Chablis 2008

Nous sommes présentement neuf inscrits. Il reste donc une place.

Si jamais nous restions neuf, ou que nous baissions même à huit, j'opterais pour que nous fassions cette dégustation, mais en retirant un vin par volet.

Nous sommes 10!

Luc nous nous reprendrons.

Mon ami Robert va prendre la dernière place.

Je vais vous envoyer mon adresse par PM.

J'aimerais qu'on débute à 19h avec la mise en bouche.

Je vous attendrai pour 18h30 - 18h45.

Quelques notes sur le millésime et les vins en présence tirées des écrits de Meadows, histoire de se mettre en appétit :

- Floraison normale, au début de juin. Août a été chaud, mais couvert. Heureusement, le vent du nord s’est mis à souffler à la fin du mois, permettant une concentration par évaporation et réduisant les risques de maladie.
- Les vendanges ont débuté entre le 25 et le 29 septembre pour la majorité des domaines. Le temps était frais et sec. 2008 est considéré comme tardif, les maturités ayant été longues à venir compte tenu du faible ensoleillement.
- Les acidités étaient plutôt élevées, surtout les maliques, compte tenu du faible ensoleillement de la période estivale. À cause des niveaux élevés d’acide malique, les fermentations alcooliques ont été longues, de même que les fermentations malolactiques.
- Les rendements ont été moins généreux qu’en 2008, les peaux des raisins ayant été épaissies par l’action du vent, les grains contenant moins de jus.
- Analytiquement (degrés potentiels et pH), 2007 et 2008 se ressemblent, alors que gustativement, 2008 apparaît plus mûr et concentré.

Jean-Claude Bessin :
o 20% de moins qu’en 2007.
o Vendanges à partir du 29 septembre, trois semaines plus tard qu’en 2007.
o 2 hectares en Valmur, 20% vinifié sous bois.

Billaud-Simon :
o 2.5ha en Montée de Tonnerre, assemblage de Pied d’Aloup (1/3) et Chapelot (2/3), vigne âgée de plus de 35 ans.

Vincent Dauvissat :
o Un des principaux producteurs en Forêt, avec 4.5ha.
o Preuses est issu d’une parcelle d’un hectare, planté en 1970.

William Fèvre :
o Vendanges à partir du 25 septembre.
o Montée de Tonnerre composé de Pied d’Aloup (1/3) et Chapelot (2/3).
o Côte de Bouguerots issu d’une sous-parcelle de 2ha dans le bas de climat, tellement pentu qu’impossible à mécaniser.
o Preuses issu de deux parcelles totalisant 2.55ha, soit presque le quart du climat.
o Les meilleurs crus sont vinifiés exclusivement sous bois, sans fûts neufs toutefois.

Jean-Pierre Grossot :
o Vendanges débutées au début octobre.
o Fourchaume issu du climat Vaupoulent.

Louis Michel :
o Vendanges ont débuté le 1er octobre.
o Depuis 2008, le domaine n’emploie plus de levures exogènes.
o Grenouilles est issu d’une parcelle de 0.50ha, plantée en deux temps (1960 et 1975).

François Raveneau :
o Vendanges à partir du 29 septembre.
o Aucune chaptalisation au domaine sur 2008.
o Forêts issu des plus jeunes vignes du domaine.
o Blanchots produit à partir d’une parcelle de 0.65ha de très vieilles vignes.

Laurent Tribut :
o Vendanges exclusivement manuelles, à partir du 30 septembre.

J'ai acheté pas mal de pain, de même qu'une terrine au porcelet, un beau Camembert fermier et de la Rosette de Lyon.

Nous aurons également des sandwichs avec pas de croûte.

Si vous emplettes ne sont pas faites, ça vous permettra de vous enligner.

En attribuant trois points à une première place, deux points à une seconde et un point à une troisième, voici le palmares:

Premiers crus:
Montée de Tonnerre, Billaud-Simon - 21 pts
Forêt, Dauvissat - 19 pts
Montée de Tonnere, Fèvre & Forêt, Raveneau - 6 pts

Grands crus:
Blanchot, Raveneau - 20 pts
Preuses, Dauvissat - 16 pts
Valmur, Bessin - 10 pts

Bref retour sur cette belle soirée … j’espère que d’autres impressions suivront les miennes :

1ère série :

Raveneau Forêt chablis 1er cru 2008 : Nez salin, sur les agrumes. Peu complexe, mais ouvert. Bouche ample, qui affiche le satiné que je trouve caractéristique du producteur. Pas une immense concentration, ni beaucoup de longueur, mais un fort joli plaisir. Le vin le plus abordable du lot avec le 5e. Bien, voire plus.

Grossot Fourchaume chablis 1er cru 2008 : Nez fermentaire de yogourt nature, avec des touches d’agrumes et de craie. Bouche vigoureuse, sur la longueur, serrée, classique. Moins de fond que la suivante par contre. Joli vin classique, encore sur la réserve. Bien, voire plus.

Fèvre Montée de Tonnerre chablis 1er cru 2008 : Nez qui n’est pas des plus aimables et qui sent un peu le travail pour tout dire … Fortement lacté, avec des notes boisées/soufrées, il s’ouvrira sur les fruits blancs, le citron vert et les embruns marins. Bouche précise, intense, sur la longueur, coupée au couteau. Impression d’extraits secs en finale qui se révèle salivante, très longue. Beaucoup de potentiel dans ce vin difficile d’approche en l’état. Potentiellement excellent à maturité.

Dauvissat Forêt chablis 1er cru 2008 : Nez discret qui s’ouvrira sur des notes de menthol, de fougère, de mousseron et de cailloux frottés. Bouche concentré, serrée et longue, plus large et baroque que la précédente. Milieu de bouche savoureux, finale large, avec une pointe d’amertume et beaucoup de minéralité. À attendre, mais quel vin … Excellent, voire plus.

Billaud-Simon Montée de Tonnerre chablis 1er cru 2008 : Nez minéral de coquillage, avec des fruits blancs, de la lime. L’aération amène des notes plus mûres d’ananas frais. Bouche avec de l’ampleur, ouverte et parfumée. Bonne longueur. Moins de fond que les deux précédents, mais le plus grand plaisir à l’heure actuelle. Très bien, voire plus.

Tribut Côte de Léchet chablis 1er cru 2008 : Bouteille oxydée.

2e série :

Fèvre Bougros Côte de Bouguerots chablis grand cru 2008 : Nez primaire sur la limette et la crème sûre. Bouche minérale, longue et fougueuse. Prend un peu de largeur en bouche et finit plutôt large, mais pur. Bonne persistance, mais encore très jeune. Très bien, voire plus, je préfère toutefois encaver Montée de Tonnerre du même producteur toutefois.

Fèvre Preuses chablis grand cru 2008 : Bouteille bouchonnée.

Louis Michel Grenouilles chablis grand cru 2008 : Nez salin et lacté sur le citron, pas le plus jasant, mais profond. Bouche avec du volume et l’impact. Milieu de bouche et finale tactiles, bien que serrés, longue finale, finement amère. Très classique. Potentiellement excellent.

Dauvissat Preuses chablis grand cru 2008 : Nez profond plus complexe, sur des notes d’huile de citron, de laine mouillée, de sapinage et de crème fraîche. Bouche concentrée, éclatante, lumineuse, bien que pas tout à fait en place à l’heure actuelle. Impression baroque. Finale très longue, concentrée et juteuse à la fois. C’est certes un infanticide, mais le facteur wow y est déjà. Superbe, voire plus.

Bessin Valmur chablis grand cru 2008 : Nez discret d’embruns marins, de fruit blanc et de craie, avec de fins relents de pâte d’amande. La bouche est musclée, assez costaude, mûre, bien qu’encore sur la réserve. Beaucoup de concentration en finale avec une impression tactile proche de la tannicité. Excellent, voire plus, mais à attendre.

Raveneau Blanchot chablis grand cru 2008 : Nez fin, parfumé, de fruits jaunes, avec de petites touches exotiques et de crème pâtissière. Bouche délicate et ample, savoureuse, à la fois généreuse et fine, à l’impression satinée, mais très pure, harmonieuse … une bouche de Raveneau! Finale expansive et vaporeuse. Pas la plus grande concentration ni complexité, mais du bonheur en bouteille! Superbe.

Quelques conclusions :
- Les vins de Dauvissat ne se dégustent pas toujours facilement en jeunesse car ils se montrent intenses, presque rustiques, mais quel fond, quelle concentration.
- Raveneau fait des vins séduisants, à la texture magnifique, d’un naturel harmonieux et déconcertant tellement ça semble facile … si ce l’était, plusieurs feraient aussi simple et bon!
- Les vins de Fèvre montrent parfois des nez travaillés, mais les bouches sont superbes, intenses, ciselés, sur la longueur.
- Avec ces trois producteurs en cave, je suis aux anges!
- 2008 s’est montré d’une jeunesse insolente. Je n’ouvrirai pas mes bouteilles avant deux ans pour les premiers crus et avant quatre à cinq ans pour les grands crus.

Ouverture une trentaine de minutes avant le service pour les premiers crus, une heure trente avant pour les grands crus. Pas de carafe.

Ça dépend toujours de l'objectif!

Vouloir en servir lors d'un repas, je passerais les vins en carafe une bonne heure, mais le but de la dégustation de jeudi dernier était justement de les servir sans trop d'air afin de les voir évoluer dans le verre.