Le Protocole de Porto

https://www.youtube.com/watch?v=G9V0mUwP6_M

Un documentaire intéressant pour voir les efforts de certains vignerons pour s'adapter aux changements climatiques ou pour réduire leurs impacts dans ses changements.

Frederick Blais a écrit:https://www.youtube.com/watch?v=G9V0mUwP6_M

Un documentaire intéressant pour voir les efforts de certains vignerons pour s'adapter aux changements climatiques ou pour réduire leurs impacts dans ses changements.

Très joli Piwakawaka! La survie passe, entre autre, par l’irrigation….encore tabou en France…

J’aimerais savoir ce que tu penses des hybrides? Certains disent qu’avoir 20 à 30% d’hybrides dans un vignoble permet de sauver un mauvais millésime et le domaine…Est-ce que cette solution sera de plus en plus adopter? Ou verrons-nous de plus en plus de cépages blancs dans un rouge et de cépages rouges dans un blanc?

Le problème reste toujours la bêtise humaine ahaha. Il n'y aura jamais rien de parfait et rien de magique lorsque l'on fait de l'ingénierie agricole pour faire du vin à 5$ sur les tablettes. La nature est incapable de nous donner cela, donc on essaye de créer des environnements "non naturels" pour y arriver. C'est clair que c'est pas en harmonie avec la nature et que cela cause des problèmes. Je me souviens il y a quelques années, on voulait déplacer des glaciers en Argentine pour apporter de l'eau dans les endroits non propice à l'agriculture. Je pense que oui, définitivement il y a des changements climatique mais l'on a aussi beaucoup perdu le contact avec la nature.

Le type dans le documentaire en Californie avec ses moutons. Il a du élevé sa canopée pour ne pas que les moutons la mange, hey bien cela a un coup élevé en eau. Plus la vigne est haute, plus ell a besoin d'eau et d'énergie pour tirer cette eau. Est-ce que cela fonctionne mieux dans cet endroit? Peut-être bien, du moins sans parler d'irrigation c'est celui qui semblait le plus intéressant à écouter et le plus passionné.

L'irrigation contrôlée reste un outil utile pour aider la vigne à pousser dans ses premières années. Une sécheresse sur un jeune plant, peut être fatal. Certaines régions abusent de l'irrigation, alors lorsqu'il y a une sécheresse, les vignes paresseuses meurent. Si sans irrigation, la vigne ne pousserait pas, je ne suis pas un grand fan... certains pourront dire, oui mais sans porte greffe, il n'y aurait pas grand vigne sur la planète, c'est aussi vrai et à cela, comme j'écris plus bas, on pourrait dire laissons la nature trouver la solution.

Pour les hybrides, je ne suis pas contre. En fait c'est la démonstration que l'on n'a plus assez de temps pour laisser la sélection naturelle faire son travail. La nature a toujours trouvé une solution et elle va toujours le faire. Mais à la vigne, on l'empêche de le faire. Personne n'utilise des graines produite d'une fertilisation naturelle pour essayer de voir si le nouveau "bébé" pourrait être adapté aux nouvelles conditions. Cela prend trop de temps, et on n'a plus le temps. Il y a tellement de cépages qui sont nés par ces mécanismes de croisement ou de mutation naturels.

Avant le phylloxera, on faisait surtout de la co-plantation et du marcottage, on s'assurait d'avoir une certaine diversité génétique mais aussi notre propre identité, qui faisait que bon an mal an, on avait toujours de quoi de bon à récolter. Aujourd'hui on veut que tout soit parfait, on sélectionne le "Brad Pitt", on le clone à profusion et oops il y a une nouvelle mode, on arrache et on plante du "Ryan Gossling" oops il est sensible au coup de soleil...

Je pense que c'est pourquoi aujourd'hui que certains vins sont si uniques, comme Rayas, DRC et j'en passe. Leur patrimoine viticole est unique mais surtout diversifié. On se lasse vite des clone ABC sur un porte greffe 4356 ou il y a un nouveau problème à cette monoculture. Il y a trop d'endroits que la vigne est infertile à 20 ans, trop d'endroit où la maladie affecte le vignoble à trop grande échelle.

Je pense que l'on peut faire beaucoup à la vigne en comprenant son vignoble et le climat avant de s'embarquer dans ces changement génétique. C'est clair que c'est payant pour certains d'aller dans cette direction, il ne faut pas oublier cela. J'étais content de voir en Bourogne dernièrement que certains se lancent vraiment dans un retour aux sources dans la viticulture et surtout ramener la diversité à la vigne.

Je me dit que si dans le Douro, une des régions les plus chaudes, on arrive ''facilement'' à faire des vins à 12% d'alcool sans problème de maturité alors qu'en Bourgogne on est rendu à faire ''facilement'' des vins à 14%.... on a encore beaucoup que l'on peut faire avant de dire qu'il faut planter du Touriga Nacional dans le Bordelais.

Il est clair que si l'on veut faire exactement la même chose aujourd'hui que ce que nos arrière grand-père faisaient, ce n'est pas facile. Mais je pense que ce n'est pas une mauvaise idée et plusieurs reviennent à des méthodes ancestrales à la vigne, mais si l'on veut faire du volume à bas prix, ce restera toujours un grand défi. Ici au Portugal, je vois vraiment la différence entre les vieilles vignes et les jeunes parcelles, malgré les sécheresses et les grandes chaleurs, ces vignes résistent mieux aux changements. Mais il n'y a pas de magie, 2022 par exemple a produit un peu partout des raisins avec des grands problèmes de maturités, peu de sucre, peu d'acidité mais des raisins phénoliquement murs.

En résumé, est-ce que la science et l'ingénierie trouvera une réponse avant la nature... pour cela il faudrait quand même que quelqu'un lui en donne la chance... et le temps.