Chablis GC Les Clos 2017 - Domaine de l’Enclos

Chablis Grand Cru Les Clos 2017-Domaine de L’Enclos:
Parfois il est bon de déguster un vin mis en bouteille récemment pour comprendre ce que le viticulteur recherche dans l'équilibre de son vin. Observer le niveau de gaz, la touche de sulfite, la fraîcheur initiale de la matière, le caractère général du cru...en somme, observer la manière dont il est doté pour affronter le temps et déterminer sa possible longévité. J’aime cet exercice en situation qui oblige à une réflexion hypothético-déductive. Ce 2017 possède une robe or-vert qui d’emblée annonce qu’il a été récolté mûr sans excès. Le nez floral à souhait efface toute note résiduelle et simplificatrice qui signerait un élevage en fûts ou en cuve appuyé et libère de belles senteurs de verveine mêlées à une touche iodée subtile. Une bouche généreuse et svelte tapisse le palais avec beaucoup d’intensité , montrant ainsi une matière libérée non impactée par des sulfites réducteurs et amaigrissants. J’aime cette jeunesse de forme qui annonce me beau Chablis de demain, celui qui ne flattera pas par une acidité construite par la main du producteur mais par une salinité constitutive de la nature de fruits récoltés sur la base de rendements optimaux...et donc mesurés. Sans doute est-ce un vin loin de sa maturité mais les inflorescences de ses arômes annoncent des perspectives plus que réjouissantes. La longueur imposante ne trompe pas!

Merci Patrick. Tu as un avis sur le millésime 2017 en général sur la région? Le peu que j'ai pris jusqu'ici m'a beaucoup plus.

Comme en Côte de Beaune je crois qu'il s’agit d’un bon à très bon millésime pour peu que les rendements aient été maîtrisés. Mais l'écueil du chablisien est à rechercher dans les rendements trop élevés et les sulfitages simplificateurs qui amaigrissent artificiellement les vins en leur donnant cette pureté sulfitique citronnée que je n’aime pas.

Certes, Chablis est sans doute la région bourguignonne qui produit le plus de vins insipides ou industriels et peut-être celle aux pratiques les plus désolantes pour l'environnement. Mais comme tu sais, les amateurs que nous sommes ne s'intéressent qu'à une vingtaine de producteurs sérieux (j'hésite même sur le chiffre!) qui font bien et bon.

J'ose croire que la plupart auront évité les écueils dont tu parles. En même temps, il est possible que les pertes considérables subies en 2016 aient pu inciter certains d'entre eux à chercher de plus gros rendements pour se renflouer.