Semaine du 13 avril 2014

Jean-Paul & Benoit Droin Chablis Grand Cru Grenouilles 2012
Des arômes d'abricots et une touche de vanille. C'est le premier vin de Droin où je perçois des arômes d’élevage. Rien d’écrasant ni d’inquiétant cependant, car il a la matière pour intégrer celui-ci.
La bouche montre une richesse et un coté presque exotique, avec une joie texture aérienne, dans un style plus fin que les Clos, avec une finale subtile et parfumée. À l’aveugle, j’aurais davantage été du coté de Puligny car on ne perçoit pas la minéralité qu’il devrait développer avec le temps et il a du gras. Sans la puissance des Clos ni même de la Montée de Tonnerre du même producteur, cette jolie Grenouille s’impose en subtilité en grâce, sans rien de batracien!
Agréable, mais à garder plusieurs années en cave pour qu’elle se change en princesse. 92 (+) pts

Domaine des Lambrays Clos des Lambrays 2001
Un nez qui parait évolué au départ, mais qui se montre envoûtant ensuite. Complexe, sous-bois, roses, confiture de fraises. L'attaque en bouche est dense, mais il y a ensuite un creux au milieu, mais la finale se resaissit. Un vin de corps moyen, avec une bonne vigueur, de l'élégance et une belle finesse. Pas très concentré vu le millésime mais typé et harmonieux, il laisse une impression de noblesse, sans toutefois être grand. Un nez supérieur à la bouche. Un vin qui manque un peu de chair, mais pas de charme! Il est à son apogée, à boire sans trop tarder.
91-92 pts

Yves Martineau a écrit:cette jolie Grenouille s’impose en subtilité en grâce, sans rien de batracien!
Agréable, mais à garder plusieurs années en cave pour qu’elle se change en princesse. 92 (+) pts

Savoureux CR ... mais une Grenouille, pour se changer en princesse, doit être embrassée par un prince et non un maître chicaneur aussi mousquetaire soit-il.

J'ai dégusté la semaine dernière l'ensemble des Chablis 2013 en primeur... Et le Grenouille de Droin était impérial! 19/20 à l'aveugle, pas moins.

À quoi ressemble le millésime en général dans le Chablisien? Qualité comparable en Côte d'Or?

Hier soir, souper d’affaire à la Maison Boulud :

Copain Tous Ensemble syrah mendocino county 2010 : Nez de liqueur de cassis, de viande fumée, d’encens et de violette. C’est certes différent d’une syrah du rhône nord, mais on y trouve une belle complexité et une définition impressionnante. La bouche est gourmande, juteuse et généreuse à la fois, charnue et mûre certes, mais sans lourdeur. Bonne longueur en prime. J’ai beaucoup aimé le caractère naturel (par opposition à forcé et non en lien avec une approche nature) de ce vin savoureux. Très bien.

Xavier Vins châteauneuf-du-pape 2007 : Nez de prune, de viande rôtie, de goudron et de poivre noir concassé. On sent la maturité du fruit et une certaine chaleur associée à l’alcool. La bouche est riche, costaude, large et plutôt longue, mais un peu simple et résolument chaleureuse. Un vin opulent qui manque à mon sens de complexité et de définition. Bien.

Hier soir afin de souligner une grande nouvelle,

Chambolle-Musigny 2005, Domaine G. Roumier
La robe est rubis foncée....assez surpris par tant d'intensité.
Un bouquet de terre humide, framboises écrasées, un peu de réglisse et des fleurs bleus.
La bouche est soyeuse, encore un peu veloutée, ronde, les tannins sont fins et abondants, la finale est un peu sucrée et longue.
Moment de pur plaisir et quasi avec gourmandise.
Un village magnifique et à boire sans presse ....mais tant de plaisir actuellement.
Me reste une bouteille..........à 2 dgts de l'ouvrir hier mais le principe de jamais plus d'une bouteille à deux a tenu!

Michel Therrien a écrit:Hier soir afin de souligner une grande nouvelle,

Chambolle-Musigny 2005, Domaine G. Roumier
La robe est rubis foncée....assez surpris par tant d'intensité.
Un bouquet de terre humide, framboises écrasées, un peu de réglisse et des fleurs bleus.
La bouche est soyeuse, encore un peu veloutée, ronde, les tannins sont fins et abondants, la finale est un peu sucrée et longue.
Moment de pur plaisir et quasi avec gourmandise.
Un village magnifique et à boire sans presse ....mais tant de plaisir actuellement.
Me reste une bouteille..........à 2 dgts de l'ouvrir hier mais le principe de jamais plus d'une bouteille à deux a tenu!

Le seul millésime bu de ce vin (et aucune bouteille en cave)... que c'était bon !

Le vin renfrogné à l’ouverture a été mis en carafe 6 heures, il a très bien accompagné un canard  mulard ou mulet. Le vin offrant une intéressante résonance avec le gras du canard, en l’allégeant. La chair du canard apportant plus de velouté à la finale du vin.

Pauillac : Mouton Rothschild 2002 (dégusté pour lui-même)
Assemblage : Cabernet Sauvignon 77%, Merlot 12%, Cabernet franc 10%, Petit Verdot 1%
Rendement : 31 hectolitres à l’hectare
La robe est saturée, avec un liseré de couleur sanguine, Le nez, intense et pur, évoque la baie écrasée de cassis mûr, la boite à épices douces, le havane, l’humus automnal, le cèdre et des notes de cerises mûres, et de très léger élevage pas encore complètement fondu. La bouche est puissante dès l’attaque, les tannins fins et mûrs sont enrobés par une chair veloutée, le milieu de bouche est très dense, profond et ample, rehaussé d’un intense cassis très pur, et d’épices fines. La finale est longue, avec des tannins encore un peu fermes qui restent néanmoins enrobés par une chair de bon aloi, musclée, harmonieuse et savoureuse (fruits, épices, tabac brun, etc.). Note potentielle 18/18,5 note plaisir 17. Un vin qui transcende son millésime (qui a été sec à Pauillac dans ce secteur en 2002)

un petit coup de pied dans le derrière pour faire un CR...

Domaine Mongeard-Mugneret, Bourgogne Hautes Côte de Nuits 2011
Arrivé ce matin avec le courrier, j'avais hâte de goûter ce vin - tout ce qui contient "Mugneret" m'excite!
Après le lunch, donc, en corrigeant, je me laisse tenter... bien que j'aie peur du millésime - 2011 m'ayant profondément déçu sur à peu près tout ce que j'ai bu. Jusqu'à maintenant...
La robe est translucide. Le nez, assez complexe et envoûtant et, comme la bouche, sur les framboises et le cassis (heureux mélange). Superbement équilibré avec une belle acidité rafraîchissante. Un burg générique, vraiment? Ne le cherchez pas sur point com, je viens de commander tout ce qui restait...

Maintenant, dans 2 semaines, ce sera du vrai de vrai Mugneret - le Gibourg. Échezeaux! Pour les 40 ans de l'ami Pascal...

Daniel, je trouve les rendements faibles à 31hl/ha.

Quelle est la densité de plantation?

Le 31hl/ha représente-t-il seulement le grand vin ou inclue-t-il également les lots déclassés dans le Petit Mouton?

Frederik Boivin a écrit:un petit coup de pied dans le derrière pour faire un CR...

Domaine Mongeard-Mugneret, Bourgogne Hautes Côte de Nuits 2011
Arrivé ce matin avec le courrier, j'avais hâte de goûter ce vin - tout ce qui contient "Mugneret" m'excite!
Après le lunch, donc, en corrigeant, je me laisse tenter... bien que j'aie peur du millésime - 2011 m'ayant profondément déçu sur à peu près tout ce que j'ai bu. Jusqu'à maintenant...
La robe est translucide. Le nez, assez complexe et envoûtant et, comme la bouche, sur les framboises et le cassis (heureux mélange). Superbement équilibré avec une belle acidité rafraîchissante. Un burg générique, vraiment? Ne le cherchez pas sur point com, je viens de commander tout ce qui restait...

Beaucoup aimé ce vin...et il m'en reste une bouteille ! À boire bientôt   

Domaine le Sang des Cailloux Vacqueyras Cuvée Lopy 2011
On a négocié très habilement le millésime car les tanins sont fins et il n'y a pas de chaleur ni d'alcool qui domine, comme certains vins du millésime. L'équilibre m'impressionne, on a opté pour une douce extraction qui donne un vin bien ouvert, moins puissant que d'habitude, avec un beau fruit assez gourmand et une finesse certaine. Tout est bien dosé, quel beau vin sudiste! 91 pts

Pour répondre à Vincent sur ses questions soulevées concernant Mouton Rothschild 2002. Je pense que le chiffre des rendements est bien celui des vignes qui sont plantées, comme souvent en Médoc à 10.000 pieds à l'hectare. Les analyses climatiques d'un millésime sont souvent trop générales, dans cette vaste région viticole du Bordelais. Voici ce qui semble spécifique à Mouton, d'après les données de la propriété.
La floraison a été marqué par des phénomènes de coulure et de millerandage, qui ont diminué les rendements dès le départ. Même si l'été a été un peu moins chaud que la normale, le millésime a été sec, dès le début du cycle végétatif, et encore plus en fin de cycle de la fin août jusqu'aux vendanges ( début octobre), certains ont évoqué l'été indien. C'est un millésime sec à Mouton ( pluviométrie inférieure de 40% à la normale) d' où de petites baies concentrées et de faibles rendements pour le Médoc.
Je crois qu'il est utile de faire la différence entre un millésime de sécheresse et un millésime solaire (été très chaud). Le premier donne souvent de grands vins avec de la fraîcheur ( type 2010), l'autre des vins richement dotés mais beaucoup moins frais ( type 2009)

31hl/ha comprendrait donc Mouton et Petit Mouton.

Je ne serai pas affirmatif, mais je comprends ce rendement pour l'ensemble du vignoble en fonction des conditions climatiques

Et les dindons aussi!!?

Morey Saint-Denis, La rue de Vergy 2006, Domaine Perrot-Minot À l'ouverture, ça empeste le souffre et ça ne part pas avec le temps. 24h plus tard, enfin ça pinotte! Couleur rubis éclatante, nez de fruits des champs, floral, crème fraiche, résine et herbes fraiches. En bouche, l'attaque est franche, les tannins et l'acidité sont encore un peu durs, il y a encore beaucoup de jeunes fruits, une touche végétale, finale sur le fruit rouge et tannins chocolatés. 16.5/20 Le 2009 et 2010 bu dernièrement n'avait pas autant de souffre à l'ouverture.

ce soir La Tour Haut-Brion 1988 : Comme on est pas sur facebouette, je ne mettrai pas la photo du vin avec la côte de boeuf 50 jours, mais je peux veux dire que l'accord était réussi!!!  Si à l'ouverture j'avais peur que le vin déployait trop d'odeurs de poivron, un passage en carafe a tout réglé.  Un vin à point mais avec encore de belles années devant lui!  Un bouquet classique de Pessac avec ses notes de tabac, fumé, écorce d'arbre, cassis, groseille, sous bois, vraiment sur un profil plus jeune que ce que je m'attendais.  En bouche, une attaque tout en cassis, bonne amertume, l'acidité bien présente, tout comme les tannins qui ont encore beaucoup de mordant, saveur de cassis et de fumé domine une longue finale.  Très équilibré, un vin qui dévoile puissance et maturité, à revoir dans 10 ans!  17.5/20+

Frederick Blais a écrit:ce soir La Tour Haut-Brion 1988 : Comme on est pas sur facebouette, je ne mettrai pas la photo du vin avec la côte de boeuf 50 jours, mais je peux veux dire que l'accord était réussi!!!  Si à l'ouverture j'avais peur que le vin déployait trop d'odeurs de poivron, un passage en carafe a tout réglé.  Un vin à point mais avec encore de belles années devant lui!  Un bouquet classique de Pessac avec ses notes de tabac, fumé, écorce d'arbre, cassis, groseille, sous bois, vraiment sur un profil plus jeune que ce que je m'attendais.  En bouche, une attaque tout en cassis, bonne amertume, l'acidité bien présente, tout comme les tannins qui ont encore beaucoup de mordant, saveur de cassis et de fumé domine une longue finale.  Très équilibré, un vin qui dévoile puissance et maturité, à revoir dans 10 ans!  17.5/20+

J'espère que le Pape Clément 1990 sera aussi réussi !   

Merci pour ton CR ! Que c'est bon les Bordeaux aboutis !   

Hier soir :

Lucien Boillot Les Angles volnay 1er cru 2011 : Un nom peu amène pour un cru si fin; il n’y a rien d’anguleux ici, malgré le millésime en demi-teinte, bien qu’il soit plus réussi il me semble en Côte de Beaune qu’en Côte de Nuits. Couleur foncée, brillante, mais parfaitement translucide. Nez très jeune, un peu monolithique, mais très pur, qui s’ouvrira sur des notes de fruits rouges et noirs, de fleurs fraîches et d’épices douces. La bouche est parfaitement mûre, juteuse, harmonieuse, bien en chair, portée par des tanins fins. Belle longueur, finale enrobée et équilibrée. Un domaine qui fait peu de bruit, produisant des vins classiques et élégants qui demandent souvent un peu de garde pour se révéler. Une cuvée que j’avais beaucoup appréciée lors de ma visite au domaine en octobre et qui est la plus accessible du lot. Il semble en rester en IP chez Alain Bélanger. Très bien, voire plus.

Toujours bien réussi Les Angles de Pierre Boillot.
J'ai souvenir d'un grand 2005 entre autre.

Je suis dubitatif que ni Coates ni Morris ne parlent de Lucien Boillot dans leur ouvrage. Burghound n’a pas noté les vins depuis 2003 non plus … un mystère, surtout quand l’on sait le caractère humble et avenant de Pierre Boillot.

Pierre Boillot est un seigneur et ses vins sont parmi les plus grands de Bourgogne.Caillerets à Volnay, Cherbaudes à Gevrey et Pruliers à Nuits n'ont aucun équivalent. Grand!

Vincent Messier-Lemoyne a écrit:Je suis dubitatif que ni Coates ni Morris ne parlent de Lucien Boillot dans leur ouvrage. Burghound n’a pas noté les vins depuis 2003 non plus … un mystère, surtout quand l’on sait le caractère humble et avenant de Pierre Boillot.

Ironiquement seul Wine Advocate le note...

Hier soir, durant le match, avec 2 potes:

Domaine d'Angerville Clos des Ducs 2007
gourmand à souhait, la bouteille se siffle tout seul. sur la violette, la cerise noire, les petites épices, puis sur les petits fruits rouges. j'adore.

Auguste Clape Cornas 2006
olives, cerises noires, un peu de poivre. autre vin gourmand qui descend bien.

clos du marquis 2000
je le trouve très jeune! du beau fruit, rouges et noires, une belle structure, des tannins bien intégrés, tout est à sa place. tabac et moka viennent éventuellement lui donné une plus grande complexité.

on a aussi terminé le Bourgogne Hautes Côte de Nuits de Mongeard Mugneret (2011), bouteille entamée la veille. Toujours aussi bon, quoique moins fougueux.

Et nos Glorieux l'ont emporté...