Semaine du 10 juin

À La Ciau del Tornavento, dernier dîner (qui fut somptueux, j'en reparlerai):

Roberto Voerzio Vigneto Ceretto barbera d'alba 2007: couleur aux accents violacés, sans être opaque, très brillante. Nez pur et complexe, large, sur des notes de cerise, d'anis, de fleur mauve, de tabac, agrémenté de relents terreux et épicés. La bouche est compacte, mais dotée d'une finesse de grain rendant l'ensemble suave. Beaucoup de concentration et de puissance. Grande longueur sur une finale expansive où on sent un brin de chaleur. Ce que j'ai pris de plus ambitieux et possiblement de plus réussi sur ce cépage! Très bien, voire plus.

Bus durant le week-end, deux vins aux antipodes l'un de l'autre.

Marsannay, Les Longeroies, Bruno Clair, 2005: nectar d'un rouge cerise pâle, le nez pinotte et annonce beaucoup de plaisir. Fruits rouges, ronce, une trace d'épice... peut-être le poivre blanc. La bouche est soyeuse, veloutée tout en fruit mais d'une acidité fine et montrant une structure assagie qui accroît le plaisir donné par le vin. Excellent!

Pavie-Macquin, Saint-Émilion 1er GCC, 2006: là, on est complètement ailleurs!!! Un vin costaud et foncé comme de l'encre, peu de reflets sont perceptibles. Le nez est sur la fruit noir, le bois (on sent le travail) et le moka. En bouche, l'alcool pique un peu et le fruit est bien présent, texture crémeuse à la limite d'être confiturée. Une bouteille un peu bodybuildée qui méritera sans doute un moment de réclusion avant d'en ouvrir une autre. Bien voir davantage mais légèrement déçu par cette bouteille.

Domaine Dujac, Morey-St-Denis 2008:
S'est présenté de façon un peu rustique le premier soir, alors qu'il s'est délié le lendemain... Un peu animal au nez, avec du fruit et une tension difficile à décrire. En bouche, cette même tension, du tonus sans être anguleux. Longue finale. Très beau vin d'une commune que je visite plus rarement. Peut-être en train de se refermer doucement.

Azienda Agricola Le Coste, Vina da tavola Rosso 2010: (35$ en IP Oenopole)
Domaine du Latium, près de Rome, opérant en biodynamie.
Nez renfrogné à l'ouverture, qui explose après 15-20 minutes d'aération. WOW! Du fruit et de la minéralité. En bouche, ça ne déçoit pas, avec une vivacité que j'associe souvent aux vins en biodynamie. Les tanins sont sages pour un vin italien, avec ce qu'il faut de volume. Aucune lourdeur, tout en finesse, et que c'est digeste les amis! À grandes gorgées pour l'été sur le BBQ. Yé!

Désolé pour les curieux, dont je suis, mais je n'ai pas trouvé l'encépagement... même en menaçant Google pendant de longues minutes...

Martin

Infos supplémentaires sur le domaine Le Coste:

GianMarco Antonuzi est passé chez Philippe Pacalet, Dard et Ribo, Didier Barral et Bruno Schueller, avant de partir son propre vignoble. Des influences naturistes!!

Clémentine, sa femme, est oenologue et est passée entre-autre chez Trévallon et chez Hauvette.

J'ai finalement vérifié pour le Rosso: ça semble être à majorité de Greghetto, proche cousin du Sangiovese, avec d'autres variétés autochtones à l’assemblage (à peine 5%), qui sont complantées dans les vieilles vignes de Greghetto (moyenne 50 ans) : ciliegiolo, vaiano, colorino, cannaiolo.

Martin

Hier soir, deux millésimes d’un même vin qu’un commentaire de Pat Essa (sur le 2008) m’avait incité à découvrir :

Joliet Clos de la Perrière fixin 1er cru 2009 : Couleur d’un magnifique rouge éclatant, bien translucide. Nez primaire de fruits rouges bien net, agrémenté de touche de cannelle et de fumée. La bouche est ample, dévoile une belle chair suave. Finale plutôt longue, bien fraîche, structurée par des tanins au grain très fin. Le tout culmine sur une touche de cerise surette, un rien amer. Le tout peut paraître (faussement) un peu simple, mais la profondeur et l’éclat de la matière y sont. La grande buvabilité et le caractère poli sont à mon avis des manifestations de la grande générosité du millésime. Très bien.

Joliet Clos de la Perrière fixin 1er cru 2005 : Couleur plus sombre et nez plus noir, sur des notes de cassis, de cacao, d’encens, de réglisse et de viande grillée. Des nuances de pivoine et de menthol se manifesteront à l’aération, contribuant à ce bouquet complexe et profond, bien qu’un peu brut. La bouche est plus large, plus pesante également, avec une concentration élevée et une impression d’épaisseur amenée par la matière fruitée. Ce vin plein et séveux porte encore une toute petite trace d’élevage. Très bonne persistance. Si le tout semble avoir encore besoin de temps pour parfaitement se livrer, j’ai été séduit par l’intensité, la concentration et la puissance de ce vin large et savoureux. Très bien, si ce n’est excellent.

Quelques vins bus lors de mon séjour en Caroline du Sud:

Clos du Val Merlot Napa Valley 1995 (N'est plus disponible)



Le vin est de couleur cerise noire avec une légère teinte brunâtre. Nez sur le fruit noir, un peu de fumée, d'épices et un soupçon de bois. En bouche le vin coule bien, mais démontre un profil encore bien vivant, à la jonction de deux âges. Fruits noirs (baies), épices, fumée, cuir, un peu de thé noir sur une belle finale. Une belle expérience, surtout pour le prix payé (23$ US). Très bien +

Cépages: 77% Merlot, 16% Cabernet Sauvignon, 7% Cabernet Franc.
Élevage:
Alcool: 13%
Note: WS86

The Dreaming Tree Cabernet-Sauvignon North Coast California 2009 (non disponible ici)



Fait en collaboration entre Steve Reeder (Simi Winery) et Dave Matthews (Dave Matthews Band).

Le vin est assez foncé. Tant le nez que la bouche offre un beau fruit, principalement sur la cerise, la framboise compotée, avec une touche de bois bien balancée (le long élevage ne se sent pas du tout) et finement épicé. Longueur moyenne, mais le vin est assez frais avec juste ce qu'il faut d'acidité et accompagne bien une pièce de viande (steak). Bien aimé et très bien fait pour le prix (entre 15-20$ US).

Cépages: 80% Cabernet-Sauvignon, 20% Merlot
Élevage:19 moins en barrique de chêne
Alcool: 13,5%
Fait avec une mentalité écologique; bouteille à faible poids, étiquette imprimée sur papier recyclé avec encre noire, etc...

http://www.dreamingtreewines.com/index.html

Duckhorn Vineyards Sauvignon Blanc Napa 2010 (N'est pas disponible ici)



Vin très pâle avec un léger reflet vert. Nez sur les agrumes, le gazon fraichement coupé et un peu d'épices. En bouche, le bois écrase le fruit. Le vin prendra beaucoup de temps d'aération avant de se révéler pour vrai (à son meilleur trois jours après l'ouverture de la bouteille). Là le vin est beau. Citron, zeste d'orange avec une belle fraicheur, une acidité très plaisante, le bois maintenant se fait discret et un trait minéral agrémente la finale. Long et savoureux, juste trop jeune. Très bien +

Cépages: 75% Sauvignon Blanc, 25% Sémillon
Élevage: 100% en barrique de chêne français pour quelques mois
Alcool: 13,5%

Rocca delle Macie Chianti Classico Riserva 2007

Grenat assez foncé. Nez sur le fruit rouge, les épices et le chêne. En bouche il y a une bonne dose de fruit, d'épices (cannelle), une bonne acidité, un boisé pas trop présent, mais à ce stade-ci, la finale est encore assez asséchante. Pas mauvais, mais un peu terne versus le 2006 que j'ai bien aimé et bu à quelques reprises. Bien +

Cépages: 90% Sangiovese, 5% Cabernet-Sauvignon, 5% Merlot
Élevage: 2 ans de barriques française, puis minimum 3 mois en bouteille avant relâche
Alcool: 13,5%

Patrick

Chambolle-Musigny 1er Cru Les Lavrottes 2009 Olivier Bernstein



Robe très foncée, presque rubis/mauve. Nez qui se rèvèle lentement, la bouteille aurait bénéficiée de plus d’oxygénation (10-12 heures oxygénation lente et servir…) mais c’était une dégustation des plus improvisée (Pop & Serve). Fruits bleu, fruits noirs, pointe minérale et florale au nez avec un peu d’épice, idem pour de petites notes d’élevages (chocolat - moka). En bouche, belle ampleur, bonne concentration. C’est juteux, encore généreux, il reste beaucoup de fruit mais c’est encore un peu trop “opaque” au niveau complexité (on la devine), c’est pas un bloc mais c’est plutôt serré. Bel équilible avec un peu d’amertume en finale. Néanmoins, ça me semble promis à un bel avenir. La question qui tue ; Un Chambolle-Musigny 1er cru à 155.00$ (…mais Les Lavrottes, c’est à un jet de pierre de Bonnes Mares…), ça vaut la peine? Ça me fait penser au cas “Denis Mortet”… c’est très bon mais à 20-30% moins cher, ça serait encore meilleur.

Très hâte de goûter à ses autres cuvées.

Savigny-lès-Beaune 1er cru La Dominode 2006 Bruno Clair



Une jolie robe rubis, claire et limpide. Nez d’une bonne intensité aromatique avec des notes de fruits noirs et rouges (Cerise), un côté un peu herbal, végétal (…et floral…) se mélange avec des relents viandeux/animal. En bouche, c’est très beau, beaucoup de puissance et d’intensité. C’est assez fidèle au nez avec un goût de sang et de la minéralité. C’est fin mais encore très jeune. Un vin très pur avec un beau focus à garder couché pendant encore quelques années car, il est un peu carré pour l’instant.