Semaine du 12 septembre 2021

Duel super trippant en aveugle complet pour neveu et semi-aveugle pour moi:

Le grand Clos 2009, Saumur-Champigny, Château Villeneuve, 40$ en 2013

versus le fameux...

Clos Rougeard 2009, Saumur-Champigny, 80$ en 2015


Deux robes grenat brillantes, d'allures jeunes, soutenues, à peine tuilées au pourtour, Villeneuve un peu plus foncé.

Clos Rougeard: sans le savoir bien sûr, je débute par lui. Bouquet puissant, parfumé, il y a de la branche, bien fruité rouge/noir frais, plein d'épices (poivre entre autres), un peu de bouze, d'allure de jeunot. Bouche aérienne, de velours. Ça flotte, ça caresse, c'est délicat et doux, bien fruité frais, chic avec de petits amers et une tension idéale. Finale longue qui rajoute un brin d'austérité, somme toute corsé quoi que fin. C'est très bon sur le coup mais en goûtant l'autre par la suite ça relativise, et le rabaisse un peu...

Le Grand Clos de Villeneuve: Bouquet typique cab franc pour moi, c'est-à-dire branche et poivron, avec fruits rouges confits, le tout dans la subtilité. Première gorgée: menum...Texture plus grasse, c'est plus gourmand et plus près d'une confitures de fraises, ce qui m'a fait penser, avec tous ces crs de Rougeard que j'ai lu où ça revient (les confitures de fraises), que c'est celui-là le Rougeard. Un vin de fine gourmandise, friendly, avec une finale plus courte par contre. Mais plus j'en bois plus il se démarque de l'autre par sa finesse et sa sensualité. Un superbe cab franc fondu, harmonieux, savoureux. Mon préféré avec une bonne marge mais Rougeard était très beau aussi.


J'ai attendu que neveu ait fini de déguster et choisi son préféré (qui fut le même que moi pour les mêmes raisons, finesse et sensualité) pour lui annoncer que parmi ces bouteilles il y en avait une encensée par la communauté vinicole internationale    et presque impossible à dégoter (pour le commun des mortels s'entend, je sais que Yves en a des tonnes ! ). On était certains les deux que notre favori était le Rougeard. Quand on a dévoilé, on est tombé sur le cul, on a ri comme des malades et on s'est dit qu'on doit rien connaître du vin !!!

il n'y a pas de grand vin, juste des grandes bouteilles...As-tu verifier si on etait une journee racine ou feuille lol
Comme dit un grand sage d'ici: La degustation a l'aveugle est une lecon d'humilité

Merci Alain pour l'expérimentation.

Pour préciser le Rougeard était 76$. Un prix très raisonnable à l'époque.

Très intéressant Alain comme expérience effectivement.  Merci du partage.  C’est aussi toujours une question de préférence individuelle par rapport à un style vs un autre mais ça remet aussi souvent certaines pendules à l’heure.

Neveu a fait goûter les restants le lendemain à deux jolies dames, et les deux ont préféré Villeneuve...4/4 !

L'Épervier 2016, La Clape, Château Pech Redon, 25$.

70% syrah 30% grenache. En carafe une heure. Grenat forte tendance violacée, brillance, et c'est pas loin d'être opaque. Beau bouquet riche mais peu complexe, sur les confitures de fruits noirs/rouges sans plus, peut-être quelques fleurs !

En bouche c'est une autre histoire ! Il s'exhibe davantage. Attaque un peu molle mais qui présente une texture dodue aguichante. Ce qui suit est full générosité de fruits noirs cuits proches du bleuet, un brin sucrés mais pas si fins. La finale rajoute des amers solides et une astringence importante. Ma bouche s'assèche mais en même temps salive. Pour le prix y'a d'la matière y'a pas à redire, mais va falloir qu'il s'affine avec le temps sinon ça aura été qu'un pétard mouillé ! Mais mais mais, il s'avère un excellent compagnon de bouffe avec un foie de veau à l'Anglaise et frites maison.

Lendemain: même robe effrontément jeune. Bouquet explosif sur les fruits confits. S'est nettement assagi durant la nuit, passant de jab au menton à caresse gourmande ! Excellent.

Alain Roy a écrit:L'Épervier 2016, La Clape, Château Pech Redon, 25$.

70% syrah 30% grenache. En carafe une heure. Grenat forte tendance violacée, brillance, et c'est pas loin d'être opaque. Beau bouquet riche mais peu complexe, sur les confitures de fruits noirs/rouges sans plus, peut-être quelques fleurs !

En bouche c'est une autre histoire ! Il s'exhibe davantage. Attaque un peu molle mais qui présente une texture dodue aguichante. Ce qui suit est full générosité de fruits noirs cuits proches du bleuet, un brin sucrés mais pas si fins. La finale rajoute des amers solides et une astringence importante. Ma bouche s'assèche mais en même temps salive. Pour le prix y'a d'la matière y'a pas à redire, mais va falloir qu'il s'affine avec le temps sinon ça aura été qu'un pétard mouillé ! Mais mais mais, il s'avère un excellent compagnon de bouffe avec un foie de veau à l'Anglaise et frites maison.

Lendemain: même robe effrontément jeune. Bouquet explosif sur les fruits confits. S'est nettement assagi durant la nuit, passant de jab au menton à caresse gourmande ! Excellent.

J'ai aussi beaucoup aimé cet Épervier. La cuvée Les Cades (en i.p.) vaut également le détour.

Deux Grands vins hier soir en belle compagnie, qui quoique nous en reconnaissions la parenté étaient différents au départ, puis ils se sont rejoints au sommet vers les derniers verres:

Château Grillet 2016, à Condrieu, 500$: bouquet subtil mais quel élégance. Texture, fruité, amers, finale d'ange. Une soprano qui émeut.

Coteau du Vernon 2014, Condrieu, G.Vernay, 150$: bouquet subtil, floral, quel élégance. Texture, fruité, amers, finale d'ange. Un ténor qui émeut.

Le favori, selon que l'on aime les vins féminins ou masculins...

Alain Roy a écrit:Deux Grands vins hier soir en belle compagnie, qui quoique nous en reconnaissions la parenté étaient différents au départ, puis ils se sont rejoints au sommet vers les derniers verres:

Château Grillet 2016, Condrieu, 500$: bouquet subtil mais quel élégance. Texture, fruité, amers, finale d'ange. Une soprano qui émeut.

Chateau Grillet a droit a sa propre appellation donc n'est pas un Condrieu meme si ce terroir est enclavé dans Condrieu...

Je sais pas si tu avais fait tes recherches mais selon The Wines of the Northern Rhone de John Livingstone-Learmonth, Chateau Grillet est different de Condrieu et le seul Condrieu qui s'en approche est George Vernay Coteau de Vernon... Dans le mille....lol

Alain Roy a écrit:Deux Grands vins hier soir en belle compagnie, qui quoique nous en reconnaissions la parenté étaient différents au départ, puis ils se sont rejoints au sommet vers les derniers verres:

Château Grillet 2016, Condrieu, 500$: bouquet subtil mais quel élégance. Texture, fruité, amers, finale d'ange. Une soprano qui émeut.

Coteau du Vernon 2014, Condrieu, G.Vernay, 150$: bouquet subtil, floral, quel élégance. Texture, fruité, amers, finale d'ange. Un ténor qui émeut.

Le favori, selon que l'on aime les vins féminins ou masculins...

Pour le prix ça valait l'expérience? Je n'ai pas dégusté Grillet depuis le changement de style... et de prix... Je suis curieux par contre, l'ancien style ne m'a jamais convaincu, mais j'ai beaucoup de difficulté avec le Viognier en général.

"Pour le prix ça valait l'expérience?"

Absolument pas !!! C'est crissement trop cher !
C'est le genre de truc que je fais que je trouve déraisonnable...mais que je dois faire au moins une fois. Tout ne s'explique pas !

Château grillet est rendu 500$?! Je l’avais raté celle-là…

Domaine Fourrier Bourgogne 2019
Ouvert en PNP. L’attaque initiale a des notes un peu natures et funky mais ça se dissipe rapidement. Le vin est rond, de style un peu moderne en ce moment avec des notes boisées, ce qui s’atténue un peu en cours de soirée mais ça demeure jeune. Le vin change beaucoup en cours d’aération pendant la soirée, devenant davantage complexe sur des beaux arômes de cerise rouge.  La finale est intéressante, sur les épices douces.  Un vin de plénitude plutôt que de finesse. Je pense qu’il mérite qu’on l’attende un peu pour le boire à son meilleur.

Thierry Allemand Cornas Reynard 2011
Nez de cerises rouges, un peu banal à l’ouverture, il développe de jolies nuances florales par la suite. Magnifique texture et fraîcheur, les tanins sont fondus et le vin est à pleine maturité. La finesse du vin est émouvante, c’est très délicat, tout en dentelle. Pas le plus complexe au niveau aromatique, mais il a une dimension minérale fascinante. Un grand vin. 94 pts

Chateau-Grillet n'est pas un Condrieu, c'est une appellation à part entière...

La Doriane 2018, Condrieu, Guigal, 140$.

En carafe 2 heures. Bel or brillant, comme de la dorure sur une oeuvre d'art. Bouquet subtil, peu fruité, sur la minéralité et quelques caoutchous. Wow, en bouche c'est un autre monde, angélique, qui s'offre à nous ! Entrée franche sur texture fondue supportant un fruité gourmand, sucré, le tout sur une tension qui rehausse et des amers solides mais nobles. La finale imprègne tout le palais et s'éternise avec sensations d'amers nobles persistants. C'est vif et tendre à la fois, fougueux mais touchant, rond, parfumé et bellement original. Les invités ont tous beaucoup aimé.

Chambertin Clos de Bèze 2009, Drouhin-Laroze, 150$ en 2012.

Robe d'allure fort jeune, d'un rubis brillant très peu soutenu. Superbe bouquet pinotant allègrement. Fraîcheur, classe extrême, pas si complexe ni profond mais j'en ai rien à faire il m'envoûte. En bouche ça suit, wow, c'est beau, attendrissant, fin, pur comme juste un nectar de petites baies rouges fraîches. Une ballerine qui flotte...Mais il y a comme une attente frustrée face à ce grand terroir, on s'attendait à plus de-je-ne-sais-quoi.

Chambertin Clos de Bèze 1999, L.Jadot, 170$ en 2002.

Robe moins brillante, peu soutenue et un brin brouille, lui on voit que c'est plus vieux à cause de la tuile au collet et de ses reflets ternes. Bouquet inquiétant sans que je ne soupçonne aucun défaut, un bouquet "tombé" comme dit un invité. Peu fruité mais bien sous-boisé ! En bouche, les amateurs de tertiaire seraient ravis, ce qui n'est pas mon cas. Encore vivant certes, mais fané comme dans jadis belle fleur vivante, maintenant belle fleur fanée. Ça se boit mais c'est austère et m'apporte peu de plaisir. J'aime pas les feuilles mortes. Nettement en déclin. Sentiments partagés par les invités.

Ces bouteilles issues d'un grand terroir nous ont laissés sur notre faim.
Le blanc a carrément survolé les rouges.

Merci Alain pour tes CRs.

Vincent Messier-Lemoyne a écrit:Merci Alain pour tes CRs.

+1

Ma dernière de sept et la seule que j'ai fait vieillir.

Domaine de Villeneuve Châteauneuf-du-Pape Les Vieilles Vignes 2010
Nez charmeur de confiture et de garrigue. Bouche large et ample, avec un profil aussi épicé que fruité à ce stade, il a digéré le gras de jeunesse qui en faisait une bombe de fruit. Un vin généreux et gourmand. Il fait 15% d’alcool, mais on le sent très peu, grâce au fruit et à la fraîcheur typique de ce millésime béni. Un vin à maturité, délicieux. La longueur moyenne l’empêche d’obtenir un ou deux points de plus. 92 pts

Un grand vin servi à l'aveugle cette semaine.
Un vin déjà dégusté à quelques reprises lors d'événement à 12 personnes et +.
Un vin que tu ne penses jamais avoir la chance de déguster à 4 personnes.

La robe est jaune or.
Le bouquet est floral et de fruits à chair blanche mûre mais aussi jaune comme la pêche. Le temps lui apporte une touche de miel et de fines épices. Sa robe et son nez lui confère un certain âge mais rien de vieux ni de botrytisé.
La bouche est ronde avec un gras fin et frais.
Ensemble sphérique mais surtout vaporeux et délicat.
La longueur est telle qu'elle nous fait tous sourire.
Un vin qui tire les commissures labiales vers le haut ou qui fait relever les paupières.
L'évolution apporte un peu plus de gras mais la tesion vaporeuse au palais demeure jouissante.
20/20 et au dévoilement le bonheur est palpable.
J'étais sur Bienvenues -Bâtard de Leflaive 2010, Vincent sur Chevalier-Montrachet 2007 PYCM et Natacha sur un grand vin de Chassagne. Nous étions tout proche.....et tout loin.

Montrachet 2004, Domaine de La Romanée-Conti.

Je me souviens très bien l'avoir dégusté chez toi il y a plusieurs années et il avait été le vin de la soirée, bien content de voir qu'il évolue avec autant de panache!

Aujourd'hui, une autre étape de vie a été franchie.  Ça mérite de la souligner avec une bouteille digne de mention.  Ces derniers jours, l'inventaire a été scruté à la loupe à multiples reprises.  Le choix s'est arrêté sur un Vosne Romanée 1er Cru Clos des Réas 2005 du Domaine Michel Gros.  Grand producteur, grande cuvée et grand millésime, combinaison parfaite pour un plaisir assuré.  Beau mariage avec la bavette de boeuf du Beau Mont (cuisine signée Toqué).



La robe n’a pas vraiment de signe d’évolution.  Le nez, d’une grande puissance, nous renvoi des notes de noyaux de cerises, de fumée, de terre et d’épices fines.

Un vin opulent d’une densité importante et en même temps d’une élégance et d’une finesse assumées est appuyée par une acidité contrôlée.  La finale est intense et d’une longueur qui nous fait apprécier le vin de longues minutes.  Pas de presse à l’attendre.  93 pts.  Depuis mars 2020, j’ai ouvert peu de bouteilles de cette envergure.  Ça fait du bien en chr…

Kumeu River Chardonnay Estate 2019

Un classique que je revisite toujours avec plaisir, un vin entre Beaune et Chablis mais une touche de Nouveau monde, toujours assez corpulent et avec un boisé bien intégré tout en gardant fraîcheur et acidité. On peut seulement lui reprocher une complexité limitée et une finale un peu fluide. 91

Ludwig Desjardins a écrit:Kumeu River Chardonnay Estate 2019

Un classique que je revisite toujours avec plaisir, un vin entre Beaune et Chablis mais une touche de Nouveau monde, toujours assez corpulent et avec un boisé bien intégré tout en gardant fraîcheur et acidité. On peut seulement lui reprocher une complexité limitée et une finale un peu fluide. 91

Est-ce que tu as deja gouté aux autres cuvées et si oui, est-ce que la difference de prix est justifiée selon toi?

Vincent Messier-Lemoyne a écrit:Merci Alain pour tes CRs.

Petite semaine de vacances permet d'ouvrir plus de bouteilles !