Jérôme Castagnier - Jeune vigneron de Morey Saint-Denis

Domaine peu ou pas connu au Québec, je me rends sur suggestion d’amis français, à Morey Saint-Denis chez Jérôme Castagnier, tenant avec son père Guy d’un petit domaine familial possédant des vignes sur plusieures des crus prestigieux de la Côte de Nuits. Jérôme à 33 ans, en est à sa deuxième vie en tant que vigneron, en effet il fût jadis trompettiste au Conservatoire de Paris. Donc encore jeune, il entamait une carrière sérieuse dans le domaine musical quand il commença à s’intéresser au vin. Questionnement personnel puisque fils unique et héritier d’un patrimoine de vignes impressionnant, il se dit qu’il doit au moins tenter sa chance dans le monde viticole. Ainsi, l’école d’œnologie à Beaune s’impose puisque c’est un prérequis en France pour reprendre le domaine familial. Première vinification il y a sept ans, Jérôme fait partie des jeunes vignerons de la région, mais croyez-moi il connait déjà très bien son métier.

Je n’ai pas pris de notes de dégustation, on était plus en mode discussion honnête et très intéressante sur le monde du vin bourguignon. De la presse spécialisée, aux domaines qui doivent faire vivre plusieurs membres de la famille, il m’aide à comprendre la dynamique de l’industrie du vin en Bourgogne. Ici on est dans une philosophie anti-spéculation, donc pas de gros marketing, la simplicité commerciale, Jérôme veut rester près de ses clients et les respecter donc beaucoup de vente directe du domaine comme il se faisait jadis en Bourgogne, et ce pas par nécessité mais par volonté. Quand je pense à la vente largement du domaine, je me dis que les vins ne sont pas à la hauteur de leur appellation, donc les agents commerciaux n’en veulent pas. Un autre préjugé qui m’est démenti ici, où l’approche non commerciale est volontaire….les 2010 sont déjà tous vendus alors qu’ils ne sont pas encore en bouteille.

Du côté viticole, on est encore une fois dans une approche bourguignonne, travail à la main, agriculture bio sans le label, respect des terroirs et volonté d’en faire ressortir les différences. L’élevage dure environ 18 mois, avec un pourcentage de fût neuf entre 30% et 50% dépendamment de la parcelle, pas de filtration. L’ensemble forme un tout cohérent, une philosophie de respect de la terre et des clients, comme si le marché de la spéculation vinicole ne s’appliquait pas sur ces quelques hectares de vignes à Morey Saint-Denis.

Léger scepticisme avant d’aborder la dégustation, je dois l’admettre, étant donné les prix, ça ne peut pas être si bon que ça. Cette pensé est rapidement démentie, du rosé qui est fait à partir de parcelles spécifiques et non à partir des jeunes vignes, aux Grands crus, rien ne déçoit. Les 3 cuvées villages seront révélatrices des différences entre Chambolle, Morey et Gevrey. Je trouve souvent qu’il y a beaucoup de clichés dans le monde du vin, mais cette comparaison des 3 cuvées montre bien que Chambolle est sur la finesse avec un bouquet séducteur et une bouche élégante, Gevrey plus puissant et épicé et Morey à mi-chemin entre les deux alliant corps et raffinement. Tout comme la dégustation du Clos de la Roche qui est réellement plus minéral que les autres, on a l’impression d’avoir un caillou dans la bouche ou le Charmes qui est tout en finesse pour un Gevrey. Jérôme, voulant souligner les différences entre les terroirs tente d’accentuer les caractéristiques de chacun de ceux-ci par divers moyens, notamment le pourcentage de bois neuf ou la provenance et le niveau de chauffe des fûts.

Au final, chaque cuvée était représentative de son appellation et tout était à la hauteur, je me suis dessiné une préférence pour les Morey Clos de la Roche et Clos Saint-Denis… et à 40€/bouteille le RQP est difficile à battre.

Alex Savoie a écrit:Domaine peu ou pas connu au Québec,
Au final, chaque cuvée était représentative de son appellation et tout était à la hauteur, je me suis dessiné une préférence pour les Morey Clos de la Roche et Clos Saint-Denis… et à 40€/bouteille le RQP est difficile à battre.

Merci à nouveau Alex!
Un Domaine fort apprécié de Patrick Essa.
Je tente d'encourager un ami à le représenter au Qc.
J'irai le visiter en novembre prochain.

Salut Michel,

Ça en vaut la peine, de la Bourgogne Beau, Bon, Pas cher.
Si tu passes par Paris tu me le diras ou si je peux je passerai peut-être fair eun tour en Bourgogne à ce moment.