Semaine du 1er avril

Je goûte ce soir au Château Villeneuve, Saumur Champigny 2007. La robe est rubis opaque. Le nez présente des arômes de cassis, de mûre, de thé, de menthe, d'abricot et de jus de légume. Ça a l'air bizarre comme ça et ce n'est sans doute pas pour tout le monde, mais c'est assez plaisant pour moi. La bouche est concentrée et veloutée, avec de la tenue et une belle longueur. Vin étonnant pour 19.75$ si vous aimez les Bordeaux et avez une certaine tolérance pour le cabernet franc exacerbé (i.e poivron, jus de légume, etc.); c'est un vin d'une qualité de texture et d'une complexité assez rare à ce prix. À prendre avec une viande rouge.

Pour sa dernière capsule marsienne, Aurélia goûte le saumur 2007 de Guiberteau: http://busurleweb.com/2010/03/les-vins-sont-verts/

Un vin qui semble posséder les même vertus que celles dont parle Franz.

semaine du 1er avril Franz? il devait être bon ce Saumur Champigny!

C'est un poisson d'avril en avance

Franz-E. Schürch a écrit:Je goûte ce soir au Château Villeneuve, Saumur Champigny 2007. La robe est rubis opaque. Le nez présente des arômes de cassis, de mûre, de thé, de menthe, d'abricot et de jus de légume. Ça a l'air bizarre comme ça et ce n'est sans doute pas pour tout le monde, mais c'est assez plaisant pour moi. La bouche est concentrée et veloutée, avec de la tenue et une belle longueur. Vin étonnant pour 19.75$ si vous aimez les Bordeaux et avez une certaine tolérance pour le cabernet franc exacerbé (i.e poivron, jus de légume, etc.); c'est un vin d'une qualité de texture et d'une complexité assez rare à ce prix. À prendre avec une viande rouge.

J'ai bu ce vin il y a deux semaines et je ne peux que renchérir. Moins concentré et riche que le 2005 mais plus digeste et d'une fraîcheur irréprochable, on termine la bouteille le temps de le dire...

Henri Bonneau, Marie Beurrier 2003,

De première impression, cette cuvée me rappelle énormément la bouteille de Célestin 1998 bu il y a quelques années déjà. Un vin intensément aromatique, beaucoup de fruits rouges, légère touche de prunes très mures, frais, tannique, grains fins, finale très longue, sur un canard laqué, ce vin fut un accompagnement parfait!!!

cool vin et avatar Fred, c'est Jimmy Page?!

Avec les copains jeudi soir au resto Apollo, en ordre de service :

1-) Domaine du Closel 1994 - Savannières, robe très ocre, on dirait un vin touché par l'oxydation. Floral et miel avec une certaine touche de sucre résiduel, gras et doté d'une bonne acidité ... encore.

2-) Domaine Bonville, Champagne Blanc de blanc, cuvée Prestige, le vin est élégant, frais, belle attaque, douceur en bouche.

3-) Domaine Gérard Boulay, Sancerre Rouge 2000, un vin produit qu'en de petites quantités, ça pinotte beaucoup plus que le vin suivant avec ses notes de fraises compotées. Le vin est gras, dense et suave. Très belle bouteile.

4-) Domaine Edmond Vatan, Sancerre Rouge 2000, un vin produite encore plus en petites quantités, rareté assurément. La robe est plus évoluée que le vin précédent. J'aime beaucoup son nez et jamais j'aurais annoncé "Pinot noir". Ses aromes sont très floral, violette, caoutchouc, fraises. La bouche est soyeuses avec un creux en milieu de bouche. Belle longueur malgré sa minceur. Une belle découverte. J'en redemande.

5-) Château Bel Air-Marquis d'Aligre 1996 un margaux typique avec son élégance, sa fraicheur. Pas le vin le plus important en terme de matière mais faut avouer qu'il est maintenant agé de 14 ans. Le fruité, quoique toujours présent s'estompe rapidement pour se diriger vers des tanins fondus. Bonne longueur.

6-) Château Grand-Puy Lacoste 1985, un vin pas "net" avec un nez léger de bouchon et de brett prononcé. J'aurais beaucoup aimé goûter ce vin que j'apprécie grandement lors de ses réussites comme peut l'être le 85, meilleur que le 95 qu'on me dit ce qui n'est pas rien.

7-) Domaine Bernard Baudry - Les Grezeaux 1996, si tous les cabernet franc peuvent vieillir comme ce dernier alors j'engrangerais plusieurs rouges de la Loire. J'espère que mes Alliet et Joguet vont grandir comme cette belle bouteille de Baudry. J'avais visité ce domaine en 2008, le fils m'avait fait faire le tour de la maison et je conserve de beaux souvenirs de cet endroit. La matière de cette cuvée est toujours bien importante mais c'est enveloppant et tout en douceur. Le vin persiste en bouche encore longtemps après l'avoir bu.

8-) Dalwhinnie Moonambel Shiraz 2004. Un vin qui fait très contraste avec les autres servis précédamant. Il ne cache pas vraiment son origine avec son élevage pas terminé encore malgré qu'il ait 6 ans. Très petit producteur, ce qui n'est pas familier en Australie, j'avais connu celui-ci sur place et c'est pour encorager que j'avais acheté sa cuvée de Shiraz lors d'un courriel vinicole l'année dernière. Malgré son côté surextrait le vin demeure bien fait et le tout réussira certainement à bien s'intégrer au cours des prochaines années. Il m'en reste une autre pour dans 5-6 ans.

Excellent CR Pierre....merci! Je n'ai pas encore ouvert de Sancerre rouge Boulay 2000....ça ne devrait pas tarder!
Il devait y avoir Dan Gauthier derrière quelques offrandes tout comme, peut-être, un encanteur/chevalier célèbre?

Bel Air Marquis d'Aligre semble vous avoir déçu?

Directement de Floride, acheté chez ABC pour des broutilles:

Clos Floridène graves 2007: nez exotique (ananas, papaye), sur fond fumé et quelques notes d'élevage. La bouche est grasse pour du sauvignon, ample, mais sans lourdeur. L'ensemble conserve une belle pureté et une tension certaine. Longueur moyenne sur des notes de fruits jaunes. Très bien.

Michel Therrien a écrit:
Bel Air Marquis d'Aligre semble vous avoir déçu?

Non, pas déçu. C'est un vin en dentelle, féminin, rafiné. Peut être est-ce dû à cela quand j'écris que le vin manque un brin de matière. Ça demeure un vin que j'ai bien apprécié.

p.s. eh oui ! Dan était présent ... et en feu aussi

Des vins inusités qui sont regroupés lors d'un repas donnent lieu à une expérience enrichissante au dégustateur cherchant à apprendre. Ainsi un Domaine du Closel Savennières 1994, eh oui la petite cuvée, révèle que même dans un millésime moyen ces petits vins autrefois mis de côté peuvent donner leur lot de plaisir. C'est toutefois la seconde contribution de Daniel Gauthier qui m'a impressionnée : le Domaine Bonville Champagne Blanc de blanc Grand Cru Prestige, vin d'apéro parfait dont la bulle est abondante et délicate à la fois, un vin avec une précision fruitée qui m'est apparue très belle.

Le match des pinots ligériens mettait côte à côte deux vins fort différents : Domaine Gérard Boulay Sancerre Rouge 2000 et Domaine Edmond Vatan, Sancerre Rouge 2000. Si l'histoire derrière le premier n'est pas apocryphe (on dit que le vin a été mis en bouteille au cours des 2 dernières années!) on peut être sidéré de voir parfaitement intacte la qualité aromatique d'un pinot sancerrois. C'est un vin bien fait, mais pas très original m'a-t-il semblé surtout à la lumière du suivant... et puis il lui manque de la longueur à mon avis. Contraste le plus parfait avec ce Vatan que j'aurais placé au Piedmont s'il eût été servi à l'aveugle : nez un peu animal, ferrugineux à l'ouverture, de plus en plus de fruit par la suite. La bouche est mince, mince, mince mais telle une miniature les détails sont impressionnants si l'on se creuse un peu la tête et les papilles. Rarement vu un vin aussi long étant donné sa carrure réduite. Un bijou d'originalité.

Pour le Château Bel Air-Marquis d'Aligre Margaux 1996 je ne suis pas vraiment d'accord pour dire que c'est "typique" pour au moins deux raisons : (1) les tentatives à l'aveugle ont révélé tout sauf une typicité certaine (2) le château n'a que peu à voir avec l'oenologie moderne derrière l'ensemble de la production bordelaise (ceci n'est pas négatif pour Bel Air... ni pour Bordeaux d'ailleurs, mais ça c'est un débat perdu sur ce forum).
Le 1996 ne révèle pas la densité des plus beaux millésimes de la propriété, mais le bouquet sans cesse tournoyant, la grande qualité naturelle du vin à la dégustation traduisant une approche presque biblique de la vinification, font de la dégustation de ce vin hors norme un réel plaisir.

Château Grand-Puy Lacoste 1985 était à notre grand dam bouchonné, loin des si belles expériences relatées par Yves avec d'autres quilles. Dommage, j'ai toujours eu un faible pour les 1985... injustement enterrés par les massifs 1986.

Domaine Bernard Baudry Chinon Les Grezeaux 1996 Une autre surprise de Daniel, pas l'ombre d'une ride à 14 ans, contrairement au Bel Air dont il n'a par contre pas la profondeur aromatique, un vin qui devait être costaud en jeunesse. Je regrette de ne pas avoir mis de côté des 2005. A ce prix, que de plaisir.

Dalwhinnie Moonambel Shiraz Pyrenees 2004 un peu comme un chien dans un jeu de quilles, il était clair au premier nez que ce vin aurait de la difficulté à l'imposer après ses prédécesseurs. Pourtant avec 13.8% d'alcool, une acidité soutenant bien le vin et une densité contrôlée, une masse tannique juste, on ne joue pas ici dans le registre du big wine et sa qualité première est d'avoir été bien vinifié. Mais est-ce que le vin se révèle assez captivant pour en caler une bouteille à deux? Pas sûr.

2007 Catherine et Claude Maréchal Chorey-les-Beaune
Première de six bouteilles, bue mercredi dernier en relaxant devant le hockey. Le nez me semble plus dense, plus profond, que les millésimes précédents, sans être des plus complexes à ce stade-ci de sa vie. Un amalgame de fruits rouges domine. En bouche, le millésime se fait sentir, avec une matière un peu moins structurée que le 2005 ou le 2006, mais appuyée par une juste dose d’acidité. À mon avis, ce vin semble avoir le potentiel pour évoluer positivement en 6 à 12 mois, réclusion nécessaire pour qu’il offre le fruité croquant et joufflu qu’on aime tant dans ce cru, millésime après millésime. Un bel achat.

2002 Markham Cabernet Sauvignon
Deuxième et dernière bouteille de ce vin. Beau nez parfumé, précis, offrant fruits rouges et noirs entremêlés, pain grillé, caramel, mûres sauvages et quelques notes de torréfaction. La bouche est très suave, souple, aux tannins fondus, et regorge encore de fruits. Aucune presse à le boire, pour ceux qui en ont en cave. 89-90

Olivier Collin a écrit:Dalwhinnie Moonambel Shiraz Pyrenees 2004Mais est-ce que le vin se révèle assez captivant pour en caler une bouteille à deux? Pas sûr.

Pour moi c'est une certitude : Non. Mais j'ose esprérer, naivement, le contraire dans quelques années.

Merci pour ce généreux CR de votre souper pour le moins éclectique!

Olivier Collin a écrit:(2) le château n'a que peu à voir avec l'oenologie moderne derrière l'ensemble de la production bordelaise (ceci n'est pas négatif pour Bel Air... ni pour Bordeaux d'ailleurs, mais ça c'est un débat perdu sur ce forum).

Puis-je, par pure curiosité, te demander pourquoi?

Vincent, c'est tout simplement par manque de diversité d'opinion dans ce que je lis ici à propos de Bordeaux depuis des mois qui me porte à penser cela. L'ironie souvent exprimée envers le bordelais, l'affirmation lue et relue voulant que Bordeaux ne soit plus intéressant à engranger en cave, l'influence trop grande de Parker et sa barrique, la croissance indue des châteaux, la trop grande influence des oenologues, le vin de Bordeaux comme un soit-disant vin de marque (donc Ausone, Lafleur, pas de terroir, n'est-ce pas? Ah oui, excusez-moi, les moines cisterciens n'y ont pas minutieusement délimité les parcelles il y a des siècles) etc, etc... toutes ces choses témoignant d'une simplification à outrance me laissent penser, peut-être à tort, que le débat est clos d'avance.

Une chose qui me sidère : dans la plupart des domaines d'activité humaine, une plus grande connaissance amenée par des années d'expériences voire d'étude mène les individus à adopter des positions plus ouvertes, nuancées, appréciant de plus en plus la diversité des réussites dans le domaine. Or dans le vin, on constate souvent une tendance contraire : une sur-spécialisation du discours dans des régions fétiches, une critique souvent injuste face à ce qui déséquilibre et, surtout, l'oubli que dans une rencontre entre un être et un vin qui a été élaboré avec soin, l'absence de magie est très certainement tout autant imputable au dégustateur qu'au vin.

Olivier, tu rejoins mes réflexions récentes.
Je suis à faire les bagages pour notre départ de Singapore vers Bali, alors je n'ai pas assez de temps pour écrire tout ce que j'aurais le goût d'écrire.

J'aimerais par contre relever ton propos concernant la sur-spécialisation suite à l'acquisition de connaissances. Je crois que c'est de notre temps aussi. Il y a les maniaques de iPod et autres bidules info, les maniaques de vinyles qui enterrent tout le reste avec des coqs noirs, etc.

En voyageant comme je le fais depuis 7 mois, on découvre sans trop d'efforts des régions vinicoles qui recèlent des vignobles palpitants, voir parfois magnifiques. Mais, ce que je retiens le plus, ce sont les gens qui les font avec passion et franchise. On le goûte la plupart du temps assez aisément dans le verre.

Ça m'a redonné le goût d'explorer, de redécouvrir certaines régions que j'avais mise de côté, souvent par paresse et parfois parce qu'enterré sous l'immensité de l'offre...

Si nous parlions plus souvent des vins réguliers, que nous buvons tous, ça enrichirait le forum et donnerait à d'autres le goût de continuer à explorer. C'est d'ailleurs ce que je compte faire au retour.

Autre point concernant la sur-spécialisation, c'est qu'avec le temps, les gens ont peur d'être déçus, surtout pour des vins qu'ils mettent en cave à grand coup de $$$. C'est sécurisant de faire des verticales, de connaître le producteur, de savoir à quoi s'attendre et de savoir ce que l'on attend. Je réalise que ce que je mets en cave est très différent de ce que je garde pour boire dans l'année. L'exploration se fait davantage à ce niveau, par pépèrisme peut-être, bien humblement.

J'adore quand tu brasses des idées Olivier.

Je vous quitte pour quitter pour Bali!

Martin

Olivier Collin a écrit:Vincent, c'est tout simplement par manque de diversité d'opinion dans ce que je lis ici à propos de Bordeaux depuis des mois qui me porte à penser cela. L'ironie souvent exprimée envers le bordelais, l'affirmation lue et relue voulant que Bordeaux ne soit plus intéressant à engranger en cave, l'influence trop grande de Parker et sa barrique, la croissance indue des châteaux, la trop grande influence des oenologues, le vin de Bordeaux comme un soit-disant vin de marque (donc Ausone, Lafleur, pas de terroir, n'est-ce pas? Ah oui, excusez-moi, les moines cisterciens n'y ont pas minutieusement délimité les parcelles il y a des siècles) etc, etc... toutes ces choses témoignant d'une simplification à outrance me laissent penser, peut-être à tort, que le débat est clos d'avance.

Une chose qui me sidère : dans la plupart des domaines d'activité humaine, une plus grande connaissance amenée par des années d'expériences voire d'étude mène les individus à adopter des positions plus ouvertes, nuancées, appréciant de plus en plus la diversité des réussites dans le domaine. Or dans le vin, on constate souvent une tendance contraire : une sur-spécialisation du discours dans des régions fétiches, une critique souvent injuste face à ce qui déséquilibre et, surtout, l'oubli que dans une rencontre entre un être et un vin qui a été élaboré avec soin, l'absence de magie est très certainement tout autant imputable au dégustateur qu'au vin.

!!!
[malheureusement], could not be more agreed...

Olivier, j’apprécie tes propos et ta grande franchise. Ce qui est véhiculé sur le forum, n’est que le reflet de ce que les gens qui écrivent veulent bien communiquer. En ce sens, c’est peut-être le petit nombre de gens qui interviennent régulièrement plutôt que leurs préférences personnelles qui est davantage responsable du phénomène que tu décries. La majorité des dégustations des derniers mois se sont centrées sur la Bourgogne, pour un paquet de facteurs – dont la venue de plusieurs producteurs de premier plan au Québec. Cela concorde également avec une période d’intense activité bourguignonne pour plusieurs des plus fréquents collaborateurs du forum – dont je suis.

Ton commentaire quant à la surspécialisation m’interpelle particulièrement, et je ne peux, qu’à regret, y acquiescer. Un des plus beaux textes que j’ai récemment lus sur le Bordelais était pourtant issu d’un Bourguignon (Pat Essa) et on a qu’à lire ce qu’il écrit sur son forum concernant les primeurs 2009 pour constater que cette courte vue ne nous afflige pas universellement.

Rien ne me ferait plus plaisir que de participer à un souper bordeaux en ta compagnie et de deviser sur un excellent bordeaux mature – plaisir que ma relative jeune cave ne peut malheureusement encore me procurer fréquemment. Mais faudrait bien revisiter ces 2000 ou 2003, pas vrai?

Olivier Collin a écrit:Vincent, c'est tout simplement par manque de diversité d'opinion dans ce que je lis ici à propos de Bordeaux depuis des mois qui me porte à penser cela. L'ironie souvent exprimée envers le bordelais, l'affirmation lue et relue voulant que Bordeaux ne soit plus intéressant à engranger en cave, l'influence trop grande de Parker et sa barrique, la croissance indue des châteaux, la trop grande influence des oenologues, le vin de Bordeaux comme un soit-disant vin de marque (donc Ausone, Lafleur, pas de terroir, n'est-ce pas? Ah oui, excusez-moi, les moines cisterciens n'y ont pas minutieusement délimité les parcelles il y a des siècles) etc, etc... toutes ces choses témoignant d'une simplification à outrance me laissent penser, peut-être à tort, que le débat est clos d'avance.

Ce phénomène n'est pas unique à ce site Olivier, tu peux lire les mêmes propos sur eBob et les sites Français. Or, malheureusement, il y a quand même beaucoup de vrai à mon avis dans certains des clichés que énumères. Les bordelais sont des génies du commerce, on l'a déjà dit, et le système de crus classés est en soi une hiérarchie de marques de commerces. Il me semble que tu soulignais toi même, avec raison il me semble, que le génie bordelais tient beaucoup à l'assemblage. Ceci n'exclue pas l'influence du terroir bien sûr mais les bordelais, par choix, ne mettent jamais l'emphase sur les lieux dits ou autres sélections parcellaires. Ils élaborent leurs vins et les commercialisent comme des marques, ne souhaitent pas que le consommateur s'attachent à une parcelle.

Par contre, je ne crois pas qu'il y ait beaucoup de gens ici qui soutiendraient sérieusement que Bordeaux ne soit plus intéressant à mettre en cave. Toutefois, force est de constater que les prix pratiqués depuis 15 ans ainsi qu'une certaine arrogance perçue mettent à rude épreuve l'amour traditionnel de l'amateur pour cette région.

Si ça peut te rassurer, je compte bien faire le plein de 2009 après avoir boudé 2006 à 2008. Car en achetant uniquement les millésimes du siècle, on s'assure d'avoir de grands vins de garde assez régulièrement

Bodegas Alejandro Fernández Ribera del Duero Tinto Pesquera Crianza 2001
Nez de figues, de fumée (genre canard fumé!), cuir, cerises et prunes.

La bouche montre un très bel équilibre, du fruit, avec une structure droite un peu austère, que j'associe habituellement au Médoc. La finale est longue, particulièrement pour un vin de ce prix, avec une légère astringence un brin rustique, mon seul bémol. Il lui reste du tanin, ce vin n'est qu'un adulte, loin d'un vieillard.

Admirable rapport q/p, comme d'habitude. Mais ne mentionner que ça ne lui rend pas justice car il est bien plus: un très bon Pesquera, prince de Ribera del Duero. Seules les grandes cuvées de la région beaucoup + chères lui portent ombrage. 90 pts

Domaine du Vieux Télégraphe Châteauneuf-du-Pape La Crau 1998
Superbe nez de garrigue. La bouche m'a semblé plus puissante et moins aboutie que les deux précédentes, moins prêt à boire. Plein et prometteur. 91+ pts

Je n'y comprends rien. Deux bouteilles prises depuis 6 mois m'avaient convaincu qu'il était prêt à boire (et superbe, 93-94 pts). C'est quand on croit connaître un vin qu'il s'arrange pour être différent, pour nous déstabiliser!

Excellent souper chez moi dimanche et une belle brochette de vins qui ont très bien performés!

Jacquart Champagne Brut Mosaïque Blanc de blanc 1999
Excellent champagne, belle mousse, équilibré, très vineux, assez jeune, brioché bien dosé, long. Il a monté d'environ 10$ depuis mon achat, mais ça reste tout de même un très bel achat pour un moment spécial. 17.5-18/20

Marina Cvetic Chardonnay Colline Teatine 2004
Couleur début or, nez intense, crème brûlée, fruits exotiques, fleurs blanches. Très bonne concentration en bouche, goûteux, bonne longueur. À mon avis, pas mal de ressemblance avec le chardo italien Cervaro. Très bien. 16.5-17/20

Malleolus Emilio Moro 2001
Assez foncé, pas vraiment d'évolution. Nez expressif et invitant, mûre/cerise, chêne, réglisse, un peu de fumé et d'épices orientales. Suit très bien en bouche, encore un peu serré, boisé de qualité, long, complet. M'apparaît au début de son plateau. Excellent accord avec carré d'agneau. Belle bouteille. 17.5/20

Joh. Jos. Prüm Wehlener Sonnenuhr Kabinett 2002
Encore bien pâle. Nez envoûtant, zest d'agrume, pétrole, abricot, légèrement épicé, un poil de costarde, annonce un vin liquoreux, mais ce n'est pas le cas en bouche. Oui, un certain sucré, mais bien dosé, frais, certaine minéralité, long. Excellent et probablement mon meilleur kabinett à ce jour. 17.5-18/20

Yanouk

Riesling Hugel Alsace 2007 , Code SAQ : 00918946

La robe du vin est d'un léger déroé. Le nez offre beaucoup dès l'ouverture de la bouteille, comme de la pomme verte, de l'agrume et un petit côté minéral. En bouche, le vin est droit, savoureux et long. Encore une fois la pomme verte et les agrumes domine ce côté droit légèrement minéral et mène le tout vers une longue finale. Un beau produit bien rafraichissant. Parfait pour l'été qui s'en vient...

Fait à partir de raisins achetés dans la région de Riquewihr. http://www.hugel.com/fr/hugel.php

Patrick