semaine du 13 juin 2022

J'ai ouvert une bouteille du vin préféré de mon père qui est mort cette année, un Margaux 1990, millésime que j'avais goûté auparavant, mais malheureusement jamais avec lui. Il avait été initié au vin par un margaux 53 et m'avait transmis la piqure avec un 83. La robe est brillante et le nez époustoufflant de fraises, de bleuets, de roses, de lilas et de framboises avec des notes de forêt et de chocolat. La bouche, suave comme on n'oserait le croire d'un Bordeaux, révèle un fruit qui explose à nouveau et tapisse le palais avec une finale en corolle qui dure une bonne minute. Je l'ai suivi sur deux jours et il n'a fait que s'ouvrir et se densifier.

Autre hommage à mon père, un Montrachet 2002 de Boillot qu'on avait acheté ensemble.  La robe est dorée, évidemment. Ça doit être psychique, mais le vin semble plus lourd qu'il ne devrait l'être pour cette quantité de liquide quand on soulève le verre. Le nez est infini, de poire, pêches, figues, ananas, violettes. La bouche donne l'idée d'un liquoreux sec: c'est d'une épaisseur phénoménale et pourtant élégant. La finale resserre les impressions en ramenant des idées de poires, de fleurs et d'estragon.

LBV 2008, Warre's, Porto: Robe rubis profonde, pleine saturation. Le nez est sur la confiture de fruits rouges et noirs, riche, expressif, un peu alcooleux. La bouche est ample, belle densité et concentration pour un LBV. Plein de fruits, les tannins sont présents mais murs et souples, finale agréable tout en fruit. La jeunesse et la concentration de ce LBV est vraiment surprenante, il ne lui manque la précision et la profondeur d'un vrai Vintage de Warre's. 16,5+/20 À revoir dans 10 ans.

Franz-E. Schürch a écrit:J'ai ouvert une bouteille du vin préféré de mon père qui est mort cette année, un Margaux 1990, millésime que j'avais goûté auparavant, mais malheureusement jamais avec lui. Il avait été initié au vin par un margaux 53 et m'avait transmis la piqure avec un 83. La robe est brillante et le nez époustoufflant de fraises, de bleuets, de roses, de lilas et de framboises avec des notes de forêt et de chocolat. La bouche, suave comme on n'oserait le croire d'un Bordeaux, révèle un fruit qui explose à nouveau et tapisse le palais avec une finale en corolle qui dure une bonne minute. Je l'ai suivi sur deux jours et il n'a fait que s'ouvrir et se densifier.

Une belle façon de prolonger la proximité avec votre père et c’est un rendez-vous réussi car le vin semble magnifique…Probablement un grand moment!

Aaaaaah Margaux 1990.....Sans doute le Bordeaux le plus fin que j'ai jamais bu. 99 pts....La grande vedette d'une inoubliable verticale tenue chez un autre disparu, le regretté Yvan Grisé.

Un bel hommage.

Pour ceux qui ont eu la grâce de goûter aux deux, Margaux 90 surpasse-t-il Clinet 90 ?

Alain Roy a écrit:Pour ceux qui ont eu la grâce de goûter aux deux, Margaux 90 surpasse-t-il Clinet 90 ?

Hmmmm, des styles très différents, mais deux TRÈS grands vins.

On va faire un deal, tu me les sers à l'aveugle et je te confirme le meilleur, ok?

Alain Roy a écrit:Pour ceux qui ont eu la grâce de goûter aux deux, Margaux 90 surpasse-t-il Clinet 90 ?

Bonne question.  Mais je ne crois pas qu'une réponse s'impose.  Les deux sont de très grands vins.  Il faut apprécier le moment présent.  J'ai noté plus haut le Margaux 90 en considérant que ce vin frisait la perfection mais j'ai aussi grandement apprécié le Clinet 90 qui m'a pris par surprise.  Je n'oublierai jamais la finale du Clinet comme je n'oublierai jamais la plénitude ressentie en buvant le Margaux 90. Mais comme le dite Yves, je veux bien faire le test à l'aveugle

Je ne sais pas si Raoul Perez coupait sa barbe, il ferait d’aussi bons vins? À chaque fois, la fraîcheur de ses vins me jette par terre…Comment fait-il? Ouvert hier, Raul Perez La Vizcaina La Poulosa 2018. Ce n’est pas ma cuvée préférée de la gamme à 36$, j’ai un petit penchant pour le El Rapolao mais j’ai beaucoup aimé La Poulosa 2018. Cerise noire au disque rosé, le nez embaume la pièce de fruits noirs, de fleurs mauves; le tout enrobé de notes cendrées. Quelle fraîcheur en bouche! Texture souple, lissée aux tanins bien intégrés presque fondus dans le fruit. Amertume bien assumée en final à saveur végétale et un tantinet asséchant. Encore une fois, Raoul m’a donné du plaisir…

Parfois, des nouveautés peuvent nous ravir et d’autres fois, elles peuvent gâcher notre soirée. Attirée par les étiquettes, j’ai plongé aveuglement dans les cuvées Hors Pistes de Aubert & Mathieu.

Tout d’abord, le Hors Pistes Chardonnay 2020. Il est écrit sur la contre-étiquette: « qu’au pied des Pyrénées, le Chardonnay exprime fraîcheur, vivacité et une profondeur rarement vue »….Avec probablement de réelles convictions, ils ont essayé de faire un Puligny à 23.20$. Très floral au nez comme en bouche et teinté d’un élevage léger. C’est rond à l’acidité moyenne. Il y a un petit quelque chose qui me rebute   Pourra plaire à beaucoup d’amateurs de Chardonnay à moins de 25$ mais pas à moi.

Maintenant, le pinot noir Aubert & Mathieu Hors Pistes Pinot Noir 2021. Très honnêtement, je ne sais pas ce qu’ils ont essayé de faire dans ce cas-ci…incapable de finir ma première coupe…. C’est dommage, les étiquettes sont très jolies!

Vincent Dauvissat (René & Vincent) Chablis 1er Cru La Forest 2013
Beaucoup mieux qu’une autre prise en 2018. Le vin s'est délié et effilé. C'est un véritable jus de roche, pur et tendu, avec une précision impressionnante. Aucune trace de botrytis ni de notes exotiques, il est de forme très classique. Je n’aurais jamais deviné un 2013 à l'aveugle. Très bon, bien que sans la plénitude des meilleurs millésimes. 91 pts

Beringer Private Reserve 1994 Napa Valley
La couleur trahit son âge mais pas le nez ni la bouche.  Beaux arômes fruités tels la mûre et la cerise noire additionné de cèdre et une légère pointe de sucre faisant dire au cousin que c'est typé bordelais mais probablement pas d'origine française.  La bouche est soyeuse avec des tanins fins en grand nombre.  La finale s'exprime longuement et avec une touche réglissée.  Autre exemple de la longévité des vins issus de cette région.  93 pts.

Charles Joguet Chinon Clos de la Dioterie 2005

Oulala, que de bois! Le nez offre des effluves de caramel, de café, c’est très empyreumatique.

La bouche est lisse, veloutée, sans aspérité, on sent là aussi l’influence du fût. L’équilibre structurel est très bon, mais l’aromatique est terne, on cherche en vain le fruit. J’aime l’expression du cabernet franc de la Loire, mais je n’en trouve pas de trace ici. J'y trouve plutôt l’expression d’un vin international, qui a perdu son âme. Il s'est amélioré après quelques heures d'aération, mais l'impression générale reste décevante. 85 pts

Il y avait très longtemps que je n’avais goûté un vin de Joguet. J’espère qu’il est revenu à un style plus authentique.

En 2013, lors d'une dégustation Loire, je l'avais trouvé moderne mais très prometteur. Le Baron avait alors souligné, avec à propos, qu'il était un peu inquiétant d'avoir encore tant de bois après 12 heures de carafe. Le temps lui a donné raison, chapeau! Et comme 2023 approche, attention, il est dû bientôt pour un autre moment de sagesse...

Il y a longtemps que je n’avais pas touché au Cornas de Courbis. Suivant les conseils de François G. j’ai arrosé mes côtelettes d’agneaux de la Syrah du Domaine Courbis Les Eygats Cornas 2015. Au camp de pêche ce n’est pas idéal et le vin n’a pas été carafé   c’est une erreur impardonnable…car encore une fois, la dernière coupe était la meilleure. Cerise noire très foncée au disque légèrement briqué. Nez sur des notes tertiaires de champignons, de café moka avec une pointe de réglisse. Copier/coller en bouche dans une texture suave aux tanins encore bien présents. L’acidité modérée équilibre le tout.

Mon chum: ça manque le mâche!
Moi: le fruit a disparu, il est plutôt sur des notes tertiaires mais il a encore pas mal de tanin. Ça reste sur les dents.
Mon chum: pour l’instant, c’est l’agneau que j’ai dans les dents…

Misère..qu’est-ce que je vais faire de lui!

Philip Togni Cabernet Sauvignon Spring Mountain District 2001

Carafé 5 heures…je jouais un peu avec le feu, 3 heures auraient peut-être suffi. Mais il ne m’en a pas voulu, loin s’en faut.

Nez de cerises rouges, mentholé, avec des herbes grillées. Le vin est encore fougueux, puissant, avec une présence d’alcool moins bien dissimulée que sur d’autres millésimes. Mais quand on pardonne ce petit défaut, le vin impressionne par sa profondeur et sa complexité aromatique fascinante.

Un vin dense et séveux, viril certes, mais sans excès de testostérone (i.e. extraction ou bois). Longue finale, sur des nuances épicées, de tabac, de cerises et de garrigue. Un régal. 94-95 pts

Il fut un temps où j’avais besoin des notes d’experts pour acheter un vin. Je collectionnais les bouteilles précieuses à l’unité comme des cartes de hockey. Elle sont bien installées en cave et attendent le bon moment de se faire ouvrir mais pour être honnête, je n’ai aucune espèce d’idée de leur contenue et encore moins si je vais aimer ça car mes goûts ont évolués…

Dimanche, j’ai ouvert un Clos des Papes 2012. Carafé une heure, frappée par l’intensité du vin, je n’ai pas terminé ma première coupe…J’ai fait un Alain de moi et nous avons terminé la bouteille hier soir. Cerise noire au disque orangé, l’alcool tapisse le verre et éventuellement, l’œsophage… Nez de fruits noirs aussi denses qu’un gâteau aux fruits…notes de torréfactions et de liqueurs de cassis. Et hop! Le gâteau aux fruits dans la bouche. C’est encore très dense, aucune nuance, aucune définition, aucune fraîcheur. La grosse grenache mûre l’emporte et fait de l’ombre aux autres. Texture suave et tanins poudreux. Amertume pas très sympathique en finale. Ce n’est pas ma tasse de thé….Un vin d’une autre époque!

Souper en famille pour la Fête des Pères. Des blancs à l'honneur compte tenu des mets servis avec une petite exception.

Christian  Gosset Croix Courcelles Grand Cru Ay 2016: Un blanc de noirs. Mousse et bulle abondante mais fine. Nez de pain brioché et d'amandes. Bouche fruitée sur un rancio léger et d'une grande finesse. Bien aimé. 91-92 pts.
Clos Saron Tickled Pink 2016:  Un ovni que ce rosé composé de  65% merlot et 35% viognier. 1032 bouteilles produites. Un vin apparemment non filtré avec ce dépôt de granule noire au fond de la bouteille. Un nez de fraise et d'épices. Bouche tannique, assez sèche et dotée d'une bonne amertume. La finale est épicée et d'une longueur kilométrique.  Un vin qui appelle la bouffe. 89 pts.
Gérard Boulay Sancerre 2020: Un bébé en devenir. Très exotique au nez avec une touche de buis. Bouche riche, d'une bonne acidité sur une finale avec une pointe de vanille. 88 pts en l'état et assurément un peu plus dans 3 à 5 ans.
Jean-Claude Bachelet Chassagne-Montrachet 1er Cru Les Macherelles 2018: Un substitut au Puligny-Montrachet Les Aubues qui s'est avéré bouchonné. Nez de fruits jaunes, de bord de mer et une pointe fumée. Bouche ronde, grasse, fruitée sur une finale aux notes grillées. Vraiment beau et à attendre encore quelques année. 92 pts.
Comte Lafon Clos de la barre 2014: Un nez fin et riche sur la tarte au citron et de fines notes grillées. Une bouche élégante, ni trop riche, ni trop tendu, d'un équilibre impeccable sur une belle finale toute en fraicheur à la fois citronnée et toastée. Du niveau d'un 1er Cru. J'ai adoré. 93 pts.
Rossignol-Trapet Latricière Chambertin 2012: Nez de cerises et d'épices fines. Bouche suave, épicée, de beaux amers sur une finale finement boisée. En avoir une autre, je l'attendrais encore 3 à 5 ans. 93-94 pts.
Château Lafaurie-Peyraguay 2005: En demi. Un nez de marmelade. Bouche gourmande et d'une richesse super bien dosée. Une finale caramélisée. La meilleure des 3 bouteilles bues jusqu'à présent. 93 pts.

Les Clos du Roy 2018, Marsannay, dom.du Vieux Collège, 55$.

En carafe 2 heures. Robe d'une extrême jeunesse, violine voire carrément mauve vers le collet, bien soutenue et limpide. Ça pinote pas. Bouquet riche sur les fruits frais/cuits rouges/noirs et parfumé de fleurs sur fond de caramel et de vanille annonçant quelque chose de cochon ?

Plus frais en bouche avec une entrée sur la pointe des pieds, une texture soyeuse, un fruité rouge élégant, sucré, sur une tension discrète. La finale semble courte, elle l'est, mais bizarrement il y a de la légèreté joyeuse qui reste en bouche. L'affaire c'est que plus j'en bois, plus j'aime ça. Le mot qui me vient: délicatesse.

Lendemain: a pas bougé à l'oeil ni au nez. En bouche, c'est là que ça se passe: une belle petite touchante dentelle tendre.

Une petite bière québécoise cet après-midi au retour de la Gaspésie.
Une première avait été dégustée devant le Rocher Percé.



SENS
Une bière Ale Houblonnée issue d'une collaboration entre la Brasserie du Bas Canada et Auval.
6$ pour 500 ml.
Elle serait faite à base de Triumph, Chinook, Cascade & Centennial.
La robe est plus que trouble et impénétrable, jaune serin.
Nez de pamplemousse et céréaliers.
Bouche onctueuse, peu amère, du SR à mon avis, finale de fumée et de pamplemousse rose.
Bien agréable et différent.
Une sorte de IPA mais je m'y connais pas du tout.

Belle vue ! Vous étiez bien situés