Semaine du 29 septembre 2013

daniel.seriot a écrit:Coteaux du Languedoc : Mas Jullien 2004
Le vin a été bu et dégusté en bouteille sur une durée de 24 heures
La robe est assez profonde de couleur sanguine, le nez net et d’une bonne expression évoque les petites baies noires mûres (cassis et mûres) les épices douces (dont le clou de girofle), les herbes aromatiques (garrigue) ; l’élevage est fondu. La bouche laisse percevoir dès l’attaque des tannins fins, racés, et serrés enrobés d’une chair élégante, très veloutée à soyeuse ; le milieu de bouche, sans esbroufe, est profond, dense et tonique mis en valeur par une acidité gustative «  mûre » rehaussé par des saveurs fruitées et épicées pures et intenses. La finale est longue, étirée, d’une belle fraîcheur, très veloutée, précise et complexe (fruits, épices, herbes sauvages, notes de réglisse) Noté 17/17,5,  note plaisir 17,5

Daniel, cr très intéressant, merci. On a beaucoup parlé de Mas Jullien dernièrement, en se questionnant à savoir combien de temps il faut l'attendre. Est-ce qu'il te semblait à maturité?


Mon expérience en juin dernier fut moins enthousiaste, pour ce motif :

6/27/2013 rated 89 points: Un nez renfrogné, résineux, avec du cuir, pas très amène.
La bouche montre une belle texture soignée, avec beaucoup d'équilibre et une réelle finesse structurelle. Même si je suis un fan de la région, je reconnais que peu de ses vins ont une telle finesse de tanins. Par contre, au niveau aromatique il est encore assez fermé et confirme sa réputation de coureur de fond. J'ai l'impression qu'il a besoin encore de trois ans de garde. Il est vrai que 2004 n'est pas un très grand millésime, mais à ce stade, on s'attendrait à ce que le fruit s'exprime davantage. Le 2007 pris récemment me paraissait déjà plus ouvert. 89 (+) pts

Je suis perplexe avec le Mas Jullien…..un des vignerons les plus adulés du Languedoc, pourtant j'ai plus souvent qu'autrement eu des expériences en demi-teinte...Peut-être parce que je n'en ai jamais pris de bien vieux….mais combien de temps faut-il l'attendre? Est-ce qu'il s'épanouit vraiment à la manière d'un Trevallon après plus de 10 ans? Contrairement à ce dernier, Mas Jullien n'a pourtant pas de cabernet.

Yves,
Cette bouteille, ainsi qu'une autre (hélas défectueuse) a été acquise, en 2012 lors d'une vente de lots d'une cave d'un club de dégustation du Nord de la France. Elle a été conservée dans leur cave correcte mais pas idéale. Je ne peux exclure un vieillissement un peu plus accéléré que le cas d'un flacon très bien conservé.
Nous avons même été surpris par le haut niveau de cette bouteille, avec une fraîcheur quasiment septentrionale. Tu ne devrais pas être déçu, si tu ouvres une bouteille de ce millésime dans deux ou trois ans, à condition d'avoir une qualité homogène dans les bouteilles.

Vincent Messier-Lemoyne a écrit:Asimov m’avait mis sur la piste de ce vin issu d’une des plus vieilles (1937), mais également méconnues AOC :

Domaine de Montbourgeau l’étoile 2008 : Issu majoritairement de chardonnay, avec possiblement un peu de savagnin ici et là. Vendanges manuelles et fermentation alcoolique en cuve avant un élevage de deux ans (et les malos) en fûts et demi-muids qui ont précédemment servi, selon la rumeur, à élever des vins jaunes. Bien que j’aime les vins de Jura, je ne savais trop à quoi m’attendre en termes de style … et j’ai été ravi! Robe brillante, jaune citron, qui affiche une texture plutôt grasse. Nez complexe de pierre chaude, de fruits exotiques, de noisette grillée, de caramel salé et de fumé. Registre oxydatif modéré, mois qu’attendu en fait. Bouche riche et tonique à la fois, pure et savoureuse, mariant le croquant du fruit à la suavité de la chair. Finale finement saline, de belle longueur, fort harmonieuse. Bouche moins complexe que le nez, mais de tenue d’école, originale sans être décoiffante. Je ne serais pas étonné que ce vin puisse évoluer encore plusieurs années en bouteille. Assurément une superbe introduction aux vins du Jura qui montre qu’on peut encore boire très bien en France sous les 25$, à question de sortir (un peu!) des sentiers battus. Très bien.

Tout à fait juste.  Par contre,  j'ai essayé son Macvin, ouf, je ne suis pas encore rendue là....

Domaine Olivier Pithon Côtes du Roussillon Cuvée Laïs 2010
En plus d'être bouchonné, le vin semble fortement bretté (ou réduit?)! Clairement déviant. Je n'achèterai plus.

Domaine Charvin Côtes du Rhône 2011
Fruit rouge éclatant, épices, belle bouche capiteuse, le tout à la fois riche et frais, bien dans le style Charvin. Plus ouvert et plus souple que le 2010, le vin est charmeur et intègre admirablement ses 15% d'alcool. 90.

Alexandre Trudel a écrit:
Domaine Charvin Côtes du Rhône 2011
Fruit rouge éclatant, épices, belle bouche capiteuse, le tout à la fois riche et frais, bien dans le style Charvin. Plus ouvert et plus souple que le 2010, le vin est charmeur et intègre admirablement ses 15% d'alcool. 90.

Bien d'accord avec ton compte rendu. Je l'ai bu la semaine dernière et je l'ai également trouvé plus ouvert que le 2010. Très belle bouteille. Assez incroyable que le vin fasse 15% et qu'il garde une si grande buvabilité, compte tenu que c'est un simple CdR à 22$.

Alexandre Trudel a écrit:Domaine Olivier Pithon Côtes du Roussillon Cuvée Laïs 2010
En plus d'être bouchonné, le vin semble fortement bretté (ou réduit?)! Clairement déviant. Je n'achèterai plus.

Domaine Charvin Côtes du Rhône 2011
Fruit rouge éclatant, épices, belle bouche capiteuse, le tout à la fois riche et frais, bien dans le style Charvin. Plus ouvert et plus souple que le 2010, le vin est charmeur et intègre admirablement ses 15% d'alcool. 90.

Bouchon + brett = mauvaise bouteille. Bu à trois occasions déjà et j'ai chaque fois été impressionné par ce vin.

Au contraire, j'ai été peu emballé par le Charvin, dont le style 2011 m'a paru un peu mou par rapport aux millésimes précédents.

[quote="Patrick Désy"]

Alexandre Trudel a écrit:Domaine Olivier Pithon Côtes du Roussillon Cuvée Laïs 2010
En plus d'être bouchonné, le vin semble fortement bretté (ou réduit?)! Clairement déviant. Je n'achèterai plus.

Bouchon + brett = mauvaise bouteille. Bu à trois occasions déjà et j'ai chaque fois été impressionné par ce vin.

Au contraire, j'ai été peu emballé par le Charvin, dont le style 2011 m'a paru un peu mou par rapport aux millésimes précédents.

Évidemment j'ai eu une mauvaise bouteille. Je n'ai pas de doute qu'il doit exister des bonnes bouteilles de ce vin, mais le parti pris assez "nature" augmente beaucoup les risques de déviations, et je ne suis pas amateur de roulette russe. Faut dire que le seul compte rendu trouvé sur cellartracker par un certain Santiago ne m'incite pas tellement à retenter ma chance: "Slightly dirty nose - bacterial. Leesy palate with sour fruit. Dried ham, bacon characters. Sharp fruit with significant acidity" (80/100)

Domaine de Montcalmes Coteaux du Languedoc 2005
Transformation extrême... Il m'a au départ semblé presque désagréable, au nez de prune et assez court, je croyais avoir affaire à une mauvaise bouteille ou tout simplement prématurément évoluée. Après une heure d'aération la magie s'opère. Le vin prend du volume et la texture devient tout simplement magique et au soyeux digne d'un grand vin. L'aromatique se développe sur un profil épicé, avec quelques notes plus évoluées de figue et de fruits séchés. Ça demeure un vin sudiste, avec une certaine chaleur et amertume en finale qui rappelle certains Châteauneuf, je suis d'ailleurs étonné de voir que le taux d'alcool est de "seulement" 13,5%. Un grand vin du Languedoc, en début de plateau et qui tiendra peut-être très bien la route jusqu'à son quinzième anniversaire. 93

Ludwig, le 2005 est à ce jour mon Montcalmès favori, j'ai malheureusement éclusée la dernière en mai 2012.


J'étais dans une toute autre région hier!

Beringer Vineyards Merlot Single Vineyard Bancroft Ranch 1996
Un nez envoutant sur des notes de menthol et de chocolat. La bouche est plutôt sucrée mais montre un bel équilibre, c'est rond, plutôt élégant, sans excès d'alcool, bien savoureux. Il affiche une belle finale harmonieuse. C'est un vin fort bien construit, quoique sans la complexité du Cabernet Private Reserve de la maison.

Je ne suis pas grand fan de merlots américains mais celui-ci est peut-être le meilleur que j'ai bu. Trop cher (l'étiquette SAQ montre 102$!), mais excellent. 91-92 pts

Il me reste deux 2005 Yves, au plaisir d'en boire une avec toi dans quelques années...

Jacques-Frédéric Mugnier Nuits St. Georges 1er Cru Clos de la Maréchale 2009
Déjà le 5e millésime de ce cru que j’ai l’occasion de déguster. Celui-ci est sans aucun doute, avec le 2007, le plus agréable à boire en jeunesse. Bouquet initialement animal et quelque peu dérangeant, mais qui se métamorphose après 30 minutes d’ouverture, faisant place à des arômes charmeurs de petits fruits noirs et rouges, de fleurs et de pierre. La minéralité aromatique est très présente et plaisante, et se poursuit en bouche. Le fruité est pur, soyeux, fin, mûr et élégant, appuyé par une certaine force masculine. Le style Mugnier sur un terroir plus carré et droit. À mon humble avis, la plus grande réussite sur ce cru depuis le millésime 2005. 91

Déguster hier, le Castello di Meleto Vigna Casi Chianti-Classico Riserva 2007 avec le représentant de céleste levure. Rien a redire, structure, puissant et matière réunis dans ce très beau chianti qui ce donne des airs de Brunello. Il pourrait faire la lesson à plussieur Brunello! Et que dire un prix, 28$! RQP difficile à battre poux l'appélation. Excellent!

Merci Hugo, on ne parle pas assez souvent de Chianti par ici.  

Alors que l'osso buco mijote, je viens d'ouvrir un Gattinara San Franceso 2007 d'Antoniolo et un Barbareso Vanotu 2001 de Pelissero. Des nouvelles demain.

Donc, avec l’osso buco d’hier :

Antoniolo San Francesco gattinara 2007 : Belle couleur, d’un rubis éclatant. Nez séduisant et parfumé, sur des notes de framboise, de griotte, de rose fraîche, d’épices douces et d’eau de fleur d’oranger. Je serais tenté de dire de ce nez qu’il pinotte! Bouche pulpeuse, séveuse, renversante de suavité pour un jeune nebbiolo! L’ensemble est ample, magnifiquement texturé, parfumé et la finale, bien que droite, est enrobée, et affiche une excellente persistance aromatique. J’avais déjà goûté la cuvée de base de ce producteur, mais j’ai été ravi de cette première rencontre avec un de ses crus. Excellent.

Pelissero Vanotu barbaresco 2001 : Robe plus sombre, plus matte aussi. Ne complexe qui affiche une certaine évolution. On y trouve des notes de prune, de figue, de tabac, de viande grillée, de goudron, d’anis et de menthol. Bouche costaude, virile, qui s’est probablement assagie en bouteille, mais qui affiche encore une tanicité élevée. Il s’agit ici clairement d’un vin de table, qui s’est montré des plus appropriés pour faire contrepoids à la richesse du plat. Si j’ai trouvé le vin raide, voire rustique, en dégustation pure, je me suis incliné devant son comportement à table … mais il faut aimer les vins qui ont du caractère! Excellent aussi, à sa manière.

Voici le commentaire d'un vin bu, il y a une dizaine de jours. Après une première bouteille ouverte et défectueuse ( acescence), la seconde a été au niveau de nos espérances
Coteaux du Languedoc : Montcalmès 2007
La robe est assez profonde de couleur sanguine à violine. L’olfaction est nette et un peu retenue, le vin s’ouvre à l’aération sur des arômes de fruits légèrement compotés (cerises kirschées et cassis), de boites à épices, avec des notes de garrigue, et une pointe d’olive noire. La bouche est très séduisante, les tannins sont fins, mûrs et élégants, le centre est très plein, ample, avec du volume, une belle chair et une texture moelleuse, mais sans mollesse, agrémenté de fruits intenses et épicés. La finale est longue, pulpeuse, soutenue, bien équilibrée, savoureuse (fruits, épices, légère réglisse, herbes aromatiques). Note potentielle 17/17,5, note plaisir 17. Le vin peut se boire, dès maintenant en l’aérant, ou être attendu deux à trois ans pour une meilleure expression olfactive