2021: vos rouges de l'année?

C'est l'heure des bilans de l'année 2021, marquée bien sûr par une pandémie qui a considérablement réduit le nombre de dégustations et donc les occasions de goûter plusieurs grandes bouteilles en une soirée. Néanmoins, je repense avec joie à certaines bouteilles qui nous ont réchauffé le cœur.

Quels furent vos rouges préférés?

Voici les miens:

Giuseppe Quintarelli Amarone della Valpolicella Classico Superiore Riserva 1990
Henri Bonneau Châteauneuf-du-Pape Réserve des Célestins 2000
Domaine Charvin Châteauneuf-du-Pape 2001
Johann Michel Cornas Cuvée Mère Michel 2016
Domaine Trapet (Jean et Jean-Louis) Chambertin 2003

J’ai toujours trouvé que ce genre de liste manquait un peu de chair autour de l’os. Ça ne me parle pas vraiment à moins d’y indiquer pour quelle raison, un vin mérite d’être sur ta liste d’exceptions parmi toutes les grandes bouteilles que tu as bues en 2021.

Ok, alors à toi de montrer l'exemple de ce que tu aimerais y voir?

Concernant le Charvin 2001, je te cite:

Finesse et élégance rares pour la région. Tout est harmonie dans ce vin exceptionnel et la seule comparaison qui tienne est avec les vins d’Emmanuel Reynaud. Un grand Chateauneuf certes, mais surtout un grand vin. Magistral.

Je comprends mieux maintenant...

Bizarre. Pas de Bordeaux dans mon top 5 cette année.

Château Rayas Réserve 2004
Domaine Jamet Côte Rôtie 2010
Clos Rougeard Les Poyeux 2009
Lucien Lemoine Clos Saint-Denis 2014
Rossignol Trapet Chapelle-Chambertin 2012

Un trio tout en haut du podium.

Petrus 1989....je passais chez le boucher un mercredi pm...
Échézeaux 2005 DRC fête de ma blonde le 31 mars dernier.
Clos de Bèze 2017, Domaine Groffier.....au temps du Trifecta

Est-ce qu'on peut avoir le nom du boucher ?

Près de la Coche Olympique.

Je pense savoir. La course automobile n'est pas un AB ?

Pommard Épenots 2017 de Nicolas Rossignol : quand un vin impose le silence à une bande de joyeux vignerons réunis autour d’une table, c’est un signe certain! Et tous les 2020 de Nicolas sur fûts … un millésime monstrueux de concentration, mais éclatant et d’une précision renversante. Les plus grands rouges que j’ai goûtés durant mon séjour et ce n’est pas peu dire!

La Rocchel del Falleto Riserva 2001 de Giacosa : bouteille ramenée de notre voyage de noces et bue avec des amis sur un osso buco d’anthologie.

Mission Haut-Brion 1988 : toute la grâce de grands Bordeaux classiques à maturité.

La majorité des vins de Groffier que j’ai bus (je sais, je ne suis pas objectif) : Amoureuses 2016 avec des amis lors du déconfinement et 1999 à mon anniversaire, Clos de Bèze 2017 en cachette et Bonnes-Mares 2001 lors d’un souper automnal.

Sperss 1998 de Gaja début décembre, juste avant Omicron …

Et la plus marquante : Amoureuses 2015 de Groffier avec mon père en conclusion du déménagement de la cave dans la nouvelle maison. Une bouteille trop jeune, mais qui laissait voir sa grandeur et qu’on a bue jusqu’à la lie.

La plupart furent des vins bus en excellente compagnie, soit dehors l’été dernier, soit par partage de bouteilles dans un stationnement de centre d’achats avant de se retrouver en Zoom chacun chez soi   :

Domaine Dujac Clos St-Denis 2007
Un vin complet, équilibré, avec encore beaucoup de fruit mais un début de notes plus évoluées (discrètes et en arrière-plan). Une complexité effarante. Une longueur incroyable. Les mots me manquent: grand vin, point à la ligne.

Domaine Ponsot Clos de la Roche Vieilles Vignes 2001
Un vin évolué, sur des notes tertiaires (sous-bois, mousse et champignons) mais avec encore un peu d’arômes de cerises séchées, et sans note oxydative. À point vu sa complexité, son nez envoûtant, sa finesse en bouche. Émouvant.

Château Rayas 2003
Malgré le millésime caniculaire, ce vin est d’une fraîcheur incroyable! Aucune note de chaleur ni d’impression d’alcool volatile. Je suis ébahie!

Domaine Robert Groffier Chambertin Clos-de-Bèze 2009
Un nez très expressif, floral et parfumé. En bouche l’attaque est sur les fruits rouges (framboises, cassis) mais on découvre rapidement une grande complexité, sur une texture soyeuse. L’acidité est en arrière-plan, aucun tannin ou note d’élevage dérangeant. On demeure sur des arômes primaires, avec peu d’arômes secondaires ou tertiaires, mais du primaire de grand vin. Une grande complexité et une finale très longue. Excellent!

Domaine Armand Rousseau Clos de la Roche 2014
Mon meilleur Clos de la Roche à date. À l’apogée de ce qu’un vin à mi-chemin entre primaire et tertiaire devrait goûter. Je ne dis pas qu’il sera sur la pente descendante par la suite, mais j’imagine difficilement comment il pourrait être meilleur avec le temps. Je pense qu’il restera sur un plateau mais que le profil aromatique changera lentement. Encore puissant mais les tannins sont agréables et non dominants, une incroyable complexité aromatique, une texture parfaite, une longueur exemplaire. Wow!

Domaine Bruno Clair Bonnes Mares 2008 et Chambertin Clos-de-Bèze 2007
La grandeur à laquelle on s’attend du domaine, puissance et finesse à la fois, grande complexité, classique!

Charmes-Chambertin: Domaine Hubert Lignier 2014 et Domaine Dugat-Py 2016
2 grands vins complexes.  Le Dugat-Py est plus puissant et tannique mais non dénué de finesse.  Le Lignier est plus floral et délicat. Mes 2 meilleurs Charmes à date.

Clos des Papes Châteauneuf-du-Pape 2005
Marqués de Murrieta Rioja Castillo Ygay Gran Reserva Especial 2001
Domaine Saint Préfert Châteauneuf-du-Pape Réserve Auguste Favier 2010
Domaine de la Romanée-Conti Grands-Echezeaux 2008
Azienda Agricola Le Ragnaie Brunello di Montalcino Fornace 2013

Les dix rouges marquants de 2021

Château de Pibarnon, Bandol, 1998
Servi à l'aveugle à papa. Vous auriez dû voir sa face au dévoilement! Ma dernière bouteille. Encore bourrée de vie et de complexité. Quand le bandol truffe comme un grand pomerol.

Jean Foillard, Cuvée 3,14, Morgon, 2010
Une douce nuit d'été à Sacacomie, ma douce me mettant au défi de la garder éveillée. On s'est couché tard... Difficile d'imaginer meilleur beaujolais.

Château Margaux, premier grand cru classé, Margaux, 1995
Pour les 75 ans de papa à fin août. En jéro (5 litres), un bon format pour souligner en gang à l’extérieur. Ça fait du bien. D'une jeunesse encore insolente avec un côté solaire apportant un relief insoupçonné à ce grand seigneur margalais.

Domaine des Lambrays, Clos des Lambrays grand cru, 2009
Au grand lac, mi-septembre, cette fois avec l'ami Luc Rodrigue. Le meilleur Lambray que j'ai dégusté depuis des années. Dans son « sweet spot » comme disent les Anglos.

Domaine Rousseau, Clos de la Roche grand cru, 2017
Toujours avec l'ami Luc. La magie Rousseau combinée au charme de la jeunesse. Du bonbon qui se siffle à une vitesse presqu’inquiétante…

Dominique Laurent, Clos de la Roche grand cru, 2005
Pour compléter ce beau week-end au Sacacomie, une bouteille exceptionnelle que cette cuvée dite « Vieilles vignes – Intra-muros ». Le plus beau nez de l'année avec l'impression d'humer un grand musigny. Une bouche sensuelle, séveuse et d'une longueur interminable. Très grand vin.

Clos Rougeard, Les Poyeux, Saumur-Champigny, 2015
Pour souligner le début d’un voyage entre chums de gars, une folie dans une soirée tout aussi folle au légendaire restaurant Paul Bocuse, à Collonges-au-Mont-d'Or. En format magnum (!), le vin a volé la vedette dans un repas qui n’en manquait pas.

Drouhin, Les Petits Monts premier cru, Vosne-Romanée, 1990
Lors d’une visite au domaine. Le premier millésime de Véronique Drouhin à qui appartiennent les vignes. On dit des Petits Monts qu’ils regardent La Romanée d’un côté et Cros Parentoux de l’autre. Servi à l’aveugle, j’ai été bluffé par la jeunesse du vin.

Chandon de Briailles, Corton Clos du Roy grand cru, 2018
Magnifique moment de dégustation pour terminer ce périple en Terre Sainte, seul voyage viticole de l’année. Une belle découverte que les vins du domaine avec comme point d’orgue un spectaculaire Corton Clos du Roy qui permet de saisir la pleine grandeur des vins de la commune.

Leroy, Clos de Vougeot grand cru, 2006
Comme il se doit, une soirée de fin d’année "un peu" folle avec l’ami Jean-Fred au Club Chasseur. Un vin majestueux possiblement aussi spectaculaire que le Clos de la Roche de Laurent 2005, mais avec un supplément de fougue qui n’est sans doute pas étranger à son origine.

Quelques rouges qui m'ont laissé un bon souvenir :

Bonnes-Mares 2000 du Comte de Vogue.

Griottes-Chambertin 2006 de Joseph Roty.

Château Fonsalette Côtes du Rhône 2004 Cuvée Syrah.