Semaine du 21 janvier 2013

Alexandre Trudel a écrit:
Marcel Deiss Mambourg Grand Vin 2006
Dommage avec ce vin (le grand cru le plus sec de Deiss si je ne m'abuse) beaucoup trop oxydé à mon goût. Les notes rancios appuyées camoufle l'expression d'un fruité qu'on devine riche et complexe à l'origine.

J'ai retourné ma bouteille (et obtenu remboursement)! C'est le caractère imprévisible de Deiss faut croire...

Patrick Pollefeys a écrit:
Je vois une certaine parenté de style entre Alzinger et un producteur alsacien : Deiss. C'est-à-dire des vins exubérant qui affichent une amertume prononcée, mais qui met en valeur la richesse du vin.

Personnellement, je ne trouve pas que les vins de Alzinger soient exubérants ou très riches en bouche. Ils ont toujours un profil assez retenu, lumineux, ne mettant pas l'emphase sur le gras, l'alcool ou le sucre résiduel. Par contre il est vrai qu'ils exhibent souvent - plus les riesling que les grüner - une touche d'amertume.

Ce soir, un gigondas, Domaine La Bouïssière Font de Tonin Gigondas 2010
Acheté à la signature de Québec, je ne me rappelle pas pourquoi. Le nez est sur les mûres, le bacon et le thym. En bouche, nous retrouvons la rondeur des 2010, le fruit noir et l'acidité en retrait. C'est gourmand mais le plaisir est dans le nez!

Michelle

Beau souper hier soir :

Château de Villeneuve Les Cormiers saumur 2005 : Couleur encore jeune et élevage complètement intégré. Registre de fruits blancs secs, de houblon, de tilleul et de fumée. Bouche nourrie, longue, avec de l’éclat, de la richesse, mais sans lourdeur, le tout magnifiquement porté par une acidité de bon aloi. Bonne persistance aromatique. Très bien, voire plus.

Massa Vecchia bianco maremma 2010 : Clairement un vin hipster : un vin blanc élaboré en macération pelliculaire importé par Oenopole! Assemblage de 40% de vermentino, 40% de trementino et 20% de malvasia. Couleur orangée, brillante toutefois. Nez parfumé de marmelade, de fleur d’oranger, de lait d’amande et d’abricot sec. Bouche moins riche que ce que le nez suggère, ample à l’attaque, quand même volumineuse, mais sans impression grasse ou riche. Finale minérale, un peu discrète en parfum, de longueur correcte. Dépaysant, intrigant, mais qui possède d’autres qualités quand même que l’originalité. Bien, voire plus.

Lopez de Heredia Vina Tondonia Gran Reserva rioja 1981 : Bouchon d’origine, imbibe, mais bien élastique. Je le note car le vin présentait encore d’intenses relents de soufre. Ça devait être quelque chose lors de la mise! Après une aération vigoureuse, on trouve des notes de fruits jaunes, de miel fin, de cire et d’épices. L’ensemble est profond, assez précis, mais peu complexe. La bouche possède une magnifique texture, suave, encore bien en chair, sans oxydation (le soufre a fait son travail!), avec une finale expansive, aérienne. Un vin étonnant à plus de 30 ans, mais je le trouve un peu simple aromatiquement … peut-être a-t-il été matraqué par le soufre, y laissant une part de sa complexité originale? Très bien, voire plus.

Kooyong Meres pinot noir mornington peninsula 2009 : Élevage de 18 mois en fûts, dont 30% sont neufs. Nez intense, parfumé, possédant à la fois des tonalités de fruits mûrs, et une certaine verdeur, agrémenté de nuances réglissées, terreuses et épicées. Pas d’élevage ni de chaleur toutefois. Bouche bien en chair, avec de la vigueur. Tanins fins, équilibre adéquat et bonne longueur. Un vin plaisant, étonnant même, par sa fraîcheur et sa pureté. Il serait intéressant de le comparer à une vague de cru village. Très bien.

Clos des Papes châteauneuf-du-pape 2004 : Nez complexe, intense, sur des notes de prune, de liqueur de mûre, d’encens, de viande et d’herbes grillées, de cacao et de réglisse. La bouche est ample, gourmande et sérieuse à la fois, possédant un magnifique éclat. Finale large soutenue par des amers de qualité. Malgré le caractère résolument sudiste du vin, on ne sent pas de chaleur. Excellente persistance aromatique et beaucoup de détail. Ouvert près de cinq heures avant le service, il se montrait parfaitement fringant, au début de son plateau me semble-t-il. Excellent.

Chapoutier Vin de paille ermitage 2005 : Une petite folie de fin de soirée … Robe huileuse, richement colorée, sans teinte orangée par contre. Nez de fruits exotiques séchés (mangue, ananas, papaye), de chocolat blanc, de noix de macadam, de pierre chaude et d’huile à lampe. Un nez plutôt rare par son large spectre, juvénile, détaillé et profond. La bouche possède un équilibre magique, d’une richesse inouïe à l’attaque, l’ensemble est merveilleusement porté par la minéralité du vin. Initialement huileux, le touché de bouche se transforme pour envelopper complètement le palais d’une sensation vaporeuse, sans lourdeur, entêtante. Longueur ahurissante et une buvabilité étonnante considérant la richesse du vin. Un magnifique moment de dégustation. Superbe, voire davantage.

Savigny-lès-Beaune 1er Cru Les Lavières 2010 Henri Boillot

Malgré une légère réduction au nez dès le départ, on passe vite à côté pour apprécier les tonalités de cerise, d’épice, de fumé et de terre qu’offre ce vin (cette même réduction aura été dissipée sur les 3 heures de dégustation de ce vin). La bouche est d’une densité honorable et bien enrobée. Je la trouve plus harmonieuse et svelte comparativement au 2009 du même producteur. Effectivement, l’acidité donne de la droiture au vin et le rend plus digeste. Belle finale, toute en fraîcheur sur des tanins fins et souples. 3***

Olivier Collin a écrit:
Alzinger Riesling Loibenberg Smaragd 2011 Carafé une heure avant service pour réduire l'aspect tendu du vin, il prend en outre une dimension aromatique sublime : poivre et épices exotiques rappelant le Condrieu, mandarine, quelques notes entêtantes de patchouli. Au palais, c'est la grâce même, équilibre idéal entre les composantes en milieu de bouche, très parfumé et mettant en valeur des amers de qualité, longueur impressionnante, naturelle et d'une élégance folle. Une expression singulière du Riesling pour celui formé aux vins allemands et alsaciens, mais clairement un grand vin en devenir. 94-95pts

Merci pour le CR Olivier. J'ai peu d'expérience avec les rieslings autrichiens. Ce vin mérite-t-il d'être attendu longtemps, comme le suggère ta dernière affirmation? Si oui, combien de temps? Y a-t-il une différence avec la cuvée Steinertal sur le plan de la garde?

Bref, je crois comprendre que le vin est déjà délicieux maintenant, mais je me demande combien de temps attendre avec que le vin n'atteigne son plateau.