Éthique des critiques vins québécois
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Olivier Collin
Ludwig Desjardins
6 participants
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Éthique des critiques vins québécois
Une image vaut milles mots... Vous en pensez quoi? On dira que c'est préférable Nadia Fournier que James Suckling, mais selon moi c'est tout aussi douteux d'un point de vue éthique, sinon plus puisque le guide Phaneuf ne couvre que des vins du monopole...
Ludwig Desjardins- Messages : 5741
Date d'inscription : 05/06/2009
Localisation : Montréal
Re: Éthique des critiques vins québécois
Tous des vins à 20$ plus ou moins des poussières... exactement le créneau que la SAQ voudrait bien mettre de l'avant auprès de Monsieur et Madame Toutlemonde qui achète plutôt autour de 12-15$...
Comme l'a si bien dit Madame Fournier, tel que relaté par Vin Québec : "C'est un bon échange de visibilité, une très belle publicité gratuite." Q
Quand on pense comme cela, on ne fait pas de la critique de vins.
Comme l'a si bien dit Madame Fournier, tel que relaté par Vin Québec : "C'est un bon échange de visibilité, une très belle publicité gratuite." Q
Quand on pense comme cela, on ne fait pas de la critique de vins.
Olivier Collin- Messages : 2467
Date d'inscription : 03/06/2009
Re: Éthique des critiques vins québécois
C'est assez délicat en effet. En autre parce que la SAQ n'a pas besoin de faire de publicités ni de s'associer avec une critique pour faire des ventes. Si on ne fait pas de pub et que les gens vont aux dépanneurs pour acheter de l'alcool le gouvernement récolte quand même des taxes.
On a vu un problème s'établir avec Québec avec Lotto-Québec, on augmente les ventes mais on augmente aussi le soutient aux joueurs compulsifs... est-ce que la société gagne en bout de ligne à vouloir augmenter les revenus des sociétés d'états? C'est clair que les dirigeants y gagnent!!! Et c'est leur mandat!
En ce moment la SAQ mandate la firme Sid Lee et sa division d'architecte pour améliorer la disposition des tablettes en succursales, le tout pour éventuellement augmenter les ventes en rendant le tout plus clair à la clientèle.
As t-on vraiment besoin de refaire la décoration tous les 5 ans dans les SAQ? As t-on vraiment besoin de pousser les ventes du produit X ou Y !? Je suis certain que plus le client est conseillé, orienté... plus il va acheter les produits mis en évidence mais en bout de ligne, si un client a besoin de vin, s'il ne l'achète pas à la succursale au coin de sa rue, il ira à la suivante et l'argent n'ira pas à la compétition mais dans le même coffre.
Bref on a pas besoin de faire miroiter quoi que ce soit au Québec.
On a vu un problème s'établir avec Québec avec Lotto-Québec, on augmente les ventes mais on augmente aussi le soutient aux joueurs compulsifs... est-ce que la société gagne en bout de ligne à vouloir augmenter les revenus des sociétés d'états? C'est clair que les dirigeants y gagnent!!! Et c'est leur mandat!
En ce moment la SAQ mandate la firme Sid Lee et sa division d'architecte pour améliorer la disposition des tablettes en succursales, le tout pour éventuellement augmenter les ventes en rendant le tout plus clair à la clientèle.
As t-on vraiment besoin de refaire la décoration tous les 5 ans dans les SAQ? As t-on vraiment besoin de pousser les ventes du produit X ou Y !? Je suis certain que plus le client est conseillé, orienté... plus il va acheter les produits mis en évidence mais en bout de ligne, si un client a besoin de vin, s'il ne l'achète pas à la succursale au coin de sa rue, il ira à la suivante et l'argent n'ira pas à la compétition mais dans le même coffre.
Bref on a pas besoin de faire miroiter quoi que ce soit au Québec.
Frederick Blais- Messages : 2934
Date d'inscription : 06/06/2009
Re: Éthique des critiques vins québécois
Désolé, mais j'ai du mal à voir ce qui n'est pas éthique, ici.
Nadia fait son travail indépendamment de ce que la SAQ a décidé mettre en valeur. Si la SAQ opte pour des vins autour de 20$ (ce qui est majoritairement couvert par le guide), c'est un choix commercial qui se défend et se comprend. En tant "qu'actionnaire minoritaire" du Monopole, ça me va très bien dès lors qu'on peut faire mousser ses ventes et profits.
La situation n'a rien à voir avec celle de James Suckling qui avait été payé pour déguster et commenter des vins spécifiques et choisis par la SAQ. Ce qui était encore plus délicat dans ce dernier cas, c'est que la SAQ avait toujours soutenu qu'aucun cachet n'avait été versé jusqu'à ce que que Karine Duplessis-Piché ne fasse une demande d'accès à l'information et qu'on se rende compte qu'il existait un entente "verbale" entre les deux parties... Sauf erreur, on parle de près de $30k! Un double problème éthique, ici.
Pour revenir à Nadia, à nouveau, je ne vois pas le problème à accepter que la SAQ se serve de ses commentaires de dégustation ou ses grappes d'or pour mousser ses ventes. En autant que Nadia ne touche pas de cachet en retour, que le choix des vins ne lui soit pas imposé et qu'elle puisse continuer à commenter en toute indépendance les vins qu'elle déguste, c'est du propre pour moi. Ce sera d'ailleurs la même chose avec Claude Langlois, le mois prochain et Bill Z. en janvier. Dans les trois cas, pour bien les connaître personnellement, je suis convaincu qu'il n'y a aucun manquement éthique de leur part. Bien au contraire!
Par ailleurs, Fred, le nouveau design des SAQ est un projet qui a commencé il y a environ 4 ans. Comme avec les pastilles de goût (qu'on peut trouver ringard et réducteur à outrance, mais efficace sur le plan communication), ce sont des initiatives commerciales qui visent madame/monsieur tout le monde et, surtout, qui rapportent des $$$ à la SAQ. C'est aussi pourquoi on verra une nouvelle mouture du magazine Cellier, au printemps prochain (j'en saurai plus, au début décembre lors du déjeuner du Président). Au final, ça revient dans les proches du contribuable en plus d'être beaucoup plus joli au niveau de l'oeil. Alors, pourquoi pas?!
Ce qui me dérange un peu plus, c'est la gestion des catégories de vin. Il est de plus en plus difficile pour les petits producteurs de qualité de faire référencer leurs vins en produit régulier, voire même en spécialité. Même problème avec la disparition petit à petit de bons vins sous les 10$. Dans ce dernier cas, ce n'est pas mois qui va s'en plaindre, mais pour le commun des dégustateurs, c'est plutôt triste et frustrant.
Bref, bravo à Nadia si elle peut faire mousser les ventes de son guide tout en préservant son indépendance.
Nadia fait son travail indépendamment de ce que la SAQ a décidé mettre en valeur. Si la SAQ opte pour des vins autour de 20$ (ce qui est majoritairement couvert par le guide), c'est un choix commercial qui se défend et se comprend. En tant "qu'actionnaire minoritaire" du Monopole, ça me va très bien dès lors qu'on peut faire mousser ses ventes et profits.
La situation n'a rien à voir avec celle de James Suckling qui avait été payé pour déguster et commenter des vins spécifiques et choisis par la SAQ. Ce qui était encore plus délicat dans ce dernier cas, c'est que la SAQ avait toujours soutenu qu'aucun cachet n'avait été versé jusqu'à ce que que Karine Duplessis-Piché ne fasse une demande d'accès à l'information et qu'on se rende compte qu'il existait un entente "verbale" entre les deux parties... Sauf erreur, on parle de près de $30k! Un double problème éthique, ici.
Pour revenir à Nadia, à nouveau, je ne vois pas le problème à accepter que la SAQ se serve de ses commentaires de dégustation ou ses grappes d'or pour mousser ses ventes. En autant que Nadia ne touche pas de cachet en retour, que le choix des vins ne lui soit pas imposé et qu'elle puisse continuer à commenter en toute indépendance les vins qu'elle déguste, c'est du propre pour moi. Ce sera d'ailleurs la même chose avec Claude Langlois, le mois prochain et Bill Z. en janvier. Dans les trois cas, pour bien les connaître personnellement, je suis convaincu qu'il n'y a aucun manquement éthique de leur part. Bien au contraire!
Par ailleurs, Fred, le nouveau design des SAQ est un projet qui a commencé il y a environ 4 ans. Comme avec les pastilles de goût (qu'on peut trouver ringard et réducteur à outrance, mais efficace sur le plan communication), ce sont des initiatives commerciales qui visent madame/monsieur tout le monde et, surtout, qui rapportent des $$$ à la SAQ. C'est aussi pourquoi on verra une nouvelle mouture du magazine Cellier, au printemps prochain (j'en saurai plus, au début décembre lors du déjeuner du Président). Au final, ça revient dans les proches du contribuable en plus d'être beaucoup plus joli au niveau de l'oeil. Alors, pourquoi pas?!
Ce qui me dérange un peu plus, c'est la gestion des catégories de vin. Il est de plus en plus difficile pour les petits producteurs de qualité de faire référencer leurs vins en produit régulier, voire même en spécialité. Même problème avec la disparition petit à petit de bons vins sous les 10$. Dans ce dernier cas, ce n'est pas mois qui va s'en plaindre, mais pour le commun des dégustateurs, c'est plutôt triste et frustrant.
Bref, bravo à Nadia si elle peut faire mousser les ventes de son guide tout en préservant son indépendance.
Invité- Invité
Re: Éthique des critiques vins québécois
Patrick, le problème n'est pas à la base qu'elle aie ou non jugé les vins en toute indépendance, je lui laisse le bénéfice du doute à ce niveau. C'est comme si un ingénieur à la Commission Charbonneau affirmait: "oui j'ai reçu 45 paires de billets de hockey, mais je vous jure que j'ai toujours fait mon travail dans l'indépendance totale".
Le problème c'est l'asssociation entre un critique qui se prétend indépendant et un vendeur des mêmes produits.
Penses-tu que Roger Ebert s'associerait à Universal Pictures pour une opération de vente similaire dans le cinéma? Jamais... Ou un critique de musique sérieux qui mettrait sa photo sur une pub d'une compagnie de disque?
Dans le monde du vin ici, tout semble permis, c'est buddy-buddy avec la SAQ et les importateurs... Comment après prendre au sérieux ces personnes?
C'est purement motivé par l'appat du gain et non par le respect d'une profession noble qu'est la critique. Il existe aussi des voies professionnelles pour vendre du vin, chacun son métier...
Le problème c'est l'asssociation entre un critique qui se prétend indépendant et un vendeur des mêmes produits.
Penses-tu que Roger Ebert s'associerait à Universal Pictures pour une opération de vente similaire dans le cinéma? Jamais... Ou un critique de musique sérieux qui mettrait sa photo sur une pub d'une compagnie de disque?
Dans le monde du vin ici, tout semble permis, c'est buddy-buddy avec la SAQ et les importateurs... Comment après prendre au sérieux ces personnes?
C'est purement motivé par l'appat du gain et non par le respect d'une profession noble qu'est la critique. Il existe aussi des voies professionnelles pour vendre du vin, chacun son métier...
Ludwig Desjardins- Messages : 5741
Date d'inscription : 05/06/2009
Localisation : Montréal
Re: Éthique des critiques vins québécois
La même chose en médecine:
combien de fois ai-je entendu des collègues dire: "je suis allé au souper, mais ça ne change rien à mon opinion professionnelle sur le médicament"
Bien sûr......
www.nofreelunch.org
Plus facile de tenir le discours de l'indépendance intelectuelle dans un marché immense et/ou ouvert. Par contre, au Québec dans le monde du vin, c'est assez restreint. Faut donc être doublement prudent.
Je comprends aussi les gens de vouloir gagner leur vie! Pas facile d'être rentable avec un guide vendu à quelques milliers d'exemplaires annuellement.
Martin
combien de fois ai-je entendu des collègues dire: "je suis allé au souper, mais ça ne change rien à mon opinion professionnelle sur le médicament"
Bien sûr......
www.nofreelunch.org
Plus facile de tenir le discours de l'indépendance intelectuelle dans un marché immense et/ou ouvert. Par contre, au Québec dans le monde du vin, c'est assez restreint. Faut donc être doublement prudent.
Je comprends aussi les gens de vouloir gagner leur vie! Pas facile d'être rentable avec un guide vendu à quelques milliers d'exemplaires annuellement.
Martin
Martin Loranger- Messages : 579
Date d'inscription : 03/06/2009
Re: Éthique des critiques vins québécois
Martin Loranger a écrit:Je comprends aussi les gens de vouloir gagner leur vie! Pas facile d'être rentable avec un guide vendu à quelques milliers d'exemplaires annuellement.
Martin
Cette phrase résume tout!
Il y a beaucoup trop de critiques/journalistes vin au Québec pour que tous puissent vivre de ce métier. Ça emmène ce genre de dérive éthique. En pleine saison de grosse vente des guides vins et livres de cuisine, cette association est donc loin d'être un truc innocent.
Maintenant la question qui tue: est-ce que Karine Duplessis-Piché de La Presse a osé demander à la SAQ les termes de l'entente avec Fournier/Éditions de l'Homme comme elle l'a fait pour Suckling?
Ludwig Desjardins- Messages : 5741
Date d'inscription : 05/06/2009
Localisation : Montréal
Re: Éthique des critiques vins québécois
Dans la reponse de Pat Desy, le passage sur l'entente verbale de $30k me jette par terre....et est qu'on a payer comptant pas de facture...wow...
je suis surpris qu'une societe d'etat fasse des tractations de cette facon...s'ils ont besoin de conseils pour installer des cameras de securite dans leur magasin...je peux les conseiller... cash pas de facture...
je suis surpris qu'une societe d'etat fasse des tractations de cette facon...s'ils ont besoin de conseils pour installer des cameras de securite dans leur magasin...je peux les conseiller... cash pas de facture...
Michel Larouche- Messages : 1024
Date d'inscription : 04/06/2009
Age : 60
Localisation : Rock-Bottom, Waste-Island
Re: Éthique des critiques vins québécois
J'avoue que je ne suis pas scandalisé par cette utilisation du guide du vin....la SAQ est un monopole, donc ce n'est pas comme si elle prenait parti pris pour une entreprise privée ou un produit pharmaceutique face à un autre. La SAQ veut récupérer ce qu'elle a écrit, en principes de manière indépendante, pourquoi pas?
L'histoire de Suckling, c'est autre chose et plus choquant amha.
L'histoire de Suckling, c'est autre chose et plus choquant amha.
Yves Martineau- Messages : 8142
Date d'inscription : 07/06/2009
Localisation : Montréal
Re: Éthique des critiques vins québécois
Récupérer ce qui a été écrit avant l'entente, pas de problème. L'auteur ne savait pas qu'il allait y avoir entente commerciale pour ses commentaires.
Par contre, après l'entente avec la SAQ, on devient à risque éthiquement parlant.
Par contre, après l'entente avec la SAQ, on devient à risque éthiquement parlant.
Martin Loranger- Messages : 579
Date d'inscription : 03/06/2009
Re: Éthique des critiques vins québécois
Martin Loranger a écrit:Récupérer ce qui a été écrit avant l'entente, pas de problème. L'auteur ne savait pas qu'il allait y avoir entente commerciale pour ses commentaires.
Par contre, après l'entente avec la SAQ, on devient à risque éthiquement parlant.
C'est écrit avant. Comme pour le reste de la campagne avec les autres chroniqueurs.
Invité- Invité
Re: Éthique des critiques vins québécois
Patrick Désy a écrit:Martin Loranger a écrit:Récupérer ce qui a été écrit avant l'entente, pas de problème. L'auteur ne savait pas qu'il allait y avoir entente commerciale pour ses commentaires.
Par contre, après l'entente avec la SAQ, on devient à risque éthiquement parlant.
C'est écrit avant. Comme pour le reste de la campagne avec les autres chroniqueurs.
Oui mais l'année prochaine s'ils refont le même truc, on sera avant ou après?
Parker n'a pas d'entente commerciale avec la SAQ qui utilise ses cotes, mais là c'est un véritable échange commercial, qu'on souhaitera j'imagine répéter si c'est profitable.
Ludwig Desjardins- Messages : 5741
Date d'inscription : 05/06/2009
Localisation : Montréal
Re: Éthique des critiques vins québécois
Ludwig Desjardins a écrit:Patrick Désy a écrit:Martin Loranger a écrit:Récupérer ce qui a été écrit avant l'entente, pas de problème. L'auteur ne savait pas qu'il allait y avoir entente commerciale pour ses commentaires.
Par contre, après l'entente avec la SAQ, on devient à risque éthiquement parlant.
C'est écrit avant. Comme pour le reste de la campagne avec les autres chroniqueurs.
Oui mais l'année prochaine s'ils refont le même truc, on sera avant ou après?
Parker n'a pas d'entente commerciale avec la SAQ qui utilise ses cotes, mais là c'est un véritable échange commercial, qu'on souhaitera j'imagine répéter si c'est profitable.
Tu marques un point, ici. Ça peut devenir tendancieux, en effet.
Invité- Invité
Re: Éthique des critiques vins québécois
C'est ce que je voulais dire...
Martin
Martin
Martin Loranger- Messages : 579
Date d'inscription : 03/06/2009
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