Le Porto Blanc ce mal aimé qui est une vieille nouveauté.
5 participants
Page 1 sur 1
Le Porto Blanc ce mal aimé qui est une vieille nouveauté.
Ces lignes ne représentent que mon opinion, et ne sont pas aucunement la vérité absolue sur l'histoire du Porto blanc, ni une recherche exhaustive sur le sujet. Mais, elles sont en gros mon interprétation à travers mes dégustations, mes lectures, mes entretiens avec les producteurs et les locaux.
Il y a autant, sinon plus de cépages blanc dans le Douro autorisés pour produire le Porto blanc que le Porto rouge, c'est à dire plus de 80. Ces cépages blancs, un peu comme en Côte-Rôtie, furent plantés à travers ces parcelles mixtes et diversifiées pour apporter de la fraîcheur et complexité au mélange. On préparait la soupe dans le vignoble au lieu de faire l'assemblage avant la mise en bouteille. On croyait que plus tôt on faisait cette soupe de cépages, plus ce mélange sera harmonieux lors de la mise en bouteille. C'était aussi une façon de s'assurer qu'à chaque année, s'il y avait un problème avec une vigne/cépage, on ne perdait pas la parcelle.
On a aussi planté des parcelles mixtes de cépages blancs. Certains villages sont très reconnus pour leur blanc. Surtout ceux à plus de 600m d'altitude comme Alijo, Favaios et Sao Joao Da Pesqueira. Là où le printemps est tardif et où l'on a de la grêle presque à chaque année ou si l'on plantait du rouge on doit le récolter en octobre et souvent faire face à la pourriture suite aux pluies. Il est donc plus intelligent de planter du blanc et avoir cette maturation plus rapide pour récolter du raisin en santé. D'autres régions notables dans le Douro sont fameuses pour la plantation de blanc aujourd'hui, on pense à Murça, Celeiros, Sabrosa et plusieurs hautes collines du Douro Supérieur même sont parfaites pour leur viticulture. Aussi, suite au succès des vins blancs secs, on commence à planter/replanter plus de blancs dans le Douro.
Le Porto blanc n'a jamais eu bonne réputation et était un produit souvent consommé localement, sa plus grande valeur a longtemps été son utilité à faire partie de la composition des Porto Tawny et leur ajouter des étages de saveurs. En fait, c'est une raison purement commerciale. Jusqu'à tout récemment, les Portugais étaient les seuls à produire le Porto, fin nectar qui étaient ensuite transporté sur une périlleuse journée sur le Douro jusqu'aux entrepôts de Vila Nova de Gaia. C'est là que les marchands faisaient la sélection de tonneaux (pipas en Portugais) pour ensuite commercialiser leur Vintage. Avant la guerre entre la France et l'Angleterre au tournant du 19eme siècle, le marché du vin de Porto (encore à l'époque) était en compétition direct avec celui du Claret (vin clair). Mais comme les Anglais aimaient bien le vin fin et élégant de Bordeaux, il était bien difficile de leur vendre le vin de Porto plus rustique et fortifié après sa vinification pour aider le vin à survivre au long voyage en bateau. Le tout a changé lorsque par accident on a apporté un vin de Porto avec sucre résiduel sur le marché Anglais et de là, la demande pour ces vins a explosé. Merci à Napoléon du même coup qui avait fermé ses échanges de vins avec l'Angleterre environ au même moment. Donc, comme le marché du vin de Porto était un marché de jeunes vins, le Vintage, le Porto blanc ne pouvait évidemment pas compétitionner puisque sa grandeur s'exprime avec du temps en tonneaux pour bénéficier de cette lente oxygénation+évaporation qui confère concentration et complexité. Les lois du marché furent fixées par les marchands et non les producteurs. Comme je l'écrivais récemment ''les Portugais savent faire du vin, mais ne savent pas le vendre''. On peut donc affirmer que le Porto blanc de qualité est un Porto de vigneron et non un Porto de négociant comme le Vintage et les Tawny le sont majoritairement.
Petite parenthèse, les catégories de vins de Porto LBV, Tawny avec indication d'âge sont arrivés dans les années 60-70. Auparavant c'était une marque que l'on associait à un marchand qui nous indiquait plus ou moins l'âge du Porto en bouteille. Par exemple, si l'on trouve un Burmester avec la mention Tordiz, à l'époque c'était l'embouteillage de leur vieux Porto 40ans +. Aujourd'hui comme certaines compagnies, ils ont gardé la marque sur leur Tawny avec indication d'âge. Comme les Tawny sont apparus avec les stocks de Portos invendus, les marchands devaient trouver une façon de commercialiser ces vins de façon plus claire pour le consommateur. C'est là que les Tawny avec indication d'âge sont apparus. Encore une fois, ce sont les marchands de Vila Nova de Gaia qui ont poussé pour ces lois, des marchands qui n'ont pas de vieux stocks ni d'intérêt pour le Porto blanc. À cette époque on pouvait voir quelques mots sur une bouteille de Porto blanc, dry(seco en Portugais), extra dry, White, Old White et éventuellement Lagrima. Au début des années 1970 on a aussi passé une loi qui obligeait le Porto à contenir au moins 3 cépages différents dans son assemblage. Il y avait beaucoup de Portos blancs qui étaient produit seulement avec du Moscatel(Muscat). Aujourd'hui ces vins seront nommés par leur village ou région lorsqu'il y a un assemble de différents villages. Par exemple, Moscatel de Favaios, Moscatel de Alijo ou Moscatel do Douro. Ils restent des vins blancs fortifiés de la région du Douro mais par conséquent n'ont plus droit à l'appellation Porto.
Selon les règles de L'IVDP(l'institut du vin du Douro et de Porto), pour pouvoir utiliser le millésime de la récolte sur une bouteille de vin et de Porto, il faut faire approuver le vin, sa quantité et faire la mise à jour des inspections sur le vin à chaque année. Comme le Porto blanc millésimé n'avait pas de marché, très peu le faisait. Le premier Porto blanc de qualité à entrer le marché est à ma connaissance le Dalva Golden White 1952 vers la fin des années 1970. Il y a eu le Krohn 1964 ensuite, mais je n'ai pas idée de sa première mise en marché. Ensuite quelques marques ont commercialisé des vins sous la mention Old White, comme Casa de Santa Eufemia(un Colheita 1973 en fait) et Mackenzie(seulement pour le Québec) Il y a encore aujourd'hui beaucoup de petites maisons ayant de vieilles barriques de Porto blanc d'un seul millésime, mais comme il n'y a pas de registre, ils ne peuvent les utiliser. C'est le cas de Quevedo et Devesa par exemple.
Avant de retourner avec l'histoire de Mackenzie et du Québec qui ont joué un rôle de premier plan dans la création des nouvelles catégories de Portos blanc, il faut mentionner une autre embuche en cour de chemin pour la popularité de ces vins. Dans les années 50 et 60, il y a eu plusieurs universités qui ont mis de l'avant des études pour déterminer les cépages nobles du Douro. Ils en ont trouvé 5, évidemment aucun en blanc. Suite à cette ''découverte'', le gouvernement a donné et en donne probablement encore des subventions pour replanter les vignobles avec ces variétés. Cela a donné un dur coup pour les parcelles mixtes de cépages blancs. C'est pourquoi lorsque vous visitez les celliers de ces producteurs, il n'y a presque rien de produit en Porto blanc entre 1980 et 2000. Ce fut aussi un dur coup pour le Porto rouge... La qualité des vins déclinait, mais au lieu de blâmer les nouvelles technologies et les nouvelles méthodes de vinifications, on a mis le blâme sur les cépages moins ''nobles''. Le reste c'est pour une autre histoire De retour au Porto blanc.
Fin des années 1990, la SAQ lance un appel d'offre pour un vieux Porto blanc. La compagnie Andresen saisit l'occasion pour faire un assemblage de plusieurs vieux tonneaux de ses chais puisque le produit n'existait pas dans leur portfolio. Elle cré ainsi un vieux Porto blanc de plus de 30 ans commercialisé sous l'étiquette Mackenzie. Suite à cet assemblage, Carlos Flores s'est dit qu'il fallait en faire plus pour le Porto blanc. Il est parti en croisade presque seul pour défendre la qualité du produit et le besoin de créer de nouvelles catégories. Le problème c'est que pour créer une nouvelle catégorie, il faut passer par le ministère de l'agriculture à Lisbonne. Comme il n'y a pas grand politicien qui se fait élire en mettant dans son programme qu'il va créer des nouvelles catégories de Portos, ce fut un combat de presque 10 ans m'expliquait Carlos. Armé de patience, il complote en secret son assemblage avec son maître assembleur Alvaro Van Zeller. En 2006, on reconnait finalement le droit au Porto blanc d'avoir les mêmes catégories que celles du Tawny. C'est-à-dire avec indication d'âge, Colheita ou la mention réserve. En 2007 Andresen fut donc le premier à commercialiser son Porto blanc 10 ans, bien prêt et mature comme produit alors que le marché allait suivre en 2008 avec encore quelques mises au point à faire avant de mettre de l'avant la grandeur de leurs réserves. Ils devaient apprivoiser leurs futs et assemblages, lui il commençait déjà à travailler sur son 20 et 40 ans. Juste pour illustrer la force des grandes compagnies de Porto sur les associations et le gouvernement :''Le Porto rosé a demandé moins d'efforts- certainement pris moins de temps - que ces Portos blancs à être introduit comme catégorie''.
Si certains avaient des doutes au départ et avaient peur que trop peu de marques allaient commercialiser des Portos blancs de qualité pour que l'aventure vaille la peine, aujourd'hui on se félicite et la machine est bien huilé alors que la demande excède l'offre. On a même pu s'apercevoir que beaucoup de Tawny de grandes compagnies ont changé de style, certains avancent que c'est en raison d'un petit pourcentage de vieux Portos blancs qui leur étaient réservés qui n'est plus inclus. Ce qui est impressionnant pour le moment, c'est qu'il est difficile de se tromper en achetant un 10 ans blanc. On peut avoir certes des préférences mais je n'ai pas encore rencontré un mauvais blanc avec indication d'âge ou Colheita. Cela arrivera très prochainement car on peut facilement vendre un Porto blanc 10 ans 20-30% plus cher que le Tawny, ce qui est non négligeable pour ces compagnies cherchant à rentabiliser le plus facilement son vignoble. J'espère que Cabral n'arrivera pas au Québec encore une fois pour nous tuer ce marché.
Voici donc quelques noms à retenir(sans ordre précis) et à ne pas hésiter à en acheter si vous les voyez à la SAQ ou lors d'un voyage.
Andresen : Si l'on doit commencer par un Porto blanc 10 ans, je le recommande fortement. Carlos Flores m'expliquait que le processus de création de ce Porto a été long et compliqué. Il voulait en faire un Porto parfait pour chaque occasion de la journée. Il a réussi son défi et c'est une référence dans la catégorie.
Dalva: Mon premier gros coup de cœur avec le Porto blanc en 2004 avec ce Colheita magique. J'en ai acheté des dizaines de bouteilles! Maintenant difficile à trouver et très cher, un vin que les collectionneurs de grands Porto s'arrachent. Dalva continue de mettre sur le marché des Colheita blanc de bonne qualité.
Niepoort : Comme d'habitude, tout ce que Niepoort fait est très bon. Leur 10 ans blanc ne fait pas exception. Pour le moment ils n'ont pas les stocks pour faire un 20 ans. Ils comprennent la réalité et la demande pour ces vins. Ils préparent déjà des éditions limitées avec des Portos blancs mono-cépage, comme le fait Madère et aussi des blancs fortifiés style Jerez. J'ai eu la chance de les déguster la semaine dernière, c'est super intéressant! Au début des années 1900 le grand père de Dirk et son arrière grand-père faisaient des blancs de qualités. J'ai eu la chance de déguster un 1895 et plusieurs embouteillages des années 1910-1920 qui étaient fantastiques.
Lamelas : Un petit producteur que j'ai eu la chance de suivre depuis une dizaine d'années. Au départ les vins manquaient de finesse, mais le proprio a bien su s'adapter et s'entourer pour réussir à maîtriser l'assemblage de ses vieux Portos. Leur 30 ans est complètement différent des autres et tout autant exceptionnel.
Devesa : Une compagnie qui a de vieilles réserves de Porto blanc. Malheureusement, certains ne pourront pas être mis sur le marché en tant que Colheita car ils n'ont pas les registres pour prouver l'année du vin. Leur 30 ans est un coup de cœur, leur Colheita 1970 est aussi exceptionnel.
Quevedo : Un peu comme Devesa, ils leur manquent des papiers pour prouver l'origine des vins. Ils viennent de mettre sur le marché un vieux blanc qui est en fait un 1970, vraiment incroyable. Je suis bien content d'avoir un rabais d'employé sur 2 bouteilles. Leur réserve de plus de 9 ans est la meilleure que j'ai pu déguster. En barrique, un Colheita 2008 est rempli de promesses. Un jour si vous passez, je vous ferai déguster le 1981 et 1975 qui sont pour le moment seulement pour les amis.
Vieira de Sousa: Une autre compagnie aux réserves de vieux Portos impressionnantes. Tant en rouge qu'en blanc! La qualité est au rendez-vous mais je trouve qu'il y a beaucoup de variations entre les assemblages d'une année à l'autre. Le 40 ans blanc que j'ai gouté en 2014 était vraiment exceptionnel.
Casa/Quinta de Santa Eufemia : 2 cousins ont hérité des mêmes stocks et vignobles qui ont été divisé en deux. Quinta a choisi l'approche facile et commerciale alors que Casa est resté plus proche du style original et a préservé les mélanges originaux. Par contre Casa est très difficile à trouver sur le marché, cela fait au moins 10 ans que je n'en ai pas dégusté. Si l'on tombe sur Casa Santa Eufemia Old White embouteillé en 2008, c'est en fait un Colheita 1973, un des plus grands blancs que j'ai dégustés.
Kopke: La compagnie Sogevenius a maintenant regroupé tous ses blancs sous cette marque pour simplifier le marché et leur distribution. Auparavant on pouvait aussi trouver des blancs de Burmester que je préférais sur certains embouteillages. Kopke reste une référence solide! Dégusté récemment, leur Colheita 2008 a charmé plusieurs amis buveurs de vieux Porto qui l'accueillait avec scepticisme. Je crois que c'est la compagnie ayant les plus vieux stocks de Porto blancs enregistré et pouvant ainsi mettre sur le marché de très vieux Colheita.
Alves de Sousa : Une compagnie familiale fondée autour du vin de table avant le vin de Porto. Ils ont toujours su être avant-gardiste et ils avaient déjà prévu mettre sur le marché un Porto blanc agé de qualité.
Conceito : Sandra fait un Porto blanc assez unique en collaboration avec Barbeito, star du Madère.
Krohn : Maintenant propriété de Taylor Fladgate, ils ont mis sur le marché par le passé un incroyable Porto blanc 1964. Apparemment il en resterait encore dans les réserves que Taylor's a achetés. Personne ne sait trop ce qui va arriver de ce vin.
Il y a autant, sinon plus de cépages blanc dans le Douro autorisés pour produire le Porto blanc que le Porto rouge, c'est à dire plus de 80. Ces cépages blancs, un peu comme en Côte-Rôtie, furent plantés à travers ces parcelles mixtes et diversifiées pour apporter de la fraîcheur et complexité au mélange. On préparait la soupe dans le vignoble au lieu de faire l'assemblage avant la mise en bouteille. On croyait que plus tôt on faisait cette soupe de cépages, plus ce mélange sera harmonieux lors de la mise en bouteille. C'était aussi une façon de s'assurer qu'à chaque année, s'il y avait un problème avec une vigne/cépage, on ne perdait pas la parcelle.
On a aussi planté des parcelles mixtes de cépages blancs. Certains villages sont très reconnus pour leur blanc. Surtout ceux à plus de 600m d'altitude comme Alijo, Favaios et Sao Joao Da Pesqueira. Là où le printemps est tardif et où l'on a de la grêle presque à chaque année ou si l'on plantait du rouge on doit le récolter en octobre et souvent faire face à la pourriture suite aux pluies. Il est donc plus intelligent de planter du blanc et avoir cette maturation plus rapide pour récolter du raisin en santé. D'autres régions notables dans le Douro sont fameuses pour la plantation de blanc aujourd'hui, on pense à Murça, Celeiros, Sabrosa et plusieurs hautes collines du Douro Supérieur même sont parfaites pour leur viticulture. Aussi, suite au succès des vins blancs secs, on commence à planter/replanter plus de blancs dans le Douro.
Le Porto blanc n'a jamais eu bonne réputation et était un produit souvent consommé localement, sa plus grande valeur a longtemps été son utilité à faire partie de la composition des Porto Tawny et leur ajouter des étages de saveurs. En fait, c'est une raison purement commerciale. Jusqu'à tout récemment, les Portugais étaient les seuls à produire le Porto, fin nectar qui étaient ensuite transporté sur une périlleuse journée sur le Douro jusqu'aux entrepôts de Vila Nova de Gaia. C'est là que les marchands faisaient la sélection de tonneaux (pipas en Portugais) pour ensuite commercialiser leur Vintage. Avant la guerre entre la France et l'Angleterre au tournant du 19eme siècle, le marché du vin de Porto (encore à l'époque) était en compétition direct avec celui du Claret (vin clair). Mais comme les Anglais aimaient bien le vin fin et élégant de Bordeaux, il était bien difficile de leur vendre le vin de Porto plus rustique et fortifié après sa vinification pour aider le vin à survivre au long voyage en bateau. Le tout a changé lorsque par accident on a apporté un vin de Porto avec sucre résiduel sur le marché Anglais et de là, la demande pour ces vins a explosé. Merci à Napoléon du même coup qui avait fermé ses échanges de vins avec l'Angleterre environ au même moment. Donc, comme le marché du vin de Porto était un marché de jeunes vins, le Vintage, le Porto blanc ne pouvait évidemment pas compétitionner puisque sa grandeur s'exprime avec du temps en tonneaux pour bénéficier de cette lente oxygénation+évaporation qui confère concentration et complexité. Les lois du marché furent fixées par les marchands et non les producteurs. Comme je l'écrivais récemment ''les Portugais savent faire du vin, mais ne savent pas le vendre''. On peut donc affirmer que le Porto blanc de qualité est un Porto de vigneron et non un Porto de négociant comme le Vintage et les Tawny le sont majoritairement.
Petite parenthèse, les catégories de vins de Porto LBV, Tawny avec indication d'âge sont arrivés dans les années 60-70. Auparavant c'était une marque que l'on associait à un marchand qui nous indiquait plus ou moins l'âge du Porto en bouteille. Par exemple, si l'on trouve un Burmester avec la mention Tordiz, à l'époque c'était l'embouteillage de leur vieux Porto 40ans +. Aujourd'hui comme certaines compagnies, ils ont gardé la marque sur leur Tawny avec indication d'âge. Comme les Tawny sont apparus avec les stocks de Portos invendus, les marchands devaient trouver une façon de commercialiser ces vins de façon plus claire pour le consommateur. C'est là que les Tawny avec indication d'âge sont apparus. Encore une fois, ce sont les marchands de Vila Nova de Gaia qui ont poussé pour ces lois, des marchands qui n'ont pas de vieux stocks ni d'intérêt pour le Porto blanc. À cette époque on pouvait voir quelques mots sur une bouteille de Porto blanc, dry(seco en Portugais), extra dry, White, Old White et éventuellement Lagrima. Au début des années 1970 on a aussi passé une loi qui obligeait le Porto à contenir au moins 3 cépages différents dans son assemblage. Il y avait beaucoup de Portos blancs qui étaient produit seulement avec du Moscatel(Muscat). Aujourd'hui ces vins seront nommés par leur village ou région lorsqu'il y a un assemble de différents villages. Par exemple, Moscatel de Favaios, Moscatel de Alijo ou Moscatel do Douro. Ils restent des vins blancs fortifiés de la région du Douro mais par conséquent n'ont plus droit à l'appellation Porto.
Selon les règles de L'IVDP(l'institut du vin du Douro et de Porto), pour pouvoir utiliser le millésime de la récolte sur une bouteille de vin et de Porto, il faut faire approuver le vin, sa quantité et faire la mise à jour des inspections sur le vin à chaque année. Comme le Porto blanc millésimé n'avait pas de marché, très peu le faisait. Le premier Porto blanc de qualité à entrer le marché est à ma connaissance le Dalva Golden White 1952 vers la fin des années 1970. Il y a eu le Krohn 1964 ensuite, mais je n'ai pas idée de sa première mise en marché. Ensuite quelques marques ont commercialisé des vins sous la mention Old White, comme Casa de Santa Eufemia(un Colheita 1973 en fait) et Mackenzie(seulement pour le Québec) Il y a encore aujourd'hui beaucoup de petites maisons ayant de vieilles barriques de Porto blanc d'un seul millésime, mais comme il n'y a pas de registre, ils ne peuvent les utiliser. C'est le cas de Quevedo et Devesa par exemple.
Avant de retourner avec l'histoire de Mackenzie et du Québec qui ont joué un rôle de premier plan dans la création des nouvelles catégories de Portos blanc, il faut mentionner une autre embuche en cour de chemin pour la popularité de ces vins. Dans les années 50 et 60, il y a eu plusieurs universités qui ont mis de l'avant des études pour déterminer les cépages nobles du Douro. Ils en ont trouvé 5, évidemment aucun en blanc. Suite à cette ''découverte'', le gouvernement a donné et en donne probablement encore des subventions pour replanter les vignobles avec ces variétés. Cela a donné un dur coup pour les parcelles mixtes de cépages blancs. C'est pourquoi lorsque vous visitez les celliers de ces producteurs, il n'y a presque rien de produit en Porto blanc entre 1980 et 2000. Ce fut aussi un dur coup pour le Porto rouge... La qualité des vins déclinait, mais au lieu de blâmer les nouvelles technologies et les nouvelles méthodes de vinifications, on a mis le blâme sur les cépages moins ''nobles''. Le reste c'est pour une autre histoire De retour au Porto blanc.
Fin des années 1990, la SAQ lance un appel d'offre pour un vieux Porto blanc. La compagnie Andresen saisit l'occasion pour faire un assemblage de plusieurs vieux tonneaux de ses chais puisque le produit n'existait pas dans leur portfolio. Elle cré ainsi un vieux Porto blanc de plus de 30 ans commercialisé sous l'étiquette Mackenzie. Suite à cet assemblage, Carlos Flores s'est dit qu'il fallait en faire plus pour le Porto blanc. Il est parti en croisade presque seul pour défendre la qualité du produit et le besoin de créer de nouvelles catégories. Le problème c'est que pour créer une nouvelle catégorie, il faut passer par le ministère de l'agriculture à Lisbonne. Comme il n'y a pas grand politicien qui se fait élire en mettant dans son programme qu'il va créer des nouvelles catégories de Portos, ce fut un combat de presque 10 ans m'expliquait Carlos. Armé de patience, il complote en secret son assemblage avec son maître assembleur Alvaro Van Zeller. En 2006, on reconnait finalement le droit au Porto blanc d'avoir les mêmes catégories que celles du Tawny. C'est-à-dire avec indication d'âge, Colheita ou la mention réserve. En 2007 Andresen fut donc le premier à commercialiser son Porto blanc 10 ans, bien prêt et mature comme produit alors que le marché allait suivre en 2008 avec encore quelques mises au point à faire avant de mettre de l'avant la grandeur de leurs réserves. Ils devaient apprivoiser leurs futs et assemblages, lui il commençait déjà à travailler sur son 20 et 40 ans. Juste pour illustrer la force des grandes compagnies de Porto sur les associations et le gouvernement :''Le Porto rosé a demandé moins d'efforts- certainement pris moins de temps - que ces Portos blancs à être introduit comme catégorie''.
Si certains avaient des doutes au départ et avaient peur que trop peu de marques allaient commercialiser des Portos blancs de qualité pour que l'aventure vaille la peine, aujourd'hui on se félicite et la machine est bien huilé alors que la demande excède l'offre. On a même pu s'apercevoir que beaucoup de Tawny de grandes compagnies ont changé de style, certains avancent que c'est en raison d'un petit pourcentage de vieux Portos blancs qui leur étaient réservés qui n'est plus inclus. Ce qui est impressionnant pour le moment, c'est qu'il est difficile de se tromper en achetant un 10 ans blanc. On peut avoir certes des préférences mais je n'ai pas encore rencontré un mauvais blanc avec indication d'âge ou Colheita. Cela arrivera très prochainement car on peut facilement vendre un Porto blanc 10 ans 20-30% plus cher que le Tawny, ce qui est non négligeable pour ces compagnies cherchant à rentabiliser le plus facilement son vignoble. J'espère que Cabral n'arrivera pas au Québec encore une fois pour nous tuer ce marché.
Voici donc quelques noms à retenir(sans ordre précis) et à ne pas hésiter à en acheter si vous les voyez à la SAQ ou lors d'un voyage.
Andresen : Si l'on doit commencer par un Porto blanc 10 ans, je le recommande fortement. Carlos Flores m'expliquait que le processus de création de ce Porto a été long et compliqué. Il voulait en faire un Porto parfait pour chaque occasion de la journée. Il a réussi son défi et c'est une référence dans la catégorie.
Dalva: Mon premier gros coup de cœur avec le Porto blanc en 2004 avec ce Colheita magique. J'en ai acheté des dizaines de bouteilles! Maintenant difficile à trouver et très cher, un vin que les collectionneurs de grands Porto s'arrachent. Dalva continue de mettre sur le marché des Colheita blanc de bonne qualité.
Niepoort : Comme d'habitude, tout ce que Niepoort fait est très bon. Leur 10 ans blanc ne fait pas exception. Pour le moment ils n'ont pas les stocks pour faire un 20 ans. Ils comprennent la réalité et la demande pour ces vins. Ils préparent déjà des éditions limitées avec des Portos blancs mono-cépage, comme le fait Madère et aussi des blancs fortifiés style Jerez. J'ai eu la chance de les déguster la semaine dernière, c'est super intéressant! Au début des années 1900 le grand père de Dirk et son arrière grand-père faisaient des blancs de qualités. J'ai eu la chance de déguster un 1895 et plusieurs embouteillages des années 1910-1920 qui étaient fantastiques.
Lamelas : Un petit producteur que j'ai eu la chance de suivre depuis une dizaine d'années. Au départ les vins manquaient de finesse, mais le proprio a bien su s'adapter et s'entourer pour réussir à maîtriser l'assemblage de ses vieux Portos. Leur 30 ans est complètement différent des autres et tout autant exceptionnel.
Devesa : Une compagnie qui a de vieilles réserves de Porto blanc. Malheureusement, certains ne pourront pas être mis sur le marché en tant que Colheita car ils n'ont pas les registres pour prouver l'année du vin. Leur 30 ans est un coup de cœur, leur Colheita 1970 est aussi exceptionnel.
Quevedo : Un peu comme Devesa, ils leur manquent des papiers pour prouver l'origine des vins. Ils viennent de mettre sur le marché un vieux blanc qui est en fait un 1970, vraiment incroyable. Je suis bien content d'avoir un rabais d'employé sur 2 bouteilles. Leur réserve de plus de 9 ans est la meilleure que j'ai pu déguster. En barrique, un Colheita 2008 est rempli de promesses. Un jour si vous passez, je vous ferai déguster le 1981 et 1975 qui sont pour le moment seulement pour les amis.
Vieira de Sousa: Une autre compagnie aux réserves de vieux Portos impressionnantes. Tant en rouge qu'en blanc! La qualité est au rendez-vous mais je trouve qu'il y a beaucoup de variations entre les assemblages d'une année à l'autre. Le 40 ans blanc que j'ai gouté en 2014 était vraiment exceptionnel.
Casa/Quinta de Santa Eufemia : 2 cousins ont hérité des mêmes stocks et vignobles qui ont été divisé en deux. Quinta a choisi l'approche facile et commerciale alors que Casa est resté plus proche du style original et a préservé les mélanges originaux. Par contre Casa est très difficile à trouver sur le marché, cela fait au moins 10 ans que je n'en ai pas dégusté. Si l'on tombe sur Casa Santa Eufemia Old White embouteillé en 2008, c'est en fait un Colheita 1973, un des plus grands blancs que j'ai dégustés.
Kopke: La compagnie Sogevenius a maintenant regroupé tous ses blancs sous cette marque pour simplifier le marché et leur distribution. Auparavant on pouvait aussi trouver des blancs de Burmester que je préférais sur certains embouteillages. Kopke reste une référence solide! Dégusté récemment, leur Colheita 2008 a charmé plusieurs amis buveurs de vieux Porto qui l'accueillait avec scepticisme. Je crois que c'est la compagnie ayant les plus vieux stocks de Porto blancs enregistré et pouvant ainsi mettre sur le marché de très vieux Colheita.
Alves de Sousa : Une compagnie familiale fondée autour du vin de table avant le vin de Porto. Ils ont toujours su être avant-gardiste et ils avaient déjà prévu mettre sur le marché un Porto blanc agé de qualité.
Conceito : Sandra fait un Porto blanc assez unique en collaboration avec Barbeito, star du Madère.
Krohn : Maintenant propriété de Taylor Fladgate, ils ont mis sur le marché par le passé un incroyable Porto blanc 1964. Apparemment il en resterait encore dans les réserves que Taylor's a achetés. Personne ne sait trop ce qui va arriver de ce vin.
Frederick Blais- Messages : 2987
Date d'inscription : 06/06/2009
Yves Martineau aime ce message
Re: Le Porto Blanc ce mal aimé qui est une vieille nouveauté.
Bon finalement ce fut un peu plus long que prévu pour écrire ces lignes. J'espère que vous allez aimer et osez en déguster. Si jamais vous avez des questions précises, je vais souper avec Carlos Flores de Andresen et Daniel Niepoort ce vendredi.
On se réunit de temps à autre pour faire du bruit comme Carlos le mentionne si bien. Carlos est un super guitariste, en fait il a refusé un contrat avec son groupe pour prendre la relève de la compagnie mené par son père.
On se réunit de temps à autre pour faire du bruit comme Carlos le mentionne si bien. Carlos est un super guitariste, en fait il a refusé un contrat avec son groupe pour prendre la relève de la compagnie mené par son père.
Frederick Blais- Messages : 2987
Date d'inscription : 06/06/2009
Re: Le Porto Blanc ce mal aimé qui est une vieille nouveauté.
Merci beaucoup Fred pour ces informations éclairantes et instructives. Tes derniers écrits transpirent la joie, le bonheur et l’enthousiasme du gars qui a trouvé son Eden. Très heureux d’apprendre que tu as plein de projets en tête. Je te souhaite sincèrement que plusieurs se concrétiseront.
François Guyot- Messages : 837
Date d'inscription : 28/02/2018
Re: Le Porto Blanc ce mal aimé qui est une vieille nouveauté.
Une mine d'or d'informations ce texte, merci beaucoup du partage!
Yves Martineau- Messages : 8370
Date d'inscription : 07/06/2009
Localisation : Montréal
Re: Le Porto Blanc ce mal aimé qui est une vieille nouveauté.
Frederick Blais a écrit:
Si certains avaient des doutes au départ et avaient peur que trop peu de marques allaient commercialiser des Portos blancs de qualité pour que l'aventure vaille la peine, aujourd'hui on se félicite et la machine est bien huilé alors que la demande excède l'offre. On a même pu s'apercevoir que beaucoup de Tawny de grandes compagnies ont changé de style, certains avancent que c'est en raison d'un petit pourcentage de vieux Portos blancs qui leur étaient réservés qui n'est plus inclus. Ce qui est impressionnant pour le moment, c'est qu'il est difficile de se tromper en achetant un 10 ans blanc. On peut avoir certes des préférences mais je n'ai pas encore rencontré un mauvais blanc avec indication d'âge ou Colheita. Cela arrivera très prochainement car on peut facilement vendre un Porto blanc 10 ans 20-30% plus cher que le Tawny, ce qui est non négligeable pour ces compagnies cherchant à rentabiliser le plus facilement son vignoble. J'espère que Cabral n'arrivera pas au Québec encore une fois pour nous tuer ce marché.
Je ne connais pas assez le marché ni Cabral pour comprendre cette remarque. Veux-tu dire qu'ils ont beaucoup de volume et des prix trop bas? Ou que leur qualité médiocre tue l'intérêt?
Yves Martineau- Messages : 8370
Date d'inscription : 07/06/2009
Localisation : Montréal
Re: Le Porto Blanc ce mal aimé qui est une vieille nouveauté.
Je vais essayer de rester ''politically correct''... au pire je te donnerai plus de détails par PM. En gros Mr Cabral avait un voisin très influent pour réussir à rentrer à la SAQ sans passer par appel d'offre. Son Porto 10 ans était tellement bas en terme de prix qu'au début des années 2000 il était numéro 1 vendeur des spécialités à la SAQ. Évidemment la qualité était médiocre mais comme plusieurs gros vins rouges qui tâchent, on pensait en avoir beaucoup pour notre argent. Jusqu'au point où on se lasse... et en bout de ligne le Québécois s'est lassé du même coup du Porto.
Le problème c'est qu'en même temps que le Cabral a eu un tel succès, la SAQ mettait en place ses quotas de ventes pour pouvoir rester sur les tablettes, ce qui a décimé la diversité de la sélection du Porto parce que Cabral a réussi à polariser les ventes. Cela combiné avec une sélection successive d'acheteurs à la SAQ qui n'aimaient pas le Porto et l'IVDP qui a fait des coupures et de mauvaises décisions en terme de promotion et marketing a clairement tué le marché du Porto du Québec. Le Québec était le marché #1 au monde par capita pour la vente de porto de qualité. Aujourd'hui le marché du Porto de qualité continue de croite mais nous ne somme plus dans le coup. Certains Portos continuent de bien se vendre, le LBV de Taylor's est un bel exemple.
À chaque fois que je fais un salon des vins ou que j'ouvre un Porto ou encore écrit un article, on se plein de la pauvre sélection au Québec.
Je sais que la SAQ a encore plein de stocks de vintage 2003 aux entrepôts, mais ce n'est pas la faute du marché, ni des agents, elle est victime de ses mauvaises décisions bureaucratiques. Pendant 15 ans il y a eu un acheteur de Porto qui n'en buvait pas et qui n'avait aucun intérêt d'y voir du succès. Il y a un gros rattrapage à faire dans un marché où 2 générations n'ont jamais été exposé à la qualité du produit.
Le problème c'est qu'en même temps que le Cabral a eu un tel succès, la SAQ mettait en place ses quotas de ventes pour pouvoir rester sur les tablettes, ce qui a décimé la diversité de la sélection du Porto parce que Cabral a réussi à polariser les ventes. Cela combiné avec une sélection successive d'acheteurs à la SAQ qui n'aimaient pas le Porto et l'IVDP qui a fait des coupures et de mauvaises décisions en terme de promotion et marketing a clairement tué le marché du Porto du Québec. Le Québec était le marché #1 au monde par capita pour la vente de porto de qualité. Aujourd'hui le marché du Porto de qualité continue de croite mais nous ne somme plus dans le coup. Certains Portos continuent de bien se vendre, le LBV de Taylor's est un bel exemple.
À chaque fois que je fais un salon des vins ou que j'ouvre un Porto ou encore écrit un article, on se plein de la pauvre sélection au Québec.
Je sais que la SAQ a encore plein de stocks de vintage 2003 aux entrepôts, mais ce n'est pas la faute du marché, ni des agents, elle est victime de ses mauvaises décisions bureaucratiques. Pendant 15 ans il y a eu un acheteur de Porto qui n'en buvait pas et qui n'avait aucun intérêt d'y voir du succès. Il y a un gros rattrapage à faire dans un marché où 2 générations n'ont jamais été exposé à la qualité du produit.
Frederick Blais- Messages : 2987
Date d'inscription : 06/06/2009
Re: Le Porto Blanc ce mal aimé qui est une vieille nouveauté.
Intéressant Frédérick merci pour le partage. Mais le Porto n’est-il pas surtout victime de ce goût actuel pour des vins de moins d’alcool, ou comme le Sauternes moins de sucre? C’est rare qu’on voit le porto en évidence dans la Presse spécialisée ça doit témoigner dune baisse d’intérêt qui dépasse le Québec.
Ludwig Desjardins- Messages : 5774
Date d'inscription : 05/06/2009
Localisation : Montréal
Re: Le Porto Blanc ce mal aimé qui est une vieille nouveauté.
Les ventes de Porto mondialement se portent bien. On vend un peu moins en volume pour vendre du mieux. Donc la demande pour le Porto de qualité est croissante, en ce moment le Colheita et les vieux Porto ont la cote. Le nombre d'éditions spéciales misent sur le marché est impressionnant. Taylor's vient aussi de mettre sur le marché 3 Vintage consécutif(2016,2017,2018) ce qu'ils ne feraient jamais sans un marché en santé.
Il y a une relève et un intérêt dans la jeune génération en France, c'est impressionnant. Ce marché qui est le #1 en terme de ventes de Porto a été et est encore considéré comme un marché de bas de gamme. Par contre on a bien su s'adapter et donner la formation aux bonnes personnes de la bonne façon. Aujourd'hui les ventes de Porto Vintage et Colheita y sont en forte croissance. Filipe du groupe Symington me confiait récemment que ses ventes en restaurant avait quadruplé ces 2 dernières années.
Le Porto est toujours à la mode en Angleterre. Le Porto Tonic est en forte demande et très à la mode dans les bar de Londre. Le Danemark est assoiffé de Porto de qualité. La Hollande, L'Allemagne et la Belgique sont toujours de bons marchés aussi.
On regarde vers l'Asie aussi en ce moment. Un marché qui se développe et s'ouvre rapidement. Les riches achètent beaucoup de ces vieilles cuvées rares.
Pour la presse spécialisé, je ne la lie pas. Mais je m'occupe chez Quevedo d'envoyer les échantillons pour les revues. Je peux dire qu'on en parle toujours car on en envoi pour au mois 10 parutions différentes par année à ces revues. Les revues ont toujours été plus friandes du Vintage, qui est le grand vin dans les grandes années. Les Tawny avec indication d'âge, un peu comme le Champage Brut, un assemblage assez constant qui n'a pas d'intérêt à passer en revue à toutes les années.
Pour le Québec, le premier gros clou dans le cercueil a été autour de 2005. On avait acheté beaucoup de 2003 pour lancer un courrier vinicole. Ce qui n'est jamais arrivé. Je me souviens très bien avoir posé la question à un employé de la SAQ suite à une dégustation de professionnels au Pied du courant. Il m'a dit ''vient, je vais te montrer où s'en est!" Il me montre le bureau de l'employé responsable de l'achat du Porto et il me dit ''Voici les échantillons qu'il doit déguster mon monter l'offre. Ils sont ici depuis un an. Le gars aime pas le Porto, il en boit pas, il ne le fera pas''. Donc la SAQ est resté prise avec un restant de stocks important. L'offre des Portos 2003 a été un fiasco en terme de promotion vers le client, vers le conseiller en vin... plusieurs conseillers ne savaient même pas que c'était aux entrepôts et qu'ils pouvaient en commander. Par la suite ce surplus a été une excuse pour ne plus en commander.
Autre gros problème au Québec, l'apparition du système de prix dans une gamme et de quota. Pour être une spécialité en continue, tu avais des quota de vente et un prix min/max à respecter. Plusieurs Porto ont été enlevés des tablettes pour cette raison. Par exemple le Niepoort Junior qui était un super Porto à 15$ et qui se vendait à merveille à été retiré. Niepoort me disait à l'époque qu'il n'en produisait même pas assez pour simplement répondre à la demande de la SAQ. Cabral n'a pas aidé...
Ensuite, l'offre n'a jamais été renouvelé, L'IVDP a passé une mauvaise période et a cessé ses activités de promotions. L'espace tablette du Porto s'est rétrécie année après année. Je me souviens à l'ouverture de la SAQ Signature des Courts Mont-Royal la grande section et la diversité de produits. Cette offre n'a jamais été maintenue, ce qui est essentiel pour garder l'intérêt de l'amateur. On voit de temps à autre des Porto apparaitre à la SAQ et ils se vendent assez rapidement même pour des prix très élevés. Pour avoir fait plusieurs salons et jaser avec plusieurs conseillés en vins, il y a un intérêt, on attend tous que cela bouge d'en haut.
Je crois aussi que la nouvelle génération ne connait pas le Porto. J'ai fait des tournées de restaurants avec des producteurs pour présenter certains produits et tous étaient impressionnés et redemandait. Ils me disaient que ce n'était pas l'image qu'ils avaient du produit. Je crois que le Québec a un énorme potentiel, il faut y investir du temps. Ces dernières années, aux dégustations et entre amis, à chaque fois que j'ouvre du Porto, la bouteille part rapidement et les frileux qui disent ''juste un verre pour goûter, j'aime pas ben ca le Porto'' et bien ils en reprennent toujours! Parlez-en à Alex Deslauriers
Il y a une relève et un intérêt dans la jeune génération en France, c'est impressionnant. Ce marché qui est le #1 en terme de ventes de Porto a été et est encore considéré comme un marché de bas de gamme. Par contre on a bien su s'adapter et donner la formation aux bonnes personnes de la bonne façon. Aujourd'hui les ventes de Porto Vintage et Colheita y sont en forte croissance. Filipe du groupe Symington me confiait récemment que ses ventes en restaurant avait quadruplé ces 2 dernières années.
Le Porto est toujours à la mode en Angleterre. Le Porto Tonic est en forte demande et très à la mode dans les bar de Londre. Le Danemark est assoiffé de Porto de qualité. La Hollande, L'Allemagne et la Belgique sont toujours de bons marchés aussi.
On regarde vers l'Asie aussi en ce moment. Un marché qui se développe et s'ouvre rapidement. Les riches achètent beaucoup de ces vieilles cuvées rares.
Pour la presse spécialisé, je ne la lie pas. Mais je m'occupe chez Quevedo d'envoyer les échantillons pour les revues. Je peux dire qu'on en parle toujours car on en envoi pour au mois 10 parutions différentes par année à ces revues. Les revues ont toujours été plus friandes du Vintage, qui est le grand vin dans les grandes années. Les Tawny avec indication d'âge, un peu comme le Champage Brut, un assemblage assez constant qui n'a pas d'intérêt à passer en revue à toutes les années.
Pour le Québec, le premier gros clou dans le cercueil a été autour de 2005. On avait acheté beaucoup de 2003 pour lancer un courrier vinicole. Ce qui n'est jamais arrivé. Je me souviens très bien avoir posé la question à un employé de la SAQ suite à une dégustation de professionnels au Pied du courant. Il m'a dit ''vient, je vais te montrer où s'en est!" Il me montre le bureau de l'employé responsable de l'achat du Porto et il me dit ''Voici les échantillons qu'il doit déguster mon monter l'offre. Ils sont ici depuis un an. Le gars aime pas le Porto, il en boit pas, il ne le fera pas''. Donc la SAQ est resté prise avec un restant de stocks important. L'offre des Portos 2003 a été un fiasco en terme de promotion vers le client, vers le conseiller en vin... plusieurs conseillers ne savaient même pas que c'était aux entrepôts et qu'ils pouvaient en commander. Par la suite ce surplus a été une excuse pour ne plus en commander.
Autre gros problème au Québec, l'apparition du système de prix dans une gamme et de quota. Pour être une spécialité en continue, tu avais des quota de vente et un prix min/max à respecter. Plusieurs Porto ont été enlevés des tablettes pour cette raison. Par exemple le Niepoort Junior qui était un super Porto à 15$ et qui se vendait à merveille à été retiré. Niepoort me disait à l'époque qu'il n'en produisait même pas assez pour simplement répondre à la demande de la SAQ. Cabral n'a pas aidé...
Ensuite, l'offre n'a jamais été renouvelé, L'IVDP a passé une mauvaise période et a cessé ses activités de promotions. L'espace tablette du Porto s'est rétrécie année après année. Je me souviens à l'ouverture de la SAQ Signature des Courts Mont-Royal la grande section et la diversité de produits. Cette offre n'a jamais été maintenue, ce qui est essentiel pour garder l'intérêt de l'amateur. On voit de temps à autre des Porto apparaitre à la SAQ et ils se vendent assez rapidement même pour des prix très élevés. Pour avoir fait plusieurs salons et jaser avec plusieurs conseillés en vins, il y a un intérêt, on attend tous que cela bouge d'en haut.
Je crois aussi que la nouvelle génération ne connait pas le Porto. J'ai fait des tournées de restaurants avec des producteurs pour présenter certains produits et tous étaient impressionnés et redemandait. Ils me disaient que ce n'était pas l'image qu'ils avaient du produit. Je crois que le Québec a un énorme potentiel, il faut y investir du temps. Ces dernières années, aux dégustations et entre amis, à chaque fois que j'ouvre du Porto, la bouteille part rapidement et les frileux qui disent ''juste un verre pour goûter, j'aime pas ben ca le Porto'' et bien ils en reprennent toujours! Parlez-en à Alex Deslauriers
Frederick Blais- Messages : 2987
Date d'inscription : 06/06/2009
Yves Martineau et Alexandre Deslauriers aiment ce message
Re: Le Porto Blanc ce mal aimé qui est une vieille nouveauté.
Merci Fred pour ce texte qui me servira de référence.
Quel est l'équilibre recherché en général pour le degré alcool et le taux de SR?
Quel est l'équilibre recherché en général pour le degré alcool et le taux de SR?
_________________
WineBoy
La dégustation à l'aveugle est une grande leçon d'humilité.
Michel Therrien- Messages : 10010
Date d'inscription : 01/06/2009
Age : 61
Localisation : Joliette
Frederick Blais aime ce message
Re: Le Porto Blanc ce mal aimé qui est une vieille nouveauté.
Michel Therrien a écrit:Merci Fred pour ce texte qui me servira de référence.
Quel est l'équilibre recherché en général pour le degré alcool et le taux de SR?
La plus part des compagnies recherchent un SR autour de 100g/L à la sortie de la lagare. Certains comme Quevedo aime leurs blancs et Portos en général un peu plus sec, ca peut être autour de 80-90. Après quelques années d'évaporation et de concentration on atteindra des chiffres un peu plus élevés.
Ce qui est important pour les blancs comme pour les Tawny qui vieillissent sous bois, c'est d'avoir plus d'acidité que les rubis en jeunesse. Pour garder le tout frais durant cette augmentation du niveau de sucre.
Frederick Blais- Messages : 2987
Date d'inscription : 06/06/2009
Re: Le Porto Blanc ce mal aimé qui est une vieille nouveauté.
et 20% alcool?
_________________
WineBoy
La dégustation à l'aveugle est une grande leçon d'humilité.
Michel Therrien- Messages : 10010
Date d'inscription : 01/06/2009
Age : 61
Localisation : Joliette
Re: Le Porto Blanc ce mal aimé qui est une vieille nouveauté.
Michel Therrien a écrit:et 20% alcool?
Oui pour la plus part. plus ou moins un 0,5%
Frederick Blais- Messages : 2987
Date d'inscription : 06/06/2009
Sujets similaires
» Nouveauté: Dernier numéro de CELLIER en ligne
» Dégustation - Vieille bouette bordelaise
» Comte de vogüé musigny vieille vigne 2005
» Pourquoi Meadows aime le pinot
» Poursuite contre Parker, remboursez moi ce vin que je n'aime pas!!
» Dégustation - Vieille bouette bordelaise
» Comte de vogüé musigny vieille vigne 2005
» Pourquoi Meadows aime le pinot
» Poursuite contre Parker, remboursez moi ce vin que je n'aime pas!!
Page 1 sur 1
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Aujourd'hui à 20:19 par Yves Martineau
» Semaine du 10 novembre 2024
Aujourd'hui à 8:13 par Michel Therrien
» Les petites pépites pour le temps des fêtes?
Hier à 11:57 par Alain Roy
» Semaine du 17 mars 2024
Dim 10 Nov 2024 - 15:21 par Yves Martineau
» Un très beau mercurey blanc... en magnum!
Dim 10 Nov 2024 - 14:13 par Yves Martineau
» Semaine du 3 novembre 2024
Sam 9 Nov 2024 - 19:31 par Patrick Ayotte
» Semaine du 27 octobre 2024
Sam 9 Nov 2024 - 11:51 par Yves Martineau
» Semaine du 20 octobre 2024
Lun 4 Nov 2024 - 9:14 par Patrick Ayotte
» Événement Clos Rougeard (21 octobre 2024)
Mar 29 Oct 2024 - 16:57 par PeteVungoc
» Semaine du 13 octobre 2024
Lun 28 Oct 2024 - 20:22 par Frederick Blais
» Les loteries 2024
Ven 25 Oct 2024 - 18:04 par Ludwig Desjardins
» Rubrique thé de l'année
Dim 13 Oct 2024 - 12:09 par PeteVungoc
» Semaine du 6 octobre 2024
Sam 12 Oct 2024 - 10:57 par Yves Martineau
» Semaine 23 Septembre 2024
Mar 8 Oct 2024 - 18:38 par François Guyot
» Semaine du 29 septembre 2024
Mar 8 Oct 2024 - 18:12 par François Guyot