semble plutôt réussi, mais ce sont des critiques et des doutes, pas des dénonciations de fraude, ce que Parker tend presqu'à insinuer (au sens d'une fraude intellectuelle du moins) dans son commentaire visant le Clos de tart 2006.
Et j'ai lu bien plus d'une fois l'adjectif "disgusting" associé à un Bourgogne dans la Gazette Hédoniste de Parker.