La méthode Reynaud suivie à la lettre...

Le jeudi soir, nous avons pris une grande décision, soit de boire notre Château Rayas 2006 en fin de semaine. Nous choisissons de suivre à la lettre les recommandations d'Emmanuel Reynaud.

Il fut donc ouvert ce même jeudi soir. en prévision du samedi. Première impression à l'ouverture:

Château Rayas Châteauneuf-du-Pape Réserve 2006

Le goulot sent bon les fleurs et les fraises. Je me verse bien sûr un tout petit verre, avant de remettre le bouchon (côté vin) pour le retour à la cave.

Dans le verre, au nez c’est l’alcool qui ressort avant tout, le kirsch, puis de petites fraises pointent discrètement le nez. La bouche est sévère et renfrognée, austère, peu de fruit. Alcooleux. Ne pas connaître, je serais très déçu. J’ai au contraire un petit sourire en coin, je me dis que ça promet!

On remet le bouchon et rapporte à la cave.

Le 2e soir, vendredi, c’est beaucoup mieux mais encore un peu fermé. On aurait pu le boire et se régaler, peut-être après une heure dans le verre? Mais je pensais qu’il avait un peu plus à donner.

3e soir: Le Verdict

Le rôti de bœuf sous-vide est à point, il faut sortir le vin de la cave.

Le nez est typique du domaine, orange sanguine, petites fraises, des herbes de Provence.

La bouche est puissante encore, mais tout est adouci, c’est dense et profond, un cri de la terre! Les épices dominent maintenant, c’est très complexe, la garrigue, avec encore un peu d’agrumes, de kirsch, savoureux, avec un petit côté décadent. La longueur en bouche est phénoménale. Personne ne penserait Bourgogne sur ce millésime, pas de dentelle, on sent l’alcool, c’est un authentique vin provençal, qui renvoie à la beauté de ce terroir tardif qu'est Rayas, à la fois frais et chaleureux. Il s’étire sur les papilles en un balai poivré souverain. Un ange passe.

Le meilleur 2006 que j’ai pris. Merci Monsieur Reynaud, pour le vin et les conseils.

Bien heureux de lire ce cr, car très bientôt je vais ouvrir cet unique quille que j'ai (et une première expérience) du même millésime, et pour ne pas me faire servir l'argument "Mais tu n'as pas suivi le méthode Reynaud !" au cas où je le trouverais "so-so" , je vais assurément suivre la méthode ! Et il sera bien sûr en duel en semi-aveugle avec un autre CNP 100% grenache du même millésime !

Super Alain!

2006 est un millésime intense, il fait très Châteauneuf, pas du tout Bourgogne (comme 2007). J'ai hâte de voir avec quel vin tu compareras.

Ça va être le Cornellia Constanza cnp du domaine de la Solitude, seul 100% grenache 2006 que j'ai en cave

Alain Roy a écrit:Ça va être le Cornellia Constanza cnp du domaine de la Solitude, seul 100% grenache 2006 que j'ai en cave

Suis-je le seul à ne pas connaître?

Non!

Yves Martineau a écrit:Non!

J'espère bien, grand amateur de Châteauneuf !

Alain, j'ai plutôt l'impression que Yves en répondant "non" à la question "Suis-je le seul à ne pas connaître ?" que justement il ne connait pas cette cuvée.

Bien lu Pierre. Non, je ne connais pas Alain! Pourquoi t'as acheté ça, un conseil SAQ?

Yves Martineau a écrit:Bien lu Pierre. Non, je ne connais pas Alain! Pourquoi t'as acheté ça, un conseil SAQ?

Tu ne connais pas Alain ?

Un peu de confustion, ça détend toujours un peu ;-)

André

Une simple virgule change le sens d'une phrase..

Mangeons, grand-maman.
Mangeons grand-maman.

Je croyais que tu ironisais, je suis déçu là Yves ! Pourquoi j'ai acheté ça ? Parce que j'aime le nom du domaine ! re- J'avais bu quelques belles quilles du cnp d'entrée, quand j'ai vu apparaître les cuvées supérieures, bah normal, j'ai acheté !

ps c'est vrai qu'il ne me connait pas Yves !

Yves Martineau a écrit:Le jeudi soir, nous avons pris une grande décision, soit de boire notre Château Rayas 2006 en fin de semaine. Nous choisissons de suivre à la lettre les recommandations d'Emmanuel Reynaud.

Il fut donc ouvert ce même jeudi soir. en prévision du samedi. Première impression à l'ouverture:

Château Rayas Châteauneuf-du-Pape Réserve 2006

Le goulot sent bon les fleurs et les fraises. Je me verse bien sûr un tout petit verre, avant de remettre le bouchon (côté vin) pour le retour à la cave.

Dans le verre, au nez c’est l’alcool qui ressort avant tout, le kirsch, puis de petites fraises pointent discrètement le nez. La bouche est sévère et renfrognée, austère, peu de fruit. Alcooleux. Ne pas connaître, je serais très déçu. J’ai au contraire un petit sourire en coin, je me dis que ça promet!

On remet le bouchon et rapporte à la cave.

Le 2e soir, vendredi, c’est beaucoup mieux mais encore un peu fermé. On aurait pu le boire et se régaler, peut-être après une heure dans le verre? Mais je pensais qu’il avait un peu plus à donner.

3e soir: Le Verdict

Le rôti de bœuf sous-vide est à point, il faut sortir le vin de la cave.

Le nez est typique du domaine, orange sanguine, petites fraises, des herbes de Provence.

La bouche est puissante encore, mais tout est adouci, c’est dense et profond, un cri de la terre! Les épices dominent maintenant, c’est très complexe, la garrigue, avec encore un peu d’agrumes, de kirsch, savoureux, avec un petit côté décadent. La longueur en bouche est phénoménale. Personne ne penserait Bourgogne sur ce millésime, pas de dentelle, on sent l’alcool, c’est un authentique vin provençal, qui renvoie à la beauté de ce terroir tardif qu'est Rayas, à la fois frais et chaleureux. Il s’étire sur les papilles en un balai poivré souverain. Un ange passe.

Le meilleur 2006 que j’ai pris. Merci Monsieur Reynaud, pour le vin et les conseils.

Salut Yves, merci pour ton message.
Je suis curieux.
Tu dis à deux reprises avoir remis le bouchon sur la bouteille.
Je suis surpris.

Pourquoi ne pas l'avoir laissé débouchée dans le noir et à bonne température pendant 18-24 h?
Est-ce moi qui ai mal compris la méthode préconisée par E.Reynaud.
Ou est-ce une choix délibéré de ta part de n'avoir fait qu'ouvrir la bouteille et rebouchée après?

Merci

C'est Emmanuel Reynaud qui nous parlait de remettre le bouchon "côté vin". J'ignore si ça fait une différence, mais je me fiais à lui. J'ai faiut

On a aussi prélevé un petit verre (deux gorgées environ) ce qui augmente légèrement l'espace avec de l'air.

Yves Martineau a écrit:C'est Emmanuel Reynaud qui nous parlait de remettre le bouchon "côté vin". J'ignore si ça fait une différence, mais je me fiais à lui. J'ai faiut

On a aussi prélevé un petit verre (deux gorgées environ) ce qui augmente légèrement l'espace avec de l'air.

Ok je comprends donc qu'ouvrir la bouteille quelques minutes et la refermer par la suite en prélevant effectivement un peu de vin serait suffisant à l'aération...?

J'avais cru comprendre qu'il fallait laisser la bouteille débouchée plusieurs heures voir plusieurs jours...
Ce qui fait une différence notable, non ?

Merci

Ok c'est quoi là clairement et précisément et officiellement la méthode Reynaud ? Car moi j'ouvre ma première quille de Rayas très bientôt et probablement ma dernière aussi (vu qu'il faut avoir de la veine pas à peu près pour en dégoter une, sauf pour Yves dont la cave en est pleine   ) !

Tel que mentionné, t'ouvres 48 heures à l'avance et tu retournes en cave avec le bouchon dessus côté vin.

Yves, j’avais compris de la méthode Reynaud que le bouchon était simplement déposé sur le goulot et non que la bouteille était complètement rebouchée.

On veut une vidéo d'Emmanuel ou d'Yves!

Je pense que l'essentiel est une lente aération, d'au moins une journée. Plusieurs chemins mènent au rhum...

Je l'ai fait 24 heures avec ou sans bouchon remis, puis 48 heures avec bouchons remis. Des fois c'était le simple vin de pays, la dernière fois Rayas 2006.

Difficile de dire s'il y avait une grande différence entre 24 et 48 heures et ça peut varier selon l'âge du vin, la cuvée, le millésime, etc.

Il n'y a probablement pas de recette magique, mais les vins le sont souvent!

y a-t-il une explication sur comment le vin s'aère si on remet le bouchon sur la bouteille ?

Yves Martineau a écrit:
Je l'ai fait 24 heures avec ou sans bouchon remis, puis 48 heures avec bouchons remis. Des fois c'était le simple vin de pays, la dernière fois Rayas 2006.

Difficile de dire s'il y avait une grande différence entre 24 et 48 heures et ça peut varier selon l'âge du vin, la cuvée, le millésime, etc.

Il faudrait retourner à nos cours de chimie et retrouver les formules sur les gaz et la pression de surface... Quel est la saturation du vin par l'oxygène et à quelle vitesse cet oxygène est ''digéré'' par le vin pour savoir s'il y a une différence sur 24 ou 48 heures.

François Guyot a écrit:Yves, j’avais compris de la méthode Reynaud que le bouchon était simplement déposé sur le goulot et non que la bouteille était complètement rebouchée.

Bon, c'est mercredi que j'écluse, je rebouche complètement la bouteille ou je dépose le bouchon sur le goulot (méthode lanaudoise ) ???

écluser
verbe transitif

1. Munir une voie navigable d'une écluse.
2. Faire passer un bâtiment d'un bief à un autre par une écluse.
Synonyme : sasser

3. Populaire. Boire : Écluser un godet.

Mercredi tu débouches, c'est donc vendredi que tu l'écluses! :-)

oups oui c'est ça mercredi j'débouche ! Et après ?