Risque de gel en Côte de Beaune 5 avril 2019.

De Santenay à Aloxe-Corton des opérations de brûlage de paille, des bougies et des éoliennes à Meursault.
En espérant que la température soit à la hausse ou que les moyens mis en place réussissent à protéger les vignes.

http://winehog.org/frost-and-danger-of-frost-damage-37399/

On dit qu'une image vaut mille mots...

Hier, en Côte de Beaune



D'autres images (toujours impressionnantes tout de même!):

https://www.bienpublic.com/edition-cote-de-beaune/2019/04/05/la-cote-de-beaune-illuminee-pour-lutter-contre-la-gelee-dans-les-vignes

Pas de gel à Chablis (passé proche jeudi) et bonne météo pour les deux prochaines semaines, selon Christian Moreau.

Meursault semble aussi ok selon l'ami Patrick Essa et il est optimiste sur sa page FB.

Maintenant, la question qui tue: s'ils font trois bonnes récoltes de suite en Côte d'Or, les prix baisseront-ils?

Malheureusement, rien n'est moins sûr...à suivre!

p.s.: gel assez important en Muscadet et à Chinon semble-t-il...

Aucune baisse, selon plusieurs vignerons mais stabilisation des prix!

Autres risques de gel la nuit dernière: https://www.bienpublic.com/edition-cote-de-beaune/2019/04/14/bataille-contre-le-gel-dans-les-vignes-de-cote-d-or

Les photos de Dancer sont magnifiques.

Vincent Messier-Lemoyne a écrit:Autres risques de gel la nuit dernière: https://www.bienpublic.com/edition-cote-de-beaune/2019/04/14/bataille-contre-le-gel-dans-les-vignes-de-cote-d-or

Les photos de Dancer sont magnifiques.

Solide les photos effectivement!

Il est très intéressant de lire les commentaires des habitants de la région au bas de la page du Bien Public (lien de Vincent). Des choses comme :

"Ils nous pourrissent notre eau avec leurs traitements, maintenant ils nous pourrissent notre air avec la bénédiction des autorités. Tout ça pour leur pinard qu'on n'a pas les moyens d'acheter ! Abject !"

Il y a toujours deux côtés à une médaille ...

André

J'ai aussi lu les commentaires d'en bas.
Ça demeure une région vinicole quasi exclusive comme économie.
Combien de gens y achètent des propriétés afin de faire fructifier leur richesse mais ne voudraient pas laisser les vignerons protéger leur récolte.....

Michel, Je n’ai pas fait brulé de bougies de paraffine, ni allumé de bottes de pailles. J’assume.
Sur un plan éthique je m’interroge.
Pas seulement sur la perception négative qu’auront forcément les gens du secteur non directement concernés  de ces mises en œuvre très d’excessives mais surtout sur leurs finalités.
Le vigneron cherche t’il à préserver sa production dans les zones historiquement gélives? Non.
Le vigneron a t’il agit en tenant compte de tous les paramètres qu’il associe habituellement au climat? Non.
Le vigneron déborde t’il du cadre dans lequel sont intervention à une incidence sur le caractère du millésime? Oui

Chacun est libre d’agir dans un cadre légal mais lorsqu’il se revendique bio et travaillant avec les astres, le climat et la nature, il se doit de considérer que parfois elle ne joue pas dans le sens souhaité. Ou alors il nie l’ensemble de ses convictions.
Dois je vous rappeler combien l’on trouve par ici incongru l’irrigation en Oregon ou au Chili? Dois je souligner que c’est parceque nous sommes en limite Nord qu’une fois tous  les trois ans notre irrégularité accouche de bouteilles géniales. Et que ce sont pour ces raisons que nos vins si confidentiels se vendent si chers.
 Aujourd’hui les bougies sont disposées où le risque de perte financier est le plus élevé. Je n’ai quasiment rien vu dans les vraies zones gélives...qui d'ailleurs - comme je l’avais annoncé - n’ont pas gelé, alors que le 4/04 sans vent de Nord, certaines zones basses et fraîches ou très élevées ont été impactées.
 Bref c’est avant tout la pérennité financière des exploitations qui a été à l’origine de ces grandes manœuvres. Peu écologiques, disproportionnées elles n’ont pas mon adhésion et révèlent surtout à la face du monde que les vignobles nantis ne veulent plus de risques et se fondent sur un principe simple, celui de la précaution. Nous n’allons pas tarder à demander des autorisations d’irrigation par temps de canicule. Cela procédera du même raisonnement.
 Je rappelle à tous que Puligny par exemple n’a pas perdu de récolte depuis plus de dix ans en dehors du Montrachet en 2016...
 Observez bien ou se trouvent les bougies.

 J’ai participé à l’achat d’une tour à vent cette année car parfois il faut jouer « collectif » mais cela sers  sans moi pour les feux, les filets et l’irrigation et s’il faut refaire dix années comme celles passées...je signe tout de suite.

Patrick Essa a écrit:

.......... Aujourd’hui les bougies sont disposées où le risque de perte financier est le plus élevé. Je n’ai quasiment rien vu dans les vraies zones gélives...qui d'ailleurs - comme je l’avais annoncé - n’ont pas gelé, alors que le 4/04 sans vent de Nord, certaines zones basses et fraîches ou très élevées ont été impactées.
 Bref c’est avant tout la pérennité financière des exploitations qui a été à l’origine de ces grandes manœuvres. Peu écologiques, disproportionnées elles n’ont pas mon adhésion et révèlent surtout à la face du monde que les vignobles nantis ne veulent plus de risques et se fondent sur un principe simple, celui de la précaution. Nous n’allons pas tarder à demander des autorisations d’irrigation par temps de canicule. Cela procédera du même raisonnement.
 Je rappelle à tous que Puligny par exemple n’a pas perdu de récolte depuis plus de dix ans en dehors du Montrachet en 2016...
 Observez bien ou se trouvent les bougies.

 J’ai participé à l’achat d’une tour à vent cette année car parfois il faut jouer « collectif » mais cela sers  sans moi pour les feux, les filets et l’irrigation et s’il faut refaire dix années comme celles passées...je signe tout de suite.

Merci Patrick pour tes propos clairs et sans langue de bois...

Je trouve ce débat très intéressant, avec des arguments valables pour défendre les deux points de vue..

Vu d'un autre côté, quelle industrie ne prend pas de moyens pour se protéger de risques financiers importants?

Pour x domaines bien nantis, il y en a aussi d'autres qui ne peuvent se permettre des pertes de plus de 50 à 90% plusieurs années de suite. J'en sais quelque chose, le domaine de mes beaux-parents à Vézelay ferme ses portes en raison de ces pertes financières. Ils sont allés au bout de leurs convictions, et le chemin menait au gouffre..

Yves, oui je comprends aussi cela et l’entends plus que tu ne pourrais le penser. Et je suis effondré d’apprendre ce qui est arrivé à tes beaux parents.
Mais je raisonne en fonction des caractéristiques de notre région et en l’état Le domaine Buisson-Charles est un petit parmi les petits. Je continue donc de penser que garder une certaine mesure est possible si ce n’est nécessaire.

Yves Martineau a écrit:Je trouve ce débat très intéressant, avec des arguments valables pour défendre les deux points de vue..

Vu d'un autre côté, quelle industrie ne prend pas de moyens pour se protéger de risques financiers importants?

Pour x domaines bien nantis, il y en a aussi d'autres qui ne peuvent se permettre des pertes de plus de 50 à 90% plusieurs années de suite. J'en sais quelque chose, le domaine de mes beaux-parents à Vézelay ferme ses portes en raison de ces pertes financières.  Ils sont allés au bout de leurs convictions, et le chemin menait au gouffre..

Bien désolé de lire cela Yves, une réalité de bien des petits domaines familiaux sans aucun doute.

Le débat est intéressant et même si je peux comprendre le point de vue des environnementalistes, je ne suis pas 100% d’accord avec l’argument sur les prix de vente aux consommateurs mentionné sur cette page, je sais que ce ne sont pas les vignerons qui bénéficient totalement de l’augmentation des prix, mais plusieurs autres intermédiaires qui en profitent aussi. Il y a aussi naturellement une question d’offre et de demande bien sur pour expliquer les prix ( que je trouve moi aussi frustrant de voir monter à chaque année).

Il est normal que les vignerons tentent de protéger leur gagne-pain, mais aussi c’est souvent une passion transmise de génération en génération et une question de survie pour plusieurs de ces petits producteurs. En autant que les moyens utilisés pour contrecarrer un tant soit peu l’effet de la température soient autant que possible légaux et acceptés, je n’ai pas de problème avec cela. Il y a plusieurs exemples qu’on pourrait citer pour parler de l’environnement avant les bougies.

Décidément la France  est entre le feu et là glace durant cette semaine Sainte. Notre Dame est en feu et tous les français pleurent...

Patrick Essa a écrit:Décidément la France  est entre le feu et là glace durant cette semaine Sainte. Notre Dame est en feu et tous les français pleurent...

quelle tristesse cette fleche qui tombe.

Une grande tristesse en effet. C'est tout un patrimoine qui part en fumée.

Elle avait résisté au Moyen-Âge, à la révolution, la Commune, DEUX guerres mondiales, la conquête...

....mais pas aux rénovations, c'est d'une cruelle ironie et d'une indicible tristesse. Je n'aurais pas crû me voir dire aux enfants, j'ai eu la chance de la visiter plus d'une fois. C'était une évidence que leur tour viendrait....

Sous-sol??? Ma compréhension, de ce qui a été mentionné, l'origne du feux provient des combes (structure qui supporte le toit). Mais bon, je ne sais pas si cette info est confirmé...

Simon Dagenais a écrit:Sous-sol??? Ma compréhension, de ce qui a été mentionné, l'origne du feux provient des combes (structure qui supporte le toit). Mais bon, je ne sais pas si cette info est confirmé...

Pour y avoir assisté sur place, je vous confirme que les échafaudages étaient en place pour des travaux en hauteur (combes/toit). Je peux vous dire que je n’en croyait pas mes yeux. Les gens dans les rues étaient sans mots. Quelle tristesse effectivement.

Yves Martineau a écrit:Je trouve ce débat très intéressant, avec des arguments valables pour défendre les deux points de vue..

Vu d'un autre côté, quelle industrie ne prend pas de moyens pour se protéger de risques financiers importants?

Pour x domaines bien nantis, il y en a aussi d'autres qui ne peuvent se permettre des pertes de plus de 50 à 90% plusieurs années de suite. J'en sais quelque chose, le domaine de mes beaux-parents à Vézelay ferme ses portes en raison de ces pertes financières.  Ils sont allés au bout de leurs convictions, et le chemin menait au gouffre..