Goutte d'Or et Bouches-Cheres
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Goutte d'Or et Bouches-Cheres
Climats Premiers Crus : Goutte d'Or et Bouchères (ou Bouches-Chères) à Meursault
Si le premier - Goutte d'Or - a gagné de récentes lettres de noblesse depuis que Madame Bize Leroy en vinifie deux petites parcelles, le second reste médiatiquement bien discret et assez éloigné de la notoriété des prestigieux Perrières, Charmes ou Genevrières. La qualité de deux climats est pourtant incontestable surtout si l'on considère leur capacité de garde hors norme. Je n'hésite d'ailleurs pas à écrire ici qu'ils font partie des crus ayant la plus grande longévité de l'ensemble de la Côte des blancs et que de ce ôint de vue ils intègrent aisément le niveau des Perrières de Meursault ou de la sphère des Montrachet à Puligny. Des exemples de bouteilles ayant été bues de 25 ans à près du siècle me servant évidemment de référence. Pourquoi dès lors semble t'on s'interroger sur la permanence et les potentialités de ces deux climats premiers crus? Essayons ici de lever une partie de ce mystère.
La Goutte d'Or
Le cas de la Goutte d'Or - originellement singulière et donc sans S et funestement affligée de celui-ci dans le cadastre actuel! - est assez simple. Le lieu-dit historique mesure un peu plus de 5 hectares et certaines parties - la partie médiane-sud essentiellement - ont été quelque peu remaniées en raison d'une déclivité dans le sens nord-sud qui générait des difficultés à la mécaniser. D'autre part il est certain que la partie basse non loin du collecteur d'eau et des terres blanches a été également remise en forme. Par ailleurs le nom très porteur a été fort souvent employé pour des parcelles contigües - ou non! - du cru historique et a au final déprécié quelque peu sa qualité moyenne. Ainsi Bouchères a été vendu avant les règles strictes des AOC - nous sommes dans les 50 pour les 1ers crus - en tant que Goutte d'Or pendant plusieurs décennies dans certaines propriétés...autres temps, autres usages!
Il en résulte une image qui a longtemps pâti de la joliesse du nom, d'origines pas toujours bien claires et du peu de producteurs le portant véritablement à la hauteur médiatique que lui confère naturellement son terroir. J'entends encore de ci de là certains non producteurs du cru le minorer nettement par rapport aux cinq autres "majeurs". Ce sont en général ceux qui ne le vinifient pas et le dégustent peu... Et qui la plupart du temps ne le connaissent simplement pas assez. Ils me donnent ainsi une certaine légitimité à leur répondre avec des arguments solides et bien entendu vérifiables sur le terrain:
En premier lieu c'est un cru homogène qui forme un rectangle quasi parfait entre les Luraules au Nord, les Terres Blanches à l'Est et les Bouchères au sud. En pente régulière un rien plus inclinée dans la partie supérieure haute, la quasi totalité des parcelles le coupent d'Est en Ouest du bas vers le haut.
En compagnie des Bouchères il s'agit du cru qui a la plus précise des identités si l'on considère qu'il ne se décompose pas en plusieurs sous lieux-dits. Exception faîtes sans doute des "pointes de goutte d'or" dans le bord haut Nord du cru et de la partie qui verse vers le sud, dont les terres ont été retenues par un muret.
Il est marqué par une bande rocheuse en son centre et est de ce fait proche de la roche mère en certains endroits, AINSI les plants ont parfois bien du mal à s'y enraciner et "donnent toujours naturellement peu" sur ce substrat maigre et argilo-calcaire.
Encore un peu sous l'influence des vents de la Combe d'Auxey, il est sans doute le plus froid - soyons prudent toutefois car ce n'est pas un climat d'altitude - et le plus "tendu" des crus de la commune, deux jours plus tardifs en moyenne en fin de cycle végétatif. Il ne faut surtout pas le couper à haute maturité de ce fait car il y perd sa vraie nature.
Sa couleur n'est jamais plus dorée qu'ailleurs en dépit de légendes qui aiment associer son nom à la robe du vin. Au contraire il est la plupart du temps clair comme de l'eau de roche.
La capacité de garde conférée par sa tension interne affirmée en font le cru qui vieillit le mieux de la commune, supérieur à tous les autres à mon sens. Il en subsiste des exemples éclatants capables de défier le siècle. Les 1947, 1929 et 1893 que j'ai bu récemment sont encore en pleine forme!
Petit cru proche du village, découpé en bande il est possédé directement par seulement quelques propriétés locales. La plus grande parcelle mesurant 1.20 ha est exploitée par le domaine Buisson-Battault en fermage, une partie de ses fruits fournit le négoce beaunois. A côté de ce grand carré les entités n'excèdent jamais plus du demi hectare et vous en trouverez d'excellents chez Lafon, Mikulski, Auvenay et Jean-Michel Gaunoux.
Les Bouchères ou Les Bouches-Chères
Longtemps diffusé sous le nom de Goutte d'Or ou comme Poruzots dans les années précédents les classements des climats en premier cru il ne doit sa notoriété récente qu'à quelques propriétés locales qui le mettent largement en valeur désormais. Hautement qualitatif, murisaltien jusqu'au bout des ongles, il possède ce je ne sais quoi "floral" qui le distingue nettement des autres premiers crus si l'on excepte la partie haute des Genevières à laquelle il ressemble nettement.
Formant un rectangle au milieu du coteau il est marqué par une parfaite homogénéïté dans une situation le plaçant entre Goutte d 'Or au Nord et Poruzots au Sud. Un peu plus de 4 hectares dont 1.5 ha d'un seul tenant formant sans aucun doute le Clos le plus homogène et qualitatif de la commune avec le Clos des Perrières. Celui-ci sera exploité par le domaine Roulot à partir d 2012 et était avant la propriété de la maison Labour-Roi, et plus anciennement de la maison Manuel. On peut en quelques items en lister les principaux caractères:
Dans une situation un peu plus fraîche que Charmes ou Perrières il arrive à juste maturité un rien plus tard et ne supporte pas les raisins en sous maturité qui accentuent son pole floral jusqu'à le rendre un peu végétal sans lui conférer plus de tension.
Son sol argilo-calcaire est l'un des plus pentus des premiers crus de la commune. Il est orienté plein est et parsemé de petits cailloux qui se mêlent à une terre blonde.
Cru élégant, très racé et finement bouqueté, il développe quasiment chaque année ce nez de noisette fraîche que l'on retrouve aisément en Genevrières. Il s'agit alors d'une senteur mêlant la complexité du fruit et du végétal dans une expression vraiment très originale qui peut aussi évoquer la fleur de vigne.
Naturellement peu enclin à exprimer une minéralité vraie, elle peut toutefois surgir dans les millésimes tardifs qui préservent une forte acidité tartrique.
C'est un très grand vin de garde qui peut défier plusieurs décennies et qui évoluent en affinant sa matière vers une sorte d'essence de chardonnay en décuplant sa douceur tactile. Le boisé lui sied donc assez mal car il marque la structure par un apport dE tanins boisés aussi incongrus qu'inutiles car ils éliminent sa nature délicate et altière.
En dehors des Genevrières du Dessus, il peut aussi "cousiner" avec la partie basse des Chevalier sur Puligny ou avec la fabuleuse partie médiane des Folatières sur la même commune. Mais aussi curieux que cela puisse paraître Vaudésir et Blanchots à Chablis, lorsqu'ils ont élevés sous bois, peuvent aussi lui être comparé par leur naure florale et leur évidente délicatesse.
Le Clos s'est toujours étiqueté Bouches-Chères et une autre propriété l'orthographie également ainsi. Pourquoi? Une question d'élégance il me semble...
Vous rechercherez avec à propos ceux des domaines Génot/Boulanger Roulot et...comme pour la Goutte celui d'un minuscule domaine sis rue de la Velle!
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Copyright © Patrick
Si le premier - Goutte d'Or - a gagné de récentes lettres de noblesse depuis que Madame Bize Leroy en vinifie deux petites parcelles, le second reste médiatiquement bien discret et assez éloigné de la notoriété des prestigieux Perrières, Charmes ou Genevrières. La qualité de deux climats est pourtant incontestable surtout si l'on considère leur capacité de garde hors norme. Je n'hésite d'ailleurs pas à écrire ici qu'ils font partie des crus ayant la plus grande longévité de l'ensemble de la Côte des blancs et que de ce ôint de vue ils intègrent aisément le niveau des Perrières de Meursault ou de la sphère des Montrachet à Puligny. Des exemples de bouteilles ayant été bues de 25 ans à près du siècle me servant évidemment de référence. Pourquoi dès lors semble t'on s'interroger sur la permanence et les potentialités de ces deux climats premiers crus? Essayons ici de lever une partie de ce mystère.
La Goutte d'Or
Le cas de la Goutte d'Or - originellement singulière et donc sans S et funestement affligée de celui-ci dans le cadastre actuel! - est assez simple. Le lieu-dit historique mesure un peu plus de 5 hectares et certaines parties - la partie médiane-sud essentiellement - ont été quelque peu remaniées en raison d'une déclivité dans le sens nord-sud qui générait des difficultés à la mécaniser. D'autre part il est certain que la partie basse non loin du collecteur d'eau et des terres blanches a été également remise en forme. Par ailleurs le nom très porteur a été fort souvent employé pour des parcelles contigües - ou non! - du cru historique et a au final déprécié quelque peu sa qualité moyenne. Ainsi Bouchères a été vendu avant les règles strictes des AOC - nous sommes dans les 50 pour les 1ers crus - en tant que Goutte d'Or pendant plusieurs décennies dans certaines propriétés...autres temps, autres usages!
Il en résulte une image qui a longtemps pâti de la joliesse du nom, d'origines pas toujours bien claires et du peu de producteurs le portant véritablement à la hauteur médiatique que lui confère naturellement son terroir. J'entends encore de ci de là certains non producteurs du cru le minorer nettement par rapport aux cinq autres "majeurs". Ce sont en général ceux qui ne le vinifient pas et le dégustent peu... Et qui la plupart du temps ne le connaissent simplement pas assez. Ils me donnent ainsi une certaine légitimité à leur répondre avec des arguments solides et bien entendu vérifiables sur le terrain:
En premier lieu c'est un cru homogène qui forme un rectangle quasi parfait entre les Luraules au Nord, les Terres Blanches à l'Est et les Bouchères au sud. En pente régulière un rien plus inclinée dans la partie supérieure haute, la quasi totalité des parcelles le coupent d'Est en Ouest du bas vers le haut.
En compagnie des Bouchères il s'agit du cru qui a la plus précise des identités si l'on considère qu'il ne se décompose pas en plusieurs sous lieux-dits. Exception faîtes sans doute des "pointes de goutte d'or" dans le bord haut Nord du cru et de la partie qui verse vers le sud, dont les terres ont été retenues par un muret.
Il est marqué par une bande rocheuse en son centre et est de ce fait proche de la roche mère en certains endroits, AINSI les plants ont parfois bien du mal à s'y enraciner et "donnent toujours naturellement peu" sur ce substrat maigre et argilo-calcaire.
Encore un peu sous l'influence des vents de la Combe d'Auxey, il est sans doute le plus froid - soyons prudent toutefois car ce n'est pas un climat d'altitude - et le plus "tendu" des crus de la commune, deux jours plus tardifs en moyenne en fin de cycle végétatif. Il ne faut surtout pas le couper à haute maturité de ce fait car il y perd sa vraie nature.
Sa couleur n'est jamais plus dorée qu'ailleurs en dépit de légendes qui aiment associer son nom à la robe du vin. Au contraire il est la plupart du temps clair comme de l'eau de roche.
La capacité de garde conférée par sa tension interne affirmée en font le cru qui vieillit le mieux de la commune, supérieur à tous les autres à mon sens. Il en subsiste des exemples éclatants capables de défier le siècle. Les 1947, 1929 et 1893 que j'ai bu récemment sont encore en pleine forme!
Petit cru proche du village, découpé en bande il est possédé directement par seulement quelques propriétés locales. La plus grande parcelle mesurant 1.20 ha est exploitée par le domaine Buisson-Battault en fermage, une partie de ses fruits fournit le négoce beaunois. A côté de ce grand carré les entités n'excèdent jamais plus du demi hectare et vous en trouverez d'excellents chez Lafon, Mikulski, Auvenay et Jean-Michel Gaunoux.
Les Bouchères ou Les Bouches-Chères
Longtemps diffusé sous le nom de Goutte d'Or ou comme Poruzots dans les années précédents les classements des climats en premier cru il ne doit sa notoriété récente qu'à quelques propriétés locales qui le mettent largement en valeur désormais. Hautement qualitatif, murisaltien jusqu'au bout des ongles, il possède ce je ne sais quoi "floral" qui le distingue nettement des autres premiers crus si l'on excepte la partie haute des Genevières à laquelle il ressemble nettement.
Formant un rectangle au milieu du coteau il est marqué par une parfaite homogénéïté dans une situation le plaçant entre Goutte d 'Or au Nord et Poruzots au Sud. Un peu plus de 4 hectares dont 1.5 ha d'un seul tenant formant sans aucun doute le Clos le plus homogène et qualitatif de la commune avec le Clos des Perrières. Celui-ci sera exploité par le domaine Roulot à partir d 2012 et était avant la propriété de la maison Labour-Roi, et plus anciennement de la maison Manuel. On peut en quelques items en lister les principaux caractères:
Dans une situation un peu plus fraîche que Charmes ou Perrières il arrive à juste maturité un rien plus tard et ne supporte pas les raisins en sous maturité qui accentuent son pole floral jusqu'à le rendre un peu végétal sans lui conférer plus de tension.
Son sol argilo-calcaire est l'un des plus pentus des premiers crus de la commune. Il est orienté plein est et parsemé de petits cailloux qui se mêlent à une terre blonde.
Cru élégant, très racé et finement bouqueté, il développe quasiment chaque année ce nez de noisette fraîche que l'on retrouve aisément en Genevrières. Il s'agit alors d'une senteur mêlant la complexité du fruit et du végétal dans une expression vraiment très originale qui peut aussi évoquer la fleur de vigne.
Naturellement peu enclin à exprimer une minéralité vraie, elle peut toutefois surgir dans les millésimes tardifs qui préservent une forte acidité tartrique.
C'est un très grand vin de garde qui peut défier plusieurs décennies et qui évoluent en affinant sa matière vers une sorte d'essence de chardonnay en décuplant sa douceur tactile. Le boisé lui sied donc assez mal car il marque la structure par un apport dE tanins boisés aussi incongrus qu'inutiles car ils éliminent sa nature délicate et altière.
En dehors des Genevrières du Dessus, il peut aussi "cousiner" avec la partie basse des Chevalier sur Puligny ou avec la fabuleuse partie médiane des Folatières sur la même commune. Mais aussi curieux que cela puisse paraître Vaudésir et Blanchots à Chablis, lorsqu'ils ont élevés sous bois, peuvent aussi lui être comparé par leur naure florale et leur évidente délicatesse.
Le Clos s'est toujours étiqueté Bouches-Chères et une autre propriété l'orthographie également ainsi. Pourquoi? Une question d'élégance il me semble...
Vous rechercherez avec à propos ceux des domaines Génot/Boulanger Roulot et...comme pour la Goutte celui d'un minuscule domaine sis rue de la Velle!
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