Semaine du 20 mars 2022

Un domaine que j’ai négligé dans mes achats ces dernières années. Les vins présentés lors de la Paulée de NY m’ont fait forte impression et avec les copains débarquaient à Chablis hier pour les Grands Jours, je n’ai pu faire autrement que d’ouvrir un vin de chez Fèvre :

William Fèvre Les Clos chablis grand cru 2007 : Bouché liège, le DIAM ayant fait ses premières apparitions au domaine en 2008 je crois. Couleur d’une grande jeunesse, d’une brillance quasi insolente. Nez de d’agrumes frais, de yogourt nature, de bord de mer, avec des touches fumées et de fruits blancs qui apparaissent à l’aération. Encore une fois, le nez est étonnant de vigueur et de jeunesse, le vin paraissant la moitié de son âge. La bouche est superbement construite, fraîche, mais avec cette fine patine des vins patiemment attendus et qui transforme la puissance en plénitude. Grande longueur salivante et aérienne, avec encore passablement de souffle et d’éclat. On cogne à la porte du grand vin. Superbe.

Souper en famille hier soir. Le 'timing' pour l'accord mets/vins fut un désastre monumental. Une entrée qui ne pouvait attendre alors que l'on entamait à peine le champagne. On s'est dit que l'on boirait les 2 blancs prévus pour ce plat en attendant la pièce de résistance. Meuh Non! Les côtes de veau et de bœuf sur le fumoir qui prennent moins de temps de cuisson que prévu. On saute les blancs, on passe au rouge pour finalement revenir sur les blancs. Le bordel quoi! Aucune prise de note...je ne savais plus où donner de la tête.

Philippe Bornard Pet Nat Ça Va Bien: Une robe trouble et laiteuse. Un nez levuré. En bouche, c'est frais et désaltérant mais toujours avec ces notes levurées. Curieux, j'ai demandé au porteur de la bouteille le prix payé. Autour de 50$. Ouf! Pas mauvais mais on trouve mieux, beaucoup mieux à ce prix. 84-85 pts.

Michel Gonet Blanc de Blancs Grand Cru Mesnil sur Oger 2012: Beau cordon de bulles assez fines. Bouche ample, pleine sur un léger rancio. Il en donne beaucoup pour le prix (76$ en IP chez Maître de Chai). 92 pts

Thibault Liger-Bélair Côtes de Nuits Villages 'Au Leurey-Vigne de 1937' 2018: Un nez sur les petits fruits rouges et des notes d'élevage encore très présentes. La bouche est fruitée et passablement boisée à ce stade ci. Plutôt austère et à attendre au moins 3-5 ans. Son Clos du Prieuré m'a semblé beaucoup plus approchable en jeunesse. 89 pts.

Pascal Cotat Monts Damnés 2012: Des arômes de buis, de cire d'abeille et une belle touche florale. Bouche assez exotique sur le melon. Une finale passablement tendue. 91-92 pts.

Gérard Boulay Monts Damnés 2012: Un nez 'sweet and sour' sur le miel et le citron. Bouche d'un bon volume, assez grasse sur une finale soyeuse et citronnée. 92 pts.

Toujours intéressant ces comparatifs. Les avis étaient partagés quant à la préférence de chacun. Pour ma part, j'ai préféré le charme de Boulay au caractère de Cotat.

François Guyot a écrit:Philippe Bornard Pet Nat Ça Va Bien: Une robe trouble et laiteuse. Un nez levuré. En bouche, c'est frais et désaltérant mais toujours avec ces notes levurées. Curieux, j'ai demandé au porteur de la bouteille le prix payé. Autour de 50$. Ouf! Pas mauvais mais on trouve mieux, beaucoup mieux à ce prix. 84-85 pts.

Un autre vin nature à la politique tarifaire aussi déviante que le contenu.

Un Pet Nat à 50$, j'ai fait le saut en te lisant...

Bu hier soir ma dernière bouteille de ce vin:

Domaine Jobard-Morey Côteaux-Bourguignons 2017
Couleur cerise clair. Arômes et saveurs de fruits rouges et d'épices, c'est élégant, frais, mais raffiné aussi. J'aime l'acidité qui est là, mais plus pour faire ressortir le fruit que pour faire serrer les dents. J'en voudrais d'autres bouteilles! Très bien (89)

Ludwig Desjardins a écrit:

François Guyot a écrit:Philippe Bornard Pet Nat Ça Va Bien: Une robe trouble et laiteuse. Un nez levuré. En bouche, c'est frais et désaltérant mais toujours avec ces notes levurées. Curieux, j'ai demandé au porteur de la bouteille le prix payé. Autour de 50$. Ouf! Pas mauvais mais on trouve mieux, beaucoup mieux à ce prix. 84-85 pts.

Un autre vin nature à la politique tarifaire aussi déviante que le contenu.

Un Pet Nat à 50$, j'ai fait le saut en te lisant...

Même si je suis amateur de vins natures, ça fait longtemps que j'ai abandonné Bornard pour les prix et pour ce qui est dans la bouteille et qui ne le vaut pas à mon goût...

Hier soir, après une grosse semaine, je décide d’ouvrir une belle bouteille:

Domaine Chantal Lescure Pommard 1er Cru Les Bertins 2017

Couleur rubis assez sombre. Après lui avoir donné un peu d’air (dans de grands verres, pas de carafe), on a du fruit rouges, une panoplie de notes épicées, de la terre et de la fumée qui rappelle un boisé noble et bien dosé. Texture soyeuse en bouche qui laisse tout de même la place à des tanins fins. Complexe, profond mais presque aérien en même temps, le fruit domine les saveurs épicées et de terre. Quel beau vin! Superbe (93)

Patrick Ayotte a écrit:Hier soir, après une grosse semaine, je décide d’ouvrir une belle bouteille:

Domaine Chantal Lescure Pommard 1er Cru Les Bretons 2017

Couleur rubis assez sombre. Après lui avoir donné un peu d’air (dans de grands verres, pas de carafe), on a du fruit rouges, une panoplie de notes épicées, de la terre et de la fumée qui rappelle un boisé noble et bien dosé. Texture soyeuse en bouche qui laisse tout de même la place à des tanins fins. Complexe, profond mais presque aérien en même temps, le fruit domine les saveurs épicées et de terre. Quel beau vin! Superbe (93)

Je ne connais pas les vins de Mme Lescure mais celui-ci semble très fin pour un Pommard. Est-ce le style de la maison?

Sydhang 2011, Niederösterreich(Austria), Murh-Van Der Niepoort: Une Syrah 100% qui provient de la région de Spitzerberg. Près de 11 ans en bouteille, on perçoit un léger disque grenat/briqué. Tirant 14% d'alcool, on le perçoit au nez et en bouche. Le vin m'enchante et m'intrigue puisqu'il a un caractère Syrah mais aussi Blaufrankish sans en avoir...

Le nez est sur le lard, les fruits noirs murs, les épices, pointe tomatée et végétale typique du Blaufrankish. La bouche est ronde, sur le fruit, les tannins sont fondus, saveurs d'herbe fumée, animal, vieux bois, légère amertume en finale, bien agréable. Finale de bonne longueur sur les épices et le fumé. 16,5/20

Hier soir :

Pierre-Yves Colin-Morey Les Baudines chassagne-montrachet 1er cru 2014 : Bouteille ouverte au milieu de l’après-midi. Couleur très pâle, brillante. Nez pas trop réduit, mais qui prend un certain temps à s’ouvrir tout de même, sur des notes de crème au citron, d’ananas frais, de fumée et un relent d’élevage sur la crème anglaise et le maïs en crème, conservant toujours quelques nuances grillées et de bougie. La bouche impressionne davantage, puissante, fuselée, longue et vibrante, mais avec une réelle concentration et un superbe éclat. À l’aération, le vin gagne en largeur et en texture, mais sans perdre de son énergie ou de sa fougue. La finale est salivante, harmonieusement équilibrée entre richesse conséquente et acidité élevée, très, très longue. Le vin est encore d’une jeunesse épatante. Si le style pratiqué par le domaine n’est pas celui que je préfère, il faut savoir reconnaître un bon vin quand on en croise un! Excellent, voire plus.

Inspirée par le Clos Martinet de Yves, j’ai descendu en cave avec la ferme intention d’y ramener un 2004. Pendant mes recherches infructueuses et après mûre réflexion, j’ai conclu que cette dite bouteille avait été éclusée il y a quelques mois….Quel sentiment poche! Heureusement, j’avais un plan B: Costers del Siurana Clos de l'Obac 2004. Rouge cerise assez foncée au disque rosé d’une jeunesse incroyable. 35% de Grenache, 15% Syrah, 35% Cabernet sauvignon, 15% Merlot, les deux derniers l’emportent avec un nez est très bordelais: fruits noirs confits, cèdre, un peu de fumée et légèrement torréfié. Les épices ont réussi à se tailler une place en fin de soirée.  Superbe équilibre en bouche où le fruit mûr porté par la douceur des tanins et une acidité tonique, s’étire pour atteindre une finale épique. Encore une fois, un espagnol complexe, savoureux et d’une incroyable fraîcheur!

Michelle Champagne a écrit:

Patrick Ayotte a écrit:Hier soir, après une grosse semaine, je décide d’ouvrir une belle bouteille:

Domaine Chantal Lescure Pommard 1er Cru Les Bretons 2017

Couleur rubis assez sombre. Après lui avoir donné un peu d’air (dans de grands verres, pas de carafe), on a du fruit rouges, une panoplie de notes épicées, de la terre et de la fumée qui rappelle un boisé noble et bien dosé. Texture soyeuse en bouche qui laisse tout de même la place à des tanins fins. Complexe, profond mais presque aérien en même temps, le fruit domine les saveurs épicées et de terre. Quel beau vin! Superbe (93)

Je ne connais pas les vins de Mme Lescure mais celui-ci semble très fin pour un Pommard. Est-ce le style de la maison?

Très bonne question puisque c’est une première pour moi avec les vins de ce Domaine. Ce ne sera pas la dernière fois par contre!

Lescure, j'avais trouvé les 2018 excessivement boisés en 2020 voire extraits. C'est ma seule expérience, ce qui est donc trop peu, mais juste assez pour douter que la finesse soit le style de la maison. Ensuite, 2017 c'est bien sûr plus fin comme millésime.

Yves Martineau a écrit:Lescure, j'avais trouvé les 2018 excessivement boisés en 2020 voire extraits. C'est ma seule expérience, ce qui est donc trop peu, mais juste assez pour douter que la finesse soit le style de la maison. Ensuite, 2017 c'est bien sûr plus fin comme millésime.

Merci pour l’info. Le bois n’étant pas ma tasse de thé, je suis allée consulter le site web. J’ai appris que Chantal Lescure ne fait plus de vins depuis 1996….et que ses fils ont repris le Domaine. J’ai lu un peu en diagonale mais je crois que la cuvée qui voit le plus de fûts neufs est précisément le Pommard Les Bertins élevé en fûts de 228 à 500 litres (30% à 50% fûts neufs). Je vais donc passer mon tour pour cette cuvée.

En même temps, c'est un domaine de Nuits St-Georges, donc leur Pommard n'est peut-être pas le vin le plus représentatif du domaine.

Vosne-Romanée 2009, dom.Charlopin, 80$ en 2011.

Pnp. Rubis mat soutenu un brin brouille au collet tuilé. Le bouquet est explosif, ça pinotte allègrement les petites baies rouges fraîches, épicées, avec subtile touche vanillée. Beau bouquet mais je sais pas, j'appréhende de la lourdeur.

Mais pas du tout, au contraire c'est léger ! Entrée franche, texture soyeuse, fruité absolument rouge, un peu cuit, sucré, juteux sur une supportante tension. La finale est de longueur moyenne, rajoute des amers vieux (ça arrache un peu) mais ça n'écrase pas la douceur et l'harmonie du vin. C'est à point ce petit Vosne ! L'accord mets-vin ne semble pas pertinent (lasagne blanche aux épinards) et lui nuit. On verra demain si c'est le vin qui décline rapidement ou si effectivement c'est un mauvais accord avec la bouffe.

Lendemain: bouquet de bonne augure, qui ne s'est pas fatigué: ça pinotte ! La bouche est avenante avec ce fruité riche et sucré bien soutenu par l'acidité, le tout sur une texture de velours. Le vin est délicieux, meilleur que la veille, alors mangez pas d'épinards avec du pinot ! Beaucoup de matière en tout cas pour un village de 13 ans qui en a encore devant lui.

Michelle Champagne a écrit:

Yves Martineau a écrit:Lescure, j'avais trouvé les 2018 excessivement boisés en 2020 voire extraits. C'est ma seule expérience, ce qui est donc trop peu, mais juste assez pour douter que la finesse soit le style de la maison. Ensuite, 2017 c'est bien sûr plus fin comme millésime.

Merci pour l’info. Le bois n’étant pas ma tasse de thé, je suis allée consulter le site web. J’ai appris que Chantal Lescure ne fait plus de vins depuis 1996….et que ses fils ont repris le Domaine. J’ai lu un peu en diagonale mais je crois que la cuvée qui voit le plus de fûts neufs est précisément le Pommard Les Bertins élevé en fûts de 228 à 500 litres (30% à 50% fûts neufs). Je vais donc passer mon tour pour cette cuvée.

Je ne suis pas un grand fan du bois dans le vin, mais celui-ci sur ce millésime ne montrait pas un élevage très présent. Je pense aller m'en chercher d'autres bouteilles (malgré le prix) tant j'ai aimé!

J'ai dégusté quelques Volnay de Lescure sur le millésime 2015 et grosse déception. Les vins manquaient d'équilibre et s'exprimaient mal.

De courtes notes prises lors de notre premier souper en Bourgogne la semaine dernière, au Chablis Wine Not, élu meilleur carte des vins de France par la RVF!

Deux très beaux vins, dont une rareté :

Domaine Christian Moreau Père et Fils Chablis 1er Cru Vaillon Cuvée Guy Moreau 2015
Superbe vin à maturité il a fait un malheur sur les huîtres. Belle richesse, texture aérienne, un vin savoureux et profond, j’ai adoré. 92-93 pts

François Raveneau Chablis 1er Cru Chapelot 2010
Magnifique texture aérienne et vaporeuse. C’est fin et à point, avec une longue finale saline. Plénitude et volupté, il est splendide. 200 euros sur la carte, les prix sont plus élevés qu'autrefois, mais ce fut un pur délice. 94 pts

La surprise est venue du 2015, que je n'attendais pas à ce niveau. Le 2010 issu d'un très grand millésime fut à la hauteur de nos attentes très élevées. Parfait début d'un voyage exceptionnel et très éducatif.

Considérant la flambée des prix de Raveneau dans la dernière année, 200 euros pour un 2010, au resto de surcroît, c’est plutôt ´raisonnable ´. J’aurais probablement fait comme toi.

En plus François, taxes et services inclus

Yves Martineau a écrit:De courtes notes prises lors de notre premier souper en Bourgogne la semaine dernière, au Chablis Wine Not, élu meilleur carte des vins de France par la RVF!

Deux très beaux vins, dont une rareté :

Domaine Christian Moreau Père et Fils Chablis 1er Cru Vaillon Cuvée Guy Moreau 2015
Superbe vin à maturité il a fait un malheur sur les huîtres. Belle richesse, texture aérienne, un vin savoureux et profond, j’ai adoré. 92-93 pts

François Raveneau Chablis 1er Cru Chapelot 2010
Magnifique texture aérienne et vaporeuse. C’est fin et à point, avec une longue finale saline. Plénitude et volupté, il est splendide. 200 euros sur la carte, les prix sont plus élevés qu'autrefois, mais ce fut un pur délice. 94 pts

La surprise est venue du 2015, que je n'attendais pas à ce niveau. Le 2010 issu d'un très grand millésime fut à la hauteur de nos attentes très élevées. Parfait début d'un voyage exceptionnel  et très éducatif.

De mon côté je me questionne sur le choix du 2015. Vous êtes dans un resto qui a une jolie carte de vins et vous décidez de prendre une bouteille d’un producteur que vous représentez… Ce n’est pas ce que j’appelle: sortir de sa zone de confort!

Et pourquoi vouloir sortir d'une douillette zone de confort, quand on cherche le plaisir?

C'est un souper, pas un atelier de croissance personnelle!

J'imagine pas super bien Yves qui a envie de boire plein d'autres trucs sur la carte à la place et qui se fait violence en commandant finalement le Moreau.

J'adore commander des vins de nos producteurs que je n'ai pas en cave, surtout des plus vieux millésimes. Je n'avais jamais goûté ce 2015 en bouteille et j'étais ravi. Son côté un peu plus riche mais très salin a fait merveille avec les huitres.

Il y avait aussi un plaisir certain à faire goûter un vin qu'on représente à un jeune producteur qui nous accompagnait.

Joseph Drouhin était un producteur de Bourgogne qu'on avait plutôt tendance à dédaigner dans les années 90 et 2000: vins osseux et plats, mais j'avais entendu dire que la nouvelle directrice entretenait l'espoir d'une réforme. J'ai décidé de profiter de 2019 pour vérifier. J'ai goûté un charmant Chorey villages (fin, transparent, griottes scintillantes). J'ai été tenté aussi par un des rejetons de leur aventure orégonaise, le Dundee Hill. Je l'ai ouvert il y a deux jours: sa texture n'est ni lourde ni pâteuse, d'élégantes notes de framboises perçaient discrètement une couche dominante de confiture de fraise, de pruneaux et de sucre d'orge. Mais aujourd'hui, les fruits cuits et le sucre d'orge ont gagné en inhibition et l'ensemble est un peu plus nerveux. Ce n'est pas sans intérêt pour le prix.