Un samedi soir bien arrosé....12 juillet 2014
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Frederik Boivin
Simon Grenier
Michel Therrien
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Un samedi soir bien arrosé....12 juillet 2014
Grande soirée hier entre amis.
Aucune note et de mémoire,
Franciacorta Essence rose 2009, Antica Fratta
Assemblage 55% chardo et 45% Pinot noir. 6,5 gr de SR.
Petite robe pelure d'oignon fort pâle à s'y méprendre avec un blanc un peu âgé.
Petits fruits rouges, notes florales, frais, peu dosé et agréable. Excellent rapport Q/P à 41$.
Champagne Grand Cru Extra Brut V.O., Jacques Selosse
Un blanc de blancs (100% Chardo) avec moins de 2 gr de SR.
Nez typé avec son rancio et ses notes grillées. Tendu avec un petit gras et surtout une très longue finale iodée et fumée. Grand champagne si peu accessible.
Pouilly Fumé Buisson-Renard 2002, Dagueneau
Toujours aussi variétal les vins de Dagueneau avec pamplemousse, kiwi, lime mais aussi des notes fumées de pierre chaude. Une bouche un peu comme le précédent i:e un léger gras mais dans un ensemble tendu, précis et d'une belle pureté.
Un très bel accord avec un Barramundi au gingembre, miel et ail avec jus de lime/graine de de coriandre.
Sancerre Cuvée Edmond 2002, Alphonse Mellot
Fruit blanc et peu de miel. Bouche ronde et plus pulpeuse, fraicheur et salinité en finale. Vin qui ne trahit pas son origine mais dans un style plus bourguignon.
Les rouges ont tous été ouverts 3à 5 heures avant et libérés de leurs dépôts sauf les bourguignons,
Saint-Julien Léoville Las Cases 1988
Un nez de poivrons, de cèdre et de terre humide. Une bouche classique. Le vin est droit dans son ensemble mais avec une beau volume en milieu de bouche, la finale est longue et fraiche tout en étant fine/élégante avec un brin d'austérité. Que c'est bon du bordelais de plus de 20 ans!
Pauillac Lynch-Bages 1989
Robe plus soutenue et intense. Bouquet de fruits noirs et confits avec des notes fumées et de havane. La bouche est ronde et veloutée, un rien gourmande et dodue, sève en milieu de bouche puis finale épicée. Un vin qui aurait facilement passé pour un cali cab mais son évolution sur deux heures nous a redonné son port d'attache avec poivrons et une concentration plus serrée au final.
Nous avons un peu préféré le classicisme du Las Cases à la richesse du Lynch pour la plupart.
Hermitage rouge 1999, Domaine Jean-Louis Chave
Une robe nettement plus pâle que le suivant.
Un bouquet complexe et sans exubérance La bouche est un heureux contraste entre la soie et le velours. Les mots élégance et race prennent racine dans ce vin. Harmonie et équilibre. Grand vin.
Côte Rôtie La Turque 2001, E. Guigal
Moins de retenue ici. Robe fort jeune. Bouquet épicé et grillé avec intensité. Bouche droite, plutôt concentrée et serrée avec fermeté et tension. Un vin droit comme un i mais avec chair ferme. Prendra-t-il, un jour, expansion et volume? Dans sa forme actuelle, plus l'idée que je me fais d'un vin de Cornas ou d'Hermitage que de celle d'une Côte Rôtie cependant.
Charmes-Chambertin 1999, Claude Dugat
Ce vin faisait très rhodanien.....similitude avec un autre gibriaçois Joseph Roty.
Une robe dense, cerise foncée avec léger dégradé. Épicé, fruité noir, bouche charpentée et puissante. Concentration et densité mais le touché de bouche du grand vin est absent. Vin viril et de caractère.
Romanée-St-Vivant 2007, Domaine de La Romanée-Conti
La robe détonne. Le nez également avec sa touche végétale noble. Bouche sphérique et tendre puis une longue finale florale et de ronce. Un très beau 2007. On se laisse bercer.
Jurançon moelleux Clos Joliette 1967
Vin rare et mythique.
Bouquet de pain d'épices, de miel et de pêche sans botrytis il m'a semblé.
Bouche ronde, moelleuse, douce et fine avec une finale de mangue et de fine épices.
Vin de plaisir et de finesse.
Beau mariage avec un étagé de la pâtisserie Rhubarbe : Gelée rhubarbe, mousse passion, biscuit joconde, croustillant pistache.
Beaucoup de vin à 6 personnes mais quel plaisir......sur un peu plus que 8 heures en dégustation.
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WineBoy
La dégustation à l'aveugle est une grande leçon d'humilité.
Michel Therrien- Messages : 10010
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Age : 61
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Re: Un samedi soir bien arrosé....12 juillet 2014
Wow Michel, magnifique soirée, merci de partager! Le dessert était sûrement du Prince et de la Princesse! Et un jurançon dégusté juste au bon endroit il me semble, superbe!
Simon
Simon
Simon Grenier- Messages : 671
Date d'inscription : 23/12/2010
Re: Un samedi soir bien arrosé....12 juillet 2014
Un plaisir à lire, Michel!
Frederik Boivin- Messages : 1963
Date d'inscription : 02/06/2009
Age : 50
Localisation : montréal
Re: Un samedi soir bien arrosé....12 juillet 2014
Grande soirée en effet.
Les vins ont été choisis en fonction des services et préparés à la perfection. Je reviendrai avec mes commentaires sous peu.
Les vins ont été choisis en fonction des services et préparés à la perfection. Je reviendrai avec mes commentaires sous peu.
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"Mes goûts sont simples, je me contente aisément de ce qu'il y a de meilleur" - Winston Churchill
Vincent Messier-Lemoyne- Messages : 8731
Date d'inscription : 12/05/2009
Age : 40
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Re: Un samedi soir bien arrosé....12 juillet 2014
La richesse du Lynch m'étonne beaucoup! Ce n'est pas le souvenir que j'ai de ce vin.
Je crois que le côte-rôtie c'est fait "bluffer" par l'Hermitage de Chave.
Le St-Vivant, une touche végétale, même noble, n'a pas sa place dans un vin de cette envergure selon moi. Effet millésime?
Un Clos Joliette wow! une bébitte..
Merci pour le Cr.
Je crois que le côte-rôtie c'est fait "bluffer" par l'Hermitage de Chave.
Le St-Vivant, une touche végétale, même noble, n'a pas sa place dans un vin de cette envergure selon moi. Effet millésime?
Un Clos Joliette wow! une bébitte..
Merci pour le Cr.
Michelle Champagne- Messages : 3079
Date d'inscription : 26/07/2009
Re: Un samedi soir bien arrosé....12 juillet 2014
Michelle Champagne a écrit:La richesse du Lynch m'étonne beaucoup! Ce n'est pas le souvenir que j'ai de ce vin.
Je crois que le côte-rôtie c'est fait "bluffer" par l'Hermitage de Chave.
Le St-Vivant, une touche végétale, même noble, n'a pas sa place dans un vin de cette envergure selon moi. Effet millésime?
Un Clos Joliette wow! une bébitte..
Merci pour le Cr.
Salut Michelle,
Toujours intéressant la relance sur un CR.
Les bordelais : classicisme vs richesse. Rive gauche vs la droite. Cab fort vs merlot. Bordeaux vs Napa.
Les rhodaniens: élégance vs richesse et droiture. Côte Rôtie vs Hermitage mais exctement le contraire. Le proprio ou le millésime ou les deux!
La touche végétale noble signifie pour moi.....ou d'autres mots.....une certaine réduction, des ronces, des épices orientales et des fleurs séchées.....un nez de vendanges entières un peu comme Dujac d'ailleurs.
_________________
WineBoy
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Michel Therrien- Messages : 10010
Date d'inscription : 01/06/2009
Age : 61
Localisation : Joliette
Re: Un samedi soir bien arrosé....12 juillet 2014
Michel Therrien a écrit:Michelle Champagne a écrit:La richesse du Lynch m'étonne beaucoup! Ce n'est pas le souvenir que j'ai de ce vin.
Je crois que le côte-rôtie c'est fait "bluffer" par l'Hermitage de Chave.
Le St-Vivant, une touche végétale, même noble, n'a pas sa place dans un vin de cette envergure selon moi. Effet millésime?
Un Clos Joliette wow! une bébitte..
Merci pour le Cr.
Salut Michelle,
Toujours intéressant la relance sur un CR.
Les bordelais : classicisme vs richesse. Rive gauche vs la droite. Cab fort vs merlot. Bordeaux vs Napa.
Les rhodaniens: élégance vs richesse et droiture. Côte Rôtie vs Hermitage mais exctement le contraire. Le proprio ou le millésime ou les deux!
La touche végétale noble signifie pour moi.....ou d'autres mots.....une certaine réduction, des ronces, des épices orientales et des fleurs séchées.....un nez de vendanges entières un peu comme Dujac d'ailleurs.
Ah! le côté cartésien des gars...
Michelle Champagne- Messages : 3079
Date d'inscription : 26/07/2009
Re: Un samedi soir bien arrosé....12 juillet 2014
Olivier et Vincent viendront m'aider un peu....sous peu!
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Michel Therrien- Messages : 10010
Date d'inscription : 01/06/2009
Age : 61
Localisation : Joliette
Re: Un samedi soir bien arrosé....12 juillet 2014
Michelle Champagne a écrit:La richesse du Lynch m'étonne beaucoup! Ce n'est pas le souvenir que j'ai de ce vin.
Merci pour le Cr.
Je me demandais aussi ce que j'aurais perçu dans ce vin sans la confrontation directe avec Las Cases 1988.
D'ailleurs après 60-90 minutes, suite des rhodaniens, ce Lynch avait changé de mine.
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Michel Therrien- Messages : 10010
Date d'inscription : 01/06/2009
Age : 61
Localisation : Joliette
Re: Un samedi soir bien arrosé....12 juillet 2014
Pour avoir goûté Léoville Las Cases 1988, plusieurs fois et Lynch Bages 1889 aussi ( un peu moins souvent), je préfère Lynch Bages 1989, et ce ne me semble pas être une question d'alcool, mais de la puissance pauillacaise des excellents à grands millésimes. Léoville Las Cases 1988 sera à terminer avant Lynch Bages 1989.
Re: Un samedi soir bien arrosé....12 juillet 2014
Une occasion somptueuse effectivement! Beaucoup de vin, mais beaucoup de temps aussi pour les apprécier et des crachoirs assortis à la grande table en pierre de Michel et Natacha!
Pour compléter le CR de Michel, voici quelques éléments de plus, notamment quand ma vision diffère de la sienne.
Le Selosse était merveilleux : nez complexe de par la façon de travailler au domaine, alliance tension/volume/vinosité, longueur supérieure à la plupart des Champagnes bus dans la dernière année. 94pts
Dans le duo Buisson Renard et Cuvée Edmont sur le millésime 2002, ma préférence est allée très nettement au vin de Dagueneau sur l'évolution. L'élevage donne du gras au vin de Mellot, mais à près de douze ans d'âge, le vin n'arrive pas encore à revenir à l'essence de Sancerre. La fraîcheur du vin de Dagueneau est impeccable et il se complexifie admirablement sur plus d'une heure. Un vin encore jeune, ce qui nous rend bien heureux en cette époque où l'on rencontre souvent des blancs fatigués... 92pts et 89pts respectivement.
Le duo bordelais Léoville Las Cases 1988 et Lynch Bages 1989 a été pris entre deux plats, pour en apprécier la finesse attendue. Le Las Cases 1988 était à point, d'une grande classe tant au nez qu'au palais, un vin sur la longueur fidèle au millésime et à mon avis meilleur que ce que divers critiques en disent. 93pts
Le Lynch Bages 1989 est d'une jeunesse insolente. Coloration plus grande, nez n'ayant pas encore atteint son apogée pauillacaise. Nous aurions pu lui donner plus de carafe, avoir su, car il s'exprimait bien plus une heure après le service initial. Sans aller jusqu'à dire que ce vin frise la perfection (99+ de Parker!) il est clair que l'on a un vin qui sera d'une longévité exceptionnelle s'il se fait complètement dans 5 à 10 ans. Initialement, 92pts, puis 95pts.
Le Chave 1999 était une bouteille magnifique, le plus fin des grands Hermitage et cette qualité est encore plus mise de l'avance sur le millésime 1999, sur son plateau pour encore un bon moment.
Facilement 96pts voire plus.
La Turque 2001 a souffert de la comparaison : un vin en phase adolescente ne mettant pas de l'avant le côté séducteur qu'avait le vin en jeunesse. A attendre au moins 5-7 ans pour avoir un vin accompli, légère déception pour moi - mais bon, c'est le cru du trio de Guigal que j'apprécie le moins... 92pts?
Le duo bourguignon n'aurait pas pu être plus en contrastes... le Charmes Chambertin 1999 de Claude Dugat est tout sauf charmant! C'est un vin d'une telle densité, massif à souhait, au toucher encore un peu trop rugueux - en cela il rappelle un peu un Barolo - qui lui fait perdre quelques points en dégustation technique. J'ai bon espoir tout de même, mais j'ai l'impression que ce style a fait époque, que le domaine est sur une voie plus douce. C'est tout de même le vin qui m'a semblé le plus profond en finale. 95pts
La Romanée Saint-Vivant 2007... toujours difficile d'être objectif face au mythe, j'ai été plus impressionné au palais que par la palette aromatique un peu limitée. Beaucoup de raffinement en bouche grâce au millésime accessible, un équilibre facile à comprendre et il a une grâce qui n'est pas sans rappeler le Chave bu plus tôt. 94pts
Pour terminer, une bouteille de Clos Joliette Moelleux 1967 achetée à l'encan IEGOR en 2009 et gardée patiemment pour la bonne occasion en terre lanaudoise. Dès l'observation de la couleur, vieil or, qui ne tire pas sur des notes cuivrées ou plus foncées, on s'attend à une forme resplendissante pour cette bouteille ayant tout de même 46 ans! Le nez est d'une grande complexité, j'y perçois au début plus de notes terriennes que Michel (champignon, châtaigne, foin). Puis l'abricot confit émerge, le miel, les épices, c'est un nez envoutant, comme n'en donnent que les vins à maturité, qu'il faut lire avec attention pour en saisir les nuances. La bouche est moins sucrée que je prévoyais, et c'est toute la différence entre un moelleux et un liquoreux, le vin ne tapisse pas le palais, plutôt il s'y dépose par couches successives, toujours en douceur, chaque fois rajoutant une dimension aromatique. Longueur de grand vin à maturité. Rares sont les vins qui laissent une impression de sprezzatura et je pense que c'est ce mot qui décrit le mieux mon souvenir de ce vin.
Pour compléter le CR de Michel, voici quelques éléments de plus, notamment quand ma vision diffère de la sienne.
Le Selosse était merveilleux : nez complexe de par la façon de travailler au domaine, alliance tension/volume/vinosité, longueur supérieure à la plupart des Champagnes bus dans la dernière année. 94pts
Dans le duo Buisson Renard et Cuvée Edmont sur le millésime 2002, ma préférence est allée très nettement au vin de Dagueneau sur l'évolution. L'élevage donne du gras au vin de Mellot, mais à près de douze ans d'âge, le vin n'arrive pas encore à revenir à l'essence de Sancerre. La fraîcheur du vin de Dagueneau est impeccable et il se complexifie admirablement sur plus d'une heure. Un vin encore jeune, ce qui nous rend bien heureux en cette époque où l'on rencontre souvent des blancs fatigués... 92pts et 89pts respectivement.
Le duo bordelais Léoville Las Cases 1988 et Lynch Bages 1989 a été pris entre deux plats, pour en apprécier la finesse attendue. Le Las Cases 1988 était à point, d'une grande classe tant au nez qu'au palais, un vin sur la longueur fidèle au millésime et à mon avis meilleur que ce que divers critiques en disent. 93pts
Le Lynch Bages 1989 est d'une jeunesse insolente. Coloration plus grande, nez n'ayant pas encore atteint son apogée pauillacaise. Nous aurions pu lui donner plus de carafe, avoir su, car il s'exprimait bien plus une heure après le service initial. Sans aller jusqu'à dire que ce vin frise la perfection (99+ de Parker!) il est clair que l'on a un vin qui sera d'une longévité exceptionnelle s'il se fait complètement dans 5 à 10 ans. Initialement, 92pts, puis 95pts.
Le Chave 1999 était une bouteille magnifique, le plus fin des grands Hermitage et cette qualité est encore plus mise de l'avance sur le millésime 1999, sur son plateau pour encore un bon moment.
Facilement 96pts voire plus.
La Turque 2001 a souffert de la comparaison : un vin en phase adolescente ne mettant pas de l'avant le côté séducteur qu'avait le vin en jeunesse. A attendre au moins 5-7 ans pour avoir un vin accompli, légère déception pour moi - mais bon, c'est le cru du trio de Guigal que j'apprécie le moins... 92pts?
Le duo bourguignon n'aurait pas pu être plus en contrastes... le Charmes Chambertin 1999 de Claude Dugat est tout sauf charmant! C'est un vin d'une telle densité, massif à souhait, au toucher encore un peu trop rugueux - en cela il rappelle un peu un Barolo - qui lui fait perdre quelques points en dégustation technique. J'ai bon espoir tout de même, mais j'ai l'impression que ce style a fait époque, que le domaine est sur une voie plus douce. C'est tout de même le vin qui m'a semblé le plus profond en finale. 95pts
La Romanée Saint-Vivant 2007... toujours difficile d'être objectif face au mythe, j'ai été plus impressionné au palais que par la palette aromatique un peu limitée. Beaucoup de raffinement en bouche grâce au millésime accessible, un équilibre facile à comprendre et il a une grâce qui n'est pas sans rappeler le Chave bu plus tôt. 94pts
Pour terminer, une bouteille de Clos Joliette Moelleux 1967 achetée à l'encan IEGOR en 2009 et gardée patiemment pour la bonne occasion en terre lanaudoise. Dès l'observation de la couleur, vieil or, qui ne tire pas sur des notes cuivrées ou plus foncées, on s'attend à une forme resplendissante pour cette bouteille ayant tout de même 46 ans! Le nez est d'une grande complexité, j'y perçois au début plus de notes terriennes que Michel (champignon, châtaigne, foin). Puis l'abricot confit émerge, le miel, les épices, c'est un nez envoutant, comme n'en donnent que les vins à maturité, qu'il faut lire avec attention pour en saisir les nuances. La bouche est moins sucrée que je prévoyais, et c'est toute la différence entre un moelleux et un liquoreux, le vin ne tapisse pas le palais, plutôt il s'y dépose par couches successives, toujours en douceur, chaque fois rajoutant une dimension aromatique. Longueur de grand vin à maturité. Rares sont les vins qui laissent une impression de sprezzatura et je pense que c'est ce mot qui décrit le mieux mon souvenir de ce vin.
Olivier Collin- Messages : 2477
Date d'inscription : 03/06/2009
Re: Un samedi soir bien arrosé....12 juillet 2014
Je croyais qu'en général que c'était La Turque qui sortait du lot mais de la bonne manière.
Superbe dégustation en effet !!
La Turque 87 reste pour moi le plus beau vin bu à présent
Superbe dégustation en effet !!
La Turque 87 reste pour moi le plus beau vin bu à présent
Invité- Invité
Re: Un samedi soir bien arrosé....12 juillet 2014
daniel.seriot a écrit:Pour avoir goûté Léoville Las Cases 1988, plusieurs fois et Lynch Bages 1889 aussi ( un peu moins souvent), je préfère Lynch Bages 1989, et ce ne me semble pas être une question d'alcool, mais de la puissance pauillacaise des excellents à grands millésimes. Léoville Las Cases 1988 sera à terminer avant Lynch Bages 1989.
Les deux vins sont à des stades d'évolution différents à mon avis. Techniquement (pour sa profondeur) le Lynch Bages est un coche au-dessus, mais nous avons eu plus de plaisir avec le Las Cases. Le côté souvent exotique de Lynch Bages - pour un Pauillac - a été magnifié dans ce millésime solaire. Outre Haut-Brion et Mission Haut-Brion, sur la rive gauche, je ne vois pas de vin pouvant aller plus loin dans ce millésime, ce qui est un résultat exceptionnel pour Lynch Bages.
Olivier Collin- Messages : 2477
Date d'inscription : 03/06/2009
Re: Un samedi soir bien arrosé....12 juillet 2014
Philippe Gingras a écrit:Je croyais qu'en général que c'était La Turque qui sortait du lot mais de la bonne manière.
Ca dépend de ce qu'on recherche. Turque est souvent le plus exotique, le plus pulpeux des trois vins. Je suis plus admiratif de l'élégance de Mouline et de la puissance retenue et distinguée de Landonnne.
Olivier Collin- Messages : 2477
Date d'inscription : 03/06/2009
Re: Un samedi soir bien arrosé....12 juillet 2014
Bref retour, de mémoire, sur cette grande soirée :
Antica Fratta Essence rosé franciacorta 2009 : Rosé très pâle. Nez de fruit blanc, de fleur et d’amande. Bouche finement effervescente, assez droite, bien fraîche. Jolie longueur pour cet apéro plaisant. Bien, voire plus.
Jacques Selosse V.O. grand cru extra brut champagne : Nez grillé et brioché, sur des notes de fruits secs, de fumée, d’épices et de noix torréfiée. Bouche tendue et vineuse à la fois. Le moins large et texturé des Selosse il me semble, mais toujours ce grain pénétrant et cette finale fougueuse et complexe qui marque le palais. Excellent, voire plus.
Didier Dagueneau Buisson Renard blanc fumé de pouilly 2002 : Nez étonnement variétal (fruit de la passion, kiwi, herbes fraîches et buis) pour un vin de cet âge. L’aération amènera de fines notes miellées et une minéralité fumée. Bouche qui, quoi qu’encore ciselée et vigoureuse, a développé une certaine patine avec le temps. Pas un vin très séduisant, mais il doté de caractère, d’intensité et de pureté. Longue persistance aromatique. Excellent et pour encore un bout de temps.
Alphonse Mellot Cuvée Edmond sancerre 2002 : Nez de fruits jaunes, d’agrumes mûrs, de crème pâtissière et de fougère. Bouche plus ronde et grasse, elle conserve par contre un bel éclat. Moins intense et précis que le précédent, sa texture le rend plus charmant. Jolie longueur et encore bien jeune, j’ai préféré la fougue et la précision du précédent. Très bien, voire plus.
Grand Vin de Léoville Marquis de Las Cases st-julien 2e GCC 1988 : Couleur sombre, encore bien jeune. Nez précis et racé, profond, mais peu expansif, sur des notes de cassis, de poivron rôti, de havane, de terre noire et de cèdre. Attaque bien en chair qui s’épure. Milieu de bouche intense, puis finale vigoureuse, fondue, mais encore tendue où l’on devine sans mal la rigueur d’autrefois qui s’est érodée. J’ai aimé la race, la précision et le classicisme de ce vin. Excellent, voire plus.
Château Lynch Bages pauillac 5e GCC 1989 : Nez légèrement viandeux au départ (bretts?), qui s’ouvrira sur des notes de fruits rouges et noirs compotés, de tabac à pipe, de chocolat et menthe douce. Bouche riche, baroque pour un Bordeaux, à la texture suave, enrobée, dont la richesse et l’exotisme rendent la maturité du millésime. Finale longue, large, plus charnue que celle du Las Cases, mais moins précise et classique. S’il semble encore pouvoir se bonifier, contrairement au précédent, je reste un peu interrogatif quant à ce que j’ai perçu comme un petit manque de netteté. Excellent et peut-être que plus de temps le mènera encore plus loin.
Ces deux rouges ont un peu repris (sans que ça n’ait été planifié de la sorte) la même partition que les blancs!
Jean-Louis Chave hermitage 1999 : Nez ouvert et parfumé, intense et noble. Arômes de fruits rouges frais, de viande crue, de fleur mauve, d’encens, de cuir et d’épices douces. Bouche volumineuse, parfaitement déliée, avec une mâche veloutée renversante, pleine et fine à la fois. Ensemble séveux, long et noble. Un grand vin! Le genre d’expérience qui nous fait croire qu’on a bu cette bouteille le jour où elle paraissait le mieux. Un vin sur le début de son plateau probablement, mais dont l’accessibilité et la finesse m’ont renversé. Superbe.
Guigal La Turque côte-rôtie 2001 : Couleur plus foncée, nez plus sauvage, avec des notes grillées et de grain de café, sur fond de fruits noirs, d’encre, de viande rôtie et de charbon. Bouche masculine, sauvage et structurée, sans dureté ni sécheresse, mais encore brute de coffre. Finale longue, mais serrée, qui appelle la viande, mais peut-être davantage, le temps. Potentiellement excellent, mais à revoir.
Claude Dugat charmes-chambertin grand cru 1999 : En goûtant La Turque, je craignais un peu que sa sauvagerie ne nuise à cette bouteille … il n’en fut rien! Nez de fruit noir, de viande rôtie, d’épices relevées, de poivre et d’encens. Bouche large et volumineuse, dont la richesse et la concentration, malgré le millésime, surprennent. Milieu de bouche dense, sauvage. Finale longue, riche, structurée, mais sans dureté. Un vin un peu travaillé, encore incroyablement jeune, qui ne donne pas dans la dentelle, mais qui possède un réel caractère. Pas le Bourgogne vaporeux et bouqueté, mais plutôt le genre ténébreux et corsé. En ce qui me concerne, plus impressionnant qu’émouvant, mais dans le genre, c’est très impressionnant! Potentiellement superbe si tout se place au vieillissement.
Domaine de la Romanée-Conti romanée-st-vivant grand cru 2007 : On ne pourrait imaginer plus saisissant contraste : couleur pâle, nez de fruits rouges, de rose fraîche, de terre brune, d’eau fleur d’oranger et d’anis. Bouche élégante, vaporeuse, suave à souhait, le grain arrondi témoignant d’une maturité plutôt élevée il me semble. Peu d’impression de structure, mais pourtant le tout possède une tenue parfaite, longue et gracile. Finale souple, intensément parfumée, au caractère envoûtant. Deux vins opposés qui ne se nuisent pas, nous révélant deux manières de voir le grand Bourgogne qui s’enrichissent mutuellement il me semble. Superbe.
Clos Joliette jurançon 1967 : Nez complexe, sur des notes de fruits jaunes séchés, d’abricot, de caramel au sel, de muscade et de cannelle. La bouche est moins riche qu’attendue, mais possédant une tenue et un éclat proprement renversants pour un vin de cet âge. Bouche qui a digéré ses sucres, mais dont la largeur et la texture rendent encore bien la sensation de richesse. Finale longue, pralinée et saline, qui n’est pas sans rappeler, en plus frais, le profil d’un oloroso. Un vin méditatif qu’il aurait été probablement préférable de boire avec le fromage plutôt que sur le dessert. Excellent, voire plus.
Antica Fratta Essence rosé franciacorta 2009 : Rosé très pâle. Nez de fruit blanc, de fleur et d’amande. Bouche finement effervescente, assez droite, bien fraîche. Jolie longueur pour cet apéro plaisant. Bien, voire plus.
Jacques Selosse V.O. grand cru extra brut champagne : Nez grillé et brioché, sur des notes de fruits secs, de fumée, d’épices et de noix torréfiée. Bouche tendue et vineuse à la fois. Le moins large et texturé des Selosse il me semble, mais toujours ce grain pénétrant et cette finale fougueuse et complexe qui marque le palais. Excellent, voire plus.
Didier Dagueneau Buisson Renard blanc fumé de pouilly 2002 : Nez étonnement variétal (fruit de la passion, kiwi, herbes fraîches et buis) pour un vin de cet âge. L’aération amènera de fines notes miellées et une minéralité fumée. Bouche qui, quoi qu’encore ciselée et vigoureuse, a développé une certaine patine avec le temps. Pas un vin très séduisant, mais il doté de caractère, d’intensité et de pureté. Longue persistance aromatique. Excellent et pour encore un bout de temps.
Alphonse Mellot Cuvée Edmond sancerre 2002 : Nez de fruits jaunes, d’agrumes mûrs, de crème pâtissière et de fougère. Bouche plus ronde et grasse, elle conserve par contre un bel éclat. Moins intense et précis que le précédent, sa texture le rend plus charmant. Jolie longueur et encore bien jeune, j’ai préféré la fougue et la précision du précédent. Très bien, voire plus.
Grand Vin de Léoville Marquis de Las Cases st-julien 2e GCC 1988 : Couleur sombre, encore bien jeune. Nez précis et racé, profond, mais peu expansif, sur des notes de cassis, de poivron rôti, de havane, de terre noire et de cèdre. Attaque bien en chair qui s’épure. Milieu de bouche intense, puis finale vigoureuse, fondue, mais encore tendue où l’on devine sans mal la rigueur d’autrefois qui s’est érodée. J’ai aimé la race, la précision et le classicisme de ce vin. Excellent, voire plus.
Château Lynch Bages pauillac 5e GCC 1989 : Nez légèrement viandeux au départ (bretts?), qui s’ouvrira sur des notes de fruits rouges et noirs compotés, de tabac à pipe, de chocolat et menthe douce. Bouche riche, baroque pour un Bordeaux, à la texture suave, enrobée, dont la richesse et l’exotisme rendent la maturité du millésime. Finale longue, large, plus charnue que celle du Las Cases, mais moins précise et classique. S’il semble encore pouvoir se bonifier, contrairement au précédent, je reste un peu interrogatif quant à ce que j’ai perçu comme un petit manque de netteté. Excellent et peut-être que plus de temps le mènera encore plus loin.
Ces deux rouges ont un peu repris (sans que ça n’ait été planifié de la sorte) la même partition que les blancs!
Jean-Louis Chave hermitage 1999 : Nez ouvert et parfumé, intense et noble. Arômes de fruits rouges frais, de viande crue, de fleur mauve, d’encens, de cuir et d’épices douces. Bouche volumineuse, parfaitement déliée, avec une mâche veloutée renversante, pleine et fine à la fois. Ensemble séveux, long et noble. Un grand vin! Le genre d’expérience qui nous fait croire qu’on a bu cette bouteille le jour où elle paraissait le mieux. Un vin sur le début de son plateau probablement, mais dont l’accessibilité et la finesse m’ont renversé. Superbe.
Guigal La Turque côte-rôtie 2001 : Couleur plus foncée, nez plus sauvage, avec des notes grillées et de grain de café, sur fond de fruits noirs, d’encre, de viande rôtie et de charbon. Bouche masculine, sauvage et structurée, sans dureté ni sécheresse, mais encore brute de coffre. Finale longue, mais serrée, qui appelle la viande, mais peut-être davantage, le temps. Potentiellement excellent, mais à revoir.
Claude Dugat charmes-chambertin grand cru 1999 : En goûtant La Turque, je craignais un peu que sa sauvagerie ne nuise à cette bouteille … il n’en fut rien! Nez de fruit noir, de viande rôtie, d’épices relevées, de poivre et d’encens. Bouche large et volumineuse, dont la richesse et la concentration, malgré le millésime, surprennent. Milieu de bouche dense, sauvage. Finale longue, riche, structurée, mais sans dureté. Un vin un peu travaillé, encore incroyablement jeune, qui ne donne pas dans la dentelle, mais qui possède un réel caractère. Pas le Bourgogne vaporeux et bouqueté, mais plutôt le genre ténébreux et corsé. En ce qui me concerne, plus impressionnant qu’émouvant, mais dans le genre, c’est très impressionnant! Potentiellement superbe si tout se place au vieillissement.
Domaine de la Romanée-Conti romanée-st-vivant grand cru 2007 : On ne pourrait imaginer plus saisissant contraste : couleur pâle, nez de fruits rouges, de rose fraîche, de terre brune, d’eau fleur d’oranger et d’anis. Bouche élégante, vaporeuse, suave à souhait, le grain arrondi témoignant d’une maturité plutôt élevée il me semble. Peu d’impression de structure, mais pourtant le tout possède une tenue parfaite, longue et gracile. Finale souple, intensément parfumée, au caractère envoûtant. Deux vins opposés qui ne se nuisent pas, nous révélant deux manières de voir le grand Bourgogne qui s’enrichissent mutuellement il me semble. Superbe.
Clos Joliette jurançon 1967 : Nez complexe, sur des notes de fruits jaunes séchés, d’abricot, de caramel au sel, de muscade et de cannelle. La bouche est moins riche qu’attendue, mais possédant une tenue et un éclat proprement renversants pour un vin de cet âge. Bouche qui a digéré ses sucres, mais dont la largeur et la texture rendent encore bien la sensation de richesse. Finale longue, pralinée et saline, qui n’est pas sans rappeler, en plus frais, le profil d’un oloroso. Un vin méditatif qu’il aurait été probablement préférable de boire avec le fromage plutôt que sur le dessert. Excellent, voire plus.
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Vincent Messier-Lemoyne- Messages : 8731
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Age : 40
Localisation : Montréal
Re: Un samedi soir bien arrosé....12 juillet 2014
Merci pour vos commentaires de cette remarquable dégustation.
Je partage l'analyse d' Olivier sur Lynch Bages 1989, qui est pour ma part d'un niveau à peu près identique en qualité avec le millésime 1990 ( autour de 96/97 points,en ce qui me concerne, pour les meilleures bouteilles). J'ai fait goûter en dégustation aveugle totale une bouteille de Lynch Bages 1990 à des professionnels aguerris ( du vin). Pauillac a été trouvé immédiatement, ils ont proposé 2000 pour le millésime, ce qui montre bien l'extrême jeunesse de ces vins. Et puis pour des vins de 25 ans, il n'y a plus de grands vins, mais de grandes bouteilles ( inégalité de la qualité du bouchon et stockage).
Je partage l'analyse d' Olivier sur Lynch Bages 1989, qui est pour ma part d'un niveau à peu près identique en qualité avec le millésime 1990 ( autour de 96/97 points,en ce qui me concerne, pour les meilleures bouteilles). J'ai fait goûter en dégustation aveugle totale une bouteille de Lynch Bages 1990 à des professionnels aguerris ( du vin). Pauillac a été trouvé immédiatement, ils ont proposé 2000 pour le millésime, ce qui montre bien l'extrême jeunesse de ces vins. Et puis pour des vins de 25 ans, il n'y a plus de grands vins, mais de grandes bouteilles ( inégalité de la qualité du bouchon et stockage).
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