Semaine du 31 octobre 2021 : La noirceur nous guette

Michel Therrien a écrit:Je fais peu de CR ces dernières semaines car je ne bois que des vins importés par nous, Les Bourguignols.
Il faut bien préparer notre séjour....plus de 17 jours en Terre Sainte!



J'aimerais beaucoup que Pierre Boillot exploite un grand cru mais non....photo angle spécial!

Gevrey-Chambertin 2015, Domaine Lucien Boillot 82$ IP Les Bourguignols
La robe est rubis moyenne et avec éclat.
Bouquet de belle intensité axé sur les fruits rouges, un peu de pivoine, pointe de menthol et de l'anis. La bouche est ronde et généreuse, fraiche avec un peu de croquant. Finale de longueur bien honnête sur un fruité rouge à nouveau. Vraiment une belle bouteille, simple appellation communal mais du grand millésime 2015.
16,5/20 facile....90.

Assemblage de 12 parcelles sur 2,3 ha de vignes en propriété.

Michel, est-ce encore le millésime disponible en distribution?

Michel Therrien a écrit:Nous aurons les 2019 au cours du mois de décembre.

Excellent, merci!

López de Heredia Rioja Blanco Reserva Viña Tondonia Rioja 2009

Couleur dorée mais un peu plus pâle qu’à l’habitude. Arômes de fruits confits, miel, un peu de noix enrobée de caramel en finale. Un peu moins de fraîcheur en ce millésime, c’est riche mais l’alcool reste faible (12,5%!) et l’acidité présente pour contrebalancer l’aromatique mûre. Excellent. 93

Duel en semi-aveugle fort intéressant avec neveu et sa douce. Infos fournis aux amoureux: 2 cnp, même millésime, 2 producteurs. Un cnp d'importation privée réputée pour sa finesse si je ne me trompe et construit avec 13 cépages différents (Banneret) et un cnp à 70% grenache d'un producteur réputée pour appuyer fort sur le bois (Guigal). Deux questions principales à répondre: quel est le 70% grenache et quel est notre favori.

Numéro 1: robe plus dense et plus brouille, de style bourguignon, rubis moyennement soutenu donc. Bouquet: je sais qu'il n'y a pas de pinot sur la table, mais ici en pur aveugle j'aurais dit ça c'est sûrement pas du pinot, mais de la grenache peut-être ! Carton, fruit rouge confit, bois/vanille, épices et élégance. Après avoir senti l'autre, et avant même d'avoir goûté aux vins, on se dit tous les trois que ça c'est le 70% grenache ! En bouche c'est intense. Entrée qui fonce au palais sur une texture grasse présentant du fruit cuit bien dense sur une tension apaisant un peu le tout. Du caractère sans manquer de finesse. Une certaine gourmandise aussi qui nous fait conclure de façon unanime encore une fois qu'il s'agit du 70% grenache bien "élevé" ! Le bouquet évolue bellement avec l'aération de même que la bouche.

Numéro 2: robe plus pâle et plus nette, de style bourguignon, rubis moyennement soutenu donc. Préjugé: on est surpris d'avoir de telles robes bourguignonnes pour des cnp. En bouche: wow...Entrée franche, texture angélique et explosion de petites baies rouges fraîches virevoltant sur une tension parfaite. Finale longue et superbe, imprégnant le palais de fraîcheur et de joie et faisant appeler urgemment la prochaine rasade. De la finesse sans manquer de caractère. Les amoureux partagent mes impressions et cela conforte notre hypothèse qu'ici il s'agit du cnp de finesse. Celui-ci évolue bellement également avec l'aération et se rapproche de l'autre en style sans perdre de sa touchante finesse et de sa fraîcheur.

Ta ta tam ! Tout comme lors de notre duel Rougeard/Villeneuve, on a pouffé de rire au dévoilement...Bien confiants, on s'est tous gouré raide ! Et on s'est redit qu'on doit rien connaitre en vins !

Numéro 1: Domaine du Banneret 2017, cnp, 80$
Numéro 2: Saintes Pierres de Nalys 2017, cnp, Guigal, 70$

Merci Alain. Le bois de Guigal c'est en Rhône nord, je ne crois pas qu'il en mette en Châteauneuf, ou sinon très peu et jamais du neuf.

p.s.: selon le site Élevage de 18 mois en cuves inox et foudres (10%).

Je suis masochiste selon Ludwig. Hier, j’ai ouvert un petit blanc de Julien Guillot son Domaine des Vignes du Maynes Mâcon Villages 2018. Un Macon Villages à 33$ du roi Julien, j’avais des attentes. Aucune chance à prendre, j’ai carafé ce blanc d’un jaune paille assez foncé. Un nez assez timide d’agrumes et de fleurs blanches. Un commentaire passe-partout lorsqu’un vin blanc ne parle pas beaucoup…Jolie texture en bouche, c’est suave et salin aux goûts d’un vin blanc nature. Je ne sais pas comment l’expliquer mais je trouve qu’ils ont tous le même profil peu importe le cépage. Pas vraiment de relief, unidimensionnel. Je retiens de ce vin sa minéralité débordante surtout sur la dernière coupe. Un peu cher et probablement meilleur l’an prochain.

Masochiste? Pas toujours…J’ai cherché mon commentaire du Crozes 2016 de Graillot, sans succès. Si ma mémoire est bonne, je l’avais trouvé mince. Ce n’est vraiment plus le cas. Cette Syrah a fait un virage à 180 degrés. Je me suis régalée hier. Du fruit noir, de l’olive noire, des épices, de la torréfaction. Une texture crayeuse, saline et goûteuse. Je suis sur le cul!

Avec une casserole automnale :

Isole e Olena Cepparello toscana 2006 : Couleur qui montre une certaine évolution, mais qui se révèle encore brillante. Nez modérément complexe, fondu, sur des notes de fruits rouges (cerise, prune), de tabac, de pot-pourri et d’herbes aromatiques séchées. La bouche est harmonieuse, assagie, avec une belle fraicheur et une structure arrondie par la garde. Plutôt riche et large à l’attaque, elle s’affine ensuite, pour finir plutôt droite, vibrante, un rien amère. S’il n’est pas un grand charmeur en dégustation pure, il dévoile tout son savoir-faire à table. Très bien, voire plus.

Domaine de Terrebrune, Bandol 2014

Suite au compte rendu d'Alain et de surtout son expression « un Bandol bourguignon » se voulant un blasphème par son auteur et comme la chaire est faible, celle-ci (l’expression, pas la chaire) a réussi à susciter ma curiosité.  Aussitôt lu, aussitôt acheté.  Voilà donc que j’ouvre la première de trois.

Ici le vin n’a pas été carafé.  Les arômes que nous transmets le vin sont sur les fruits noirs, principalement les mûres s’ajoute également des notes de cuir et d’épices fines.  L’attaque en bouche est puissante tout comme ses tanins mais sans être agressant.  Tout le contraire même.  La texture du vin est délicate, tout en finesse.  Du vrai velours.  Un très beau vin.  91 pts.  Et pour l’expression « un Bandol bourguignon » alors là, je plussoie.  

Merci ++ pour ton cr Pierre ! Moi je trippe sur les crs, mais ce qui me fait encore plus tripper, c'est plusieurs crs (avis) sur un même vin !

Nous avons tous des conseillers chouchous, moi j’en avais 3. Parmi ceux-ci, il y avait Luc Soucy. À sa retraite, Luc a créé l’agence d’importations Mondovino. La SAQ a reçu son petit italien La Ciarliana Rosso di Montepulciano 2019 à 22.50$ composé de 80% de Prugnolo gentile (sangiovese). J’ai ouvert un bouteille hier, c’est vraiment bon pour le prix. Full cerise confite. La bouche est ronde, doucereuse mais elle offre une jolie acidité. Finale un peu chaude. Beaucoup de plaisir à petit prix!

Les Brouillards 2017, Volnay 1er cru, Georges Glantenay, 95$.

En carafe 3 heures. Robe d'un genre de rubis-pêche-fuschia brillante, limpide et moyennement soutenue. Bouquet puissant, qui n'y va pas de main morte mais qui fait pinot de haute voltige et crissement jeune: fumée ou cendres volcaniques , caramel ou bois, épices ou fleurs séchées, tout ça sous densité de baies rouges fraîches, et ça pinote !

En bouche, bang, vlan dans les dents ! Avec finesse...Que c'est bon et dodu ! Entrée franche, texture de soie pure qui caresse la langue, fruité superbement rouge et frais et opulent et un brin sucré qui prend avec grâce toute la place qui lui revient sur une tension des plus bienfaisantes. La finale s'éternise et en rajoute en grâce avec de beaux amers et un arrière-goût de caramel que j'apprécie peu normalement mais qui ici me fait saliver. Beaucoup beaucoup de matière pour ce Volnay sous la barre, mais de justesse, des 100$. Quel vin ! Ça flirte avec le grand... selon mes goûts bien entendu.

Lendemain: idem robe, bouquet terni un brin (pointe oxydative ?), ça se poursuit en une bouche où le vin est moins exubérant que la veille, bon ça va me demander de prendre le temps de bien re-déguster. Bouquet: plus de fumée ni de caramel, épices oui avec fruité rouge frais, pointe désagréable de carton mouillé que je traduirais par pointe oxydative ou bouillon en poudre...En gros le premier nez inquiète et le deuxième est pas pire.

En bouche, pas de vlan dans les dents que c'est bon mais entrée franche sur texture plus légère soumise à une tension plus criante et suivie d'un fruité moins opulent, plus austère. La finale est longue, sur des amers descendus de classe (ça arrache un peu) et une tension rebelle. Bref encore beaucoup de caractère, mais j'ai pas l'impression de boire le même vin qu'hier ! Je vais mettre ça sur le dos d'un début d'oxydation ou comme on dit en bon québécois: je pense qu'y'a d'la misère à tougher la run !

Ce genre de cr va pas t'aider à te faire une tête sur Georges, Fabien !

Clos des Papes Châteauneuf-du-Pape 2006
Après deux heures d’ouverture, laissé sur le comptoir, il est pleinement épanoui.
Nez de viande grillée, garrigue.
Il a cette texture veloutée magnifique, une chair pulpeuse, bien épicée, d’une maîtrise exceptionnelle. C’est riche mais pas trop, rien ne dépasse, bien long et savoureux. Bel équilibre et typicité. 93 pts

Château Montus Madiran Cuvée Prestige 2001
Un vestige en cave qui me rappelle bien des souvenirs.
Nez de fruit noir, crayon feutre et goudron. Bouche ronde et veloutée, encore puissante bien que les tanins soient fondus. Austère, c’est un bon compagnon de table (canard, un accord classique), de bonne longueur, mais qui manque de charme. La finale minérale intrigante rachète un peu la déception relative. Chose certaine, rien ne presse, il est encore bien en forme. 89-90 pts

Saumur Brézé 2009, Domaine Guiberteau
Wow! Vin lumineux, très ouvert au nez, laser en bouche, avec une certaine amplitude, mais surtout une harmonie et une classe difficilement "accotable". Mélange d'arômes marins, de safran, de champignons, de croustade de pommes/poires, de thé... Clairement sur son X! Grand vin. Un des meilleurs chenins blancs que j'ai bu.

C'était mon CR du vin, bu en décembre dernier. Ma dernière bouteille, bue ce week-end, était identique à mes souvenirs. Le chenin sec, après 10 ans, c'est risqué (oxydation), mais la récompense peut être très grande!

J'aime beaucoup ce producteur, dans les deux couleurs.

Alain Roy a écrit:Les Brouillards 2017, Volnay 1er cru, Georges Glantenay, 95$.

En carafe 3 heures. Robe d'un genre de rubis-pêche-fuschia brillante, limpide et moyennement soutenue. Bouquet puissant, qui n'y va pas de main morte mais qui fait pinot de haute voltige et crissement jeune: fumée ou cendres volcaniques , caramel ou bois, épices ou fleurs séchées, tout ça sous densité de baies rouges fraîches, et ça pinote !

En bouche, bang, vlan dans les dents ! Avec finesse...Que c'est bon et dodu ! Entrée franche, texture de soie pure qui caresse la langue, fruité superbement rouge et frais et opulent et un brin sucré qui prend avec grâce toute la place qui lui revient sur une tension des plus bienfaisantes. La finale s'éternise et en rajoute en grâce avec de beaux amers et un arrière-goût de caramel que j'apprécie peu normalement mais qui ici me fait saliver. Beaucoup beaucoup de matière pour ce Volnay sous la barre, mais de justesse, des 100$. Quel vin ! Ça flirte avec le grand... selon mes goûts bien entendu.

Lendemain: idem robe, bouquet terni un brin (pointe oxydative ?), ça se poursuit en une bouche où le vin est moins exubérant que la veille, bon ça va me demander de prendre le temps de bien re-déguster. Bouquet: plus de fumée ni de caramel, épices oui avec fruité rouge frais, pointe désagréable de carton mouillé que je traduirais par pointe oxydative ou bouillon en poudre...En gros le premier nez inquiète et le deuxième est pas pire.

En bouche, pas de vlan dans les dents que c'est bon mais entrée franche sur texture plus légère soumise à une tension plus criante et suivie d'un fruité moins opulent, plus austère. La finale est longue, sur des amers descendus de classe (ça arrache un peu) et une tension rebelle. Bref encore beaucoup de caractère, mais j'ai pas l'impression de boire le même vin qu'hier ! Je vais mettre ça sur le dos d'un début d'oxydation ou comme on dit en bon québécois: je pense qu'y'a d'la misère à tougher la run !

Ce genre de cr va pas t'aider à te faire une tête sur Georges, Fabien !

Un gros merci Alain pour ce BEAU CR (encore)
J'aime bien tes CR, tu me fais marrer avec tes expressions et tes points de repères.
A te lire cela me donne envie de me gâter, de l'encaver quelques temps et d'y gouter en verticale !

Domaine du Collier Saumur La Charpentrie 2015
Il crie chenin et rapidement je mentionne le producteur Collier puis par approximation et chance j’ai eu le millésime. Un très rare call parfait! C’est frais, gourmand et profond, délicieux avec ces nuances de pommes. 92 pts

Vincent Dauvissat (René & Vincent) Chablis 1er Cru Séchet 2011
Aérien et fin, c’est épicé, chablisien. Délicieux! Prêt et en pleine forme. 92 pts

Domaine Armand Rousseau Père et Fils Gevrey-Chambertin 2014
Une couleur pâle, nez floral délicat. C’est léger, fin, doucement épicé. Délicieux, mais ça manque de matière et longueur. Tanins fondus, il est prêt. 89 pts

[quote="Fabien Rosiau"
Un gros merci Alain pour ce BEAU CR  (encore)
J'aime bien tes CR, tu me fais marrer avec tes expressions et tes points de repères.
A te lire cela me donne envie de me gâter, de l'encaver quelques temps et d'y gouter en verticale ![/quote]

Avec plaisir Fabien !

Un grand seigneur italien de la cave du Latini...

Giuseppe Quintarelli Amarone della Valpolicella Classico Superiore Riserva 1990
Nez somptueux, dates, mûres, mélasse. Texture veloutée, doucement sucrée en attaque, exquise, aérienne, alors que la finale étonne en ne montrant aucun sucre, mais une amertume agréable rappelant un peu les amandes. Un vin de méditation, séveux, dense, profond et long. Unique. 96 pts

Sylvain Morey Chassagne-Montrachet 1er Cru Les Caillerets 2014
Très discret au nez et en bouche. La texture est veloutée mais le vin très peu expressif, un peu trop boisé il me semble. On l’a laissé de côté et il était meilleur après une heure de carafe. À revoir dans deux ou trois ans, sinon donner beaucoup d'air. 90 (?) pts

Domaine Trapet (Jean et Jean-Louis) Chambertin 2003
Nez suave, floral avec une confiture de petits fruits rouges (fraises des champs). La bouche est magnifique: aérienne, bien fruitée. Petite amertume en finale, qui rappelle la colonne vertébrale de ce grand terroir. Magnifique!! 95 pts

Clos Rougeard (Foucault) Saumur-Champigny Le Bourg 2008
Domaine reconnu au premier nez. Poivron (plus vert que rouge donc millésime moyen). Un vin sérieux, velouté et droit. Savoureux, séveux et d’une belle profondeur. 93 pts