Un vieux Bordeaux ouvert à la "méthode Audouze"

 
Grand suspense dans la maison cet après-midi, alors que je veux ouvrir un vieux vin environ cinq heures avant le souper, fidèle aux recommandations du célèbre François Audouze.


Voici le spécimen :
 
 
 

J'en ai choisi une au niveau plus bas que d'autres, histoire d'en avoir le cœur net:

 


De toute évidence le bouchon n’a jamais été remplacé et on n’a certainement pas affaire à un faux !
 
 
 
Un seul outil de l’arsenal me paraît adapté à tel défi, le super bilame doublé d’une vrille, précieux cadeau :






 
Diantre, c’est mou comme de la terre mouillée ce foutu bouchon !!
 
Zut, malgré les précautions il brise :



J'y retourne, heureusement la vrille tient le tout, limitant les dégâts….





Du goulot, ça sent bon!!

Ouf.....la suite ce soir!!

Trippant ce suspense en roman-photo !

Il fait beaucoup dans le suspense ce Maître

Pas facile à utiliser ton précieux cadeau!

J'en ai choisi une au niveau plus bas que d'autres....
Autant de 66 et tu es un 65?

Je n'achèterais jamais un 1965, d'abord parce qu'il n'y en avait pas à vendre, mais surtout parce que c'est une des pires années de l'histoire et ce, partout sur la planète!

Ce lot de Chevalier 1966 me semblait avoir de bas niveaux mais une critique très récente de Neal Martin m'a convaincu de plonger. La vérité ce soir.

Bien hate de lire, j'ai aussi quelques sprécimens qui proviennent une récente vente prestige et patrimoine.

Michel Therrien a écrit:Pas facile à utiliser ton précieux cadeau!

Au contraire! L'arme ultime.

CR à venir. Le vin était en pleine forme et beaucoup plus amusant que d'autres quinquagénaires du site!

Bien hâte de lire la suite. Et le fait que tu en aies acheté plus d'une te permettra d'adapter l'ouverture, l'aération et le service en conséquence.

 
Quand on sait que ce vin a vu le jour sous de Gaulle, Leonid Brezhnev et Lyndon Johnson, quand les Beatles venaient de sortir Rubber Soul et qu'on n'avait pas marché sur la lune, on a l'impression de se verser un verre d'histoire. Et on espère tout de même cette histoire soit encore jolie!

Domaine de Chevalier, Graves, Grand cru classé 1966

La robe du vin est orangée, voire tuilée, ouf qu'il a l'air vieux
Par contre le nez est suave, avec de classiques notes de boite à cigares, de cèdre, avec quelques notes de cassis. C'est subtil et fin.
 
En bouche, on a clairement affaire à un vieux vin, mais certainement pas à un cadavre! Au contraire, il montre encore une belle énergie, avec encore quelques tanins (assagis), un fruit légèrement sucré, une finale minérale agréable avec ses nuances de crayon à mine. Le registre est tertiaire, sans surprise, mais très agréable, dans un style sérieux. Il a aussi un côté très salin qui, avec le canard, fait un malheur!
 
Fait étonnant, à la fin du repas il me semble presque plus vigoureux, bref la lente aération ne lui a certainement pas nui, même si je ne peux affirmer avec certitude qu'elle lui a profité. Sinon c'est le dépôt du fond qui lui donne du corps!
 
Une très belle bouteille. Je lui aurais aisément donné vingt ans de moins, le plaçant en 1986. Je lui donne un bon 91 pts, mais vu son âge et son bagage, je serais tenté de lui donner quelques points de plus, pour l'émotion palpable que procure cette expérience presque archéologique et pour le mérite qu'il a d'être si en forme à son âge.

Excellente expérience assurément. Merci d'en rendre compte.

très plaisant de vous lire, Maître Chevalier!

Yves,

J'ai un Gruaud Larose 1965 que je ne sais pas quand ouvrir, car, tout comme toi, mes attentes sont très basses...

On pourrait le boire ensemble, ça réduira la toxicité!

Alain Landry a écrit:Yves,

J'ai un Gruaud Larose 1965 que je ne sais pas quand ouvrir, car, tout comme toi, mes attentes sont très basses...

On pourrait le boire ensemble, ça réduira la toxicité!

On pourrait l'ouvrir en même temps que mon 68

Denis Brassard a écrit:

Alain Landry a écrit:Yves,

J'ai un Gruaud Larose 1965 que je ne sais pas quand ouvrir, car, tout comme toi, mes attentes sont très basses...

On pourrait le boire ensemble, ça réduira la toxicité!

On pourrait l'ouvrir en même temps que mon 68

J'offre mon chevalier 66... yves dois surement avoir d'autres vieilles quille fini

Je pourrais même offrir Barton 70 en plus.

Alain Landry a écrit:Yves,

J'ai un Gruaud Larose 1965 que je ne sais pas quand ouvrir, car, tout comme toi, mes attentes sont très basses...

On pourrait le boire ensemble, ça réduira la toxicité!

Au contraire, alors que 1965 est un millésime atroce, mes attentes pour le Chevalier 1966 étaient élevées, vu cette critique récente de Neal Martin, l'an dernier:

Drink Date 2016 - 2031
Reviewed by Neal Martin
Issue Date 28th Jul 2016
Source Interim End of July, The Wine Advocate

The 1966 Domaine de Chevalier was poured blind at the château by proprietor Olivier Bernard and it put in a great showing. Quite deep in color, it has a floral, violet-scented bouquet that is very well defined, nicely focused with hints of brine and seaweed infusing the decayed black fruit. The palate is medium-bodied and very refined, supple in the mouth with beautifully judged natural acidity. It seems to have a fleshy, almost Merlot-driven finish that swayed me towards the Right Bank, but that earthiness on the aftertaste swings you back to Pessac-Léognan. Like many 1966s, there is a masculine trait to this Domaine de Chevalier that still shows plenty of vigor and as such, I can see this swarthy wine offering another 15-20 years of pleasure - subject to provenance. This is certainly worth looking out for. Tasted April 2016. (drink 2016-2031)

Je suis partant pour en ouvrir une en votre compagnie, mais non, je n'ai pas d'autres vins de ces décennies.

Merci Yves pour le cérémonial et le CR.
J'aime particulièrement le dépôt du fond qui lui donne du corps!.

Par ailleurs, ton instrument magique (j'aimerais bien en avoir un en cadeau......message à la Baronne) a manqué son coup il me semble?

Michel Therrien a écrit:Merci Yves pour le cérémonial et le CR.
J'aime particulièrement le dépôt du fond qui lui donne du corps!.

Par ailleurs, ton instrument magique (j'aimerais bien en avoir un en cadeau......message à la Baronne) a manqué son coup il me semble?

C'était mon discret hommage au Dîner de cons!
En effet, il n'a pas complètement réussi le coup. Mais le sauvetage, soit aller rechercher le quart du bouchon qui avait cassé, n'aurait pas été possible avec d'autres outils habituels, que ce soit le limonadier ou un bilame traditionnel. Je crois qu'il se serait tombé dans la bouteille. Bref, rien n'est parfait mais c'est de loin supérieur aux autres outils pour les vieux bouchons.

Déjà pensé utiliser les pinces à porto?
Pas très ludique mais toujours efficace!