Semaine du 15 mai

Hier, j'ai ouvert un très décevant Entre ciel et terre 2012 du Domaine Les Bruyères. J'avais beaucoup aimé le millésime précédent mais celui- ci m'a laissé sur mon appétit. Le but était de comparer avec le Crozes de Graillot. Deux mondes. Bruyères est plus animal et sur les fruits mûres sans être charmant. Une syrah unidimensionnelle à la texture insipide pour un vin de ce prix. La minéralité arrive en fin de bouche et semble perdue dans ce monde sans personnalité. Il me reste une bouteille que je vais attendre sans beaucoup d'attente. Bref, difficile de faire "bull's eye" à tous les coups.....

IGP Cyclades, Aidani 2014, Hatzidakis
Payé 16 euros chez un caviste d'Athènes.
La robe est jaune or pâle.
Bouquet florale et surtout exotique.
Bouche ronde, beau gras, acidité moyenne, rétro de belle longueur avec abricots et mangue.
Belle découverte.
15,5/20.

Plus chardo que sauvignon donc l'aidani (vs l'assyrtiko)?

Michel Therrien a écrit:IGP Cyclades, Aidani 2014, Hatzidakis
Payé 16 euros chez un caviste d'Athènes.

Caviste intéressant ?

Castello di Brolio, Barone Ricasoli, Chianti Classico, 2006 J'avais été soufflé par ce vin à la première bouteille ouverte il y a 6 ou 7 ans. Ma dernière bouteille ne m'a pas déçu. Peu de signe d'évolution à la robe, quoiqu'un léger grenat-orangé au ménisque. Au nez, c'est un peu chaud, le vin tire quand même 14 degrés. Puis, du cassis, du tabac blond, de l'eucalyptus, des herbes salées et un léger côté terreux. C'est complexe à souhait.

En bouche, on ne sent pas la chaleur, en fait, le vin est presque crémeux de par ses arômes et montre une belle rondeur également. C'est plein, largement fruité, le cassis revient et des mûres aussi. La masse tannique s'est beaucoup assagie et nous entraîne vers un nectar très civilisé qui se laisse non seulement boire mais, qui redemande qu'on s'en serve! Excellent.

Une belle série de vins espagnols dégustés à l'aveugle

Espagne : Dominio de Tares : Bierzo Tinto 2002
La robe est assez profonde, de couleur rubis à pourpre. Le bouquet, bien ouvert et séduisant évoque la marmelade de petits fruits rouges mûrs et frais, de fines épices, nuancés de notes florales, d'humus, et de truffes noires. La bouche est mûre et fraîche les tannins fins enrobés par une chair délicate, se trament dans un corps fuselé, velouté et fruité. La finale d'une belle allonge, conservant une élégant velouté de texture, est fraîche, harmonieuse et persistante. Note plaisir 17

Espagne : Priorat : Clos Mogador 2006
La robe est assez profonde, de teinte rubis sans signe d'évolution au bord du verre. L'olfaction est nette et intense, avec des arômes de cerises kirschées , de cassis, d'épices douces et des notes d'herbes méditerranéennes et de légère réglisse. La bouche est très veloutée, bien en chair, ample d'une élégante concentration et rehaussée de très expressifs fruits épicés. La finale est longue, pulpeuse, soutenue, harmonieuse, et très persistante. Note plaisir 17,5

Espagne : Ribeira del Duero : Flor de Pingus 2000
La robe est assez profonde de couleur grenat. Le vin s'ouvre à l'aération sur des arômes de cerises, de cassis, de délicates épices, de roses, avec des notes de framboises et légèrement réglissées. La bouche est très élégante, les tannins fins mûrs et racés se trament dans corps dense et très plein  enrobé d'une chair délicate et très fruitée. La longue finale tenue par des tannins un peu plus impressifs mais enrobés, harmonieuse et très aromatique ( fruits, épices, et fleurs). Note plaisir 17,5 en l'état.

Espagne :Castilla y Léon : Bodegas Mauro : Terreus : Pago de Cueva Basa 1998
La robe est profonde de couleur rubis à pourpre. Le bouquet est intense et séduisant avec des arômes, de cassis, de mûres, et de myrtilles écrasés, nuancés d'épices douces, et de notes florales, de léger encens, et d'une pointe de moka. La bouche est riche, dotée de très élégants tannins mûrs et fins et d'une grande chair, très veloutée à soyeuse, dense, concentrée avec naturel, très fruitée et épicée. La finale est longue, très veloutée, d'un excellent maintien, très persistante, doté d'une fraîcheur perceptible qui participe à la grande harmonie du vin. Note plaisir 18

Pierre Beauregard a écrit:

Michel Therrien a écrit:IGP Cyclades, Aidani 2014, Hatzidakis
Payé 16 euros chez un caviste d'Athènes.

Caviste intéressant ?

http://www.finewine.gr/
Au moins l'adresse.
Très intéressant pur les vins grecs seulement.
Quelques champagnes aussi entre 40 et 50 euros.

Vincent Messier-Lemoyne a écrit:Plus chardo que sauvignon donc l'aidani (vs l'assyrtiko)?

Plus une analogie avec des cépages rhodaniens comme Marsanne et Roussanne.

Vinho Barrosa 2005, Beiras, Luis Pato : Vin issu de vieilles vignes de plus de 80 ans. Couleur rubis intense de bonne saturation, à peine un léger pourtour se dessine. Au nez c'est le fruit qui s'exprime, fruits noirs, cerises, cassis, terreux et empyreumatique. La bouche s'ouvre sur des tannins pointus, encore un peu rugueux, beaucoup de fruit mais aussi de l'acidité qui n'est pas parfaitement en harmonie avec les tannins. Finale poivrée, animale et réglissée, très bonne longueur. Un vin qui se montre beaucoup plus jeune que ce à quoi je m'attendais. À revoir demain! 17/20+?

Jules Desjourneys Fleurie Chapelle des Bois 2010
Un nez de fruit noir (mûres). Jolie texture, bouche lissée par un élevage luxuriant, qui prend beaucoup de place. Le fruit est frais mais un peu en retrait, je me demande s'il n'aurait pas valu mieux le boire en jeunesse, j'ai l'impression qu'il a perdu de l'éclat. Il me lasse à la longue. Tout de même bon, mais pas au niveau pour justifier son prix. Relative déception. 89-90 pts

Yves Martineau a écrit:Jules Desjourneys Fleurie Chapelle des Bois 2010
Un nez de fruit noir (mûres). Jolie texture, bouche lissée par un élevage luxuriant, qui prend beaucoup de place. Le fruit est frais mais un peu en retrait, je me demande s'il n'aurait pas valu mieux le boire en jeunesse, j'ai l'impression qu'il a perdu de l'éclat. Il me lasse à la longue. Tout de même bon, mais pas au niveau pour justifier son prix. Relative déception. 89-90 pts

Merci Yves du CR,

J'ai acheté les 6 Jules Desjourneys pour une degustation le mois prochain avec notre club.

Voici mes coups de cœur sur les vins de Riesling goûtés hier lors d’un séminaire sur les vins d’Allemagne :

Weingut Donnhoff Riesling Roxheimer Höllenpfad Trocken Nahe 2014
Vin produits de vignes plantées sur un sol de grès, ce vin offre des arômes épicées, terreuses, de citron confit, et de pommes mûres. Très léger pétillant en bouche initialement, ce trait disparaitra assez rapidement. Parfait équilibre entre l’acidité et la maturité de fruits, avec une longue finale épicée, citronnée avec une impression de richesse sans que le vin le soit (il est sec). C'est juste trop bon! Excellent (91)

Weingut Leitz Riesling Berg Roseneck Spätlese Rheingau 2004
Couleur plus dorée. Arômes classiques de pétrole avec des notes de levure, de pain, de fruit. C’est tellement complet et complexe comme nez! Équilibre funambulesque en bouche entre le niveau de sucre (ce vin fait quand même 82g de sucre résiduel) et l'acidité, offre des saveurs d’ananas, de coing, d’agrumes confits. Que dire de la longueur! Superbe+ (94)

Weingut Julius Treis Riesling Reiler Mullay-Hofberg Auslese Mosel 2003
Plus vert au nez mais dans le même registre aromatique que le vin de Leitz. Entrée en bouche plus ronde, presque grasse, mais c’est surtout la finale qui s'élève vers une acidité vive avec un mordant bien senti que j’aime beaucoup. Moins profond que le vin de Leitz, mais cette acidité combinée au 104g de sucre (et un niveau d’acidité de 9g) rend ce vin tout à fait intrigant, merveilleux et délicieux. Superbe (93)

Il parait que la soirée a été catastrophique !

Yves Martineau a écrit:Jules Desjourneys Fleurie Chapelle des Bois 2010
Un nez de fruit noir (mûres). Jolie texture, bouche lissée par un élevage luxuriant, qui prend beaucoup de place. Le fruit est frais mais un peu en retrait, je me demande s'il n'aurait pas valu mieux le boire en jeunesse, j'ai l'impression qu'il a perdu de l'éclat. Il me lasse à la longue. Tout de même bon, mais pas au niveau pour justifier son prix. Relative déception. 89-90 pts

J'avais acheté "Les moriers", j'ai peur!...  Bettane parlait d'élevage très long mais il n'y avait aucune mention dans les comptes-rendus.  Je lis maintenant qu'ils ont testé, en 2012, sur la cuvée chapelle-des-bois, un élevage en cuve inox uniquement et que le résultat est incroyable. À suivre...

PhilippeGingras a écrit:Il parait que la soirée a été catastrophique !

J'étais pas là! J'y étais sur l'heure de lunch et j'ai quitté après. Vu des photos par contre et jamais ne n'aurais été capable d'endurer une telle foule!

Un spät à 82g? Je ne pensais pas que ça se pouvait ...

Vincent Messier-Lemoyne a écrit:Un spät à 82g? Je ne pensais pas que ça se pouvait ...

C'est ce qui nous a été donné comme information (par Véronique Rivest)

Voici les photos:

Le Donnhoff:



Le Leitz:



Le Julius Treis:

Un ami m'a offert une bouteille Fleurie Chapelle des Bois 2010 et m'a dit de ne pas l'ouvrir avant 2020.
Ton compte rendu, Yves, ne me rend pas très optimiste...

daniel.seriot a écrit:Un ami m'a offert une bouteille  Fleurie Chapelle des Bois 2010 et m'a dit de ne pas l'ouvrir avant 2020.
Ton compte rendu, Yves, ne me rend pas très optimiste...

Je suis perplexe, car les critiques sont très élogieuses sur ce vin. Peut-être un vin entre deux âges...mais il me semblait bien ouvert. À revoir, je suis persuadé qu'il plairait beaucoup à l'aveugle mais c'est à la longue qu'il m'a lassé...

Peut-être que ce style n'est pas vraiment dans tes goûts? Je vais être patient. A suivre

daniel.seriot a écrit:Peut-être que ce style n'est pas vraiment dans tes goûts? Je vais être patient. A suivre

J'ignore, j'aimais plus à l'ouverture. Je vais revoir avant de conclure. À suivre

India 2002, Bandol, Dupéré-Barrera, acheté en 2006, 35$.

Rubis fatigué, sombre en son centre, tuilé au pourtour, moyennement dense, sans trouble.

Bouquet mystérieux...très subtil et d'une timide élégance...presqu'ensorcelant...des herbes de potion et fruité rouge qui mijote sur la cuisinière...sur le poêle à bois plutôt...ce bouquet accapare toute mon attention et j'y reviens sur plusieurs minutes.

Un ange assis sur un nuage survole le palais. Rien de complexe, rien de compliqué, on n'est pas là et on ne manque rien car...cette incroyable douceur, cette dentelle, agit carrément comme un baume et panse le cafard sans tambour ni trompette mais avec l'efficacité franche d'un gourou bien intentionné. Alléluia, ce vin est harmonieux, accompli, béni. Rondeur, fruité, aucune tension, un brin sucré, à peine amer, harmonieux quoi, et un pur délice. La coloc acquiesce avec un grand sourire. Un grand petit !

Dégusté au cours des deux derniers jours :

Lucien Boillot volnay 2013 : Couleur sombre, claire et brillante. Nez de petits fruits rouges et noirs mûrs, de fleur et d’épices. Bouche classique, nourrie sans être grasse, tonique et fraîche, avec des tanins conséquents. Vin classique, sérieux et éclatant. Style sans compromis, équilibré, qui appelle la garde, même pour un villages. Très bien.

Jean-Marc Pillot Morgeot-Fairendes chassagne-montrachet 1er cru 2010 : Avec du homard, faute de Bâtard. Couleur pâle. Nez renfrogné, avec de l’élevage, du soufre et/ou de la réduction sur fond de fruit blanc, d’agrumes et de crème anglaise. Bouche serrée, longue et fraîche. On sent une puissance contenue, un côté un peu sauvage, de la concentration. Manque peut-être un peu de finesse et de complexité, pour l’heure du moins. Moins ouvert que le Caillerets je trouve. Bien, voire plus.

Vincent Messier-Lemoyne a écrit:Un spät à 82g? Je ne pensais pas que ça se pouvait ...

Il faut toujours garder à l'esprit qu'en Allemagne que la classification des vins (Kabinett, Spätlese, etc.) se base sur la quantité de sucre accumulée dans les raisins au cours du mûrissement et non sur le taux de sucre résiduel après fermentation qui catégorise les vins.

Un producteur allemand pourrait très bien faire un Kabinett avec de 200 g/l. Il serait par contre économiquement ridicule de faire ainsi.

À 82 g/l, on peut s'imaginer que ce vin avait possiblement le nombre de degrés Oeschle (°Oe) nécessaire pour faire un Auslese. Ce spätlese a donc été possiblement déclassé par le producteur pour des raisons qui lui sont personnelles.

J'ai déjà lu que des vins avec près de 90°Oe (environ la maturité minimale pour produire un Auslese) ont été vendus en Kabinett.

N'y a-t-il pas aussi un lien entre acidité totale et sucres/sucres résiduels?

Alain Graillot Crozes-Hermitage 2013
Nez un peu fermier, avec du fruit frais, violettes et poivre, classique.
En bouche, tout se joue sur l'attaque, en fraicheur, veloutée, pétante de fruit, très charmeuse. Après c'est plutôt simple, gouleyant, avec une finale herbacée correcte. C'est sans prétention, franchement agréable, sans toutefois la profondeur des meilleurs millésimes. 89 pts