Semaine du 30 octobre

Vaut mieux tard que jamais, ce soir :

Ghislaine Barthod Les Baudes chambolle-musigny 1er cru 2012 : Couleur assez foncée, mais translucide et brillante. Nez qui demande un peu de temps pour devenir expressif. Il se révèle à la fois complexe, fin et profond sur les petits fruits rouges, agrémenté de notes florales, terreuses et épicées. C’est raffiné et intriguant. La bouche est similaire, complexe et intrigante, précise et droite, longue et savoureuse. Un vin qui demande une certaine attention et qui se révèle dans le temps. On pourrait souhaiter davantage de profondeur et de dimensions, mais c’est fort beau, classique et franchement complexe. Cette vigueur, cet éclat et cette concision semblent pratiquement d’un autre siècle à la lumière (solaire) des derniers millésimes. Les 2021 seront taillés dans cette étoffe. Excellent.

Domaine Christian Moreau Père et Fils Chablis 1er Cru Vaillon 2020
Un Vaillon (sans le s) d'une concentration exceptionnelle sur ce millésime. Avec un léger perlant à l’ouverture, le vin est dense et profond, tendu, complet. Jeune bien sûr mais déjà impressionnant. Il sera dur de l'attendre mais récompensera une attente de quelques années. 92+ pts

Domaine Trapet (Jean et Jean-Louis) Marsannay 2019
Sur l’élevage au début, l’air l’a magnifié. Le bois laisse alors place au côté floral et fruité et c’est un mini Gevrey qu’on découvre. Très bien. Déjà approchable mais meilleur dans 3 ans? 89+ pts

Domaine François Buffet Pernand-Vergelesses 1er Cru Les Vergelesses 2019
Gourmand, épicé, ample et vraiment savoureux, avec une belle complexité aromatique. C’est parfait à boire sur ce fruit de jeunesse, en attendant les autres cuvées. Slurp! Grande buvabilité. Vive 2019! 90-91 pts

Trois vins à point hier :

Dr. H. Thanisch Bernkasteler Badstube spätlese riesling mosel-saar-ruwer 2001 : Peut-être la bouteille que j’avais en cave depuis le plus longtemps. Elle a survécu à tous les déménagements et a évolué dans différents environnements. Compte tenu de sa forme, je ne suis pas inquiet des conditions de garde que mes autres bouteilles ont dû endurer! Couleur jaune bien brillante, de bonne intensité, avec une robe visqueuse. Nez d’abricot, de pêche, de fumée, avec une touche de pomme confite, de lilas et de noix de coco grillée. La bouche est patinée, semble avoir gagnée en poids ce qu’elle a perdu en sucre, mais conserve une magnifique tenue. Jolie longueur et finale fraîche, magnifique synthèse de richesse et d’acidité. Je ne l’avais jamais tenté, mais l’accord avec une terrine de foie gras et pain d’épice s’est révélé fort juste. Très bien, voire plus.

Château Palmer margaux 3e GCC 2002 : Couleur foncée, dense, sans être opaque. Nez complexe, sur les fruits noirs, l’encens, la terre noire, avec des touches épicées et florales. J’ai galéré à l’aveugle avant d’atterrir à Bordeaux (sa finesse tannique me menant même jusqu’à me tromper de rive). La bouche est magnifique, suave et fraîche à la fois, presque tendre, avec un moelleux et une finesse tannique rares pour la région m’a-t-il semblé. Un vin à point, d’une harmonie et d’un raffinement réjouissants, à condition de porter attention à ces subtilités qui ne demandent qu’à être cueillies. Excellent, voire plus.

Henschke Mount Edelstone shiraz eden valley 1998 : Couleur un peu plus pâle, avec un dégradé un rien plus prononcé, mais d’une brillance intacte. Nez plus fruité aussi, avec des notes de mûres et de cassis, de charbon, de poivre et de fleur mauve, mais aussi un registre plus évolutif, sur la viande rôtie, la menthe séchée et le pot-pourri, voir le bois de santal. La bouche est ravissante, ronde et savoureuse, avec un fruit qui évoque les chaudes régions de sa naissance, mais un savoir-faire, une maîtrise qui n’a rien à envier à ceux des plus grands canons européens. La finale évoque la puissance initiale, mais parfaitement domptée par cette longue réclusion en bouteille. Grande longueur avec une persistance aromatique baroque et fine à la fois. Ces contrastes, ce panache et cette maîtrise sont la marque des grands vins. Superbe.

Château des Tours Côtes du Rhône 2014
Pop and pour!
Très expressif dès l’ouverture, avec les arômes typiques et envoûtants d’agrumes et de petits fruits rouges. La bouche est un peu rustique et alcooleuse (beaucoup moins après une heure), comme souvent, mais combien savoureuse et complexe! Avec ses saveurs de fraises des champs, d’orange sanguine et de garrigue, la longueur aromatique est impressionnante et on se demande, mais comment fait-il? Un Ovni. 91-92

Vincent Messier-Lemoyne a écrit:Trois vins à point hier :

Dr. H. Thanisch Bernkasteler Badstube spätlese riesling mosel-saar-ruwer 2001 :

Château Palmer margaux 3e GCC 2002 :

Henschke Mount Edelstone shiraz eden valley 1998 :

Ca rappelle une epoque. L'arrivée des Donnhoff que Alain Smith nous avait si bien vendu, et tout les autres allemands que j'ai decouvert avec plaisir.. Dr. Loosen, Egon-Muller etc...J'ai encore quelques survivants de cette epoque....Et on avait fait une degustation dans le repere sur Laurier de Henschke si je ne m'abuse....

Michelle Champagne a écrit:J’ai toujours pensé que Maranges était l’appellation la plus atypique de la Bourgogne (....):

Ah, bonne question! Pourquoi Maranges?

Saint-Bris est celle qui me vient en tête, mais c'est trop facile, je dirais Irancy.

Parce qu'Irancy, on n'en boit jamais ou presque, j'ai l'image d'un vin mince et vert....atypique!

Maranges me semble beaucoup plus classique mais je suis sans doute biaisé car je bois régulièrement ceux de notre producteur, Bachelet-Monnot, qui sont difficiles à battre.

Maranges était réputé pour ses vins durs et tanniques. Le réchauffement et des vignerons plus soucieux de la qualité (plutôt que de la quantité) ont aidé à élever passablement le niveaux des vins.

Ce que vous avez bu Michelle me semble plus 2019 que Maranges par contre.

Une question Yves: de combien de producteurs de Maranges as-tu goûté pour affirmer que ceux de Bachelet-Monnot sont durs à battre ? Il faut comparer un minimum en tout cas il me semble, je te fais confiance que c'est le cas . Perso ma cave déborde de Bourgogne, mais Maranges, avant 2018, hi c'est pas l'abondance...Encore aujourd'hui c'est loin de l'être, c'est pas l'appellation vedette on s'entend ! Me reste une bouteille de celui des Rouges Queues 2010 que vous me donnez le goût d'ouvrir très bientôt !  Sinon après ça va à 2013 et 2015 avec Bachelet-Monnot et encore Rouges Queues que j'ai bien aimé, sans différence significative entre les deux. J'en suis juste à deux producteurs là mais il y doit y en avoir beaucoup plus, à moins que je me trompe. Puis hop s'ajoute en 2018 ceux des Bourguignols pas encore goûtés et en 2019 ceux du Château de la Charrière et de Matrot pas encore goûtés non plus. En voilà 3 autres du moins ! Et toi Yves, et vous la gang, vous en avez goûté ou en avez combien en cave du Maranges ? Une dégustation à l'aveugle s'impose...

Pas autant que je voudrais Alain (seulement 4), mais des dizaines de fois aux Maranges de Bachelet-Monnot en rouge ou blanc.

C'est une appellation qui était peu réputée pour faire de la qualité, mais quelques producteurs ont entrepris d'y faire mieux et je ne crois pas que quelqu'un nierait que les frères Marc et Alexandre Bachelet y ont été des précurseurs.

Puisque je suis peut-être biaisé, je me fie aussi aux critiques et ils figurent toujours parmi les mieux côtés avec Nicolas Perrault et Chevrot qui semblent aussi se démarquer dans l'appellation. Je n'ai goûté qu'un Chevrot blanc qui m'a laissé tiède. Bref, je n'ai pas dit imbattable mais difficile à battre.